XVIIe  DYNASTIE
 
1625     à     1549
 
Thébaine  ( Thèbes )
 

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   Cette dynastie succède pratiquement à la XIIIe dynastie d’où elle est issue d’une branche locale. Elle ne contrôle que la Haute-Égypte. Ce royaume de Thèbes, comme on le nomme, comprend les 8 premiers Nomes entre Éléphantine et Abydos et une partie de la Moyenne-Égypte jusqu’à Cusae. Ces possessions sont renforcées par des alliances avec des Potentats locaux qui lui vouent allégeance. Le reste du pays appartient : Aux Hyksôs (XVe dynastie) ; aux chefferies asiatiques vassales des Hyksôs et aux petits royaumes dirigés par des collaborateurs Égyptiens (la XVIe dynastie pour certains égyptologues).
 
   Il y a une controverse sur le fondateur de la dynastie entre Antef V et son fils Rahotep. Aujourd’hui la position des égyptologues est plus que vague et partagée. Les circonstances qui ont menées à l’indépendance de Thèbes ne sont pas claires. Un changement de rapport de force dans la XVe dynastie peut laisser entendre quelques ennuis de succession parmi les Hyksôs. Il est possible que les Thébains aient tiré profit de la situation, non seulement pour reprendre leur autonomie, mais aussi pour étendre leur domination vers des villes plus au Nord comme Abydos. Après la conquête de cette ville un statu quo paraît avoir été établi entre la XVe et la XVIIe dynastie et les deux belligérants semblent même avoir eu quelques relations commerciales. Il est a noter que ces derniers faits sont à attribuer, pour l’égyptologue Kim Steven Bardrum Ryholt, aux Rois qu’il compte dans "sa" XVIe dynastie (voir à XVIe dynastie sa position sur la chronologie).
 
   Les "Rois ou Gouverneurs ?" de cette dynastie sont quand même les vassaux des Rois Hyksôs et doivent leur verser un tribut et tolérer leurs garnisons sur leur territoire. Cependant, de part son origine indigène, la XVIIe dynastie va être à la tête du soulèvement contre les envahisseurs. Ses souverains, à partir peut-être déjà de Sénakhtenrê (ou Taâ I, 1559-1558), vont affronter les Hyksôs et commencer une longue guerre de libération pour arriver à une réunification du pays. La lutte sera poursuivie par le fils de ce dernier, Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1554), qui est crédité par les spécialistes comme le véritable déclencheur du soulèvement, puis le fils (ou le frère) de celui-ci, Kamosé (1553-1549) qui engage le combat, à la fois dans le Nord contre le Roi Hyksôs Apopi I (1581-1541) et dans le Sud contre les Kouchites qui s’étaient emparés de la Basse Nubie.
 
   En Nubie, c’est le Roi Kouchite Nedjeh qui a pris le pouvoir et installé sa capitale à Bouhen. Il règne d’Éléphantine jusqu’à la Deuxième Cataracte. Son alliance avec les Hyksôs va durer jusqu’à ce que Kamosé s’empare de Bouhen. Cette première grande victoire va dynamiser le sentiment nationaliste des Princes Thébains, qui vont alors assimiler la lutte contre les Hyksôs à une guerre de religion. Le Dieu Seth est le Dieu unique d’Avaris alors qu’Amon est celui de Thèbes. Ce monothéisme a renforcé le contentieux entre les deux dynasties. C’est le frère (ou le neveu) de Kamosé, Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24), fondateur de la XVIIIe dynastie, qui débarrassera définitivement le pays des Hyksôs avec la pise d’Avaris et la réunification de l’Égypte. La victoire sur ces derniers et leur expulsion va marquer aussi la fin de la XVIIe dynastie et va constituer la fondation du "Nouvel Empire".
 
   Les "Rois" de la XVIIe dynastie règnent à Thèbes, mais ils prennent résidence à Ballas (ou Ombos à coté de Coptos). Ils sont enterrés dans la nécropole de Dra Abou el-Naga (Sur la rive occidentale de Thèbes), dans des tombes surmontées de pyramides en briques. Quelques-unes ont été découvertes, notamment celle de Séqénenrê qui mourut sûrement le champ de bataille. Sa momie à fait l’objet d’études très poussées de la part de médecins légistes qui ont permis de découvrir qu’il fut tué par une hache de guerre Hyksôs.
 
   La dynastie est reportée sur la colonne treize du Papyrus de Turin, mais la chronologie des Rois est encore discutée. Ci-dessous les deux grandes propositions que l’on trouve aujourd’hui.

 

Généalogie
de la Dynastie

Voir aussi la carte de la Deuxième Période Intermédiaire et l’article sur l’art au Nouvel Empire

 

Liste des Rois de la XVIIe dynastie :

Autre chronologie des Rois de la dynastie
selon Jacques Kinnaer et Kim Steven Bardrum Ryholt

Antef V ?  ou IV
Rahotep
Sobekemsaf I
Djéhouty
Montouhotep V
Nébiryaou I   ou  Nébieraourê I
Nébiryaou II  ou  Nébieraourê II
Semenenrê   ou  Semenrê
Souserenrê   ou  Beb-Ânkh
Sobekemsaf II
Antef VI   ou V
Antef VII  ou VI
Antef VIII ou VII
Sénakhtenrê ou Taâ I
Séqénenrê  ou Taâ II
Kamosé  ou Kamès ou Kamosis

1625-1622
1622-1619
1619-1603
1603-1602
   1601
1601-1582
  1582
1582-1580
1580-1572
1572-1570
1570-1568
1568-1565
1565-1559
1559-1558
1558-1554
1553-1549

 
Rahotep
Sobekemsaf I (Mais : Sekhemrê Shedtaoui)
Antef VI
Antef VII
Antef VIII
Sobekemsaf II (Mais : Sekhemrê Ouadjkhâou)
Sénakhtenrê ou Taâ I
Séqénenrê ou Taâ II
Kamosé
 
Un Roi dont la position au sein de la dynastie est incertaine
Nebmaâtrê

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Christophe Barbotin :
Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2008.
Sébastien Biston-Moulin :
Le roi Sénakht-en-Rê Ahmes de la 17e dynastie, ENIM 22, Mars 2012.
C. Blankenberg-van Delden :
Ahmes Merytamon and Ahhotep I, consort of Senakhtenre Tao I ?,  pp : 15-20, Göttinger Miszellen 47,  Göttingen, 1981.
Janine Bourriau :
The second intermediate period in the Oxford history of ancient Egypt, Oxford University Press, Oxford, 2002.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Dennis C.Forbes :
Imperial lives : Illustrated biographies of significant new kingdom Egyptians. v. 1. The late 17th dynasty through Thutmose IV, KMT Communications, Sebastopol, 2005.
Henri Gauthier :
Les deux Rois Kamose, University Press, Oxford, 1932.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
William Christopher Hayes et Thomas Garnet Henry James :
Egypt : From the expulsion of the Hyksos to Amenophis I, Cambridge Ancient History, Revised Edition, Cambridge University Press, 1965.
Anton Jirku :
Aufstieg und untergang der Hyksos, Journal of the Palestine oriental society v.12, Jérusalem, 1932.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further notes on New Kingdom chronology and history, pp : 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
Machteld J.Mellink :
New perspectives and initiatives in the Hyksos period, International symposium (1993, New York), pp : 85-89, Ägypten und levante 5, Vienne, 1995.
Lilian Postel :
Protocole des souverains égyptiens et dogme monarchique au début du Moyen Empire : Des premiers Antef au début du règne d’Amenemhat 1er, FÉRÉ, Turnhout, Bruxelles 2004 et Brepols, Janvier 2004 et 2005.
Donald Bruce Redford :
Egypt, Canaan and Israel in ancient times, Princeton university press, Princeton, Juillet 1992 et Septembre 1993.
Kim Steven Bardrum Ryholt :
The political situation in Egypt during the second intermediate period, Museum Tusculanum Press, Février 1998.
King Qareh, a canaanite king in Egypt during the second intermediate period, Museum Tusculanum, 1998.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Matthias Seidel :
Avec Arne Eggebrecht, Pharaos : die Sitzfigur des Antef aus dem Mittleren Reich, Philipp von Zabern, Mainz, 2000.
Claude Vandersleyen :
– Iahmès Sapaïr fils de Séqénenré … (17e dynastie), Collection : Connaissance de l’Égypte Ancienne, Éditions Safran, Bruxelles, 2005.
Les trois Antef de la 17e Dynastie, pp : 67-74, Discussions in egyptology 59, British Library Serials, 2004.
Jürgen Von Beckerath:
Untersuchugen  zur politischen geschichte der zweiten zwischenzeit in Ägypten, Ägyptologische forschungen 23, J.J.Augustin, Glückstadt, Janvier 1964.
Handbuch der ägyptischen königsnamen, pp : 108-113, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Raymond Weill :
Les derniers siècles du Moyen Empire égyptien, étude sur les monuments et l’histoire de la période comprise entre la XIIe et la XVIIIe dynasties. 1re partie. Les Hyksôs et la restauration nationale dans la tradition Égyptienne et dans l’histoire, Imprimerie nationale, Paris, 1911 et 1917.
 
Chronologie de Kim Steven Bardrum Ryholt :  Chronologie de la deuxième période intermédiaire (digitalepypte.ucl.ac.uk)

 

 

   Antef V   (ou  IV)   (ou Roi de la XIIIe dynastie ?)          DATES  de  RÈGNE
        1625-1622
  R.Krauss, D.Franke, T.Schneider
1668-1663  P.A.Piccione
   v.1650    P.Vernus, J.Yoyotte
1619-1616  D.Sitek
 
1571-1566  K.S.B.Ryholt
1564-1562  J.Kinnaer (XIIIe dynastie)
  • Hr nfr-xprw
  • ……………….
  • ……….-nTrw (?)
  • nbw-xpr-ra
  • ini-it.f , ini.it.f nxt , ini.tw.f

  •  
    Antef  (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Néferkhéperou
(Horus aux manifestations parfaites)
Hr nfr-xprw
Nom de Roi Neboukhéperrê
(La transformation de Rê est d’or)
nbw-xpr-ra
Nom de naissance Antef
(Celui qui amène son père
ini-it.f

 
   Manéthon l’appelle Antef. Il est "Rois" de Thèbes. Il pourrait bien être le fondateur de cette dynastie. Certain spécialistes le placent dans la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625). Si on trouve les mêmes numéros pour tous les Antef (de I à VIII), en revanche, en fonction des égyptologues, le nom de Roi (Nisout-Bity) pour un même numéro est décalé ou différent. Antef V gagne l’allégeance de la province de Thèbes et constitue une union avec Coptos et Abydos, assez puissante pour tenir en respect le pouvoir Hyksôs. En l’an 3 de son règne, Antef V renvoie Téti, un haut responsable du temple de Coptos, qui était coupable d’avoir favorisé les ennemis.


 

Antef V –
Dessus du sarcophage
British Museum

 
   Sur son activité de bâtisseur on retient des constructions à Coptos, Abydos et Karnak. Son tombeau a été découvert en janvier 1860, par Auguste Edouard Mariette dans la nécropole de Dra Abou el-Naga. Son nom était inscrit sur deux obélisques qui ornaient à l’origine la façade du monument. A.E.Mariette les laissa sur place et ils furent redécouverts en 1879 par Villiers Stuart, mais ils sombrèrent dans le Nil pendant leur transport vers le Caire. Un sarcophage, aujourd’hui au British Museum, lui a vraisemblablement appartenu. Un pyramidion à son nom a également été découvert sur le site de la nécropole de Dra Abou el-Naga et est exposé au musée Égyptien du Caire.
 
   Antef V à une épouse connue mais qui ne lui est pas attitrée avec certitude :
• Sobekemsaf, qui était une descendante d’une puissante famille de Gouverneurs d’Edfou, ville où l’on a d’ailleurs retrouvé sa sépulture. Cette famille était liée par mariage aux Rois de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625). En fonction des spécialistes, elle fut l’épouse d’Antef V, comme le proposent : Jürgen von Beckerath, Kim Steven Bardrum Ryholt, Thomas Schneider, Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy, alors que d’autres, comme : Claude Vandersleyen, Claire Lalouette et Nicolas Grimal, la donnent comme l’épouse d’Antef VII (1568-1565). Elle symbolise l’alliance entre les Princes de Thèbes et d’Edfou. Sur les stèles mises au jour dans cette dernière cité une Sobekemsaf porte les titres  : Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Celle qui est unie à la couronne blanche [à la Parfaite] (Xnmt-nfr-HDjt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Fille du Roi (sAt-nswt). Sobekemsaf donne un fils (Présumé) à Antef V :
  Rahotep qui succède à son père.

 

 

   Rahotep    DATES  de  RÈGNE
    1622-1619 D.Franke, T.Schneider
1616-1613  D.Sitek
1580-1576  K.S.B.Ryholt
1571-1567  J.Kinnaer

  • Hr wAH-anx
  • nbti wsr-rnpwt
  • bik nbw wAD-….. (?)
  • sxm-ra wAH-xaw
  • ra-Htp(w) sA-ra

  •  
    Rahotep  (Manéthon)
   TITULATURE
Noms d’Horus Horus Ouakhânkh
(Horus qui est résistant à la vie)
Hr wAH-anx
Nom de Nebty Nebty Ouserrenpout
(Les deux Dames, Celles dont les années sont riches)
nbti wsr-rnpwt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ouadj…….
(Le Faucon d’or, l’épanouissement des……)
bik nbw wAD-…..
Nom de Roi Sekhemrê Ouahkhâou
(La puissance de Rê à l’apparence durable
sxm-ra wAH-xaw
Nom de naissance Rahotep Sarê
(Rê est satisfait, fils de Rê)
ra-Htp(w) sA-ra

 
   Manéthon l’appelle Rahotep. Il est "Rois" Thèbes. Beaucoup de spécialistes se sont rangés derrière la proposition de Kim Steven Bardrum Ryholt, dont Jacques Kinnaer et donnent Rahotep comme le fondateur de cette dynastie à la place de son père (Filiation incertaine) Antef V. D’autres, dont Claude Vandersleyen, le listent à la fin de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625 ?). Son règne est mentionné sur deux stèles trouvées à Coptos, qui se rapportent à des rénovations du temple de Min par le Roi, et une à Abydos qui se rapporte à la rénovation des murs du temple d’Osiris, et enfin dans la Liste royale de Karnak et le Papyrus de Turin (11.1), qui lui donne 3 ans de règne. Rahotep est connu pour avoir augmenté les possibilités de défense de son territoire, notamment vers le Nord.
 
   Les historiens ont convenu que cette période, bien que dans une situation politiquement instable, a été une période de paix et plutôt florissante. Sur son activité de bâtisseur on retient la restauration du temple de Min à Coptos qui était endommagé. Le Roi est enterré comme tous les souverains de cette dynastie dans une tombe de la nécropole de Dra Abou el-Naga.
 
   Rahotep n’a qu’une épouse connue :
• Haânkhes qui lui donne un fils Ameny (ou Ameni). Rahotep serait lié à son successeur, Sobekemsaf I, par le mariage de ce fils, avec Sobekemheb (ou Sobemhab), une fille de Sobekemsaf I.

 

 

   Sobekemsaf I     DATES  de  RÈGNE
    1619-1603
D.Franke, T.Schneider
1613-1597  D.Sitek
1610-1601  P.A.Piccione
1566-1559  K.S.B.Ryholt
1567-1564  J.Kinnaer

  • Hr Htp-nTrw
  • nbti aS(A)-xprw
  • bik nbinq-tAwi 
  • sxm-ra wADxaw
  • sbk-m-sA.f

  •  
    Sobekemsaf  (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Hotep-Netjerou
(Horus, les Dieux sont satisfaits)
Hr Htp-nTrw
Nom de Nebty  Nebty Âsk(a)keperou
(Les deux Dames, avec de nombreuses apparitions)
nbti aS(A)-xprw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Inek-Taoui
(Le Faucon d’or qui réunit les Deux Terres)
bik nbw inq-tAwi
Nom de Roi Sekhemrê Ouadjkhâou
(Rê puissant est florissant d’apparitions)
sxm-ra wADxaw
Nom de naissance Sobekemsaf 
(Sobek est sa protection)
sbk-m-sA.f

 


 

Relief représentant Sobekemsaf I
devant le Dieu Montou – Karnak

   Manéthon l’appelle Sobekemsaf. Le Papyrus de Turin (11.2), qui est partiellement endommagé à cet endroit, lui compte 16 ans de règne. Il est "Rois" Thèbes. Certains spécialistes listent ce Roi à la fin de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625). Aidan Marc Dodson date son règne après celui de Djéhouty et Antef VI, sa théorie est basée sur une étude des coffrets à vases canopes de ces Rois. Certains spécialistes dont Jacques Kinnaer et Kim Steven Bardrum Ryholt inversent son nom de Roi (Nisout-Bity) avec celui de son fils Sobekemsaf II et donnent pour Sobekemsaf I : Sekhemrê Shedtaoui  sxm-ra Sd-tAw (La puissance de Rê protège les Deux Terres).
 
   Ce Roi est relativement bien documenté, il apparaît :
– Dans certains Graffiti, au ouâdi Hammamât (ou Wadi Hammamat) à partir de son an 7, qui permettent de supposer une exploitation des carrières de pierre;
– Dans un autre au ouâdi Chatt el-Rigal;
– Sur une statue qui provient d’Abydos, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire;
– Sur une double statue de la Déesse Satis dans son sanctuaire d’Éléphantine.
– Sur une autre statue en granite rouge aujourd’hui au British Museum;
– Sur deux petits Obélisques à Thèbes
– Dans le Temple de Karnak on a trouvé plusieurs statues et un linteau de porte avec son nom;
– Sur une stèle de calcaire de Karnak, montrant le Roi entrain de faire une offrande au Dieu de la guerre Montou, etc…
 
   Les spécialistes lui reconnaissent un règne très actif. Son tombeau, qui a été pillé, se trouve dans la nécropole de Dra Abou el-Naga. Quand à son activité de bâtisseur, elle se situe surtout dans la région d’Abydos, de Thèbes et à Éléphantine.
 
   Les papyri Abbott et Léopold-Amherst, qui est daté à l’an 16 de Ramsès IX (1126-1108), indiquent que le tombeau de Sobekemsaf I, à cette époque, a été violé et détruit par des pilleurs de tombes. Les confessions et le procès pour vol des hommes responsables du pillage du tombeau sont détaillés dans les papyri. Ces documents rapportent qu’un Amenpnoufer, fils d’un certains, Anhernakhte, tailleur de pierres du temple d’Amon-Rê, "avait pris l’habitude de voler les tombes des nobles à Thèbes-Ouest en compagnie du tailleur de pierre Hapiouer". Selon Leonard Cottrell, les papyri mentionnent également que les malfaiteurs ont déjà vidé la tombe Sobekemsaf I, avec six autres complices, en l’an 13 de Ramsès IX.


 

Statue de Sobekemsaf I en granit rouge
British Museum

 
   Dans ses aveux, Amenpnoufer témoigne que lui et ses compagnons ont creusé un tunnel dans le tombeau du Roi avec leurs outils en cuivre. un des documents se termine par la condamnation des voleurs, avec une condamnation à mort probable, et note qu’une copie de la transcription du procès officiel a été envoyée à Ramsès IX, en Basse-Égypte. Amenpnoufer aurait été condamné à mort par empalement. Un châtiment qui était réservé aux crimes les plus odieux.
 
   Sobekemsaf I n’a qu’une épouse connue :
• Noubkhaes II (ou Neboukhâs ou Noubemhat ou Nubkhaas ou Nebkhas). Cette union serait confirmée par les papyri Abbott et Léopold-Amherst. Christian Leblanc la donne comme l’épouse de Sobekemsaf II. On ne lui connait qu’un titre : Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt). Elle donne deux enfants à Sobekemsaf I attestés par une stèle, qui se trouve à Dendérah et qui retrace sa famille :

Sobekemsaf II qui sera Roi et qui est attesté comme le fils de Sobekemsaf I par une statue mise au jour à Abydos qui est aujourd’hui au musée du Caire. Elle le montre jeune Prince, entre les jambes de son père, aux côtés de la Reine Noubkhaes II (ou Noubemhat).
Sobekemheb (ou Sobemhab) qui aurait épousé Ameny (ou Ameni), le fils de Rahotep.

 
   Selon Kim Steven Bardrum Ryholt, Sobekemsaf I pourrait être le père d’Antef VI et Antef VII. Sa proposition repose sur une inscription gravée sur un montant de porte découvert dans les ruines d’un temple de la dynastie à Gebel Antef, au début des années 1990, qui aurait été construit sous le règne d’Antef VII. Le montant de porte mentionne un Roi : Sobekem [saf] comme le père de Neboukhéperrê Antef (Antef VII).
 
   Enfin en Janvier 2013 des archéologues Espagnols du projet Djehiuty, on mis au jour à Dra Abou el-Naga sur une colline plusieurs tombes qui furent datées de la XVIIe dynastie. Ses tombes appartiennent à des hauts dignitaires locaux. Le plus important d’entre eux semble être Antefmosé (ou Intefmose). Les textes de la tombe indiquent qu’il fut “fils de Roi“. Les spécialistes pensent qu’il fut sans doute le fils de Sobekemsaf I. Antefmosé est déjà connu par un fragment de statuette actuellement conservé au British Muséum. Les objets retrouvés et le décor pourront peut-être fournir de précieuses informations sur le début de la XVIIe dynastie. 

 

 

   Djéhouty    (ou Roi de la XVIe dynastie ?)        DATES  de  RÈGNE
        1603-1602
  1602   D.Franke, T.Schneider
  1597   D.Sitek
 

1648-1645  K.S.B.Ryholt
1638-1635  J.Kinnaer
     (XVIe dynastie)
  • Hr iT m nxt (w)
  • ………………
  • bik nbw wsr-xa.w
  • sxm-ra smn-tAwi
  • DHwti

  •  
    Djehouty   (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Itjimenkhetou
(Horus qui prend avec vigueur)
Hr iT m nxt(w)
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ouserkhâou  
(le Faucon d’or fort dans ses apparitions)
bik nbw wsr-xa.w
Nom de Roi Sekhemrê Sementaoui
(Rê puissant renforce le double-Pays)
sxm-ra smn-tAwi
Nom de naissance Djéhouty
(Celui de Thot)
DHwti

 
   Manéthon l’appelle Djehouty. Le Papyrus de Turin (11.3) lui compte 1 an de règne. Il est "Rois" de Thèbes. Certains spécialistes, dont Kim Steven Bardrum Ryholt et Jacques Kinnaer listent ce souverain comme premier Roi de la XVIe dynastie. L’existence de son règne est révélée sur peu d’objets ou monuments : Un bloc de pierre d’un temple à Deir el-ballas, un coffre pour des vases canopes trouvé dans la nécropole de Dra Abou el-Naga à proximité de Thèbes et qui est actuellement au musée de Berlin et un bloc de pierre découvert dans la cour du temple d’Horus à Edfou. Il est également mentionné dans la Liste royale de Karnak. Djéhouty est enterré, comme tous les Rois de cette dynastie, dans une tombe de la nécropole de Dra Abou el-Naga.
 
   Djéhouty n’a qu’une épouse attestée :
• Montouhotep (ou Mentuhotep – MnT.w htp"Monthou est satisfait"), qui n’est connue que de son matériel funéraire trouvé en 1822, à Dra abou el-Naga. Les inscriptions de son cercueil furent copiées par John Gardner Wilkinson, mais le cercueil original est aujourd’hui perdu. Sur le cercueil, il est dit qu’elle était la fille du Vizir Senebhenaf et d’une femme appelée Sobeknakht. L’intérieur fut décoré avec des textes différents, beaucoup d’entre eux appartiennent au Livre des Morts. En effet, son cercueil est l’une des sources premières de cette composition funéraire. Montouhotep est également connue à partir d’une inscription sur un vase canope appartenant à l’origine à son époux, c’est de cette preuve, que l’on peut supposer qu’elle était sa femme. On ne connait pas d’enfant de cette union, peut-être Montouhotep VII qui suivit. Elle portait les titres : Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Celle qui est unie à la couronne blanche [à la Parfaite] (Xnmt-nfr-HDjt). Pour ce dernier Titre seulement quelques Reines avant elle l’avaient porté, lors des XIIe et XIIIe dynasties.

 

 

   Montouhotep VII   ou  Mentouhotepi   (ou Roi de la XVIe dynastie)     DATES  de  RÈGNE
         1601
D.Franke, T.Schneider
1596    D.Sitek
 
1618-1617  J.Kinnaer
1628-1627  K.S.B.Ryholt
     (XVIe dynastie)
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • sanx.n-ra , sanx.[n]-ra
  • mnTw-Htpw

  •  
    Montouhotep   (Manéthon)
   TITULATURE
Nom de Roi
Turin 11.4
Seânkhenrê
(Rê a fait se manifester la vie) ou
(Celui que Rê a mis au monde)

sanx.n-ra
Nom de naissance Montouhotep
(Montou est satisfait)
mnTw-Htpw

 
   Manéthon l’appelle Montouhotep. Certains spécialistes, dont Kim Steven Bardrum Ryholt et Jacques Kinnaer listent ce Roi dans la XVIe dynastie. Le Papyrus de Turin (11.4) lui compte 1 an de règne. Il est "Rois" de Thèbes. Son court règne fait qu’il joua un rôle mineur (Plutôt celui d’un Régent). Il est confirmé par quelques objets façonnés : Deux sphinx mis au jour à Edfou, une stèle à Karnak et quelques scarabées. Montouhotep VII épouse vraisemblablement Satmout, qui lui donne un fils, Herunéfer. Il est enterré comme tous les Rois de cette dynastie dans une tombe de la nécropole de Dra Abou el-Naga.

 

 

   Nébiryaou I   ou   Nébieraourê  ou  Nebirau  ou Nebiryeraouet

(ou Roi de la XVIe dynastie ?)

    DATES  de  RÈGNE
     1601-1582
D.Franke, T.Schneider
1595-1576  D.Sitek
 
 
1627-1601  K.S.B.Ryholt
1617-1591  J.Kinnaer
    (XVIe dynastie)
  • Hr swAD-tAwy
  • nbtj nTri-xprw
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  • nb-iri-r-Aw(t) , ra-nb-iri-Awt

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    Nebiryaou   (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Seouadjtaoui
(Horus, celui qui fait s’épanouir les Deux Terres)
Hr swAD-tAwy
Nom de Nebty Nebty Netjerikhéperou
(Les deux Dames, divines de transformation)
nbtj nTri-xprw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Néferkhâou
(Le Faucon d’or aux apparitions merveilleuses)
bik nbw nfr-xaw
Nom de Roi
Turin 11.5
Souadjenrê
(Celui que Rê a rendu florissant)
swAD.n-ra
Nom de naissance Nébiryaou
(Rê est le Seigneur de tout)
nb-iri-r-Aw(t)

 
   Manéthon l’appelle Nebiryaou. Le Papyrus de Turin (11.5) lui compte 19 ans de règne. Il est "Rois" de Thèbes. Certains spécialistes, dont Kim Steven Bardrum Ryholt et Jacques Kinnaer le listent dans la XVIe dynastie. Il a été mis au jour à Karnak, en 1927, une stèle juridique où il est annoté un traité, datant de l’an 1 de son règne. Elle fait partie de la collection Égyptienne du musée de Bonn. Le Roi y est représenté en face de Maât. D’autres objets façonnés, dont des scarabées, portent le nom de ce souverain, ainsi qu’un poignard trouvé dans un tombeau. Tous les sceaux publiés de Nebiryaou I ont été faits d’argile plutôt que de stéatite. Selon Kim Steven Bardrum Ryholt, cela laisserait penser qu’il n’y avait pas d’expéditions minières dépêchées dans la région du désert oriental d’Égypte au cours de son règne.
 
   Deux sceaux de ce Roi ont été trouvés à Licht en plein cœur du territoire Hyksôs. Toujours selon Ryholt, cela pourrait impliquer des contacts diplomatiques entre la dynastie de Thèbes (qui pour lui est la XVIe dynastie) et les Hyksôs, au cours du règne de Nebiryaou I, même si c’est incertain. Il est enterré comme tous les Rois de cette dynastie dans une tombe de la nécropole de Dra Abou el-Naga. Nebiryaou I a un enfant Nébiryaou II qui lui succède, bien que quelques spécialistes pensent qu’il ne s’agit en fait que du même Roi.

 

 

   Nébiryaou II   ou  Nébieraourê  ou  Nebirau  (ou Roi de la XVIe dynastie ?)     DATES  de  RÈGNE
        1582  
D.Franke, T.Schneider
  1576  D.Sitek
 
  1601  K.S.B.Ryholt
  1591  J.Kinnaer
  (XVIe dynastie)

  • Hr Dd-xprw
  • nbti Dd-mswt
  • ………………
  • nfr-kA-ra
  • nb-iri-Aw , ra-nb-iri-Awt
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Djedkhéperou
(Horus, stable de transformation)
Hr Dd-xprw
Nom de Nebty Nebty Djedmesout
(Les deux Dames stables de naissance)
nbti Dd-mswt
Nom de Roi
Turin 11.6
Néferkarê
(Parfait est le ka de Rê)
nfr-kA-ra
Nom de naissance Nébiryaou
(Rê est le Seigneur de tout)
nb-iri-Aw

 
   Le Papyrus de Turin (11.6) lui compte 5 mois de règne. Il est "Rois" Thèbes. C’est un obscur souverain qui n’est pas attesté par les sources archéologiques contemporaines. Des égyptologues suggèrent que la double mention du nom Nébiryaou dans le Papyrus de Turin, soit accidentelle et qu’il n’y a eu, en fait, qu’un seul Roi. D’autres, dont Kim Steven Bardrum Ryholt et Jacques Kinnaer, le listent dans la XVIe dynastie. Il est donc (si deux Rois différents) le fils de Nébiryaou I. Il lui est attribué un sarcophage d’Osiris découvert dans le tombeau d’Horus Djer (2974-2927) à Abydos.

 

Suite……..

 

 

 
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