Quelques Reines importantes :
Ahmès-Méritamon
 

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Sommaire
 

Ses titres
Son origine, son histoire
Ses représentations
Sa sépulture
Sa momie
Sa famille
Bibliographie

 
 
{Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, La bien-aimée d’Amon}

 

Ses titres

 

{Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Fille aînée du Roi (sAT-nswt wrt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Dame du Double Pays (nbt tAwy) ; Épouse du Dieu (HmT-nTr) ; Maîtresse [Souveraine] de l’ensemble des Deux Terres (Hnwt tAwy tm) ; Celle qui est unie à la couronne blanche [à la Parfaite] (Xnmt-nfr-HDjt)}.

 

Certains spécialistes avancent qu’elle porta aussi le titre plus tard de : Mère du Roi (mwT-nswt).

 


 

Buste colossal fragmentaire
d’Ahmès-Méritamon
– British Museum

Son origine, son histoire

 
   Ahmès-Méritamon (ou Méritamon ou Ahmosé-Merytamon – JaH ms Mrjt Jmn) est une Reine d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Elle fut la fille aînée du Roi Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24) et de la Reine Ahmès-Néfertari I. Elle fut l’une des épouses de son frère Amenhotep I (ou Aménophis I, 1525/24-1504), dont elle sera la Grande Épouse Royale. Elle succéda à sa mère dans la fonction d’"Épouse du Dieu Amon", mais on ne sait pas grand chose d’autre d’elle. Par cette succession, Ahmès-Méritamon va bénéficier des principales retombées économiques qui furent consécutives à la création de cette fonction. Avec cette charge, elle va se voir octroyer une donation en propriétés terriennes, en mobilier, en demeures, en bijoux et onguents, en vêtements, qui lui permettra d’entretenir l’institution religieuse et économique qui fut fondée par Ahmès-Néfertari I. Ce collège de Prêtresses à Karnak, sera une véritable "industrie" dans la religion d’Amon. Christian Leblanc nous dit que la Reine devait avoir approximativement le même âge que son frère et époux et qu’elle serait née entre l’an 16 et l’an 19 d’Ahmès I.
 
   La grande majorité des spécialistes avancent qu’Amenhotep I serait mort dans sa 40e année. Toujours Leblanc avance que les investigations radiographiques effectuées sur la momie par James Edouard Harris et Edward Frank Wente confirmeraient que le Roi n’est pas mort à un âge avancé, il situe celui-ci entre 25 et 35 ans ?. L’égyptologue pense qu’Ahmès-Méritamon lui aurait survécu car pour lui la momie de la Reine révèle celle d’une femme d’une cinquantaine d’années (Généralement il est admis qu’elle avait une trentaine d’années, voir ci-dessous), de ce fait elle serait disparue au cours du règne de Thoutmôsis I (1504-1492) ?.
 
   Comme sa mère, Ahmès-Méritamon bénéficia d’un culte posthume dont le Premier Prophète fut un certain Meheh, il était également deuxième Pontife de la Déesse Amonet. Christian Leblanc nous précise que ce service liturgique était encore en vigueur à l’époque Ramesside. Comme le confirme une scène du tombeau (TT4) à Deir el-Médineh, de Qen (ou Ken), "Sculpteur d’Amon" sous le règne de Ramsès II (1279-1213).
 

Ses représentations

 
   Une statue de calcaire de la Reine fut découverte par Giovanni Battista Belzoni alors qu’il travaillait à Karnak en 1817. La souveraine est représentée également sur une stèle à Qasr Ibrim, en Basse-Nubie, en compagnie d’Amenhotep I et de sa mère. Le nom d’Ahmès-Méritamon y fut martelé à l’époque Amarnienne, puis il fut replacé lors d’une restauration contemporaine de l’époque Ramesside par la répétition de celui d’Ahmès-Néfertari I. Comme le confirment Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, Ahmès-Méritamon est représentée à Deir el-Médineh, dans le tombeau d’Inherkhâou (TT359), “Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité” sous les pharaons Ramsès III (1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147). Elle est indiquée dans la fresque dans la rangée du haut derrière la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep) et en face de la Reine Sitamon.


 

Dessus du cercueil de la Reine
– Musée du Caire

 

Sa sépulture

 
   La tombe DB358 (ou TT358) de Deir el-Bahari lui a été attestée, mais sa momie fut retrouvée avec celle de son père dans la cachette de la tombe DB320, découverte en 1881. DB358 fut mise au jour par Herbert Eustis Winlock en 1929/1930. Elle fut creusée sur le versant Nord du cirque du site. Elle livra un gigantesque sarcophage en bois de cèdre de 3,13 m de haut. Ce cercueil extérieur, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire, est fait de planches qui sont réunies et sculptées avec une épaisseur uniforme sur tout le cercueil. La reproduction de la Reine est très soignée de réalisme. La souveraine est représentée tenant deux sceptres papyriformes, qui était le symbole de la jeunesse perpétuelle. Ses yeux et les sourcils sont incrustés de verre. Le corps est soigneusement sculpté de chevrons peints en bleu pour créer l’illusion de plumes.
 
   Les cercueils intérieur et extérieur étaient couverts d’or et sertis de matières précieuses, mais ils furent dépouillés dans l’antiquité de ces précieux parements par les pilleurs de tombes. Winlock précise qu’à la place une couche de peinture jaune avait été étalée pour donner l’illusion de l’or, et qu’aux incrustations de lapis-lazuli et d’obsidienne, on avait substitué une pâte de verre. Christian Leblanc nous dit que sur un des linceuls, une inscription confirme les pillages et qu’en l’an 19 du règne de Pinedjem I (1054-1032) une inspection eut lieu pour restaurer le monument funéraire. Selon Carl Nicholas Reeves cette "restauration" serait en fait une mise en scène et aurait permis aux voleurs, dont certains étaient des Grands Prêtres, de masquer leur propres pillages.
 


 

Fresque où figure la Reine dans la tombe d’Inherkhâou (TT358)

Sa momie

 
   La momie d’Ahmès-Méritamon fut découverte dans deux cercueils en bois de cèdre inclus dans un épais cartonnage extérieur. Comme le confirme la grande majorité des égyptologues, dont Joyce Anne Tyldesley, il est apparu après son examen que la Reine était morte relativement jeune, à l’âge d’une trentaine d’années, et qu’elle souffrait d’arthrite et de scoliose. Sa momie, très endommagée, avait en premier lieu été confondue avec celle d’Ahmès-Méritamon, probablement une fille de Séqénenrê (ou Taâ II).
 
   Le corps, profané dans l’antiquité, fut bandeletté de nouveau sous la XXIe dynastie, lors du règne de Pinedjem I (1054-1032). Des inscriptions d’enregistrement sur le linge utilisé dans cette nouvelle inhumation nous indiquent que celle-ci fut faite en l’an 18 du Pharaon par le Grands Prêtres d’Amon Masaharta (1054-1046). Herbert Eustis Winlock précise que la nouvelle inhumation eut lieu le 28e jour du IIIe mois de la saison Perret de l’an 19 du Pharaon Pinedjem I.
 

Sa famille

 
   On ne connait pas d’enfant de son union avec Amenhotep II, cependant certains spécialistes pensent qu’elle pourrait être la mère d’une fille :
Ahmès, qui selon une grande majorité d’égyptologues, dont Claire Lalouette et Nicolas Grimal, sera une des épouses de Thoutmôsis I. Les sources et documentations concernant Ahmès sont très rares et incertaines. Il y a un grand débat entre les spécialistes sur son origine. Certains la donnent comme la fille d’Amenhotep I et d’Ahmès-Méritamon, d’autres, comme Edward Bleiberg, comme sa sœur ou demi-sœur, fille d’Ahmès I (ou Ahmôsis), bien qu’il semble qu’elle n’est jamais porté le titre de Fille du Roi (s3T-nswt).
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Christophe Barbotin :
Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2008.
C. Blankenberg-van Delden :
Ahmes Merytamon and Ahhotep I, consort of Senakhtenre Tao I ?, pp : 15-20, GM 47, Göttingen, 1981.
Queen Ahmes Merytamon, pp : 13-18, GM 61, Göttingen, 1983.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Hermann Kees :
Die Königin Meritamun, pp :  273-276, Orientalistische Literaturzeitung 36, Berlin, 1933.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Robins Gay :
Meritamun, daughter of Ahmose, and Meritamun, daughter of Thutmose III, pp : 79-88, GM 56, Göttingen, 1982.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Gay Robins :
Meritamun, daughter of Ahmose, and Meritamun, daughter of Thutmose III, pp : 78-87, GM 56, Göttingen, 1982.
Women in ancient Egypt, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1993.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Herbert Eustis Winlock et Charlotte R.Clark :
The Tomb of queen Meryet Amün at Thebes, Photographs by Harry Burton, plans by Walter Hauser, Metropolitan Museum of Art, Egyptian Expedition, Ludlow Bull, New York, 1932.
Herbert Eustis Winlock :
The Tomb of Queen Meryetamun : I The Discovery, pp : 77-89, The Metropolitan Museum of Art Bulletin New Series 33, N°2, Juillet 1975.

 

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