Nous n’avons aucune donnée précises sur la façon dont s’est terminée la VIIIe dynastie Memphite. Peut-être brutalement avec l’avènement d’un dynaste à Héracléopolis dont le nom serait Khéty si l’on en croit Manéthon qui précise qu’Achtoês "s’était comporté de façon plus cruelle que ses prédécesseurs". Le premier Khety s’est donc attribué le titre de roi de Haute et Basse-Égypte et a probablement régné depuis Héracléopolis même si l’administration est certainement restée en partie à Memphis. On ne connaît pas exactement la zone sur laquelle la nouvelle dynastie exerçait effectivement son pouvoir. En Haute-Égypte, les Nomarques prirent en charge les affaires de leur région. Certains ont peut-être reconnu la primauté du Roi d’Héracléopolis, mais d’autres pas du tout ou de façon purement théorique. Les attestations des souverains Héracléopolitains sont extrêmement rares.
 
   Les IXe et Xe dynasties ont donc eu comme capitale Héracléopolis Magna au Sud du Fayoum, qui fut également la capitale du 20e nome de Haute-Égypte. Le nome "Supérieur du Laurier rose" (nart-xnt). La dynastie est fondée par Khéty I, en plus de ce dernier elle comprend six autres Rois, relativement connus, dont un Néferkarê VII, évoqué par le Nomarque d’Héracléopolis, Ânkhtyfy. Selon certains spécialistes, dont Pascal Vernus et Jean Yoyotte, la dynastie a pu s’étendre sur plusieurs générations à en juger les généalogies des Hauts Dignitaires, mais son pouvoir ne s’étendit pas sur toute l’Égypte. Elle sera sans cesse en lute, ainsi que la Xe dynastie contre les Princes et Rois Thébains de la XIe dynastie.
 
   L’ordre chronologique des Rois et leur date de règne, occasionne beaucoup de difficultés aux égyptologues, au moins dans l’état actuel de nos connaissances. Pour certains Rois, il est même impossible de certifier qu’ils furent bien attachés à l’une ou l’autre des deux dynasties Héracléopolitaines (IXe et Xe).

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
– The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Hans Goedicke :
– Königliche dokumente aus dem alten reich, Éditeur inconnu, 1967.
Nicolas Grimal :
– Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Farouk Gomaà : (ou Fārūq Gum’a)
– Ägypten während der Ersten Zwischenzeit,  Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe B, Geisteswissenschaften, in Kommission reichert, Wiesbaden, 1980.
William Christopher Hayes et William Stevenson Smith :
– The Old Kingdom in Egypt and the Beginning of the First Intermediate Period, vol. I, part 2, The Cambridge Ancient History, ed. Edwards, I.E.S, Cambridge University Press, New York, 1971.
Hans Wolfgang Helck :
– Geschichte des Alten Ägypten, Brill, Leiden 1968 et 1981.
Peter Kaplony :
– Die Rollsiegel des Alten Reiches, Band II, Tafel 114, FÉRÉ, Bruxelles, 1981.
Miriam Lichtheim :
–Ancient Egyptian Literature : Old and the Middle Kingdoms v. 1, University of California press, California, 1973 et Mars 2006.
Silke Roth :
– Die Königsmütter des Alten Ägypten von der Frühzeit bis zum Ende der 12. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.
Thomas Schneider :
– Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Jürgen Von Beckerath :
– Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
– Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.

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• Xty

 
Achtoês  (Manéthon)

Plat ajouré au nom de Khéty I (ou II) –
Musée du Louvre

   Manéthon l’appelle Achtoês et en fait un tyran dévoré par un crocodile. Le fait que le "Achtoês" de Manéthon soit le premier Roi de cette dynastie est très discuté par les spécialistes. Le Papyrus de Turin a une lacune sur son nom.
 
   On a retrouvé divers objets ayant appartenus à ce souverain, ou supposé comme tel : À Deir el-Bercheh un cercueil daté de la XIIe dynastie où était inscrit le règne de Khéty I ; Une canne d’ébène trouvée à Meir qui donnerait les cinq noms de sa titulature ? ; Un récipient ou brasero ajouré, aujourd’hui au musée du Louvre (E10501), en alliage cuivreux trouvé à Assiout avec son nom ou celui de Khéty II ; Un scarabée aujourd’hui au musée du Louvre ; Un fragment de coffret trouvé à Licht.
 
   Khéty I serait donc le fondateur de cette dynastie. Profitant de la déchéance où sombrait la monarchie Memphite de la VIIIe dynastie, ce Prince du nome d’Héracléopolis Magna en Haute-Égypte (20e nome), usurpe la couronne et fait de cette ville une capitale royale et sa résidence.

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   Le Papyrus de Turin (4.19) a une lacune sur son nom. Quelques spécialistes pensent qu’il n’a pas existé. Il pourrait y avoir confusion avec le Mérikarê de la Xe dynastie.

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   Néferkarê VII (ou III) est contemporain du Roi Antef I (XIe dynastie, 2130-2118). Le Papyrus de Turin (4.20) le présente comme le troisième Roi de la dynastie. Il est mentionné dans le texte biographique d’Ânkhtyfy, Nomarque de Hiérakonpolis et Prince de Moalla (ou Hefat, 30 Km au Sud de Thèbes). Néferkarê aurait selon lui mené une campagne contre les Thébains avec l’aide du nome d’Edfou. Cependant les opérations auraient finalement été suspendues, du fait que le pays était paralysé par une période de sécheresse et la famine. Ce Roi n’est pas indiqué dans les listes royales d’Abydos et de Saqqarah.

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   Khéty II revendique la souveraineté de toute l’Égypte, fut-elle nominale. Mais il doit affronter Antef II (2118-2069) de la XIe dynastie. Il est mentionné par le Papyrus de Turin (4.21) et est aussi connu par le Papyrus de Berlin (3023) ; Un bloc de pierre de Tell el-Rataba, aujourd’hui au musée Petrie (11UC782) et un poids en jaspe rouge (UC 11782) trouvé à Tell el Rataba dans l’Ouâdi Toumilat. Il pourrait y avoir confusion avec Khéty VI (Xe dynastie) du même nom de Roi.

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   Il n’est mentionné que par le Papyrus de Turin (4.22) qui est gravement endommagé à cet endroit et son nom est en lacune. Il revendique la souveraineté de toute l’Égypte, fut-elle nominale. Mais il doit affronter Antef II (2118-2069) de la XIe dynastie.

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   Khéty III n’est mentionné que par le Papyrus de Turin (4.23). Il est contemporain d’Antef III (XIe dynastie, 2069-2061) contre le quel il mena une campagne. William James Hamblin nous dit que lors d’une bataille à Thinis, il lui prit le nome d’Abydos (ou nome Thinite, le VIIIe, le nome de la Grande Terre ou [Reliquaire d’Osiris], tA-wr), mais Antef III reprit la ville et Khéty III fut obligé de signer une trêve. Pour certains spécialistes, il serait peut-être de la Xe dynastie ?. Son nom indique qu’il serait le fils d’un Néferkarê, peut-être Néferkarê VII ?.

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• Xty

   Khéty IV n’est mentionné que par le Papyrus de Turin (4.24). Quelques spécialistes avancent qu’il aurait régné depuis la ville de Hiérakonpolis ?.

Ensuite le Papyrus de Turin donne onze Rois dont les noms sont en lacune, sauf les deux premiers (4.25 et 4.26). On ignore toujours s’ils font encore partie de la IXe dynastie ou s’ils figurent dans la dynastie. Le Papyrus de Turin passe ensuite à la XIe dynastie avec Montouhotep I l’Ancien, Roi de Thèbes.

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