Quelques
Reines importantes
 

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  Bentanat I  {Fille de la Déesse Anat}

 
Ses titres : {Princesse héréditaire, L’ainée (iryt-p at-Tpit-wrT) ; Dame des Deux Terres (nbT tAwy) ; Noble Dame (rpatt) ; Grande favorite (Hswt wrt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt Smaw mHw) ; Fille du Roi (sAT-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Souveraine du harem d’Amon (wrt-khnrt-n-imnw)}.


 

Statue de Bentanat I,
entre les jambes du colosse de
Ramsès II, devant le deuxième
pylône du temple de Karnak

 
   Bentanat I (ou Bint-Anath ou Bintanath ou Bentanath ou Bent-Anta ou Bint-Anta ou Bent-Anath ou Bintanat ou Bentanat ou Bentanath ou Bintanta – bnt ant) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie. Elle fut l’aînée des filles de Ramsès II (1279-1213) et de la Grande Épouse Royale, Isis-Nofret I (ou Iset-Nofret I). Il est intéressant de noter que son nom est Syrien, se référant à la Déesse Cananéenne Anath. Il signifie, Fille de la Déesse Anat. Cela dit, comme le précise Christian Leblanc, ça ne veut pas dire que sa mère fut Syrienne, à l’époque plusieurs divinités étrangères étaient vénérées en Égypte.
 
   Elle serait née pendant le règne de Séthi I (1294-1279), alors qu’a cette époque Ramsès II n’est que le Prince héritier. Quelques spécialistes avancent qu’elle avait 7 ans en l’an 1 de son père. Elle épousa ce dernier au alentour de l’an 24/25, soit vers 1255/54. Juste après, vers l’an 26, elle devint Grande Épouse Royale suite à la mort de Néfertari, comme nous le confirment des écrits dans le temple d’Abou Simbel et des stèles à Assouan et au Gebel el-Silsileh (جبل السلسلة  Ğabal as-Silsila, la Montagne de la Chaîne ou Jabal al-Silsila ou Gebel es-Silsila ou Gebel Silsileh ou Gebel Silsila), à environ 40 km au Sud d’Edfou. Par son statut de fille ainée, elle fut amenée à jouer un rôle important à la cour, surtout après la mort de sa mère, vers 1245. Cependant, elle semble avoir partagé certaines de ses charges de Reine avec sa demi-sœur Méritamon (ou Merytamen).
 
   Nous n’avons que peu d’information sur Bentanat I Princesse, nous savons qu’elle exerça une fonction de Prêtresse. À Louxor, sur la moitié Nord du mur Ouest, elle est présentée avec le titre de Supérieure des recluses d’Amon, ce qui souligne le rôle qu’elle occupait auprès du clergé Thébain. On ne lui a pas retrouvé de trace du titre Épouse du Dieu, mais les égyptologues pensent que vu sa position à la cour il semble évident qu’elle fut titulaire de ce titre. En dépit du long règne de son père et aussi qu’elle fut en plus l’aîné des filles, elle fut l’un des rares enfants qui lui survécu. Bentanat I mourut sous le règne de son frère Mérenptah, sans toutefois que l’on puisse en préciser la date exacte. Sa tombe, QV71, se trouve de la vallée des Reines.
 


 

Bentanat sur un colosse de
Ramsès II, anciennement
place de la gare au Caire

   Bentanat I est représentée aux côtés de Ramsès II dans le grand temple d’Abou Simbel (Deuxième colosse Sud). Dans la cour de ce dernier elle est figurée en tant que Fille du Roi à la tête du cortège de Princesses qui occupe le registre inférieur du mur Ouest, mais également en tant qu’Épouse du Roi dans un tableau sculpté au dos du troisième pilier de la rangée Sud. C’est d’après cette dernière représentation que l’on a déduit sa date de mariage avec son père. On la retrouve également entre les jambes du colosse de Ramsès II qui se trouve devant le second pylône du grand temple de Karnak, côté Sud. Elle figure aussi sur de nombreuses scènes que le Pharaon fit faire de ses enfants (Temple d’Abou Simbel et Ramesseum). On a retrouvé également des statues d’elle à Pi-Ramsès et à l’Ouâdi (ou Wadi) es-Séboua.
 
   Elle fut propriétaire de domaines agricoles situés dans le Delta. On sait que l’un d’eux expédia des jarres d’huile au temple funéraire de Sethi I à Gourna. William Matthew Flinders Petrie y a découvert un bouchon de ces récipients portant la mention "huile neheh (d’olive) du domaine de Bentanat". On a retrouvé deux oushebtis dans la tombe d’Horemheb à Saqqarah, où elle est figurée sous l’aspect d’une momie. Ce qui y est intéressant c’est qu’il n’apparait que son seul titre de Fille du Roi suivie de son nom et son cartouche, ce qui laisse supposer que ces objets furent fabriqués avant son accession au rang d’épouse royale.
 
   Comment ces objets se sont-ils retrouvés là est un mystère. Enfin, dans le temple de Louxor, Bentanat I est aussi présente. Dans la cour, outre ses effigies de Princesse, elle est figurée à deux reprises en tant qu’Épouse du Roi sur les colosses de son époux.
 
    Bentanat I donna une fille à Ramsès II, qui semble se nommer aussi Bentanat (II). Cette fille apparaît par deux fois sur les représentations dans la tombe QV71 de la vallée des Reines de Bentanat I, sans toutefois y être explicitement nommée. Seul est visible son titre de : Fille du Roi engendrée par lui. Selon quelques égyptologues, dont Christiane Desroches Noblecourt et Joyce Anne Tyldesley, cette Princesse épousera son oncle Mérenptah (1213-1203), le fils et successeur de Ramsès II.
 
   Cette hypothèse repose sur la découverte d’une statue de ce Pharaon à Louxor, qui mentionne "La Grande Épouse Royale Bentanat, Sœur du Roi, Fille du Roi, qui est, sûrement, cette Bentanat II, car il est peu probable que Bentanat I se soit remariée avec Mérenptah alors qu’entre eux il devrait y avoir au moins 20 ans d’écart. Cependant d’autres spécialistes, comme Christian Leblanc réfutent cette propositions. Il faut aussi souligner qu’à ce jour aucune autre trace archéologique n’a été trouvée mentionnant cette Princesse fille de Bentanat I. Il se pourrait aussi que Mérenptah est usurpé cette statue à son père ?.
 
  Pour plus de détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Ruth Antelme :
Bentanta, fille et épouse du Pharaon, pp : 27-34, BSAK 4, Munich, 1990.
Christiane Desroches Noblecourt :
Le grand Pharaon Ramsès II et son Temps, Palais de la Civilisation Montréal, Montréal, 1985.
Ramsès II, la véritable histoire, Éditions Pygmalion, Paris, Juillet 1997 et Janvier 1998 – Flammarion, Coll. Cultures et Civilisation, Sept. 2007.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Thomas Garnet Henry James :
– Ramsès II, Gründ, Collection : Berceaux de l’histoire, Paris 2002 – En Anglais, Ramesses II, White Star, Janvier 2003.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the Queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008.

 

 

   Bounéfer {Un mot (ou une Promesse) pour la belle}

 
Ses titres : Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Épouse du Roi, sa bien-aimée (Hmt-nswt meryt.f) ; Fille du Roi de son corps (sAT- nswt- Xt.f) ; Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Grande [Dame] au sceptre Hetes des Deux Dames (wrt-Hts nbti) ; Celle qui voit Horus et Seth (mAAt-@r-¤tx) ; Prêtresse de Tjasep [Tjazepef] (Hmt-nTr TA-sp) ; Prêtresse d’Hathor (Hmt-nTr Hw.t-Hr) ; Prêtresse d’Horus Shepsesket (HmT-ntr-Hrw-shpss-ht) ; Aimée et vénérée Prêtresse de Shepses-Nebti (HmT-ntr-shpss-nbTi-mryt. f-imAkht.f).
 

   Bounéfer (ou Benefer  ou  Bunefer – B (w) nfr) est une Reine d’Égypte de la IVe dynastie. On pense qu’elle fut l’épouse du Roi Shepseskaf (2472-2467), mais leurs relations ne sont pas claires. Elle est présentée ainsi dans la tombe du Roi, mais parfois les textes peuvent laisser entendre le fait qu’elle fut sa sœur, ou encore sa fille. Elle aurait pratiqué elle-même les rites funéraires lors de l’enterrement de Shepseskaf dont elle serait devenue Prêtresse.
 
   Elle fut enterrée dans un tombeau qui est une fosse rocheuse sur le terrain central de la nécropole de Guizèh, tombe G8408, au Nord du complexe funéraire de la Reine Khentkaous I, l’autre femme de Shepseskaf. La tombe fut découverte en 1931-1932 par Selim Hassan. Peter Janosi souligne que la construction du tombeau de la Reine daterait de peu de temps après l’époque où fut construit celui Khentkaous I. Cependant la date précise n’est pas évidente. Il suggère même qu’il put être fait lors de la Ve dynastie. La tombe est unique par rapport aux architectures contemporaines. Elle possède deux entrées, dont une s’ouvre vers le Sud et une grande porte mène à une grande chapelle. L’autre donne sur un couloir étroit, d’Est en Ouest, qui permet d’entrer dans le tombeau, puis dans une longue salle.
 
   Le nom de Bounéfer et ses titres apparaissent sur les murs et les piliers de la salle. La partie avant de cet espace était à l’origine une tombe inachevée, qui fut ensuite connectée au système de Bounéfer. La partie arrière est bordée à l’Ouest du sanctuaire de la tombe. Sur le mur Nord de l’espace de culte on trouve une grande ouverture qui fut créé pour un enterrement à un moment ultérieur. Dans la partie Sud de la chambre, un passage mène à la salle du sarcophage. Ce dernier est en calcaire mais n’est pas étiqueté. À l’intérieur fut mis au jour le crâne d’une femme estimée d’une trentaine d’années. Il est possible que ce soit celui de la Reine.
 
   Bounéfer donna deux enfants à Shepseskaf :
  Un fils :
Djédefptah, qui succéda à son père. Cette filiation est contestée par certains spécialistes, car dans la tombe de la Reine un fils est bien nommé, mais le nom n’a été préservé qu’en partie seulement. De plus, comme le précise Selim Hassan il ne lui est attribué que les simples titres de : Juge et d’Inspecteur des scribes, ce qui est étrange pour un futur Roi.
 
  Une fille :
Khâmaât qui épousera le Grand Prêtre de Memphis, Ptahshepses (ou Ptahchepsès).  

   Pour plus de détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Selim Hassan et Banoub Habashi :
Excavations at Gîza / 3, 1931-1932 / with the collab. of Banoub Habashi, J. Johnson, Oxford, 1941 – Government press, Le Caire, 1941.
Peter Jánosi :
G 4712 – Ein Datierungsproblem, pp : 56, 60-62, GM 133, Göttingen, 1993.
Giza in der 4. Dynastie : die Baugeschichte und Belegung einer Nekropole des Alten Reiches, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, Décembre 2005.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the Queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008.

  

 

   Giloukhepa

 
      Son titre : {La Fille du Grand Prince de Naharina (%At [pA] wr n NhrnA)}.
 

Scarabée commémorant l’arrivée de Giloukhepa en Égypte

   Giloukhepa (ou Giloukepa ou Gilukhipa ou Kirgipa ou Kilukhepa ou Kiluchepa  – kyrgypA) est Reine d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Giloukhepa ou Kirgipa en Égyptien, ou plus probablement Kilu-Hepa en langue Hourrite et Ke-lu-He-pa-at en Akkadien, fut la fille de l’Empereur du Mitanni Shuttarna II (v.1400-v.1380). Princesse royale, pour des raisons politiques, elle fut envoyée en Égypte où elle épousa, à l’âge de 12/15 ans le Roi Amenhotep III (ou Amenôphis – 1390-1353), en l’an 10 de son règne. Ce qui lui ferait une date de naissance au cour de l’an 5 ou 8 de Thoutmôsis IV.
 
   Cependant quelques égyptologues pensent qu’un âge plus élevé à son mariage n’est pas à exclure. Ce fut son frère, le futur Empereur Tushratta (v.1380-v.1350), qui fut le négociateur au nom de son père pour arranger cette union. Pour cette occasion, Amenhotep III fit faire une série spéciale de scarabées commémoratifs de son mariage avec la Princesse. Il y fut enregistré que celle-ci fut escortée par 317 femmes du palais de l’Empereur du Mitanni.
 
   Giloukhepa ne fut jamais Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) et resta une épouse secondaire. Comme le précise Christian Leblanc, rien ne nous est dit sur la position qu’elle tenait à la Cour et aucune représentation n’en a même immortalisé son souvenir. La suite de la vie de Giloukhepa après ce mariage reste très obscure comme en témoigne une des lettres d’Amarna (EA17). Dans cette dernière, que l’on date de l’an 34 d’Amenhotep III, Tushratta, maintenant Empereur, demande au souverain Égyptien ce qui ce passe avec sa sœur, car celui-ci lui sollicite en mariage une autre Princesse Mitannienne, y aurait-il eut un problème ?.

"Tu me demandes maintenant ma fille en mariage, mais ma sœur que mon père t’as donné était là, et personne ne l’a vue [de manière à savoir] si elle est actuellement vivante ou morte".

 
   Ce fut peu de temps après que Tushratta envoya sa fille, la Princesse Tadukhepa épouser Amenhotep III. Giloukhepa a, à cette période, entre 36 et 39 ans et elle ne sera plus jamais mentionnée dans les courriers entre les deux puissances, on ignore ce qu’elle devint. On ne connait pas d’enfant de cette union.
 
   Pour d’autres détails sur la Reine, voir les ouvrages de :
 
Betsy Morrell Bryan, Arielle P.Kozloff et Lawrence Michael Berman :
Aménophis III, le pharaon-soleil, RMN, Paris, 1993.
Agnès Cabrol :
Amenhotep III "Le Magnifique", Collection : Champollion, Éditions du Rocher, Monaco, Mai 2000.
Jacobus van Dijk :
The noble lady of Mitanni and other royal favourites of the eighteenth dynasty, pp : 35–37, Essays on Ancient Egypt in Honour of Herman te Velde, Groningen, 1997.
Hans Wolfgang Helck :
Giluhepa, col. 597, Band II, Wiesbaden, 1977.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.

 

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