Quelques Rois Importants :
Amenemhat I
1991 – 1962
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XIIe dynastie

 

 
Sommaire  


Sa titulature
Sa durée de règne, son origine
La reconquête du pouvoir
Son règne
Ses constructions, sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

 

                DATES  de  RÈGNE
             1991-1962
   D.Arnold, P.A.Clayton, A.Eggebrecht,
   N.Grimal, J.Kinnaer, P.A.Piccione,
   D.B.Redford, O.Vendel, P.Vernus,
   D.Wildung, J.Yoyotte
1994-1964  A.M.Dodson 
1985-1965  I.Shaw, R.Gautschy
1983-1953  D.Sitek
1980-1951  J.Malek
1976-1947  J.von Beckerath, S.Quirke, F.Maruéjol
1939-1909  D.Franke
1938-1908  R.Krauss

 

Sa titulature
Première Titulature Deuxième Titulature
  • Hr sHtp-ib-tawi
  • nbti sHtp-ib-tawi
  • ……………..
  • sHtp-ib-ra
  • imn-mHAt
     
  • Ammenemês   (Manéthon)
  • Hr wHm-mswt
  • nbti wHm-mswt
  • wHm-mswt
  • sHtp-ib-ra
  • imn-mHAt
Noms d’Horus Ière Horus Sehetepibtaoui
(L’Horus qui satisfait le cœur des Deux Terres)
Hr sHtp-ib-tawi
IIe

Horus Ouhemmesout
(L’Horus qui répète les naissances)
Hr wHm-mswt

Noms de Nebty Ière Nebty Sehetepibtaoui
(Nebty qui satisfait le cœur des Deux Terres)
nbti sHtp-ib-tawi
IIe Nebty Ouhemmesout
(Nebty qui répète les naissances)
nbti wHm-mswt
Nom de Roi
Abydos 59
Saqqarah 44
Turin (5.20)
Sehotepibrê
(Celui qui apaise [réjouit] le cœur de Rê)
sHtp-ib-ra
Nom de naissance Amenemhat
(Amon est en avant [en tête])
imn-mHAt

 


 

Statue en granit d’Amenemhat I
Musée du Caire

Sa durée de règne, son origine

 

   Amenemhat I ou Aménémès I est le premier Roi de la XIIe dynastie. Manéthon l’appelle Ammenemês (Africanus, Eusebius). Il le compte à part de la dynastie et lui donne 16 ans de règne. Le Papyrus de Turin (5.20) lui compte 29 ans de règne. Aujourd’hui les spécialistes sont pratiquement unanimes pour affirmer qu’il mourut lors de sa 30e année de pouvoir. On sait Amenemhat I n’était pas liée par le sang ou le mariage à ses prédécesseurs de la XIe dynastie. Son père était un Prêtre de Thèbes nommé, Senousret et sa mère s’appelait Néfret (ou Nofret) et selon la prophétie de Néferty elle venait d’Éléphantine. Beaucoup de spécialistes pensent qu’il est le "Amenemhat", Vizir de Montouhotep IV (1898-1891).
 
   Le "Amenemhat" à ce pote mena une expédition de 13.000 hommes aux carrières de pierre de l’Ouâdi Hammamât, situé au Nord-est de Thèbes, entre Coptos et la mer Rouge, afin d’en ramener les matériaux pour la sépulture du souverain. Amenemhat met à profit la faiblesse du Roi due à la guerre civile, pour prendre le pouvoir, mais on ne sait pas aujourd’hui de quelle manière cette prise de pouvoir s’effectua. Un plat en pierre, trouvé aux environs de Licht, présente les noms des deux Rois l’un à côté de l’autre, laissant supposer la possibilité d’une corégence. Si en effet il y eu corégence, cela pourrait indiquer que Montouhotep IV avait l’intention de nommer Amenemhat I comme son successeur.

 

La reconquête du pouvoir


 

Buste d’Amenemhat I –
Musée du Caire

 
   Amenemhat I lutte contre les derniers prétendants de la XIe dynastie. Il élimine un ultime concurrent au trône, Ségerséni, qui s’était fait reconnaitre dans l’extrême Sud du pays et dans quelques villes de Nubie contrôlées jadis par l’Égypte. Il met fin aux troubles politiques et prend Itchaouy "Celui qui saisit les Deux Terres" comme capitale, délaissant Thèbes. L’emplacement exact de ce nouveau centre de pouvoir n’est pas connu, mais les spécialistes pensent en majorité qu’il est très probable qu’il fut dans les environs de Licht, où Amenemhat I fait construire son monument funéraire. Les égyptologues considèrent le fait que si le Roi n’a pas simplement décidé de revenir à Memphis et a délibérément choisi un nouveau site pour capitale, cela montre qu’il voulait prendre ses distances avec les centres de pouvoir déjà existants.
 
   La légitimité de la dynastie est très contestée et Amenemhat I va lutter toute sa vie contre la noblesse. Il doit composer avec les féodalités locales, toujours puissantes, surtout celle des nomes de Moyenne-Égypte. Cependant, la paix revenue, il va s’attacher à rétablir l’autorité royale. Il va avoir une politique intérieure très intense qui visera à briser le pouvoir de ces dirigeants locaux qui, depuis la Première Période Intermédiaire, avaient considérablement augmenté leur propre territoire avec une main mise apparemment totale.
 
   Amenemhat I savait que ces Nomarques, très "régionalistes", avaient été la cause de la décadence de l’Ancien Empire et il devait casser leur autorité sur leurs terres. Le Roi va alors s’attacher à donner à l’Égypte une solide administration en mettant en place d’importantes reformes politiques, sa plus conséquente est la redéfinition du cadastre. Il place les régions sous la direction de chefs locaux qui lui étaient acquis et il confie la plupart des postes clef à des personnes de confiance et nomme des nouveaux Nomarques à Assiout, Cusae et Éléphantine.
 
   En ce qui concerne les fonctionnaires qui servirent sous son règne, on a connaissance au début du règne d’un Vizir au nom de Ipi et à la fin d’un autre au nom d’Intefiqer. Ce dernier est connu de plusieurs inscriptions rupestres en Basse-Nubie, montrant qu’il faisait partie d’une campagne militaire dans cette région. Il apparaît dans une inscription trouvée sur la côte de la mer Rouge et dans le Papyrus Reisner. Deux trésoriers peuvent être placés aussi sous Amenemhat I, un autre Ipi et Rehouerdjersen. Lui est connu par son tombeau proche de celui du Roi à Licht. Deux grands intendants, Méketrê et Sobeknakht, ont également été identifiés.

 


 

Bas-relief montrant Amenemhat I dans son temple funéraire de Licht –
Metropolitan Museum – New York

Son règne

 
   En politique extérieure, il rétablit les contacts diplomatiques brisés avec le grand centre commercial de Byblos en Phénicie. La plupart des actions militaires d’Amenemhat I sont concentrées sur la frontière Nord de l’Égypte, contre les asiatiques. Il chasse les Bédouins d’Asie du Delta et consolide les frontières en Libye et en Palestine, surtout avec la fortification appelée le "Mur du Prince". Il fut érigé pour défendre les accès au Delta contre les infiltrations Asiatiques et était aussi destinée à protéger les routes caravanières vers le Sinaï et la Palestine. L’emplacement exact et la nature de ce "mur" ne sont pas connus, mais il est mentionné à la fois dans la "Prophétie de Néferty" et "l’Histoire de Sinouhé".
 
   Ces textes montrent que, des générations plus tard, ces fortifications étaient considérées comme l’une des caractéristiques les plus importantes du règne d’Amenemhat I. À la fin de son règne, en l’an 30, on enregistre une campagne militaire contre les Libyens, au Nord-ouest de l’Égypte qui était dirigée par son fils et successeur, Sésostris I. Amenemhat I entreprend aussi d’annexer les terres du Sud, la Basse-Nubie et renforce la forteresse de Bouhen. Dans sa 29e année de règne, il contrôle des carrières en Nubie pour obtenir des matières premières et des métaux. Il mate le pays de Pount, puis celui de Kouch. On pense qu’il mène son armée peut-être aussi loin au Sud que la seconde cataracte. Il fonde une forteresse à Semna afin de s’assurer le contrôle de la région.


 

Stèle d’Amenemhat, calcaire peint
– British Museum

 
   Avec Amenemhat I la religion va connaître un bouleversement puisqu’un un Dieu local, Amon, d’origine obscure, devient le Dieu le plus important du panthéon Égyptien. Sa popularité rapide dans tous le pays est indissociable du Roi, dont le nom veut dire "Amon est en avant", qui lui montre une allégeance particulière.
 
   Il associe son fils Sésostris I comme Corégent en l’an 20 de son règne. Cet exemple de corégence sera suivi par tous ses successeurs et permettra au cours de la XIIe dynastie, d’éviter les conflits pour la succession au trône. Selon William Joseph Murnane une stèle, datée de la 30e année d’Amenemhat I et la 10e année de Sésostris I, établit que ce dernier exerça bien cette fonction. Au moment où il pouvait croire son pouvoir affirmé, Amenemhat I est victime d’un complot fomenté dans le harem et il est assassiné, mais les circonstances de ce drame demeurent encore inconnues.
 
   Contrairement aux autres Rois qui disparaissent de façon tragique, Amenemhat I réussit à faire parvenir à son fils une lettre détaillant les terribles circonstances qui ont amenées sa mort. Cette missive fut rédigée par le scribe Khety, qui nous dit que le Roi fût brutalement agressé alors qu’il dormait, mais on ne sait pas comment il se défendit contre ses agresseurs, ni comment il se fit finalement tué par ses gardes du corps. Un texte datant du règne de Sésostris I, "l’histoire de Sinouhé", vient confirmer l’histoire de Khety.
 
   Ce conte raconte comment le héros éponyme s’enfuit d’Égypte en apprenant la mort du Roi. Pourquoi Sinouhé se serait-il enfui si le souverain était mort de mort naturelle et s’il ne craignait pas d’être impliqué dans cette mort ?. Nous savons que ce dernier était au service du harem royal, assigné à la Princesse Néferou III. Il est donc pratiquement certain que le Roi fut victime d’un complot, mais comment ?. On sait juste qu’à ce moment son fils Sésostris I était en campagne contre les Libyens. Il est alors possible que le complot, qui couta la vie au vieux Roi, était une tentative de coup d’État pour s’emparer du pouvoir, Sésostris I étant absent pour le défendre ?.

 


 

La pyramide d’Amenemhat I

Ses constructions, sa sépulture

 
   De son activité de bâtisseur on retient son complexe funéraire. Le monument funéraire d’Amenemhat I se trouve près du village moderne de Licht (ou El-Lisht), sur un emplacement situé au Sud de Dahshour, non loin de Meïdoum (ou Medoum). Il est copié sur le model de ceux des Rois de l’Ancien Empire. Les architectes employèrent, pour une partie de sa construction, des blocs de pierre empruntés aux complexes funéraires royaux de Guizèh ou de Saqqarah. La structure interne de sa pyramide est assez simple et est peu différente des normes de l’Ancien Empire.
 
   Ses dimensions étaient de 84 m de base, pour une pente de 54° 27′ et une hauteur d’environ 59 m. Seules des ruines d’environ 20 m de hauteur son visibles aujourd’hui. Indépendamment de sa pyramide, le Roi fait aménager dans son complexe 22 tombeaux pour les femmes importantes de la famille royale, dont les Reines et les Princesses et des mastabas pour des nobles de cour.
 
   On trouve aussi des traces de constructions du Roi à : Abydos, Bubastis, Coptos, Dendérah, Héliopolis, Memphis où le Roi fait édifier un temple dédié au Dieu local Ptah et Tanis. Par contre, contrairement à ses prédécesseurs de la XIe dynastie, très peu sur Thèbes.

 

Sa famille

 
   Amenemhat I eut deux épouses :
 
● Néferoutatenen (ou Néferitatenen ou Nefrytatenen ou Neferitatjenen ou Nefru-Tatenen). On ne lui connait qu’un titre : Mère du Roi (mwt-nswt). Il semble évident qu’elle fut enterrée dans le complexe funéraire de son époux, à Licht (ou El-Lisht), sont tombeau devant être un des 22 construits par le Roi pour les femmes importantes de la cour. Elle lui donne deux enfants :

Sésostris I qui succéda à son père et qui épouse sa sœur ci-dessous.
Néferou III, qui ne fut pas enterrée dans sa propre pyramide dans le complexe funéraire de son époux à Licht, mais près de la pyramide de son fils à Dahshour au Sud de Saqqarah. Elle fut sûrement la mère d’Amenemhat II.

 
● Dedyet (ou Didit), dont on ne sait rien. On ne connait pas d’enfant de cette union.
 
On a connaissance de deux autres enfants : Néferou-Sherit (ou Neferusherit ou Neferousheryt) et Kayet (ou Kaÿt) mais on ignore qui en est la (ou les) mère(s). Quelques spécialistes comme Joyce Anne Tyldesley avancent que ce serait Néferoutatenen.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Dorothée Arnold :
Amenemhat I and the Early Twelfth Dynasty at Thebes, pp : 5–48, The Metropolitan Museum of Art, Metropolitan Museum Journal 26, 1991.
Lawrence Michael Berman :
Amenemhet I, Diss. Yale University, New Haven, 1985.
Gae Callender :
The Middle Kingdom Renaissance (c.2055–1650 BC), pp : 137–171, The Oxford History of Ancient Egypt, Oxford University Press, 2000.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Robert D. Delia :
Amenemhet, pp. 55-69, Bulletin of the Egyptological Seminar 4, New York, 1982.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Marianne Eaton-Krauss :
Zur Koregenz Amenemhets I. und Sesostris’ I, pp : 35-51, Mitteilungen der Deutschen Orient-Gesellschaft 112, Berlin, 1980.
Hans Goedicke :
Studies in the instructions of King Amenemeht I for his sons, Varia Aegyptiaca, Van Siclen Books, San Antonio, 1988.

Georges Goyon :
Nouvelles Inscriptions Rupestres du Ouâdi Hammamât, Éditeur inconnu, Paris 1957.
Wolfram Grajetzki :
The Middle Kingdom of Ancient Egypt : History,Archaeology and Society, Duckworth, London, 2006.
Court Officials of the Egyptian Middle Kingdom, Duckworth, London, 2009.
Karl Jansen-Winklen :
Amenemhet, pp : 241-264, Studien zur altägyptischen Kultur 18, Hamburg, 1991.
Miriam Lichtheim :
Ancient Egyptian Literature : Old and the Middle Kingdoms v. 1, University of California press, California, 1973, et Mars 2006.
Elio Moschetti et Mario Tosi :
Amenemhat I e Senusert I : grandezza del Medio Regno nell’Egitto antico, Torino, Ananke, Italie, 2007.
William Joseph Murnane :
Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization 40, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008. Michel Valloggia :
Les vizirs des XIe et XIIe dynasties, pp : 123-134, BIFAO 74, Le Caire, Janvier 1974.
Jürgen Von Beckerath :
Zur Begründung der 12. Dynastie durch Ammenemes I, pp : 4–10, Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde 92, 1965.
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
Dietrich Wildung :
L’âge d’or de l’Égypte : Le moyen empire, New York University Press, 1977 et PUF, Paris, Novembre 1984.
Sesostris und Amenemhet : Ägypten in Mittleren Reich, Hirmer, München, Décembre 1984.

 

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