Quelques Rois Importants :
Chabaka
716 – 707/06
 

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….Retour à la XXVe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine, sa durée de règne
Son règne
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

                    DATES  de  RÈGNE
               716-707/6
  D.A.Aston, H.W.Helck, K.Jansen-Winkeln
     K.A.Kitchen, R.Krauss, T.Schneider
716-702  D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
I.Shaw, D.Sitek
717-707/6  A.M.Dodson
715/13-700/698  S.Quirke
713-698  A.Eggebrecht, J.von Beckerath
712-698  D.B.Redford, J.Kinnaer

 

Sa titulature
  • Hr sbq-tAwi
  • nbti sbq-tAwi
  • bik nbw sbq-tAwi
  • nfr-kA-ra mri-imn
  • Sbk mri-imn
     
    Sabacôn  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Sobektaoui
(Horus celui qui bénit les Deux Terres)
Hr sbq-tAwi
Nom de Nebty Nebty Sobektaoui
(Nebty, celui qui bénit les Deux Terres)
nbty sbq-tAwi
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Sobektaoui
(Le Faucon d’or celui qui bénit les Deux Terres)
bik nbw sbq-tAwi
Nom de Roi Néferkarê Mériamon
(Rê est parfait quant au ka, Aimé d’Amon)
nfr-kA-ra mri-imn
Nom de naissance Chabaka Mériamon
(Grand Chat l’aimé d’Amon)
Sbk mri-imn

 


 

Chabaka – Musée du Louvre

Son origine, sa durée de règne

 
   Chabaka (ou Shabaka ou Shabako ou Schabaka) est le IIe Pharaon de la XXVe dynastie si l’on compte à partir de Piânkhy. Il fut le 4e Roi de Napata, capitale du pays de Kouch (Nubie), là encore si l’on compte à partir d’Alara, mais s’il est dans la convention que ce dernier fut le fondateur de la dynastie Kouchite, il apparaît dans divers textes qu’il serait en fait le septième souverains de la dynastie, fils du Roi Piânkhy Miamoun et de la Reine Kenensat. Manéthon l’appelle Sabacôn (Africanus, Eusebius) et lui compte 8 ans de règne (Africanus) ou 12 ans (Eusebius).
 
   Il fut Roi de Napata et Pharaon. Il fut le fils de Kachta et de la Reine Pabatma et le demi-frère et de Piânkhy à qui il succéda comme le veut l’ordre de succession chez les Kouchites (plutôt que père à fils). Le règne de Chabaka était traditionnellement daté, par la majorité des égyptologues, de 716 à 702. Cependant, les dernières découvertes  : Des inscriptions de l’Empereur d’Assyrie, Sargon II (722-705) à Tang-i Var (Iran du Nord-ouest), (voir articles de Grant Frame et Dan’el Kahn) semblent indiquer que Chabaka serait mort entre 707 et 706. Cette nouvelle datation a été acceptée aujourd’hui par beaucoup d’égyptologues.

 

Son Règne

 
   Dans sa deuxième année de règne, Chabaka rejoignit Memphis pour y affirmer son pouvoir et marcha vers le Nord qui s’était soulevé. Il écrasa le Roi de Saïs, Bakenranef (ou Bocchôris, 716-715, XXIVe dynastie). Manéthon rapporte que Bakenranef fut capturé et brûlé vif par Chabaka, ce qu’aucun document ne vient confirmer. Certains égyptologues avancent qu’a sa mort, Bakenranef était en négociation avec les Assyriens pour qu’ils lui viennent en aide contre les Nubiens, car la fin de son règne coïncide avec l’invasion de ceux-ci en Asie. En 716, l’Empereur Sargon II (722-705) avait atteint El-Arish à la frontière Palestino-égyptienne. Chabaka, grâce à ces victoires, prit le contrôle de toute la vallée du Nil, du Dongola Soudanais à la Méditerranée. Il refit l’unité du pays en éliminant toutes les autres dynasties et petits Roitelets résistants. Son règne fut important car il consolida la domination nubienne sur l’Égypte.
 
   Des scarabées qui furent émis après la victoire, rappellent de façon standard, la victoire sur les rebelles dans le Nord et le Sud de l’Égypte, ainsi que dans les pays étrangers. Chabaka aurait (d’après ceux-ci) soumis des Bédouins du Sinaï ? ou ils font allusion aux petites principautés du Sud de la Palestine ?. Cependant les Assyriens étaient à nouveau menaçants aux portes du Delta Oriental. Le Pharaon agit avec courtoisie à leur égard, en leur envoyant même des cadeaux, ce qui assura ainsi à l’Égypte une période de paix. Il est également possible qu’il ait aussi conclu un accord de paix avec ces derniers, ce qui était préférable à un affrontement ouvert sans grande chance de succès pour les armées Égyptiennes. Chabaka est noté dans l’Ancien Testament . Il aurait donné refuge au Roi Iamanni d’Ashdod après que ce dernier est fuit en Égypte suite à l’écrasement de sa révolte contre les Assyriens en 712, puis l’aurait vendu à Sargon II.
  

 

Stèle de la donation de Chabaka

   Dans le domaine religieux, il continua l’œuvre de son prédécesseur en couvrant le pays de temples, mais surtout en redonnant toute liberté aux cultes des divinités Égyptiennes. Il honora lui-même les Dieux à Memphis et Thèbes. La fonction de Grand Prêtre d’Amon, trouva une nouvelle dimension, son pouvoir fut divisé par celui politique, des Divines Adoratrices d’Amon.
 

Ses constructions

 
   De son activité de bâtisseur on retient : Des nouvelles constructions à Karnak, des chapelles et un pylône au petit temple. Il engage aussi la restauration du 4e Pylônes et la décoration de la galerie du temple de Ptah ; à Dendérah (ou Tentirys) où il fit construire des murs d’enceintes et un monument du trésor ; à Abydos où il fit ériger un cénotaphe pour sa fille ; à Esna ; à Edfou ; à Memphis ; un portique à Médinet Habou ; à Thèbes où il fit des aménagements sur le lac sacré etc…. La pièce la plus célèbre du règne de Chabaka est la Stèle de Chabaka qui enregistre plusieurs documents datant de l’Ancien Empire (2647-2150) que le Pharaon avait commandés de préserver. À noter également la porte de Chabaka, une grande porte en pierre découverte par des archéologues en 2011 qui aurait gardé la pièce où le trésor du Pharaon fut stocké ?.

 

Sa sépulture

 
   Chabaka est supposé être mort dans sa 10e année de règne. Cette idée est basée sur sa statue cube, aujourd’hui au British Museum (BM 24429), qui, comme le confirme Kenneth Anderson Kitchen, est datée du 11 jour du 2e mois de la saison Shemou de l’an 10. Chabaka fut enterré à El-Kourrou, pyramide KU15. Du mobilier funéraire y fut mis au jour. En outre, comme déjà pour Piânkhy, ses chevaux furent enterrés à proximité de sa sépulture.

 

Sa famille

 
   Chabaka eut trois ou quatre épouses attestées en fonction des spécialistes :
 
• Mesbet, qui lui donna une fille :

Isetemkheb (ou Isetemheb) qui selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton sera une des épouses de Tanoutamon (Pharaon 664-656). Quelques spécialistes, dont Robert George Morkot, donnent, Mesbet comme la mère d’Horemakhet (ou Haremakhet, ci-dessous).

 
• Tabaketamon (ou Tabakenamon), qui serait sa nièce et qui est donnée par quelques spécialistes, dont Robert George Morkot. On lui connait les titres de : Sœur du Roi (snt-nswt) ; Fille du Roi (s3T-nswt) et Épouse du Roi (hmt-nswt). Elle est connue d’une statue, aujourd’hui au musée du Caire (49157) qui fut mise au jour à Karnak. D’autres égyptologues, dont Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, ont suggéré qu’elle fut l’épouse de Taharqa, son frère (ou demi-frère). Elle fut Prêtresse d’Hathor de Dendérah, Prêtresse de Neith et Maîtresse de Tepihu (Aphroditopolis). Ces postes sacerdotaux peuvent confirmer qu’elle fut bien une fille de l’un des Pharaons Libyens. Elle donna un ou deux fils à Chabaka :

Horemakhet (ou Haremakhet), qui devint Grand Prêtre d’Amon à Karnak, fonction nouvellement restaurée. Il est connu d’une statue et un fragment d’une statue trouvés à Karnak. I eut un enfant du nom d’Horkhebti.
Tanoutamon (Roi de 664 à 656), filiation incertaine.

 
• Kalhat (ou Qalhata), sa nièce, qui est donnée par Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Elle portait les titres de : Sœur du Roi (snt-nswt) et Mère du Roi (mwT-nswt). Elle épousera également Chabataka. Selon Aidan Marc Dodson, Dyan Hilton et Wolfram Grajetzki, elle fut enterrée à El-Kourrou, pyramide KU15. Son tombeau contient des textes qui nous informent qu’elle fut la Mère du Roi, donnant une preuve de ses relations familiales. Elle est connue également à partir de la stèle du rêve du Roi Tanoutamon dont elle est, selon Dodson et Hilton, donnée comme la mère.
 
• Il faut noter que quelques égyptologues attribuent à Chabaka une autre épouse au nom de Abara (ou Abar, peut-être sa demi-sœur) et un autre enfant, une fille du nom de Pijearti (ou Piânkharty ou Piye-Arty ou Piye-irty) qui fut une des épouses de Tanoutamon. Elle est représentée sur la stèle du rêve avec lui.
 
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
Klaus Baer :
The Libyan and Nubian Kings of Egypt : Notes on the chronology of dynasties XXII to XXVI, pp : 4-25, JNES 32, N° 1/2, Chicago, Janvier / Avril 1973.
Horst Beinlich :
Bemerkungen zum Schabaka-Stein, pp : 15-20, GM 122, Göttingen, 1991.
Barbara Brannon :
The kingdom of Kush, Benchmark Education Co., Pelham, 2005.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Robert Steven Bianchi :
Daily life of the Nubians, Greenwood Press, Westport, 2004.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, Brill, Leiden, New York, 1988.
Grant Frame :
The inscription of Sargon II at Tang-i Var, pp : 31-57, Orientalia 68, Pontificium Institutum Biblicum, Rome, 1999.
Dan’el Kahn :
The Inscription of Sargon II at Tang-i Var and the Chronology of Dynasty 25, pp : 1-3, Orientalia 70, Rome, 2001.
Samuel A.B.Mercer :
A scarab of Shabaka, first king of th 25th or Ethiopic dynasty of Egypt, Bulletin of the Royal Ontario Museum of Archaeology, Toronto, 1931.
Robert George Morkot :
The black Pharaohs, Egypt’s Nubian rulers, Rubicon Press, Londres, 1999 et 2000.
George Andrew Reisner :
The royal family of Ethiopia, Museum of Fine Arts Bulletin, Vol.19, N°112/113, Juin 1921.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002. 4.
László Török :
The kingdom of Kush : Handbook of the Napatan-Meroitic civilization, E.J.Brill, Leiden, New York, 1997.

 

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