Quelques Rois Importants :
Kamosé
1553 – 1549
 

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Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Sa durée de règne
Son accession au trône
Son règne
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

 
    DATES  de  RÈGNE
    1553-1549
      A.M.Dodson
1573-1570  P.A.Clayton
1571-1569  D.B.Redford
1558/5-1554/1  A.Eggebrecht
1554-1549  K.S.B.Ryholt, W.J.Murnane
1554-1540  F.Maruéjol
1545-1540  J.Kinnaer
1545-1539  D.Franke, T.Schneider
1541-1539  P.Vernus, J.Yoyotte
1540-1534  D.Sitek

 

Sa titulature
  • Hr xai-Hr-nst=f , hrnfr-XAb-tAwi , Hr sDfA(w)-tAwi
  • nbti wHm(w) mnw
  • bik nbw shrw-tAwi
  • wAD-xpr-ra
  • kA-msi(w)
     
  • Kamosé   ou   Kamosis   ou   Kamès   (Manéthon)

 

Noms d’Horus Horus Khâihernesetef
(Horus qui apparaît sur son trône)
Hr xaj-Hr-nst=f
Horus Néferkhabtaoui
(Horus, celui qui dompte les Deux Terres
Hr nfr-XAb-tAwi
Horus Sedjefataoui
(Horus, celui qui nourrit les Deux Terres
Hr sDfA(w)-tAwi
Nom de Nebty Nebti Ouhemmenou
(Nebti celui qui renouvelle les fortifications)
WHm(w) mn.w
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Seheroutaoui
(Horus celui qui satisfait les Deux Terres)
bik nbw shrw-tAwi
Nom de Roi Ouadjkhéperrê
(Rê est florissant d’apparitions) ou
(Prospère est la manifestation de Rê)

wAD-xpr-ra
Nom de naissance Kamosé
(Le Ka est né)
kA-msi(w)

 

Son origine

 


 

Sarcophage de Iâh-Hotep I
Musée du Louvre

   Kamosé est un Roi de la XVIIe dynastie. Il est appelé par Manéthon, Kamosé ou Kamès ou Kamosis. Il est "Roi" de Thèbes. Sa filiation exacte est encore aujourd’hui sujette à débat, bien que son appartenance à la famille royale Thébaine soit indiscutable. Pour quelques spécialistes, dont Nicolas Grimal, il est le fils de Séqénenrê (ou Taâ II) et de la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I). Cependant d’autres égyptologues, dont Aidan Marc Dodson, avancent le fait que Kamosé serait plus probablement le frère de Séqénenrê, fils de Sénakhtenrê(ou Taâ I) et de la Reine Tétishery (ou Tetisheri) ?. Cette idée rencontre maintenant l’approbation de la grande majorité. Dodson (entre autres) appuie cette théorie sur le fait que Kamosé était en âge de mener des campagnes militaires, déjà semble t-il avant d’arriver au pouvoir. Alors que selon la momie de Séqénenrê, son père supposé, celui-ci serait mort à l’âge d’environ 35/40 ans.
 
   On sait que Séqénenrê avait un fils aîné, du nom d’Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosé Sapaïr), mort avant lui et qu’à sa mort son autre fils Ahmès, futur Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24) était en très bas âge. Aidan Marc Dodson en conclut que Kamosé était le frère de Séqénenrê et qu’il aurait pris le pouvoir à la place de son neveu enfant. D’après Hans Goedicke, l’interprétation spéculative de la stèle (jdE 49566) du Nomarque d’Edfou, Emhab, confirmerait cette filiation de Kamosé. Il faut aussi noter le fait que la plupart des enfants de Séqénenrê ont l’élément "Ahmès" dans leur nom, ce qui rend encore moins probable que Kamosé fut un de ses fils. Michel Gitton mentionne qu’il serait éventuellement issu d’une branche collatéral. Enfin Joyce Anne Tyldesley avance : "Quel que soit son lignage on peu raisonnablement penser que Kamosé était le fils d’un guerrier de noble extraction choisit pour continuer la lutte contre les Hyksôs". Comme on le voit on est loin d’un consensus. 

 

Sa durée de règne

 
   Kamosé est généralement crédité d’un règne d’un peu plus de trois ans, car tous les documents en notre possession lui étant attribués indiquent la troisième année. Celle-ci demeure la plus haute date attestée de manière certaine. Quelques chercheurs aujourd’hui comme : Hans Diedrik Schneider, Kim Steven Bardrum Ryholt, William Joseph Murnane, Jacques Kinnaer, Detlef Franke et Aidan Marc Dodson (4 ans), privilégient de lui donner un règne de cinq ans environ, avec toutefois chacun des dates de règne différentes (voir ci-dessus).
 


 

Cercueil de Kamosé –
Musée du Caire

   Cette idée, largement reprise, s’appuie sur le fait que le Roi aurait lancé une deuxième campagne contre les Nubiens après ses victoires contre les Hyksôs dans le Nord (voir ci-dessous). Deux graffiti différents trouvés sur des roches à Armina et Toshka, au fond de la Nubie, donnent le nom de Roi (Nisout Bity) et de naissance (Sa Rê) de Kamosé et Ahmès I côte à côte et ont été inscrits à la même période, vraisemblablement par le même rapporteur, selon les données épigraphiques. Dans les deux inscriptions les noms d’Ahmès I suivent directement en dessous ceux de Kamosé et chaque Roi est crédité d’une épithète qui est utilisée uniquement pour des Rois au pouvoir. Cela indiquerait que Kamosé et Ahmès I étaient au pouvoir lors de l’inscription et que par conséquent, selon Kim Steven Bardrum Ryholt, ils étaient Corégent.
 
   Toutefois, aucune mention ou référence à Ahmès I comme Roi apparaît dans la stèle de Karnak de l’an 3, qui enregistre la première campagne de Kamosé contre les Nubiens, ce qui, toujours selon Ryholt, peut seulement signifier que Kamosé a nommé Ahmès I, enfant, comme son Corégent et peu de temps après sa troisième année, avant de lancer la seconde campagne militaire contre les Nubiens. En conséquence, la deuxième campagne de Nubie de Kamosé doit avoir eu lieu lors de l’an 4 ou 5. Selon Ryholt l’objectif de cette seconde campagne de Nubie peut avoir été la forteresse de Bouhen que les Nubiens avaient reprise de force. Christophe Barbotin expose quant à lui la possibilité d’un règne de 11 ans ?, hypothèse qu’il étaye, par une interprétation différente du papyrus Rhind.

 

Son accession au trône

 
   Une autre question est soulevée par les chercheurs : Est-ce que Kamosé fut sacré Roi dès le décès de son prédécesseur ?, car plusieurs indices permettent d’en douter. Un des principaux est le fait que sur trois monuments ou objets Kamosé est présenté avec trois noms d’Horus différents. Le premier sur la stèle érigée sur l’ordre du Trésorier Néshi (ou Ousernecha), où le texte Horus qui apparaît sur son trône fut rectifié et gravé de nouveau daté de l’an 3. Ce qui fait dire à Hans Goedicke que Kamosé n’avait pas encore été couronné, suivant la tradition, lorsque la stèle fut gravée. Un deuxième nom d’Horus est utilisé sur un bloc trouvé à Karnak Horus celui qui dompte les Deux Terres.
 
   Enfin, le troisième, Horus celui qui nourrit les Deux Terres, est utilisé sur son mobilier funéraire. Henri Gauthier et Raymond Weill on même avancé qu’il y avait eu trois Kamosé différents ?, idée qui est loin de faire l’unanimité. Claude Vandersleyen souligne lui que cette succession de différents noms est logique dans le sens où elle correspond à l’évolution du souverain, par contre l’an 3 est la seule date connue du règne. Pour compliquer il convient de signaler que le couvercle de son cercueil le représentait avec la barbe postiche, mais sans l’uræus et qu’il n’est pas cité dans les Tables de Karnak (Chambre des Ancêtres), toutefois il s’agit là peut-être d’une omission compte tenu de son règne très court. ¹

 

Son règne

 
   La mort de Séqénenrê, lors de la bataille laissait un trône vacant et un vide politique. Le vainqueur Apopi (1581-1541), en tant que suzerain se devait de nommer un successeur pour administrer la région, ce fut Kamosé. Le point de discorde entre Kamosé et le Roi Hyksôs va être le titre que ce dernier va lui donner : wr "Grand Noble", alors que Kamosé voulait : nsw "Roi", de plus il devait partager le pouvoir avec le Roi de Kouch et des Princes locaux le long du Nil. Toutefois, ces derniers lui laissaient un droit de passage et reconnaissaient sa souveraineté. Dès son arrivée au "pouvoir" Kamosé va donc reprendre la lutte commencée par Séqénenrê. En Nubie, le Roi Kouch Nedjeh prend le pouvoir et installe sa capitale à Bouhen, il règne d’Éléphantine à la Deuxième Cataracte. Son alliance avec les Hyksôs va durer jusqu’à ce que Kamosé s’empare (ou inquiète ?) la ville de Bouhen.

2e stèle, victoire contre Apopi

 

 
   Kamosé est un excellent guerrier et est très doué pour la stratégie militaire. L’histoire guerrière de ce Roi est connue grâce à deux stèles placées dans le temple de Karnak. La première, découverte en 1932, était semble t-il très grande, mais seule une partie du début nous est parvenue. La seconde, découverte en 1954, est plus petite, elle est complètement préservée, mais commence au milieu d’une phrase. Elle devait sûrement être la suite d’une autre stèle, de mêmes dimensions, dont le texte est reproduit sur la palette de scribe, dite "Carnarvon", découverte en 1908 à Dra Abou el-Naga. L’ensemble a tout de même donné aux chercheurs un texte largement exploitable.
 
   En 2008, des archéologues, travaillant pour l’Université de Montpellier à Ermant, ont mis au jour dans le temple de Montou le fragment d’une nouvelle stèle de Kamosis, qui fait état de la consécration d’offrandes dans l’enceinte de Karnak ainsi que des cérémonies processionnelles d’Amon. Une phrase sur la seconde stèle nous apprend qu’avant l’an 3 de son règne, Kamosé part en campagne pour attaquer les Nubiens, profitant du changement de souverain dans ce pays avec la prise de pouvoir du Roi Nedjeh. La stèle du Nomarque d’Edfou, Emhab, précise une reconnaissance jusqu’à Miou, en aval de la 5e cataracte, dans le but sûrement d’attaquer Kerma par le Sud. Certains spécialistes pensent que le Roi fut aidé sur place par des descendants de colons Égyptiens installés là depuis la fin du Moyen Empire (2022-1650). Selon Claude Vandersleyen, Kamosé est le premier souverain Égyptien, depuis la fin de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625) à avoir laissé son nom en Nubie. Une stèle d’un commandant de Bouhen indique la présence Thébaine dans la région.
 
   Ces batailles gagnées en Nubie, les premières grandes victoires depuis une éternité, vont dynamiser le sentiment nationaliste des Princes Thébains, qui vont alors assimiler la lutte contre les Hyksôs à une guerre de religion. Le Dieu Seth est le Dieu unique d’Avaris alors qu’Amon est celui de Thèbes. Ce monothéisme va renforcer le contentieux entre les deux dynasties. Kamosé décide alors d’affronter le royaume du Nord dont le Roi Apopi, âgé, craignant sans doute son ex vassal, va chercher la négociation afin d’éviter la guerre. Cependant Kamosé ne tient pas compte des demandes du souverain Hyksôs. Au contraire, elles le consolident dans sa sensation d’être à présent en position de force. La première attaque victorieuse du Thébain a lieu à Néfrousi (ou Néfrousy ou Néférousy), cité au Nord de Cusaé (près d’Assiout), à la hauteur de Béni Hassan (Son emplacement exact reste encore à trouver).
 
   Kamosé avait d’abords envoyé en reconnaissance des archers mercenaires Medjaÿ (ou Medjai ou Mazoi ou Medjaiou, habitants de Medja une région du Nord du Soudan) en reconnaissance, afin de prendre ce bastion Hyksôs. Dans la ville gouvernait Téti, fils de Pépi, un Prince local opposé à Thèbes depuis longtemps et soumis au Roi d’Avaris. Ce Prince, qui employait des mercenaires asiatiques, était assez puissant pour exiger une taxe pour le passage aux navires Thébains, mais il ne le sera pas suffisamment pour tenir tête à l’armée de Kamosé qui selon Hans Goedicke était largement en surnombre. Une fois la ville tombée, l’armée Égyptienne pillent la région. Puis selon Claude Vandersleyen, Kamosé prend Hardaï, une cité à environ 40 km plus au Nord, et Pershak (ou Penchak, elle aussi son emplacement exact reste encore à trouver).


 

Poignard avec le nom de Roi
d’Apopi, Nebkhepeshrê –
Musée Égyptien du Caire

 
   Après ce succès, sans attendre, Kamosé fait route vers le Nord. Cette épopée est racontée dès le début de sa seconde stèle. Le Roi remonte le Nil en bateaux, accostant dans des lieux décrits par la stèle dont les localisations restent inconnues : Per-Djed-Ken et Inyt-Net-Khent, ce qui selon Claire Lalouette pousse l’armée Hyksôs à se replier. Kamosé prend ainsi le contrôle du fleuve et des marchandises qui y transitent. Il mène son armée jusqu‘aux environs d’Avaris, mais sans prendre la ville qui est sauvée grâce à des mercenaires Nubiens. Les troupes Égyptiennes ravagèrent alors dans la région, les champs, les cultures et les villages alentour. Ce passage de son histoire fait aujourd’hui débat ainsi que la localisation exacte jusqu’où le Roi mena réellement ses troupes. Ce déroulement des faits est une des interprétations des stèles du Roi. La difficulté de l’authentifier provient des lacunes et du texte par lui même, qui comme le précise Claude Vandersleyen, mélange les faits réels et les souhaits ou menaces de Kamosé.
 
   De plus, sur les stèles du Roi il n’est jamais fait mention de Memphis ou d’autres grandes villes du Nord, que le Thébain aurait normalement du prendre avant d’arriver à Avaris. Kim Steven Bardrum Ryholt a récemment affirmé que Kamosé n’avait probablement jamais avancé plus loin que Hardai (ou Cynopolis), ou Saka (el-Qeis), dans le 17e Nome en Moyenne-Égypte (Autour du Fayoum) et ne serait jamais entré dans le Delta du Nil, ni en Basse-Égypte. Ce serait donc là, la région la plus septentrionale reprise par le Rois.
 
   La plupart des égyptologues situent aussi à ce moment le passage ou des soldats Thébains interceptent un messager venant d’Avaris, porteur d’une missive destinée au Roi de Kouch. Le message, est reproduit sur la stèle et donne de précieux détails sur les relations entre les deux belligérants. Apopi proposait à son allié que leurs deux armées devaient attaquer simultanément les Thébains sur deux fronts pour ensuite, après la victoire, se partager les villes et le butin. Kamosé conscient maintenant qu’il pouvait être attaqué sur ces arrières abandonna l’idée de tenir un siège de la capitale Hyksôs, ce qui stoppa sa progression.
 
   Afin de rompre toutes futures communications entre Apopi et les Nubiens, Kamosé envoie une expédition dévaster l’oasis de Bahariya dans le désert occidental, qui contrôlait la route Nord-sud du désert. Frédéric Colin nous précise que les habitants de Bahariya étaient considérés, au même titre que les autres Égyptiens coopérant avec les Hyksôs, comme des traitres et qu’ils entretenaient des relations commerciales avec Avaris. Kamosé reprend quand même aux Hyksôs toute la Moyenne-Égypte jusqu’au Fayoum. Il fait ensuite déposer le messager d’Apopi qu’il avait capturé, à Atfieh (ou Atfih), une ville à la hauteur du Fayoum, au Sud de Memphis, pour qu’il raconte à son Roi les prises des Thébains et les ravages qu’ils commettaient sur la région.¹
 

 
Ahmès I avec la couronne
blanche – Metropolitan Muséum

  Puis, sans que l’on en connaisse la raison, Kamosé stoppe son armée et se retire à Thèbes. Peut-être que ce repli fut du à sa santé, car la majorité des spécialistes pensent que le Roi décéda peu après, soudainement et assez jeune.¹ Il fait une entrée triomphale dans la cité pendant qu’au même moment se produit une inondation. Selon Christophe Barbotin, c’est à cette époque que Kamosé ordonne à Néshi (ou Ousernecha), un haut dignitaire Trésorier, de réaliser les deux stèles commémorant les victoires du Roi et de les placer dans le temple d’Amon de Karnak.
 
   Les égyptologues s’interrogent toujours de savoir à qui s’adressaient ces stèles ?. Hans Goedicke propose que le destinataire en soit la déité elle-même ?. Nous avons encore aujourd’hui des difficultés à interpréter la chronologie exacte des évènements qui y sont relatés. Claude Vandersleyen pense même qu’elles relatent deux campagnes différentes. Il situe la première dans le district de Néfrousy, vers l’an 1 et la deuxième, dans le 17e Nome et l’oasis de Bahariya au cours de l’an 3 (Date à laquelle l’ensemble des faits est gravé sur la stèle).
 
   Quelle que soit la véritable histoire, nous n’avons pas d’informations sur la suite du court règne de Kamosé. On a de plus malheureusement retrouvé peu de traces de constructions du Roi qui pourraient nous donner d’avantage de renseignement. Outre les stèles de Karnak et Ermant, il aurait fait édifier un bâtiment à Karnak, dont il ne reste que la base et quatre marches. Christophe Barbotin pense qu’il s’agit du support d’une barque sacrée et Nicolas Grimal penche pour un naos.
 
   Après la mort brutale de Kamosé c’est son frère ou neveu ? Ahmès I, fils de Séqénenrê (ou Taâ II) et de Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I), qui lui succède alors qu’il n’est âgé que d’environ 10 ans. La régence est d’abords confiée à sa grand-mère, la Reine Tétishery (ou Tétishéri), puis à sa mère. Devenu adulte, Ahmès I continuera la lutte et s’emparera d’Avaris, puis poursuivra l’ennemi jusqu’en en Palestine, où il y assiègera la ville de Sharouhen, qu’il prendra au bout de trois ans. Après une guerre acharnée, les Hyksôs seront définitivement rejetés en dehors des frontières de l’Égypte.

 

Sa sépulture, sa momie

Représentation d’un char de guerre Hyksôs
 
Dessin source :
La Balance des 2 Terres

 
   Kamosé est enterré dans une tombe toute simple à Dra Abou el-Naga. Il est attesté sur divers objets qui y ont été trouvés comme sur une hache de cérémonie, des scarabées, des bijoux, parmi d’autres choses. Donald Bruce Redford note que Kamosé "a été enterré très modestement, dans un cercueil qui n’avait pas même un l’uræus royal". Cela peut signifier que le Roi mourut avant d’avoir eu assez de temps pour compléter son matériel funéraire sans doute parce qu’il était engagé dans une guerre avec ses voisins, Kouchites et Hyksôs.
 
   La momie de Kamosé est mentionnée dans le papyrus Abbott, qui enregistre une enquête sur les vols dans des tombes sous le règne de Ramsès IX (1126-1108), plus de 400 ans après le règne du Roi. Bien que sa tombe y soit mentionnée comme étant en bon état, il est clair que la momie fut déplacée là ou elle a été découverte en 1857, à Dra Abou el-Naga, apparemment délibérément cachée dans un tas de débris.
 
   Son cercueil fut découvert par les égyptologues Auguste Edouard Mariette et Heinrich Karl Brugsch, qui notèrent que la momie était en très mauvais état. Avec elle, les égyptologues mirent aussi mis au jour, une médaille d’or et d’argent, un poignard, des amulettes, un scarabée, un miroir de bronze et un pectoral sous la forme d’un cartouche portant le nom de son successeur Ahmès I. Le cercueil est aujourd’hui au Musée du Caire, le poignard à celui de Bruxelles et le pectoral et le miroir ont trouvé résidence au Louvre. Le nom du Roi inscrit sur le cercueil fut seulement reconnu et déchiffré cinquante ans après sa découverte initiale, date à laquelle la momie, qui avait été laissé avec le tas de débris sur lesquels elle avait été trouvée, à disparue.

 

Ses épouses et enfants

 
   Sur ce sujet aussi règnent beaucoup d’incertitudes. À ce jour aucune épouse n’est attestée avec certitude à Kamosé. En fonction des spécialistes deux noms reviennent.
 
• Iâh-Hotep II (ou Ahhotep II – JaH Htp"Le Dieu-lune (Iâh) est satisfait" ou "La paix du Dieu-lune (Iâh)"), qui est donnée comme épouse de Kamosé, entre autres, par : Claude Vandersleyen, Alfred Grimm, Sylvia Schoske, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Selon Dodson cette union est confirmée par un sarcophage pouvant en réalité appartenir à Iâh-Hotep I. Il convient aussi de préciser qu’une Iâh-Hotep (III) est également donnée par une majorité de spécialistes comme l’épouse d’Amenhotep I ? et également la fille d’Ahmès I. Nicolas Grimal est de ceux qui soutiennent cette théorie. Nous ne savons pratiquement rien de cette Reine, qui a sûrement vécu dans l’ombre de sa belle-mère, Iâh-Hotep I, surtout après la mort de son époux, puisque celle-ci devint Corégente. Elle est donnée par Christian Leblanc, il est d’ailleurs pratiquement le seul, comme une fille de la Reine Tétishery et du Roi Sénakhtenrê (ou Taâ I, 1559-1558). Il faut souligné que cet égyptologue est aussi en opposition avec ses collègues sur Iâh-Hotep I. Il n’y a aucune attribution claire du lieu de sépulture de cette Reine.
 
• Méritamon (Mrjt Jmn – "Bien-aimée d’Amon"), sources là aussi incertaines et très contestées. On ne sait rien de cette "Reine".
 
   On n’a guère plus de consensus avec les enfants du Roi, puisque seulement peut-être une fille, Ahmès-Satkamosé (ou Sitkamose ou Ahmose-Sitkamosé ou Sitkamose), lui serait attestée. On a retrouvé sa momie dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari découverte en 1881. Elle était dans le cercueil d’un homme du nom de Pédiamon qui a vécu au cours de la XXIe dynastie (1070/69-945). Comme le précise Michel Gitton, sur la base de ses titres, elle est susceptible d’avoir été une des épouses du Roi Ahmès I (ou Ahmosis, 1549-1525/24) qui était soit son oncle, soit cousin. Ceux-ci étaient : Épouse du Roi (hmt-nswt) , Fille du Roi (sAt-nswt ) et Sœur du Roi (snt-nswt). Elle a aussi été Épouse du Dieu vivant (HmT-nTr), mais il est probable que celui-ci ne lui fut donné qu’a titre posthume. Ahmès-Satkamosé avait environ trente ans lorsqu’elle mourut, Grafton Elliot Smith la décrit d’une corpulence solide, presque masculine.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Christophe Barbotin :
Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2008.
James Henri Breasted :
Ancient records of : Historical documents from the earliest times to the Persian conquest, Vol.1, The first to the seventeenth dynasties, C. Scribner’s Sons 1905 – The University of Chicago press, Chicago, 1906, 1907 et (posthume) 1962 – Simon Publications, Décembre 1937 – University of Illinois Press, Mai 2001.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Frédéric Colin :
Kamose et les Hyksos dans l’oasis de Djesdjes, BIFAO 105, Le Caire, 2005.
Georges Daressy :
Le cercueil du roi Kamosé, pp : 61-63, ASAE 9, IFAO Le Caire, 1908.
La barque d’Or du roi Kamosé, pp : 129-137, ASAE 21, IFAO Le Caire, 1921.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Alan Henderson Gardiner :
The Defeat of thé Hyksos by Kamose, pp.95-110, The Carnavon Tablet, N° 1, Exploration Society, London, 1916.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, N°61, Centre de recherches d’histoire ancienne, N°306, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Hans Goedicke :
Studies about Kamose and Ahmose, Halgo, Baltimore, 1995.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Labib Habachi :
The second stela of Kamose and his struggle against the Hyksos ruler and his capital, Abhandlungen des Deutschen Archäologischen Instituts Kairo. Ägyptologische Reihe, Le Caire, 1972.
Pierre Lacau :
Une stèle du Roi "Kamosis", pp : 245-271, ASAE 39, IFAO Le Caire, 1939.
Claire Lalouette :
Thèbes ou la naissance d’un Empire, Flammarion, Paris, 1995.
Kim Steven Bardrum Ryholt :
The political situation in Egypt during the second intermediate period, Museum Tusculanum Press, Copenhagen, Février 1998.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Ian Shaw :
The Oxford history of ancient Egypt, Oxford University Press, Collection : Oxford Illustrated Histories, New York, Mars 2000, Mars 2002 et Octobre 2003.
Ian Shaw et Paul T.Nicholson :
The dictionary of Ancient Egypt, Harry N. Abrams,Inc., New York, 1995.
Anthony John Spalinger :
War in ancient Egypt, Collection : Ancient World at War, Blackwell Publishing Ltd, Décembre 2004 et 2007.
Georg Steindorff et Keith Cedric Seele :
When Egypt ruled the east, University of Chicago Press, 1942, 1945, 1957, 1963, 1965, 1968, 1971.
Claude Vandersleyen :
L’Égypte et la vallée du Nil, tome II, de la fin de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, Nouvelle Clio, PUF, Paris, Novembre 1995 et Novembre 1998.
Iahmès Sapaïr fils de Séqénenré … (17e dynastie), Collection : Connaissance de l’Égypte Ancienne, Éditions Safran, Bruxelles, 2005.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Egypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.
 
¹ – D’après l’article de Gérard G.Passera, pp.48-50, Toutânkhamon Magazine N°40, Août/Septembre 2008.

 

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