Quelques Rois Importants :
Ahmès I
1549 – 1525/24
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

▪  Sa titulature
▪  Sa durée de règne
▪  Son origine
▪  Son règne
▪  Ses constructions
▪  Ses sépultures
▪  Sa famille
▪  Sa succession
▪  Bibliographie
 

Ahmès I avec la
couronne blanche –
Metropolitan Muséum
             DATES  de  RÈGNE
          1549-1525/24
  A.M.Dodson, K.A.Kitchen 
1570-1546  P.A.Clayton, P.A.Piccione,
E.F.Wente
1570-1544  C.Bronk Ramsey 
1569-1545  D.B.Redford
1554-1529  A.Eggebrecht, R.A.Parker 
1552-1527  E.Hornung  
1552-1526  N.Grimal
1550-1525  D.Arnold, C.N.Reeves,
S.Quirke, I.Shaw
1540-1525  J.Malek, J.von Beckerath
1540-1515  C.Aldred, J.Kinnaer
1539-1514  R.Krauss, W.J.Murnane,
P.Vernus, J.Yoyotte
1534-1508  D.Sitek
1530-1504  H.W.Helck  

 

Sa titulature
  • Hr aA-xprw ,kA-m-wAst
  • nbti twt-mswt
  • bik nbw Ts-tAwi
  • nb-pHti-ra, nb-pHwt(?)-ra
  • iaH-msi(w)
     
  • Iahmês  ou  Ahmose  ou  Amôs   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Âakhéperou  puis  Khâemouaset
(Horus au destin grandiose)  (Le taureau de Thèbes) 
Hr aA-xprw , #A-m-wAst
Nom de Nebty Nebty Toutmésout
(Les deux Dames, aux naissances parfaites)
nbti twt-mswt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Tjestaoui
(Le Faucon d’or, qui lie les Deux Terres)
bik nbw ts-tAwi
Nom de Roi
Abydos 66
Nebpehtyrê
(Rê est détenteur [le maître] de la force)
nb-pHti-ra
Nom de naissance Ahmès  ou  Iahmèsi
(Celui qui est né de la lune [Iâh])
iaH-msi(w)

 

Sa durée de règne


 

Ahmès I enfant ou le Prince
Ahmès Sipair, les avis divergent
– Musée du Louvre

 
   Ahmès I (ou Ahmose ou Ahmôsis I pour les Grecs) est le premier Roi de la XVIIIe dynastie. Manéthon l’appelle Iahmês ou Ahmose ou Amôs et lui compte 25 ans de règne (Eusebius). Il est "Roi" de Thèbes de 1549 à 1540, puis devient "Pharaon" de 1540 à 1525 (ou 1524). Comme indiqué ci-dessus, divers spécialistes attribuent différentes dates à son règne, mais dans leur presque totalité ils sont d’accord pour confirmer la durée de Manéthon et lui accorder 25 ans de règne. D’ailleurs l’examen de sa momie, bien conservée, suggèrent qu’il avait environ 35 ans lorsqu’il mourut.
 
   Comme on sait qu’il avait une 10e d’année à sa prise de pouvoir, la durée de 25 ans semble correcte. Christopher Ramsey Bronk qui a effectué un examen au radiocarbone donne comme année de règne 1570-1544. Selon James Henri Breasted on a aussi retrouvé dans les carrières de Toura une marque indiquant sa 22e année de règne. Une autre théorie, suggérée par David M.Rohl, sur les dates de son règne, donnait 1194 à 1170, mais elle a été rejetée par la majorité des égyptologues avant même que la datation au radiocarbone soit publiée en 2010.

 


 

Stèle monumentale d’Ahmès I
à la Reine Tétishery –
Musée Égyptien du Caire

Son origine

 
   Il est le fils de Séqénenrê (ou Taâ II) et de la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I). Selon Ian Shaw son père décède alors qu’il n’a que 5/7 ans. Quelques spécialistes, dont Aidan Marc Dodson, avancent le fait qu’il serait très probablement le neveu de Kamosé, à qui il succède à l’âge de 10/11 ans. Cette idée est maintenant très rependue et remplace celle qui le donnait comme un frère de ce dernier. En fait l’erreur venait de Kamosé qui était considéré comme un fils de Séqénenrê, alors qu’il semble que ce fut son frère. Du fait qu’Ahmès monte enfant sur le trône, la régence est confiée à sa grand-mère la Reine Tétishery(ou Tétishéri), qui est alors la plus puissante femme de la cour, puis à sa mère.
 
   Sur la grande stèle de Karnak à la gloire d’Amon, Ahmosis I y fait l’éloge de sa mère et sur une autre stèle, à Abydos, il honore sa grand-mère Tétishery. La stèle dans le temple de Karnak, explique les dix années de corégence où sa mère, outre la gestion de la Thébaïde et de toute la Moyenne-Égypte jusqu’au Fayoum, doit continuer la lutte. D’après le texte de cette stèle, il est clair qu’elle se comporta en véritable Roi et qu’elle gouverna l’Égypte avec fermeté. Cette stèle nous apprend combien l’intervention de la Reine fut importante et déterminante durant l’affrontement avec les Hyksôs, si on en juge par les termes de l’inscription.

 

Son règne

 
   Dès sa prise réelle de pouvoir, la situation politique s’étant stabilisée, Ahmès I commence la restauration de l’Égypte en fondant la XVIIIe dynastie, bien qu’il n’y ait pas de coupure avec la XVIIe dynastie. Il inaugure donc la brillante époque appelée Nouvel Empire. Il poursuit l’œuvre de libération du pays du joug Hyksôs, commencée par son père et poursuivie par Kamosé. En l’an 15 de son règne, il leur reprend Memphis. Puis, selon le Papyrus de Rhind, le deuxième mois de la saison Peret de l’an 11 du Roi Hyksôs Khamoudy (1541-1530), il prend Héliopolis. L’année d’après, le 25e jour du premier mois de la saison Akhet, il s’empare de la forteresse frontalière de Tjarou (Identifiée peut-être à Silé, l’actuelle El-Kantara). Il convient de souligner que cette séquence des événements n’est pas universellement acceptée par les égyptologues, notamment par Ian Shaw.

 

    Le Papyrus Rhind illustre pourtant assez bien la stratégie militaire d’Ahmès I lorsqu’il attaque le Delta. Après avoir pris Héliopolis, il descend le Delta oriental pour s’emparer de la ville stratégique de Tjarou, qui était la fortification majeure sur la "route d’Horus", le chemin qui reliait l’Égypte au pays de Canaan, tout en évitant Avaris. Selon Donald Bruce Redford en prenant Tjarou il coupait tout le trafic entre le pays de Canaan et Avaris. Cela indique qu’il avait l’intention de faire un siège de la ville, empêchant la capitale Hyksôs d’obtenir aides ou fournitures en provenance de cette partie de la Palestine.
 
   Peu de temps après Khamoudy tente de négocier avec les Égyptiens le retrait de l’armée Hyksôs de leur capitale Avaris et de la plupart des villes du Delta, mais les Égyptiens réfutent ses conditions et Ahmès I fini par prendre la cité. Il semble que plusieurs attaques contre la forteresse de la ville furent nécessaires avant que les Hyksôs soient finalement délogés. Selon Ian Shaw l’armée Égyptienne pille et ravage les alentours de la capitale. On ne sait pas avec certitude à quelle date Ahmès I y parvient, en l’an 17, 18 ou 19 au plus tard ?. Donald Bruce Redford place ces faits dans la 15e année du Roi.
 


 

Ahmès-Néfertari I – Metropolitan Museum of Art – New York

   Ceci-dit la prise définitive fut pratiquement sans combattre, car Khamoudy ayant prévu ce qui allait arriver, avait pris les devants. Il avait déménagé une grande partie de son peuple sur la côte Sud de la Palestine, espérant renforcer ses troupes pour rependre possession de l’Égypte, mais les forces militaires Égyptiennes vont attaquer cette région pendant plusieurs années, pour empêcher le retour des Hyksôs. Ahmès I poursuit l’ennemi jusqu’en Canaan et y assiège la ville de Sharouhen (ou Scharuchen), entre Rafah et Gaza, qu’il prend, selon Nicolas Grimal et Redford, au bout de trois ans et éradique ainsi les derniers bastions Hyksôs en Palestine. Nous n’avons, là encore, que peu d’éléments chronologiques fiables permettant de dater avec certitude ces évènements.
 
   Après cette guerre acharnée, les Hyksôs disparaîtront totalement et définitivement de la scène politique. Les dernières batailles de la guerre pour la reconquête du pays, notamment la dernière partie de la campagne, avec la prise d’Avaris, sont relatées dans l’autobiographie du soldat Ahmès, fils d’Abana, qu’il a fait graver sur les murs de son tombeau à El Kab. De nombreux détails de ce scénario rocambolesque de la libération du pays se retrouvent dans les documents d’époque et beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire tous, ont probablement été écrits sous la supervision du Roi d’Égypte victorieux. Par conséquent, il convient d’être un peu sceptique sur la véracité des faits qui ont sûrement pour des questions de propagande été arrangés.

 
     Le problème Hyksôs réglé, Ahmès I va consolider la frontière Libyenne, puis il se tourne vers le Sud et écrase les chefs Nubiens (ou Kush), qui de temps en temps essayaient de reprendre la Basse-Nubie. Il pousse les limites de la frontière Égyptienne jusqu’à la deuxième cataracte. Puis, selon Nicolas Grimal, il place l’administration civile à Bouhen et ce pays sous l’autorité d’un vice-Roi, le "fils royal de Kouch", Djéhouty. Tandis qu’Ahmès est entrain de guerroyer en Nubie, un collaborateurs Égyptien ancien allié des Hyksôs, un certain Téti-ân, tente un soulèvement dans le Nord. C’est, semble t-il, la mère d’Ahmès I, la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I) qui matte la rébellion.
 
   Elle reçoit pour sa bravoure un collier orné de trois mouches d’or, qui, dans la coutume Égyptienne, récompensaient habituellement des soldats ayant eu des hauts faits de guerre. Cette haute récompense fut retrouvée sur sa momie dans sa tombe découverte et fouillée en 1859 par Auguste Edouard Mariette. Certains spécialistes avancent qu’après ses actions militaires en Nubie, Ahmès I part de nouveau en campagne en Palestine, au cours de sa 22e année de règne. Il atteint le Djahy (Désignation Égyptienne pour le Sud du Rétjénou (ou Réténou), et se serait frayé un chemin jusqu’à l’Euphrate. Ils appuient cette théorie d’après des informations trouvées sur une stèle de Thoutmôsis I qui est généralement reconnu comme étant le premier à faire campagne jusque-là. Ahmès I à cependant atteint au-moins Kedem, que l’on situe près de Byblos. Selon James M.Weinstein, ces faits seraient confirmés par un ostracon trouvé dans la tombe de son épouse Ahmès-Néfertari I.
 
   Ahmès I réorganise l’administration, remplaçant les Nomarques par des hommes de confiance. En l’an 22, il rouvre les mines et les carrières (calcaire, albâtre, turquoise). Il rétablit le commerce avec Byblos. La ville de Thèbes devient la capitale. Selon Ian Shaw, Ahmès, fils d’Abana, nous apprend aussi que le Roi pour affermir son pouvoir, récompensa les Princes locaux qui avaient soutenu la cause de Thèbes au cours de la Deuxième Période Intermédiaire, par les dons de terres. Ahmès I laissera à son fils Amenhotep I, à l’issue d’un règne de 25 ans, un pays libéré ayant retrouvé les frontières qui étaient les siennes à la fin du Moyen Empire.

 


 

 Relief sculpté et peint montrant le Roi
provenant du temple d’Ahmès I –
Manchester Museum

Ses constructions

 
   De son activité de bâtisseur on retient notamment des constructions à Avaris (Tell El-Dabaä, dans le Gouvernorat de Sharqiya), où, en 1999, les fouilles d’une équipe Égypto-hollandaise d’archéologues, dirigée par Manfred Bietak, a mis au jour les ruines d’un palais. L’équipe dégagea aussi des fragments de fresques de style Minoen qui devaient recouvrir les murs du palais. Le Roi restaure les centres religieux tel que : Le temple de Ptah à Memphis où il utilisera du calcaire blanc de Toura ; le temple de Montou à Ermant ; le temple d’Amon-Rê à Karnak ; ainsi qu’à Bouhen et Abydos où il construit un cénotaphe (Monument élevé à la mémoire d’une personne ou d’un groupe de personnes) pour lui et un pour sa grand-mère, la Reine Tétishery (ou Tétishéri).
 
   Il développe le clergé d’Amon dont il dote richement le temple de Karnak. Plusieurs stèles y on été mises au jour qui nous décrivent les travaux effectués sur le site par Ahmès I. Deux le décrivent comme un bienfaiteur pour le temple. Selon Ian Shaw, sur une de ces stèles, dite "stèle de la tempête", le Roi prétend avoir reconstruit à Thèbes des pyramides de ses prédécesseurs, qui avaient été détruites par une violente tempête. Kim Steven Bardrum Ryholt pense que ces allégations du souverain serraient plus de la propagande. Il prétend que les dégâts causés par la tempête seraient une métaphore pour décrire ceux causés par les Hyksôs, ou par la guerre lors de libération du pays.

 

Ses sépultures


 

Momie d’Ahmès I

 
   Ahmès I est crédité pour être le bâtisseur d’un cénotaphe (Monument élevé à la mémoire d’une personne ou d’un groupe de personnes) où sera longtemps pratiqué son culte funéraire, ainsi qu’une pyramide au Sud d’Abydos, qui possède son propre temple sur le bord de la vallée du Nil. Ces vestiges lui ont été attribués en 1902, notamment grâce à la découverte d’un poignard au nom du Roi qui est aujourd’hui au Royal Ontario Museum au Canada. La pyramide, découverte en 1899, fut fouillée en 1993 par une équipe la Pennsylvania, Yale, New York University Expedition, dirigée par Stephen Harvey.
 
   Elle mit au jour, proche de la pyramide, un complexe de temples en pierre entouré par une enceinte en briques. Trois autres temples ont été dégagés sur la partie Est de la pyramide, dont un, le plus grand, par les détails de sa décoration, nous indique qu’il fut un lieu de culte pour la Reine Ahmès-Néfertari I. La plupart des pierres du revêtement extérieur de la pyramide ont été volées au cours des siècles et elle est aujourd’hui complètement effondrée.
 
   Elle mesurait environ 70 m de côté (de forme carrée semble t-il) et Arthur Cruttenden Mace, qui a étudié le monument, prétend que la pyramide avait une forte pente de 60°. Les fouilles ont repris depuis 2006 et on dégagées une partie d’une rampe en briques construite contre la façade. Cette pyramide sera le dernier exemple de ce type de construction royale érigée en Égypte. On trouve quelques décorations au sein des temples qui l’entourent, composées de scènes de bataille, qui pourraient représenter les guerres du Roi contre les Hyksôs.
 
   Dans ces scènes on trouve quelques-unes des plus anciennes représentations de chevaux en Égypte. Si l’on est sur que ces monuments lui appartiennent en revanche sa sépulture finale n’a pas encore été retrouvée. Sa momie qui se trouvait dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari découverte en 1881 révèle qu’il avait dans les 35 ans à sa mort et qu’il mesurait environ 1.64 m. Sa Mère serait décédée à l’âge de cinquante ans, sa momie se trouvait aussi dans la cachette de Deir el-Bahari.

 

Sa famille


 

Ahmès-Néfertari I
Musée du Louvre

 
   Ahmès I a trois épouses qui ne sont toutefois pas attestées avec certitude, voir une quatrième, car Joyce Anne Tyldesley pense qu’Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebatta ou Ahmosé-Nebetta ou Ahmès-Nebta – JaH ms Nbta Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, Dame de la Terre"), sa sœur pourrait être une de ses épouses secondaires ?.
 
Ahmès-Néfertari I (ou Ahmose-Néfertari – JaHms Nfr trj“Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, La plus belle de toutes”), sa sœur. Elle est la première Reine à assumer la fonction sacerdotale d’Épouse du Dieu Amon" "Divine Épouse Amon". Elle lui donne cinq ou sept enfants.
 

Trois ou quatre fils :
Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosé Sapaïr – JaHms SApAr). Il y a peut-être confusion avec le Ahmès-Sipair probablement fils du Roi Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1554) et de la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I). Ce Prince est aussi souvent confondu avec un autre enfant d’Ahmès I, Ahmès-Ânkh (ci-dessous). La majorité des spécialistes pense qu’il mourut jeune .
 
Ahmès-Ânkh (ou Ahmosé-Ânkh – JaH ms anx), dont on ignore tout. Il lui est attribué par l’égyptologue Aidan Marc Dodson. Il n’est représenté que sur un bloc à Karnak, actuellement au musée de Louxor, et en tant qu’aîné des fils d’Ahmès I et Prince héritier, au côté de ses parents, sur la "stèle de la donation". Cette stèle se trouve aussi aujourd’hui au musée de Louxor. Il mourut semble t-il jeune, avant son père. Selon Edward Frank Wente entre la 17e et la 22e année de règne d’Ahmès I. Selon certains spécialistes, il ne serait qu’un seul et même personnage avec Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosé Sapaïr), ci-dessus, autre Prince donné comme fils d’Ahmès I, mais aussi de Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1554) ?.
 
Siamon (ou Siamun ou Saamen – SA Jmn"Fils d’Amon"), qui serait son 2e fils. Lui aussi serait mort très jeune, encore enfant. Sa momie a été retrouvée avec celle de son père et de sa mère dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, découverte en 1881.
 
Amenhotep I qui est son troisième fils et qui succède à son père. Il épousera sa sœur Ahmès-Méritamon.
 


 

Buste colossal fragmentaire
d’Ahmès-Méritamon
– British Museum

Deux ou trois filles :
Ahmès-Méritamon (ou Meritamun ou Ahmosé-Mérytamon – JaH ms Mrjt Jmn – "Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, bien-aimée d’Amon"), sa file aînée, qui devient la Grande Épouse Royale de son frère d’Amenhotep I. Sa momie a été retrouvée avec celle de son père et de sa mère dans la cachette de Deir el-Bahari. Elle est probablement morte jeune à une trentaine d’années. (Pour ses titres voir à Ahmès-Méritamon).
 
Sitamon (ou Ahmosé-Sitamon ou Sat-Amon ou Ahmès-Sitamon ou Ahmès Sat-Amon – SAt Jmn – "Enfant de la Lune, Fille d’Amon"), elle est, selon beaucoup de spécialistes, la deuxième fille probable d’Ahmès-Néfertari I. Elle portait les titres : d’Épouse du Dieu vivant (HmT-nTr), Fille du Roi (sAT-nswt) et Sœur du Roi (snt-nswt). Sitamon est peut-être morte très jeune, comme le montre sa momie retrouvée sur une natte de roseaux dans un cercueil d’enfant, dans la cachette de Deir el-Bahari. Cependant, cette momie était dans un très mauvais état et il y avait à côté d’elle d’autres morceaux de momie qui rendent très difficile une reconstruction. La momie avait une blessure au crâne et il n’y avait que quelques os. On ignore encore si cette "blessure" a un rapport avec sa mort, ou est due aux pilleurs de tombes qui l’auraient endommagé. Certains spécialistes avancent qu’elle aurait pu être ré inhumée ultérieurement, au cours de la 8e année du règne de Psousennès I (1039-991). Une statue colossale la représentant se tenait devant le huitième pylône à Karnak.


 

Bas-relief d’Amenhotep I à
Karnak – Brooklyn Museum

 
Iâh-Hotep III (ou Aahotep ou Ahhotep – JaH Htp"Le Dieu-lune (Iâh) est satisfait" ou "La paix du Dieu-lune (Iâh)") qui, selon de nombreux spécialistes, serait une des épouses de son frère Amenhotep I. Certains égyptologues pensent qu’il y a confusion avec la Iâh-Hotep II épouse de Kamosé (1553-1550). D’autres, comme Nicolas Grimal et Claude Vandersleyen (qui s’est rétracté par la suite) confirment cette Iâh-Hotep III comme épouse d’Amenhotep I. Cela reste la thèse retenue aujourd’hui par le plus grand nombre.
 
Ahmès-Satkamosé (ou Satkamès ou Sitkamose – JaH ms SAt kA ms“Le Dieu Lune (Iâh) l’a engendré, Fille de Kamose”), qui serait sa nièce ou sa cousine, car comme le précise Michel Gitton, sur la base de ses titres, elle est susceptible d’avoir été la fille du Roi Kamosé (ou Kamosis). Une petite stèle en calcaire découverte par Georges Daressy en 1899, lors du dégagement de la salle hypostyle du Ramesseum, représente Ahmès-Satkamosé en compagnie d’Amenhotep I (1525/24-1504), ce qui avait fait suggérer à Edward Bleiberg et Suzanne Ratié qu’elle fut une épouse de ce dernier. Sa momie se trouvait dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, découverte en 1881. Ces Titres étaient : Épouse du Roi (hmt-nswt) ; Fille du Roi (sAT-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt). Elle eut aussi celui d’Épouse du Dieu (HmT-nTr), mais selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, il est probable que ce dernier ne lui fut donné qu’a titre posthume.
 


 

Stèle représentant
Ahmès-Néfertari I et Ahmès-Sipair
– Rosicrucian Egyptian Museum –
San José

  Ahmès-Hénouttamehou (ou Ahmès-Hénouttimehou ou Ahmosé-Henuttamehu ou Ahmès-Henut-TamehuJaH ms Hnw.t-tA-mHw – "Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, Maîtresse [Souveraine] de la Basse-Égypte"), sa demi-sœur, fille du Roi Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1554) et de la Reine Ahmès-Inhâpy (ou Ahmose-Inhapi). Elle lui est attribuée comme épouse par l’égyptologue Aidan Marc Dodson. Celui-ci se base sur les titres retrouvés que portait cette Princesse : Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) , Fille du Roi (sAT-nswt) , Sœur du Roi (snt-nswt). Sa momie se trouvait dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, dans son propre cercueil. Elle est aujourd’hui au musée Égyptien au Caire.
 
   On ne sait pas si ces deux dernières femmes lui donnent des enfants, mais deux autres filles sont attribuées à Ahmès I dont on ne connait pas le nom des mères :
 

Moutnofret I (ou ou Moutneferet ou Mutnofret ou Moutnéfert – Mwt nfrt"Mout est belle"), qui fut une des épouses du Roi Thoutmôsis I. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, sur la base de ses titres : Fille du Roi (s3T-nswt) , Sœur du Roi (snt-nswt), elle est susceptible d’avoir été une fille d’Ahmès I. Elle est représentée dans le temple de Deir el-Bahari, sur une stèle retrouvée au Ramesseum, et sur un colosse représentant son fils Thoutmôsis II. Des objets mis au jour à Karnak la décrivent clairement comme sa mère. On lui connait les titres : Épouse du Roi (hmt-nswt) ; Mère du Roi (mwT-nswt) ; Fille du Roi (sAT-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt).
 
Ahmès (JaH ms ) qui selon une grande majorité d’égyptologues, dont, Claire Lalouette et Nicolas Grimal, sera une des épouses de Thoutmôsis I (1504-1492). Les sources et documentations concernant Ahmès sont très rares et incertaines. Il y a un grand débat entre les spécialistes sur son origine. Certains la donnent comme la fille d’Amenhotep I (ou Aménophis) et de la Reine Ahmès-Méritamon, d’autres, comme Edward Bleiberg, comme sa sœur ou demi-sœur, bien qu’il semble qu’elle n’est jamais porté le titre de Fille du Roi (sAT-nswt).

 


 

Hache d’apparat en or,
illustrant le combat contre
les Hyksôs –
Musée Égyptien du Caire

Sa succession

 
   Ahmès I est remplacé sur le trône par son fils Amenhotep I. Une minorité d’égyptologues soutient aujourd’hui le fait qu’il y aurait eu un court co-règne entre les deux Rois, susceptible quand même pour certains d’avoir duré jusqu’à six ans. Si cette corégence avait eu lieu, Amenhotep I n’aurait pas pu avoir été fait Roi avant la 18e année du règne de son père. Car comme le suggère Edward Frank Wente, son frère aîné, Ahmès-Ânkh (ou pour d’autres égyptologues Ahmès-Sipair, voir à "Sa famille"), l’héritier du trône, ne peut pas être mort avant l’an 17. Il existe des indices indirects indiquant qu’une corégence a bien pu se produire, mais aucun n’atteste définitivement ce fait.
 
  Le premier élément de preuve se compose de trois objets qui contiennent chacun les noms de Roi (Prenomen) des deux souverains : Une petite perle de verre, une amulette et un fragment de stèle brisée. Ces artéfacts, selon Andrew H.Gordon, sont tous écrits dans le style du début de la XVIIIe dynastie et dans son texte, cette stèle présente Amenhotep I comme le Roi vivant et le nom d’Ahmès I n’est pas suivi de l’épithète habituellement donné aux Rois morts. Ce qui pourrait effectivement suggérer qu’ils étaient ensemble au pouvoir.
 
   Un autre élément de preuve qui semble confirmer la thèse d’une corégence nous est donné par deux stèles, qui ont été mises au jour dans les carrières de calcaire de Ma’Sara et qui datent de l’an 22 du règne d’Ahmès I. Elles présentent la Reine Ahmès-Néfertari I avec les titres de : Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) et Mère du Roi (mwt-nswt). Son seul fil ayant régné est Amenhotep I, hors ces stèles furent érigées du vivant d’Ahmès I. Il y a donc trois possibilités d’interprétation de ce titre : Il lui fut attribué lorsque son premier fils, Ahmès-Ânkh fut nommé comme Prince héritier, ou parce qu’il y a bien eu une corégence entre Amenhotep I et son père, ou enfin, à titre posthume, ce titre lui fut rajouté, comme cela à déjà été le cas dans l’histoire Égyptienne.
 
   Enfin la dernière preuve est qu’il semble qu’Amenhotep I a célébré une fête Sed (ou Heb-Sed) au cours de son règne. Ces fêtes étaient consacrées pour une durée de règne de 30 ans, hors on sait que ce Roi ne gouverna que 24/25 ans, certains spécialistes pensent donc que le souverain aurait pris en compte sa date de couronnement et non celle où il se retrouva seul au pouvoir d’ou la corégence de 6 ans ?. On le voit il est difficile d’affirmer qu’il y eut bien une corégence, même en s’appuyant sur les travaux des égyptologues William Joseph Murnane et Donald Bruce Redford.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :

 

Christophe Barbotin :
Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie [l’aube du Nouvel Empire, Thèbes, le roi Kamosis, la reine Âhmès Nefertari], Pygmalion, Paris, janvier 2008.
Janet R.Buttles :
The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Dennis C.Forbes :
Imperial lives : Illustrated biographies of significant new kingdom Egyptians. v. 1. The late 17th dynasty through Thutmose IV, KMT Communications, Sebastopol, Janvier 2005.
Henri Gauthier :
De la XIIIe à la fin de la XVIIIe dynastie, MIFAO 18, IFAO, Le Caire, 1910-1912.
Robins Gay :
Meritamun, daughter of Ahmose, and Meritamun, daughter of Thutmose III, pp : 79-88, GM 56, Göttingen, 1982.
Michel Gitton :
Nouvelles remarques sur la stèle de donation d’Ahmès Néfertary, pp : 327-331, BIFAO 79, Le Caire, Janvier 1979.
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, n°61, Centre de recherches d’histoire ancienne, n°306, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Andrew H.Gordon :
A Glass Bead of Ahmose and Amenhotep I, pp : 296, JNES 41, N°4, Chicago, Octobre 1982.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :

Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
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….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 

 
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