Les  Listes  royales
 

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Les principaux supports pour la datation et la chronologie sont Les listes royales :

– Le papyrus de Turin
– La pierre de Palerme
– Les Tables d’Abydos I et II
– Les Listes de Saqqarah

– La Table de Karnak
– Les archives d’Abousir
– La stèle de Ptahchepsès I
– Manéthon

 

   Les listes royales représentent la mémorisation des Rois et Pharaons qui ont régné sur l’Égypte. Elles permettent aux spécialistes d’établir une chronologie. Malheureusement dans presque tous les cas elles sont incomplètes, volontairement de la part du rédacteur, Rois retirés car bannis, où parce que trop abîmées lorsqu’elles nous sont parvenues. Elles peuvent se trouver sur différents supports. Nous connaissons aujourd’hui :
 

Le papyrus de Turin  ou  Canon royal de Turin

 
   Le papyrus de Turin, appelé également Canon royal de Turin, est écrit en hiératique. La face avant du papyrus, donne des listes de nom de personnes et d’institutions avec ce qui semble être une taxe ou un impôt pour chaque évaluation. Le verso contient une liste des Dieux, des demi-Dieux, des esprits et les noms et années de règne de plus de 300 Rois, souvent précises au jour près, depuis le règne des Dieux jusqu’aux débuts de la XVIIIe dynastie (1549-1295). Presque toutes les dynasties y sont énumérées, y compris la dynastie des Hyksôs (XVe dynastie, v.1663-1530), mais le nom de ses Rois ne sont pas dans un cartouche et un signe hiéroglyphique a été ajouté pour indiquer qu’ils étaient des étrangers. Onze colonnes de texte subsistent, chaque ligne donne le nom d’un Roi dans son cartouche, suivi par le nombre d’année de son règne. Des erreurs manifestes ont été commises sur les durées de règne les plus anciennes, avec des périodes énormément élevées.


 

Vue d’une partie du Papyrus

 
   On constate également d’autres anomalies comme le fait que les Rois de la III e dynastie (2647-2575) possèdent leur nom dans un cartouche, alors que celui-ci n’est utilisé qu’à la fin de cette dynastie, ou encore des imprécisions concernant les noms. Parfois ce sont les noms d’Horus qui sont utilisé parfois non. Il faut encore souligner que le texte ne divise pas les groupes en dynasties. Les Rois sont rassemblés selon leur capitale, de ce fait, ces regroupements ne correspondent pas tout à fait aux dynasties telles que nous les connaissons d’après Manéthon.
 
   Lorsqu’il fut découvert dans la nécropole Thébaine en 1820 par Bernardino Drovetti, il semble que le papyrus était en grande partie intact et devait comporter près de 300 noms entiers. Malheureusement de mauvaises conditions de conservation au Musée de Turin, qui l’a acquis en 1823/1824, l’ont beaucoup détérioré. Le papyrus est aujourd’hui très endommagé et est maintenant composé d’environs 160 morceaux. Il faisait 1,07 m long et 0,41 m de hauteur. Il est actuellement exposé au Museo Egizio de Turin (musée Égyptien).
 
   L’égyptologue Français Jean-François Champollion sera le premier à s’intéresser à ce papyrus et produit un dessin de ce qu’il a pu déchiffrer. Pui plus tard, le chercheur Saxon Gustav Seyffarth réexamine les fragments, certains ont seulement 1 cm² de la taille. Il fait une reconstruction plus complète du papyrus se fondant uniquement sur ses fibres, comme il ne pouvait pas encore déterminer le sens des personnages en hiératiques.
 


 

Dessin du papyrus

   Des travaux ultérieurs sur les fragments ont été faits par l’égyptologue Munichois Lauth Jens Peter, qui a largement confirmé la reconstruction de Seyffarth. Toutefois, seulement environ 50% de la surface est reconstruite. Même si ils ont réussi à placer la plupart des fragments dans le bon ordre, l’intervention diligente de ces hommes est arrivée trop tard et de nombreuses pièces de cet important papyrus sont toujours portées disparues. Le début et la fin de la liste, sont aujourd’hui perdues, ce qui signifie que l’introduction de la liste, si jamais elle a existé et l’énumération des Rois suivant la XVIIe dynastie sont manquants.
 
   Par conséquent, on ne sait pas avec certitude quand, après avoir composé la liste des taxes et impôts sur le recto, un scribe inconnu a utilisé le verso pour écrire cette liste des Rois. Il semble, d’après certains spécialistes, qu’il a été écrit plus de 200 ans après la mort du dernier Roi qu’il mentionne. Sa conception daterait du règne de Ramsès II (1279-1213), mais une date plus tardive comme la XXe dynastie ne peut être exclue.
 
   L’usage de l’arrière d’un vieux papyrus pour l’écriture de la liste des Rois indiquent que la liste n’avait pas une grande importance aux yeux de l’écrivain. Le scribe a-t-il simplement recopié un texte déjà existant ou probablement avait-il accès aux archives des temples et il a établi la liste pour lui-même ? Cette dernière possibilité peu semblé la plus probable vu que la Liste de Turin est en effet un document unique. En 2009, des fragments inédits en bon état ont été découverts dans la salle d’entreposage du Musée égyptien de Turin. Une nouvelle édition du papyrus est attendue.

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le Papyrus de Turin voir :
 
Description et traduction de la liste – (The Ancient Egypt site)
 
   et les ouvrages de :
 
Alan Henderson Gardiner :
The Royal Canon of Turin, Griffith Institute, 1959 et (posthume) 1988 – Aris & Phillips, Wiltshire, 1997.
Jaromir Malek :
The Original Version of the Royal Canon of Turin, pp. 93-106, JEA 68, London, 1982.
Francesco Rossi, Willem Pleyte et Museo egizio di Torino :
Papyrus de Turin, E.J.Brill, Leiden, 1869, 1876 et 1896 – LTR-Verlag, Wiesbaden, 1981.
John Gardner Wilkinson :
The fragments of the hieratic papyrus at Turin : Containing the names of Egyptian kings, T. Richards, London, 1851 – Kessinger Publishing Mai 2009.

 


 

Pierre de Palerme –
Musée de Palerme – Italie

La pierre de Palerme

 
   La pierre de Palerme est un grand fragment d’un monument où figuraient les annales royales. Ce fragment en basalte noir se trouve aujourd’hui au musée archéologique régional Salinas à Palerme, en Italie, d’où il tire son nom. Le terme de Pierre de Palerme, le fragment le plus important, est parfois appliqué à tort par les historiens en référence à l’ensemble du monument contenant les annales royales, qui l’incluent avec six autres fragments situés aujourd’hui : Cinq au musée du Caire et un a l’University College de Londres, des musées qui n’ont donc jamais été à Palerme. Le fragment de pierre de Palerme est entré dans la collection du musée archéologique de la ville en 1877 dans le cadre de la collection permanente. Le nom Annales Royales est le nom correct pour désigner la totalité de ce fragmentaire monument.
 
   Sur la datation de la Pierre de Palerme les avis des égyptologues sont très diverses, ils discutent encore pour savoir si tel ou tel passage aurait été inscrit lors de la a a IVe dynastie (2575/3 à 2465) de la Ve (2465-2323), voire même de la VIe (2321-2150). Certains spécialistes ont aussi avancés l’idée que la Pierre de Palerme pourrait être une copie tardive. Rolf Krauss et Hans Wolfgang Helck pensent qu’elle appartient à un monument datant de le Troisième Période Intermédiaire (1080-656). Pellegrini à proposé la Période Ptolémaïque (305-30). L’argument en faveur d’une datation de l’Ancien Empire (2647-2150) réside dans le fait que les graphies des noms des Rois des premières dynasties ne sont pas corrompues, c’est à dire que les compilateurs ont eu accès directement aux documents anciens.
 
   Ces annales comprennent la liste des Rois qui ont gouverné sur l’Égypte unie, des dynasties 0 à V, jusqu’au Roi Néferirkarê I Kakai (2446-2438), bien que la liste ait enregistré des événements après son règne sur une portions qui a été perdu. La Pierre de Palerme est divisée en deux registres, le registre supérieur est une liste hiéroglyphique sous la forme d’un tableau qui comporte les noms de Rois, tandis que sur le second on trouve les éléments marquants de leur règne : Les fêtes religieuses (tels que les fêtes Sed ou Heb-Sed), les guerres, la hauteur de la crue du Nil, les expéditions, l’imposition, les sculptures, etc.).


 

Fragment de l’University
College de Londres

 
   Cette liste est lacunaire, presque tous les Rois de la IIe dynastie (2828-2647) ont disparu. De plus, la datation est confuse car les dates citées semblent se rapporter au nombre de recensements bisannuels de bétail (hesbet), plutôt qu’au nombre d’années où le Roi a régné. Il faudrait donc multiplier par deux pour avoir le nombre réel d’années de règne ?. Malgré ces problèmes, elle reste une des sources les plus importantes pour notre compréhension des premières dynasties de l’Ancien Empire.
 
   La pierre originale était inscrite sur les deux faces. Elle est probablement le plus ancien texte Égyptien connu. Elle devait faire à l’origine environ 2.2 m de haut, 61 cm de large et de 6.5 centimètres d’épaisseur, mais elle a donc été divisée en un certain nombre de pièces, dont beaucoup ont disparu. L’emplacement initial de cette stèle reste inconnu, on est même pas certain que tous les morceaux trouvés appartiennent bien au même monument. Une proposition fait provenir de la même pièce la Pierre de Palerme (PP) et les fragments 1 et 3 du musée du Caire, alors que les fragment 2 et 4 du musée de Londres seraient eux d’une autre et même pierre. L’ensemble des fragments n’a pas subi d’analyse pétrologique.
 
   Plus de treize études principales ont été entreprises sur la pierre de Palerme proprement dite. Il en ressort que cette pierre est plus certainement un document politique qu’historique. Aujourd’hui on pense que selon toute vraisemblance cette stèle devait être placée dans un sanctuaire, probablement à Memphis, son origine est très discutée. L’égyptologue Henry Edouard Naville, qui a été le premier à proposer une origine, la situait à l’époque issue d’Héliopolis, en raison du collationnement du texte. Mais cette idée fut bien vite abandonnée lorsque furent découvert d’autres fragments. En 1910 les avis changèrent de nouveau et on la situait plutôt provenant d’El-Minieh (Al-Minya, Moyen-Égypte).
 
   Ce plus grand fragment du monument est à Palerme depuis 1866, il avait été acquis par un collectionneur Italien F.Gaudiano qui en fit don au musée en 1877. Cependant à l’époque il n’était pas reconnu pour son importance. Il est "redécouvert" par un archéologue Français qui visitait le musée en 1895 et a reconnu sa signification. Son contenu est publié pour la première fois en 1902 par Johan Heinrich Schäfer. Il existe donc d’autres pièces importantes dans les musées. Vers 1903, deux nouveaux fragments sont découverts. En 1910 le musée du Caire les achète au marché noir des antiquités avec un quatrième. Un avait été utilisé comme butoir de porte, ce qui l’a endommagé et effacé une partie importante.
 


 

Autre fragment aujourd’hui
au Musée du Caire

   En 1916 un cinquième fragment est trouvé par Georges Daressy, qui fouillait le sebakh (Terme utilisé pour décrire des matériaux organiques décomposés qui peuvent être utilisés à la fois comme engrais agricole ou comme combustible) sur le site archéologique de Memphis. Ce sera le seul trouvé lors d’une fouille. En 1914, Sir William Matthew Flinders Petrie fait l’acquisition, au marché des antiquités, d’un sixième fragment bien conservé sur ses deux faces, provenant peut-être d’El-Minieh. Il se trouve depuis 1963 à l’University College de Londres, auquel Petrie l’a donné. Enfin, en 1963, un fragment supplémentaire, dont l’origine n’est pas connue, a été acquis au marché des antiquités par Françoise De Cénival et se trouve à aujourd’hui au musée du Caire.
 
   De nombreuses listes existent, faites à des dates plus tardives comme le Canon de Turin et la Liste royale de Karnak. Elles identifient toutes Ménès/Narmer comme le premier Roi de la Ière dynastie (v.3040-2828) et lui créditent l’unification de l’Égypte. La particularité de la Pierre de Palerme, qui est sensiblement plus âgés, est qu’elle donne une liste des dirigeants qui sont antérieurs à Ménès/ Narmer. Elle semble indiquer que l’unification du pays a eu lieu plus tôt que le désigne la datation traditionnelle. Les travaux de Manéthon indiquent qu’il a utilisé les informations contenues sur cette pierre comme une source pour sa documentation de l’histoire de l’Égypte ancienne. Les chercheurs sont divisés sur la façon d’interpréter les implications de la stèle. Comme pour d’autres documents, les informations qui y sont contenues sont à relativiser. Certains Rois n’y figurent pas, sans doute considérés comme illégitimes. Ce qui fait penser à certains spécialistes que leur inclusion dans la liste a seulement une valeur idéologique.

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le Papyrus de Turin voir :
 
James Henry Breasted :
Ancient records of Egypt : Historical documents from the earliest times to the Persian conquest, Vol.1, The first to the seventeenth dynasties, C. Scribner’s Sons 1905 – The University of Chicago press, Chicago, 1906, 1907 et (posthume) 1962 – Simon Publications, Décembre 1937 – University of Illinois Press, Mai 2001.
Georges Daressy :
La Pierre de Palerme et la chronologie de l’Ancien Empire, pp. 161-214, BIFAO 12, Le Caire, 1916.
Henri Gauthier :
Quatre nouveaux fragments de la pierre de Palerme, Musée des Antiquités Égyptiennes, Le Caire, 1915.
Gérard Godron :
Quel est le lieu de provenance de la "Pierre de Palerme"?, FÉRÉ, Bruxelles, 1952.
Rodolphe Hertsens :
– L’enigme de la Pierre de Palerme : Sa lecture et son contenu selon l’œuvre de Fernand Crombette, CESHE, Tournai, Belgique, 1998.
Heinrich Schäfer :
Ein Bruchstuck altägyptischer Annalen. Mit Beitragen von Ludwig Borchardt und Kurt Sethe, Verlag der Königlichen Akadamie der Wissenschaften, Berlin, 1902.
Toby Alexander Howard Wilkinson :
Royal annals of ancient Egypt : The Palermo stone and its associated fragments, Kegan Paul International, New York, Distributed by Columbia University Press, Janvier 2000.

 

Les Tables d’Abydos  ou  Listes d’Abydos

 
   On distingue deux listes différentes de Rois dites tables d’Abydos. Celle du Temple funéraire de Séthi I, (XIXe dynastie, 1294-1279) et celle découverte dans le Temple de Ramsès II (1279-1213, XIXe dynastie).
 


 

La liste de Séthi I

      La liste de Séthi I
 
   Elle est située dans un passage, dit "couloir des Rois", qui était à l’origine la chapelle de Sekhmet. Elle montre le Roi Séthi I et son fils Ramsès II (1279-1213) qui font une offrande à leurs prédécesseurs. Elle fut découverte par Auguste Édouard Mariette. Elle comprend 76 noms de Roi et de Pharaons. Elle se compose de trois rangées de 38 cartouches sur chaque ligne. Les deux rangées supérieures contiennent les noms des souverains qui sont présentés à priori dans l’ordre chronologique réel, tandis que la troisième ligne ne fait que répéter le nom règne Séthi I.
 
   Elle commence à partir du Roi Narmer/ Ménès et les Rois de l’Ancien Empire, puis donne les Rois du Moyen et Nouvel Empire et se terminent avec le Roi Séthi I. Cette liste ne tient pas compte des Rois d’Héracléopolis de la IXe et Xe dynastie, mais elle est la seule source qui donne la plupart des dirigeants de la VIIe et VIIIe dynasties, de sorte que cette liste a une valeur hautement importante.
 
   Elle ne comprend pas les noms de nombreux souverains qui sont considérés comme n’ayant pas existé : Hatchepsout (1479-1457), Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338), Semenkhkarê (ou Smenkhkarê, 1336), Toutânkhamon (1336/5-1327) et Aÿ II (1327-1323). De plus, les chevauchements de règnes sont systématiquement effacés.

 

Dans la partie supérieure on trouve :

 

Ière dynastie  –  8 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
1 Méni Ménès/Narmer
2 Téti Horus Aha
3 Iti  ou  Itit Horus Djer
4 Itiou  ou  Ita Horus Djet
5 Septy  ou  Sepati Horus Den
6 Meribiap (ou) Horus Adjib
7 Semsou Horus Sémerkhet
8 Qebeh Horus Qa’a

IIe dynastie  –  6 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
9 Bedjaou Hotepsekhemoui
10 Kakaou  ou  Baloy Nebrê
11 Banetjer Ninetjer
12 Ouadjenes Ouneg
13 Senedi Sénedj
14 Djadjay Khâsekhemoui

IIIe dynastie  –  6 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
15 Nebka Sanakht
16 Djoser  Sa Djoser
17 Téti Djoser-Téti
18 Sedjes Sedjes
19 Néferkarê Khaba

 

IVe dynastie  –  6 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
20 Snéfrou Snéfrou
21 Khoufou Khoufou
22 Rêdjedef Djédefrê
23 Khafrê Khafrê
24 Menkaourê Menkaourê
25 Shepseskaf Shepseskaf
Ve dynastie  –  8 cartouches
Nom sur la liste Nom d’usage
26 Ouserkaf Ouserkaf
27 Sahourê Sahourê
28 Kakai Néferirkarê I Kakaï
29 Néferefrê Néferefrê
30 Niouserrê Niouserrê Ini
31 Menkaouhor Menkaouhor
32 Djedkarê Djedkarê Isési
33 Ounas Ounas

VIe dynastie  –  6 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
34 Téti Téti I
35 Ouserkarê Ouserkarê
36 Mérirê Pépi I
37 Mérenrê Mérenrê I
38 Néferkarê Pépi II
39 Mérienrê Amtyemsaf Mérenrê II

 

Dans la partie inférieure on trouve :

 

VIIe dynastie  –  11 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
40 Netjerikarê Netjerkarê
41 Menkarê Menkarê
42 Néferkarê Néferkarê II
43 Néferkarê Nebi Néferkarê III
44 Djedkarê Shemaï Djedkarê II Shemaï
45 Néferkarê Khendou Néferkarê IV
46 Mérenhor Mérenhor
47 Néferkamin Néferkamin I
48 Nikarê I Nikarê
49 Néferkarê Térérou Néferkarê V
50 Néferkahor Néferkahor

VIIIe dynastie  –  9 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
51 Néferkarê Pépiseneb Néferkarê Pépiseneb
52 Seneferka Anou Néferkamin II Anou
53 Qakarê Ibi I ou Qakarê-Ibi
54 Néferkaourê Néferkaourê
55 Néferkaouhor Néferkaouhor
56 Néferirkarê Néferirkarê II

XIe dynastie  –  5 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
57 Nebhépetrê Montouhotep II
58 Seânkhkarê Montouhotep III

 

XIIe dynastie  –  4 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
59 Sehotepibrê Amenemhat I
60 Khéperkarê Sésostris I
61 Nebkaourê Amenemhat II
62 Khâkhéperrê Sésostris II
63 Khâkaourê Sésostris III
64 Nimaâtrê Amenemhat III
65 Maâtkhérourê Amenemhat IV

XVIIIe dynastie  –  9 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
66 Nebpehtyrê Ahmès I
67 Djoserkarê Amenhotep I
68 Âakhéperkarê Thoutmôsis I
69 Âakhéperenrê Thoutmôsis II
70 Menkhéperrê Thoutmôsis III
71 Âakhéperourê Amenhotep II
72 Menkhéperourê Thoutmôsis IV
73 Nebmaâtrê Amenhotep III
74 Djoserkhéperourê Setepenrê Horemheb

XIXe dynastie  –  2 cartouches

Nom sur la liste Nom d’usage
75 Menpehtyrê Ramsès I
76 Menmaâtrê Séthi I, et son fils, le Prince Ramsès

 


 

Dessin d’une partie de la liste de Sethi I

La liste de Ramsès II

 
   Une deuxième liste, dite "Table d’Abydos" est celle découverte dans le Temple de Ramsès II (1279-1213, XIXe dynastie) à Abydos. Cette liste de 17 noms n’est que fragmentaire. Elle est actuellement au British Museum de Londres. Cette tablette présente les cartouches des Rois précédents Ramsès II. Les cartouches sont indiqués dans deux rangées.
 

Liste de Ramsès II

 
Les Liste de Saqqarah  ou  Tables royales de Saqqarah

 
   Une des listes de Saqqarah date de l’époque de Ramsès II (1279-1213, XIXe dynastie). Elle fut découverte en 1861. Elle comportait à l’origine 58 noms de souverain, dont 27 ont réellement régné. Ils sont chronologiquement disposés en deux rangées. Fait intéressant, la liste ne commence qu’avec le Roi Adjib (2867-2861, Ière dynastie), et son successeur Sémerkhet (2861-2853) est manquant, et se termine à Ramsès II. On y compte aujourd’hui quarante-sept cartouches royaux (Sur les cinquante-huit à l’origine). Comme pour la liste d’Abydos beaucoup de dirigeants de la Première Période Intermédiaire (2140-2022) sont manquants. Elle provient de la tombe d’un scribe au nom de Tournaï (ou Thunery), qui avait le titre de "Contrôleur des travaux sur tous les monuments royaux". Elle est actuellement exposée au musée du Caire. C’est un document important pour notre compréhension de la chronologie royale et de la généalogie des Prophètes de Memphis, mais qui ne tient pas compte des Première et Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550-49).
 

Dessin d’une partie de la liste de Ramsès II

 

La Pierre de Saqqarah Sud

 
   Cette autre liste comporte des inscriptions qui donnent la chronologie des Rois de la VIe dynastie : Téti I, Ouserkarê, Pépi I, Mérenrê et Pépi II. C’est en fait le couvercle du sarcophage de la Reine Ânkhesenpépi IV, une des épouses de Pépi II. Il s’agit essentiellement d’un document qui enregistre les annales royales de cette dynastie, avec les événements de chaque année du règne d’un Roi. Malheureusement elle est très endommagée et bon nombre de ses précieuses inscriptions ont été effacés. La Pierre de Saqqarah Sud fut découverte en 1932-33, par Gustave Jéquier, à l’Ouest des magasins de la pyramide de la Reine Ipout II, dans le complexe pyramidal de Pépi II à Saqqarah.
 
   Ce morceau de basalte mesure 2,43 m x 0,92 m et 20 centimètres d’épaisseur. Il est inscrit sur les deux côtés, mais une grande partie de l’inscription est effacée et illisible. Sur le recto apparaît la liste des événements des règnes de Téti I, Ouserkarê, Pépi I, Mérenrê et le verso décrit la deuxième partie du règne de Mérenrê et une partie de celui de Pépi II. L’importance de la Pierre de Saqqarah Sud est incontestable. Outre sa liste des Rois on y trouve les détails des comptes annuels ou semestriels des bovins, à des fins du paiement de l’impôt. Ce qui vient confirmer d’autres sources, tels que le Papyrus de Turin et permet aux archéologues d’estimer la longueur des règnes de cette dynastie. La pierre est considérée comme l’un des premiers documents historiques de l’Égypte, car elle n’est pas simplement une liste des ancêtres dynastiques de Pépi II, mais elle comprend les noms de tous les Rois précédents connus par les créateurs de cet artefact, y compris l’usurpateurs connu sous le nom Ouserkarê.

 

Dessin d’une partie de la liste

 

Les Tables de Karnak   (Chambre des Ancêtres)

 
   Les Tables de Karnak sont une liste trouvée sur les parois du temple de Thoutmôsis III (1479-1425, XVIIIe dynastie) dédié à Amon-Rê à Karnak, dans la chambre dite “des Ancêtres”. Elle comporte 61 noms de Roi et Pharaons depuis Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie) jusqu’au règne de Thoutmôsis III. Seuls les noms des quarante-huit Rois sont encore lisibles mais ils ne sont pas écrit dans un cartouche.
 
   En 1843, Emile Prisse, un aventurier Français a démonté et volé les blocs contenant cette liste royale pendant la nuit, en prétendant agir "dans l’intérêt de la France". Il avait découvert qu’une expédition Allemande, dirigée par l’égyptologue Karl Richard Lepsius, faisait route vers Karnak et il craignait qu’elle ne s’approprie les tables. Gravement endommagées, elles se trouvent aujourd’hui au musée du Louvre. Malheureusement, étant donné que les noms ne sont pas présentés dans l’ordre historique, elle est d’aide assez mineure pour établir une chronologie. Par contre elle présente les Rois de la Première et Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550-49) qui sont omis dans la plupart des autres listes de Roi.

 
Les archives d’Abousir

 
   Les archives d’Abousir regroupent en fait un lot de papyri qui sont apparus sur le marché des antiquités du Caire à la fin du XIXe siècle. Ils ont été découverts sur le site de la nécropole royale d’Abousir en Basse-Égypte. Ces documents sont uniques dans leur contenu. Ils font apparaître les noms de souverains de la Ve dynastie (2465-2323) et apportent des éléments important qui nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la société sous l’Ancien Empire (2647-2150).

Un des papyri – Musée du Louvre

 
   Tous ces papyri sont aujourd’hui dans différents musées dans le monde : Le Musée égyptien du Caire, le Musée du Louvre, l’Ägyptisches Museum de Berlin, le British Museum à Londres et enfin l’University College de Londres. Lorsque les premiers lot de ces papyri sont apparus, ils ont été acquis par des égyptologues de l’époque : Sir William Matthew Flinders Petrie, Gaston Maspero et Henri Édouard Naville, mais sans qu’ils en en sachent précisément la provenance. Très vite ils s’aperçurent de l’importance des documents pour la connaissance des souverains de la Ve dynastie. Il faudra attendre 1903, avec les fouilles de Ludwig Borchardt sur le site d’Abousir, pour voir apparaître de nouveaux fragments, notamment dans le complexe funéraire de Néferirkarê Kakaï (2446-2438).
 
   Enfin, dans les années 1970, lors des fouilles entreprises par la mission Tchèque de l’Université de Prague sous la conduite de Miroslav Verner, une troisième série est découverte dans les temples funéraires de la Reine Khentkaous II, épouse de Néferirkarê I Kakaï (2446-2438) et de son fils le Roi Néferefrê (2431-2430). Ces documents sont écrits en hiératique et se répartissent en trois types d’archives différentes. On trouve des documents concernant l’inventaire des temples funéraires de la nécropole.
 
   Le contenu de chacun des sanctuaires y est précisé. Des documents qui donnent des listes des membres du clergé affectés aux temples, avec leurs fonctions et leur présence lors des différents services qui sont effectués avec des documents comptables des offrandes livrées depuis les domaines royaux. Enfin des documents concernant des décrets royaux, confirmant les revenus de certains temples.

 
La stèle de Ptahchepsès I

 
   La stèle de Ptahchepsès I est une stèle érigée par ce Grand Prêtre de Ptah de l’Ancien Empire (2647-2150), où figure le nom de Rois. Elle est sans doute la plus ancienne parmi toutes les listes connues aujourd’hui. Sa tombe, a été retrouvée à Saqqarah par Auguste Édouard Mariette. Elle a livré deux monuments qui ont été tous les deux retirés en raison des textes qui les recouvrent. Le premier est un linteau de porte d’entrée de sa tombe, il est exposé au musée du Caire. Le deuxième est une stèle fausse-porte qui est aujourd’hui au British Museum. C’est une stèle en calcaire peinte en rouge. Elle nous apprend que Ptahchepsès I est né sous le Roi Menkaourê (ou Mykérinos, 2492-2472). Seuls les noms de Menkaourê et de Shepseskaf (2472-2467) subsistent sur deux colonnes à l’extrémité droite de la stèle mais les autres colonnes de textes hiéroglyphiques, indiquent que Ptahchepsès I a été au service de cinq autres souverains que l’on peut raisonnablement placer à la suite de Shepseskaf.
 
   L’ensemble de ces éléments permettent de valider l’ordre de succession de la fin de la IVe dynastie (2575/73-2465). Récemment un nouveau bloc a été identifié comme appartenant à la stèle de Ptahchepsès I. Ce bloc de calcaire était archivé dans les réserves du musée de l’Institut Oriental de Chicago. Il porte les cartouches d’Ouserkaf (2465-2458) et de Sahourê (2458-2446), les deux premiers Rois de la Ve dynastie (2465-2323) et s’ajuste parfaitement à la stèle du British Museum. Cette découverte confirme ainsi l’hypothèse d’une liste royale officielle. Elle permet également par déduction de compléter les trois cartouches manquants des trois dernières colonnes de la biographie de Ptahchepsès I.

 

Manéthon de Sebennytos  :  Aegyptiaca

voir : chronologie de Manéthon

 
   Œuvre terminée sous Ptolémée II (282-246), elle nous est malheureusement parvenue très fragmentaire et souvent déformées, à travers les retranscriptions de : Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, 37-v.100 ap.J.C), de Sextus Julius l’Africain (Africanus, IIIe siècle, 5 volumes), d’Eusebius de Cesarea (IVe siècle) et enfin de l’historien Byzantin George Syncellos (ou Syncellus VIIIe siècle). Son découpage en XXX dynasties est encore utilisé aujourd’hui.

 

 
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