Les  Pyramides
Ouserkaf

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Sommaire
 

Le complexe funéraire
La pyramide du Roi
La pyramide satellite
La pyramide de la Reine
La chapelle d’offrandes
Le temple funéraire
Le temple-solaire d’Abousir
Bibliographie
 

Le  complexe  funéraire  au  Nord 
de  Saqqarah

 

 
wab-swt-wsr-kA.f   "Pures sont les lieux de cultes d’Ouserkaf"

 
wab-s.wt   "Le plus pur des endroits" 

 

Le complexe funéraire

 
   Le complexe funéraire d’Ouserkaf (2465–2458) est situé presque exactement à l’angle Nord-est de celui de Djoser (2628-2609) à Saqqarah. Le retour sur ce site et plus précisément à l’emplacement déjà choisi pour son complexe par Djoser, est intéressant et peu avoir un aspect symbolique. Le prédécesseur d’Ouserkaf, Shepseskaf (2472-2467), dernier Roi de la IVe dynastie, avait déjà choisi de revenir à Saqqarah après que plusieurs générations aient préféré des emplacements du Nord, tel que Guizèh et Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache). Le complexe funéraire d’Ouserkaf était appelé :  wab-swt  "Le plus pur des endroits". Ce complexe dévie de la tradition. Il se compose bien de toutes les pièces traditionnelles, mais celles-ci sont arrangées d’une manière assez peu commune. Le temple funéraire par exemple est orienté vers le Sud au lieu de l’Est. Ceci est expliqué, par certains spécialistes comme le fait du choix de l’endroit où le Roi a voulu que son monument fut construit, par d’autres comme une expérience théologique de courte durée.
 
   Le complexe se compose : D’une pyramide principale, sur la face Est de celle-ci une petite chapelle d’offrandes. Ces deux dernières sont entourées par un mur de clôture. Une pyramide satellite qui est située au Sud-ouest. Un temple funéraire qui se trouve au Sud de la pyramide du Roi. Ce dernier dont il ne reste aujourd’hui que le dallage en basalte ainsi que quelques blocs de granit qui constituaient les portes. Une pyramide plus petite, dite pyramide de la Reine, se trouve au Sud du temple funéraire. Enfin, un temple d’accueil (ou temple de la vallée ou temple bas), dont on n’a pas encore retrouvé les vestiges. Il était relié par une chaussée montante, au tracé également non retrouvé à ce jour, au temple funéraire. Le fait que le complexe funéraire d’ Ouserkaf ne soit gigantesque comme ceux de ses prédécesseurs à Guizèh, Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache) et Dahshour, amène les égyptologues à beaucoup de discussions et a élaborer des hypothèses telles que : Une dégradation de la technologie, ou une crise économique, ou bien encore une décadence du pouvoir.

 

A – Pyramide du Roi
B – Temple funéraire
C – Pyramide de la Reine
D – Pyramide Satellite ou de culte
E – Chaussée
F  – Mur d’enceinte
G – Chapelle d’offrandes

 

La pyramide du Roi

 
   La pyramide du Roi a une base de 73,30 m avec une pente de 53o 7′ 48" pour une hauteur originelle de 49 m. Elle est de ce fait considérablement plus petite que la pyramide voisine à degrés de Djoser, ou que celle de Menkaourê (ou Mykérinos, 2492-2472) à Guizèh. La taille plus petite de la pyramide a souvent été interprétée comme un signe de la puissance diminuée du Roi et du gouvernement central. L’argent manquant après les projets de construction gigantesques à Guizèh et Dahshour des Rois de la IVe dynastie ?. La pyramide est composée d’une enveloppe extérieure de calcaire de Tourah, avec des blocs taillés de petites dimensions et disposés en assises régulières. Par contre les blocs de pierre sous l’enveloppe, furent posés d’une façon si irrégulière que lorsque l’enveloppe fut dépouillée, par des voleurs ou autres, le centre de pyramide s’écroula. Elle offre maintenant une vue effondrée qui diffère fortement de sa voisine à degrés.
 

A – Couloir descendant
B – Herse
C – Chambre funéraire
D – Antichambre
E – Magasin
F – Chapelle d’offrandes

   Les architectes du Roi ont pu avoir choisi délibérément de construire la pyramide de cette manière, pensant que cela prendrait moins de temps, de ressources et d’effort, ou en raison de la géologie spécifique de la formation rocheuse de Saqqarah. L’entrée de la pyramide (A) est localisée au centre de sa face Nord. Elle était autrefois dissimulée par le revêtement de calcaire Tourah. Elle s’ouvre sur une sous-structure qui est entièrement souterraine.
 
  Un passage descendant, long de 18.50 m, donne sur un couloir horizontal (Appelé aussi chambre à herses). Ce couloir (B) est obstrué avec des blocs de granit et au milieu par ce qui était une énorme herse. Il donne accès à trois chambres perpendiculaires. Une à l’Est où un petit couloir ouvre sur une chambre magasin (E) en forme de T, qui devaient abriter le mobilier funéraire du Roi.
 
   Au centre, dans l’axe de la pyramide se trouvait l’antichambre (D) de 4,14 m x 3,12 m. À l’ouest, cette antichambre s’ouvrait sur la chambre funéraire (C) de 7,87 m x 3,13. Celle-ci contient encore le sarcophage de basalte d’Ouserkaf, retrouvé vide, ainsi que son coffre à vases canopes. Elle était à l’origine complètement garnie et pavée de calcaire de Tourah et le plafond avait la forme d’une voûte en chevrons. Aucune inscription n’a été relevée, ni dans les chambres souterraines, ni sur le sarcophage. Aucun des murs intérieurs de la pyramide ne fut décoré.

 

Base :   73,30 m
Hauteur :   49 m
Pente :   53o 7′ 48"
Couloir descendant :   18,50 m
Antichambre :   4,14 m x 3,12 m
Chambre funéraire :   7,87 m x 3,13 m

 

La pyramide satellite   (ou de culte)

 
   La Pyramide satellite est située dans l’angle Sud-ouest du complexe funéraire. C’est une autre particularité de celui-ci où pour la première fois la pyramide satellite est intégrée au temple funéraire alors qu’auparavant elle ne figurait dans les complexes funéraires qu’en tant qu’élément annexe du complexe. Sa base mesurait environ 21 m. Sa sous-structure était une version beaucoup plus simple que la sous-structure de la pyramide principale. Elle possédait une entrée sur sa face Nord et une petite ouverture qui donnait sur un passage descendant qui amenait sur une chambre simple. Le plafond ce cette chambre possédait une voûte en chevrons.


 

 Ruine de la Pyramide de la Reine Néferhétepès

 

La pyramide de la Reine

 
   La pyramide de la Reine et son petit complexe funéraire sont situés au Sud, tout près (10 m) du temple funéraire du Roi et sont aujourd’hui identifiés comme ayant été prévus pour l’enterrement d’une Reine, bien qu’il y ait encore un débat sur l’attribution de cette Reine. Cependant la grande majorité des spécialistes l’atteste à Néferhétepès, qui fut pour certains la mère d’Ouserkaf, fille de Djédefrê(2528-2518) et de la Reine Hetephérès II, et pour d’autres son épouse.
 
   La pyramide fut découverte en 1928 grâce aux fouilles menées par l’égyptologue Cécile Mallaby Firth. L’attribution à la Reine Néferhétepès avait déjà été faite, à l’époque, dès l’année d’après. Toutefois, il n’a pas été trouvé de preuve formelle pour certifier cette attribution, juste de fortes présomptions. Le seul indice est indirect. Il fut trouvé en 1943 par Bernhard Grdseloff grâce à une inscription du tombeau voisin du Prêtre Persen, qui nomme clairement Néferhétepès comme possesseur de cette pyramide. Cette pierre avec l’inscription est aujourd’hui au Ägyptisches Museum de Berlin. Une autre preuve confirmant l’attribution à Néferhétepès est obtenue par Audran Labrousse, en 1979, par l’étude des pierres tombales du temple.
  

 Reconstitution des deux complexes funéraires

   La pyramide mesurait a sa base 26,25 m de côté, pour une pente de 52°. Aujourd’hui elle ne fait plus qu’approximativement 17 m de hauteur. À l’origine elle avait un centre à trois degrés et était recouverte de calcaire de Tourah. Sa sous-structure est semblable à celle de la pyramide satellite du Roi avec une entrée située sur la face Nord. La chambre funéraire aujourd’hui à l’air libre comporte encore une partie de son toit constitué d’une voûte en chevrons. L’orientation de cette pyramide est la même que celle d’Ouserkaf. L’accès se faisait par le biais d’une cour ouverte. La pyramide de la Reine eut par le passé son propre temple funéraire, dont il ne reste malheureusement plus grand chose de visible aujourd’hui.
 

La chapelle d’offrandes

 
   Cette chapelle d’offrandes était située sur la face Est de la pyramide du Roi. Il ne reste malheureusement aujourd’hui seulement que quelques traces. Elle était composée d’une petite salle centrale qui contenait une fausse porte de quartzite, devant laquelle les offrandes étaient placées. De chaque côté de la salle, il y avait une chambre étroite. Le sol de cet édifice était fait de basalte noir. Ses murs étaient en granit, mais la finition était faite en calcaire de Tourah. Le complexe funéraire d’Ouserkaf est le seul complexe où la chapelle d’offrandes est séparée du temple funéraire.
 

Le temple funéraire

 
   Encore un autre aspect qui rend le complexe funéraire d’ Ouserkaf si peu commun, est le fait que son temple funéraire est situé au Sud de la pyramide principale et pas à l’Est comme c’est le cas habituellement. Ce choix d’endroit peut peut-être expliquer la séparation de la chapelle d’offrandes du temple funéraire. La chapelle d’offrandes était normalement orientée vers l’Est et puisque les bâtisseurs décidèrent que le temple funéraire devrait être construit aux Sud, il est devenu nécessaire de séparer l’un de l’autre. Les spécialistes avancent plusieurs hypothèses sur le choix de l’emplacement de ce temple :
• L’importance croissante de la religion solaire, démontrée par la construction de temple solaire, aurait également eu comme conséquence le souhait d’avoir le temple funéraire exposé à la lumière du soleil pendant la majeure partie du jour et ce toute l’année.
• Un manque d’espace à l’Est de la pyramide principale empêcha les architectes de développer plus loin le complexe funéraire dans cette direction. Ils n’ont alors érigé qu’une petite chapelle d’offrandes à cet endroit et ont orienté le reste du complexe au Sud.
Ouserkaf a voulu non seulement retourner à côté de l’emplacement de Djoser pour installer son propre complexe, mais il a également établit son temple funéraire au Sud de sorte que l’entrée soit localisée à son extrémité du Sud-est, comme c’était le cas avec le complexe de Djoser.
Le temple était bâti en calcaire de Tourah et en grès pour ses murs. Pour les piliers, les colonnes et les portes les bâtisseur ont utilisé le granit et du basalte pour le dallage.

A – Pyramide du Roi
B – Pyramide satellite
C – Pyramide de la Reine
D – Sanctuaire
E – Chaussée
F  – Vestibule d’entrée
G – Magasins
H – Cour ouverte

 
   En dépit de son emplacement sans précédent, le temple funéraire est composé de tous les éléments qui étaient standard depuis la période de Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492) : Une porte, s’ouvrant à l’Est (E), mène à un vestibule (F). Au Sud de celui-ci ont été localisés quelques magasins (G). Une porte dans le coin du Nord-ouest du vestibule mène a un autre vestibule avec des piliers de granit. Celui-ci donne sur une vaste cour ouverte (H) où se tenaient des séances publiques. La cour était pavée de basalte et était entourée sur trois de ses côtés d’un péristyle de piliers en granit à section carrée qui portaient la titulature du Roi. C’est dans cette cour publique qu’une tête colossale du souverain en granite fut mise au jour parmi les débris. Elle est aujourd’hui au musée Égyptien du Caire.
 
   Deux portes dans la cour, une au Sud-est et une au Sud-ouest, mènent à un petit hall à colonnes, qui a son tour entre sur un sanctuaire (D) à cinq chapelles. Ce type de sanctuaire deviendra la règle dans tous les édifices funéraires royaux qui suivront. Bien que très peu de chose aient subsisté de la décoration du temple, les morceaux et les fragments qui furent découverts, comme un fragment de bas-relief représentant deux oiseaux, prouvent que la décoration du temple était d’une qualité très élevée. Ils sont également exposés au musée du Caire. La chaussée (E) à l’Est du temple funéraire rejoignait le temple de vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) mais elle reste toujours à découvrir. Certains spécialistes pensent qu’il n’y a jamais eu de temple de la vallée, ni de chaussée d’accès ce qui expliquerait qu’on en ait retrouvé aucune trace jusqu’à présent, car il est vrai que le site fut déjà pas mal fouillé.

 

Le  temple  solaire  d’Abousir

   Bien qu’Ouserkaf ait construit son complexe funéraire à Saqqarah, il choisit d’établir un nouveau type de temple, consacré au culte du soleil, dans un endroit à plusieurs kilomètres au Nord, à Abousir. Il est non seulement le premier Roi à établir ce genre de temple, mais également le premier Roi à lancer une activité de construction sur ce site.
 
   Un exemple qui sera suivi de plusieurs autres Rois de la Ve dynastie. Le choix d’Ouserkaf pour cet endroit a pu avoir été dicté par le fait que Saqqarah, qui avait déjà eu une certaine activité de construction, devenait surchargée pour ce nouveau type de temple.
 

  Peut-être aussi parce qu’à deux kilomètres au Nord, il y avait un lac qui rendait le temple facilement accessible. Le temple solaire d’Ouserkaf fut apparemment construit en différentes phases. Le monument fut érigé, la première fois, en briques crues, avant qu’il ne soit reconstruit en pierre.
 
   Dans la première phase, le temple n’était rien davantage qu’un grand monticule symbolique construit dans un mur de clôture. Ceci est représenté par son déterminatif dans l’écriture du nom du monument. La deuxième phase fut finie pendant le règne de Néferirkarê I Kakaï (2446-2438), qui érigea un obélisque de granit sur le bâtiment qui servait de piédestal.
 
  L’obélisque, un nouveau type de structure, était composé à sa pointe d’un petit pyramidion. Un escalier enroulant amenait au toit du bâtiment-piédestal, pour permettre l’accès à l’obélisque. Pendant cette phase, deux tombeaux recevant des statues furent placées devant le bâtiment-piédestal. Les deux étapes suivantes sont datées du règne de Niouserrê Ini (2430-2399), qui donna au temple sa forme finale.

 

A – Temple de la vallée
B – 5 ou 7 Chapelles
C – Cour ouverte
D – Chaussée
E – Tombeau de statue
F  – Obélisque
G – Bâtiment piédestal
H – Annexes

    Pendant la troisième et quatrième phase, un mur de clôture intérieur fut construit autour du bâtiment-piédestal de Néferirkarê I Kakaï et plusieurs nouvelles chambres furent ajoutées. Le mur de clôture externe fut aussi remplacé et quelques bâtiments annexes furent construits contre son angle Sud-est. Une chaussée relia le temple solaire à un temple de vallée qui fut construit sur les rives du lac Abousir. Il n’a pas été orienté vers les points cardinaux, mais plutôt vers Héliopolis, la ville du culte solaire sur la rive Est du Nil. Il a été fortement endommagée, mais la recherche archéologique a prouvé qu’il y avait une cour publique ouverte, encadrée par des piliers et environ 5 (ou 7 chapelles). On pense également que la section avant avait un hall d’entrée avec quelques magasins.

 
Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le complexe funéraire du Roi voir les ouvrages de :
 
Ahmed El-Khouli :
Excavations at the Pyramid of Userkaf 1979 : Preliminary Report, pp : 46-47, JEA 66, London, 1980.
Excavation at the pyramid of Userkaf, JSSEA 15, Toronto, 1985.
Zahi Hawass :
Die schätze der pyramiden, Weltbild, Augsburg, 2004.
Dietrich D.Klemm et Rosemarie Klemm :
The stones of the pyramids : Provenance of the building stones of the Old Kingdom pyramids of Egypt, De Gruyter, Berlin, New York, 2010.
Jean-Philippe Lauer :
Le temple haut de la pyramide du roi Ouserkaf à Saqqarah, ASAE 53, Le Caire, 1955-1956.
Les tombes royales de Memphis. Les fouilles à Saqqara, en Allemand, Die Königsgräber von Memphis, Grabungen in Sakkara, Bergisch Gladbach, Lübbe, 1988.
Jean-Philippe Lauer et Audran Labrousse :
Les complexes funéraires d’Ouserkaf et de Néferhétepès, 2 vol., BiEtud 130, IFAO, Le Caire, 2000.
Mark Lehner :
The complete pyramids, Solving the Ancient Mysteries, Thames & Hudson, Londres, 1997.
Geheimnis der pyramiden, ECON, Düsseldorf, 1997.
Cecil Mallaby Firth :
Excavation of the department of Antiquities at Saqqara, ASAE 29, Le Caire, 1929.
Vito Maragioglio et Céleste Ambrogio Rinaldi :
L’architettura delle piramidi menfite, Tip. Artale, Torino, 1963-1972.
Alberto Siliotti :
Guide to the pyramids of Egypt, Barnes & Noble Books, New York, 1997.
Richard H. Wilkinson :
The complete temples of ancient egypt, Thames and Hudson, London, Mai 2000 et Septembre 2005- En Espagnol, Los templos del antiguo Egipto, Ediciones Destino, Barcelona, Octobre 2002 – En Allemand, Die welt der tempel im alten Ägypten, Wissenschaftl. Buchges., Darmstadt, Theiss, Janvier et Septembre 2005.

 

 

 
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