Quelques Rois Importants :
Thoutmôsis II
1491- 1479
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

▪  Sa titulature
▪  Sa durée de règne
▪  Son origine
▪  Son règne
▪  Sa succession
▪  Ses constructions
▪  Sa sépulture, sa momie
▪  Sa famille
▪  Bibliographie

 

              DATES  de  RÈGNE
           1492-1479
   D.Arnold, K.A.Kitchen, J.Malek,
 S.Quirke, I.Shaw, J.von Beckerath
1518-1503  E.F.Wente
1518-1504  P.A.Clayton, P.A.Piccione 
1516-1504  D.B.Redford
1497-1489  R.A.Parker
1494-1490  E.Hornung
1493-1490  A.Eggebrecht
1493-1479  N.Grimal
1491-1479  A.M.Dodson
1482-1479  C.Aldred, J.Kinnaer,
R.Krauss, W.J.Murnane
1481-1478  P.Vernus, J.Yoyotte
1472-1466  D.Sitek
1470-1467  H.W.Helck

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt wsr-pHti
  • nbti nTr(i)-nswt
  • bik nbw sxm-xprw
  • aA-xpr-n-ra
  • DHwti-msi(w) nfr-xaw  ou  DHwti-msi(w) nDtj ra
     
  • Chebrôn  ou  Chebrôs   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Ouserpehti
(Horus Taureau victorieux, imposant de vigueur)
Hr kA-nxt wsr-pHti
Nom de Nebty Nebty Netjernesout
(Nebty, celui dont la royauté est divine)
nbti nTr(i)-nswt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Sékhemkhéperou 
(Le Faucon d’Or puissant par ses
manifestations [ses devenirs])

bik nbw sxm-xprw
Nom de Roi
Abydos 69
Âakhéperenrê
(La manifestation de Rê est grande)
aA-xpr-n-ra
Nom de
naissance
Djéhoutymosé Néferkhâou
(Celui qui est né de Thot, parfait
d’apparitions glorieuses)

DHwti-msi(w)nfr-xaw

 


 

Statue de Thoutmôsis II
dans la cour de sa salle
des fêtes – Karnak

Sa durée de règne

 
   Thoutmôsis II (ou Thoutmès ou Thutmose ou Thutmosis en Grec ou Djéhoutymosé en Égyptien) est le 4e Roi de la XVIIIe dynastie. Il est appelé par Manéthon, Chebrôn (Flavius Josèphe) ou Chebrôs (Africanus, Eusebius) et lui compte 13 ans de règne (Africanus, Flavius Josèphe, Eusebius).. Il y a une polémique entre les spécialistes sur la durée de son règne. Les propositions vont de 15/14 ans comme pour : Edward Frank Wente et Nicolas Grimal, à 3 ans comme pour Cyril Aldred, Hans Wolfgang HelcK, Erik Hornung, Rolf Krauss, Luc Gabolde et Jean Yoyotte. Une grande partie des égyptologues s’accordent toutefois sur une durée de 12/13 ans. Selon Nicolas Grimal, ces dates, de même que toutes les dates de la XVIIIe dynastie, peuvent cependant être contestables en raison des incertitudes sur les circonstances entourant l’enregistrement d’un lever héliaque de l’étoile Sothis sous le règne d’Amenhotep I (1525/24-1504). Incertitudes concernant l’endroit où il convient d’observer ce phénomène qui sert de point de repère pour la datation, en effet on l’enregistre à une date différente si on se trouve à Memphis où à Thèbes (entre autres).
 
   Un papyrus des annales du règne d’Amenhotep I note cette observation astronomique, ce qui fait que théoriquement, il pourrait être utilisé pour corréler la chronologie Égyptienne avec le calendrier moderne, mais pour ce faire, il nous faudrait connaître la latitude où l’observation fut prise en compte, hors nous n’avons pas à ce jour cette information. En outre, Thoutmosis II est mal attesté dans les autobiographies des tombes contemporaines des fonctionnaires du Nouvel-Empire. Selon Siegfried Schott, le Roi est couronné le 15e jour du 2e mois de la saison Akhet. Du fait de son jeune âge, la régence est conduite par sa belle-mère, la Reine Ahmès.
 
   Les partisans d’un règne court appuient leur théorie sur le fait du peu de documents, artéfacts ou inscriptions sur les monuments à son nom. Les seules données avérées sont relatives aux deux premières années du règne. De plus il est vrai que beaucoup des constructions de ce Roi seront inachevées et ne seront terminées que par Thoutmôsis III, ce qui abonde dans le sens d’un règne court, mais peut aussi être du au peu de temps où Thoutmosis II va régner seul après la régence de sa belle-mère, du fait qu’il semble décéder jeune. Des inscriptions claires sur des monuments datant de son règne, qui sont les principaux outils pour estimer le règne d’un Roi, ne sont pas disponibles, car la Reine Hatchepsout a usurpé la plupart de ses monuments, et Thoutmôsis III a fait ensuite réinscrire le nom de Thoutmosis II.


 

Thoutmosis II devant Rê-Horakhty –
Temple de Tell Hebua dans le Sinaï

 
   En 1987, Luc Gabolde a publié une importante étude qui compare statistiquement le nombre de scarabées mis au jour, datant du règne de Thoutmosis I, Thoutmosis II et Hatchepsout. Alors que des monuments peuvent être usurpés, les scarabées sont si petits et relativement si insignifiants que la modification de leur nom ne serait pas pensable. Ce qui fait qu’ils nous fournissent un meilleur aperçu de cette période. Gabolde a souligné, dans son analyse, le petit nombre de scarabées connus datant du règne de Thoutmosis II, comparativement à Thoutmosis I et Hatchepsout. Respectivement par exemple, William Matthew Flinders Petrie, lors d’une étude plus ancienne, en avait noté 86 pour Thoutmosis I, 19 pour Thoutmosis II et 149 pour Hatchepsout. Les études plus récentes de Gabolde donnent un total de 241 pour Thoutmosis I, 463 pour la Reine et seulement 65 pour Thoutmosis II. Sauf si il y avait un nombre anormalement faible de scarabées produit sous le règne de Thoutmosis II, cela voudrait dire que le Roi aurait été au pouvoir plutôt sur une courte durée. Sur cette base, Gabolde a estimé le règne de Thoutmosis II à 3 ans plein.
 
   Les partisans d’un règne assez long sont quand même beaucoup plus nombreux. Bien que l’autobiographie d’Inéni, architecte qui servit sous les règnes de Thoutmosis I à Thoutmôsis III, retrouvée dans son somptueux tombeau (TT81) à Sheikh Abd el-Gourna, peut être interprétée comme, elle aussi, nous indiquant un règne court pour Thoutmosis II. Elle appelle le Roi "faucon dans le nid", ce qui selon James Henry Breasted, indique qu’il était peut-être un enfant lorsqu’il monta sur le trône. Les égyptologues soutenant cette théorie appuient leur thèse sur le fait que le Roi eut quand même deux (voire pour certains trois) enfants, ce qui suggère normalement un âge adulte pour fonder une famille. Alan Henderson Gardiner a noté qu’à un moment donné, en 1900, un monument avait été identifié par Georges Daressy, qui était daté de l’an 18 de Thoutmosis II, bien que sa localisation précise n’ait pas été identifiée. Cette inscription est maintenant généralement attribuée à Hatchepsout, qui a certainement eu une 18e année. Jürgen von Beckerath prétend qu’Hatchepsout a fêté son jubilé (Fête Sed) lors de sa 16e année de règne parce que la date avait lieu 30 ans après la mort de son père Thoutmosis I. Ce qui d’après l’égyptologue, créé un écart de 13 à 14 ans, où le règne de Thoutmosis II peut s’insérer. Enfin on est pratiquement certain que le Roi monta encore adolescent sur le trône et du fait que l’analyse de sa momie lui donne un âge entre 20 et 30 ans lors de sa mort, là encore la durée de 12/13, voire 14 années reste très plausible.

 


 

Hatchepsout et Thoutmôsis II célébrant
 un culte – Musée de Louxor

Son origine

 
   Thoutmôsis II est le troisième fils (Sur quatre) de Thoutmosis I, que ce dernier eut avec une épouse secondaire, Moutnofret I (ou Moutnéfert, "Mout est belle"). Après la mort de ses deux frères (ou demi-frères), Amenmès (ou Amenmosé) et Ouadjmès (ou Ouadjmosé ou Wadjmose ou Wadjmès ou Wadj-Messu), Thoutmôsis II arrive au pouvoir. Il épouse sûrement pour se légitimer, sa demi-sœur Hatchepsout âgée d’une quinzaine d’années (Florence Maruéjol nous dit 11/12 ans), fille de la Grande Épouse Royale, Ahmès, que leur père avait, selon les textes de la Théogamie (Récit de la naissance divine) du Temple de Deir el-Bahari, désigné pour lui succéder. Selon une étude récente de l’ADN de Thoutmôsis II, celui-ci ne serait peut-être pas lié paternellement à la lignée principale de la XVIIIe dynastie au pouvoir depuis 1549 ?, ce qui fait supposer à certains spécialistes que Thoutmôsis III ne serait pas son fils ?, idée qui est loin de faire l’unanimité.
 

Son règne

 
   Selon Hermann Alexander Schlögl, Thoutmosis II succède à son père sur un royaume, qui connait la plus grande expansion territoriale de son histoire, cependant il faut signaler que l’on dit ça aussi pour Thoutmôsis III. Nous savons que Thoutmosis II était une personne qui n’était pas d’une condition physique remarquable et de nombreux égyptologues spéculent que, même pendant son règne, la Reine Hatchepsout était peut-être la véritable maître du pouvoir. Les travaux de l’égyptologue Luc Gabolde, sur les inscriptions des monuments, nous permettent de mieux connaître l’équilibre des pouvoirs à cette époque entre le Roi et sa Grande Épouse Royale, Hatchepsout. Les vestiges de décor de ses monuments montrent la Reine, au début, assez effacée derrière Thoutmôsis II. Puis, au fil de son règne, elle devient de plus en plus présente, voire comme le précise Luc Gabolde, sa présence est systématique. Faut-il y voir un réel pouvoir, la Reine ayant déjà un rôle sacerdotal ?.
 
   Comme le confirme George Steindorff et Keith Cedric Seele, on sait qu’en l’an 1, le Roi lance une campagne pour réprimer une révolte en Haute-Nubie, au pays de Kouch, des cinq principautés que son père avait créées. Une stèle en Nubie indique que le Roi n’y participa pas personnellement, ce que certains spécialistes interprètent comme du au fait que le souverain était encore mineur à son avènement. James Henry Breasted, indique qu’il semble que le Roi a facilement écrasé la révolte à l’aide de l’armée et des généraux son père. Cette campagne est retracée dans une inscription retrouvée sur l’île de Philae. Elle nous apprend qu’elle débuta le 9e jour du 2e mois de la saison Akhet et que les Princes furent tués et leur famille faite prisonnière sur les ordres du souverain Égyptien, à l’exception d’un des enfants d’un Prince de Kouch qui fut rendu vivant. Cette expédition semble avoir découragé définitivement les prétentions des descendants des potentats Nubiens qui avaient régné pendant la Deuxième Période Intermédiaire.


 

Momie de Thoutmôsis II

 
   Selon une présentation dans une inscription du temple funéraire d’Hatchepsout, à Deir el-Bahari, Thoutmôsis II mène une deuxième campagne, cette fois en Naharina (ou Nahrin, nom donné par les Égyptiens à la Syrie du Nord). Cependant elle est considérée par beaucoup de spécialistes comme douteuse. On nous dit que cette campagne de Palestine fut menée contre les Bédouins Shasou (ou Shasu) du Sinaï. Toutefois, le terme Shasou (Shsw "vagabond") peut également se référer à Nubiens, et certains Égyptologues pensent que cette référence se rapporte vraiment à la campagne en Nubie. Si le Roi est venu se battre en Palestine c’est pour sécuriser les mines de cuivre du Sinaï. Comme on en retrouve la précision dans les textes autobiographiques d’Ahmès-Pennekhbet qui décorent sa tombe (EK2) à El Kab. Ce dernier fut conseillé de Thoutmôsis I et tuteur d’Hatchepsout, puis "Père nourricier" de Néferourê. Les textes, qui font l’éloge de Thoutmôsis II, nous disent aussi que le Roi fit de nombreux prisonniers.
 
   Bien que cette campagne soit généralement considérée comme un un raid mineur, sur un fragment qui fut étudié par Kurt Heinrich Sethe, il est enregistré une action militaire dans le Haut-Rétjénou (RTnw, ou Réténou, nom en Égyptien ancien décrivant une région englobant la Syrie et la Palestine), où l’armée Égyptienne semble avoir atteint la ville (ou royaume) Syrienne de Niya (ou Niyi, aujourd’hui el-Qalcat Mudik), près d’Apamée sur la rive droite l’Oronte. Endroit où Thoutmosis I chassa les éléphants. Sethe pense qu’il s’agit là très probablement d’une confirmation que le raid contre les Shasou c’est déroulé en Syrie. Des hauts personnages de la cour nous avons connaissance de deux Vizirs aux noms : d’Ahmès-Pennekhbet (ou Ahmose Penneckbet) et Âakhéperrê Seneb (ou Acheperre-seneb) et d’un vice-Roi de Kouch du nom de Seni, qui était déjà en poste sous le règne de son père.

 

Sa succession

 
   Le Roi meurt le 3e jour du 1er mois de la saison Shenou. Thoutmôsis II n’ayant pas eut de fils avec sa Grande Épouse Royale, la Reine Hatchepsout, la succession revint à Thoutmôsis III, un fils que Thoutmôsis II avait eu d’une épouse secondaire, Iset. À la cour s’installa alors un désaccord sur cette succession. Un groupe voyait comme Dauphin la Reine Hatchepsout, parce qu’elle était l’héritière légitime, mais de nombreux conseillers étaient en faveur d’un successeur mâle. L’Oracle d’Amon fut interrogé et les Prêtres d’Amon confirmèrent le trône au jeune Prince Thoutmôsis III, mais du fait de son jeune âge (Pour beaucoup il n’a pas plus de 2/3 ans), ils donnèrent la régence à sa belle-mère et tante Hatchepsout. Voici comment Inéni, Maire de Thèbes et Surintendant des greniers d’Amon, relate les faits dont il est le témoin : “Il (Thoutmosis II) monta au ciel et s’unit aux Dieux. Son fils (Thoutmosis III) fut élevé sur son trône comme Roi du Double-Pays. Il gouverna sur le trône de celui qui l’avait engendré tandis que sa sœur [son égale], l’Épouse du Dieu Hatchepsout, administrait le pays, les Deux Terres étant soumises à sa politique…”. (traduction B. Matthieu)
 
   Cette décision ne sembla pas à l’époque poser de problème, comme l’écrit Inéni, le Maire de Thèbes. Ce qui est à noter c’est que dans les documents, les années de règne de Thoutmôsis III sont l’unique décompte utilisé, Hatchepsout n’est jamais mentionnée. Toutefois la Reine va chercher à faire valoir les droits que lui avait concédés son père. Certains égyptologues avancent qu’en l’an 2 de Thoutmôsis III, et pour d’autres vers la fin de l’an 7, Hatchepsout obtient tous les pouvoirs en se faisant couronner "Pharaon" avec l’appui du haut clergé d’Amon, qui est alors dirigé par le Grand Prêtre Hapouseneb.

 


 

Cour de la salle des fêtes de
Thoutmôsis II – Karnak

Ses constructions

 
   Au niveau de son activité de bâtisseur très peu de constructions lui sont attestées, ceci est peut-être du au peu de temps où il va régner seul après la régence de sa belle-mère, la Reine Ahmès et du fait qu’il semble décéder jeune. On sait que le Roi fait progresser l’embellissement du temple de Karnak, en érigeant en particulier deux obélisques qui seront abattus plus tard lors de la construction du IIIe pylône et deux colosses.
 
   Il construit avant le IVe pylône une salle des fêtes avec une arcade. Les matériaux de cette structure en calcaire seront, plus tard, réutilisés dans la construction des fondations du IIIe pylône. Certains spécialistes ne lui attribuent pas cet ouvrage car des scènes de sa décoration représentent parfois Thoutmosis II avec Hatchepsout et parfois Hatchepsout seule.
 
   Sur ce même site il fait aussi ériger une chapelle et deux statues colossales avant le VIIIe pylône. Il débute aussi des constructions à Abydos ; à Coptos ; à Éléphantine, où on a retrouvé deux statues du Roi dans le temple ; à El Kab, Semna et Napata. Nous avons des preuves de projets de construction de Thoutmosis II d’un temple funéraire à Korňa au Nord de Médinet Habou. Ce petit temple, connu sous le nom Shepset-ânkh "Chapelle de la vie" ou "Maison de Vie" sera terminé par Thoutmosis III. Il est aujourd’hui complètement détruit.
 
   Il fut découvert en 1926 par l’archéologue Français Bernard Bruyère. Il semble qu’un certain nombre des constructions attribuées à Thoutmôsis II datent du règne d’Hatchepsout et le nom de Thoutmôsis II y aurait été gravé par dessus celui de la Reine.

 

Sa sépulture, sa momie

 

   Thoutmôsis II n’a pas le temps de terminer, ni sa tombe, si celle-ci est bien KV42, ni son temple funéraire, que Thoutmôsis III va achever. Une momie à son nom fut découverte dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari. Mais le doute persiste sur s’agit-il vraiment de ce souverain ?. Elle fut étudiée la première fois par Gaston Maspero le 1 Juillet 1886. Il constata qu’il y avait une forte ressemblance familiale avec la momie de Thoutmosis I. Le visage de la momie et la forme du crâne étaient très similaires. Le corps de Thoutmôsis II avait beaucoup souffert des pilleurs de tombes. Son bras gauche était rompu à l’articulation de l’épaule et son bras droit coupé sous le coude. Sa paroi abdominale antérieure et une grande partie de sa poitrine avaient été détruites, sûrement par une hache. En outre, sa jambe droite était arrachée de son corps. Toutes ces blessures furent bien sur causées post-mortem.
 
   Grafton Elliot Smith a noté que Thoutmôsis II était pratiquement chauve et que la peau de son visage était ridée, ce qui l’a incité à conclure que le Roi était âgé lorsqu’il est mourut. Cependant après l’examen par Gaston Maspero, puis Grafton Elliot Smith et Aidan Marc Dodson et récemment un anatomiste Anglais, on sait que l’homme de cette momie n’avait qu’à peine trente ans (entre 20 et 30 ans) lorsqu’il il fut victime d’une maladie dont le processus d’embaumement ne pouvait pas éliminer les traces. Ils signalent que la peau du Roi était scabreuse, en plaques, couvertes de croutes et de cicatrices qui peuvent être symptomatiques de certaines maladies. Cependant, aucune cause évidente du décès ne fut trouvée pendant l’examen de la momie. Donc pour certains cette momie à un âge trop avancé pour être celle du Roi qui selon eux serait mort entre 15 et 20 ans.


 

Buste d’Hatchepsout –
Nouveau Musée de Berlin

 
 

 Statue de la Reine Iset –
Musée Égyptien du Caire

     

   Thoutmôsis II mesurait environ 1,60 mètres et avait un nez distinctif et bien visible. Quelle maladie a finalement conduit à sa mort ?, sa tombe (si c’est la sienne) dans la vallée des Rois étant restée inachevée, elle n’a pas d’inscriptions qui pourraient nous renseigner. Le tombeau KV42 est découvert en 1899 par Victor Loret. Les premières excavations sont faites en 1900 par Boutros Andraos et Howard Carter qui les poursuivra en 1921. Il faudra attendre 1999 pour que la tombe soit de nouveau excavée par le Conseil Suprême des Antiquité. L’identification de ce tombeau est toujours douteuse. Par sa disposition et décoration il ne ressemble pas à un tombeau royal.
 

Sa famille

 
   Thoutmôsis II eut deux ou trois épouses :
 
Hatchepsout, qui sera Reine "Pharaon" de 1479 à 1457. Elle est la Grande Épouse Royale. De cette union va naître un ou deux enfant(s) :

Néferourê (ou Rê-Néférou – Nfrw-Ra“La beauté de Rê” ou “La perfection de Rê”). Elle fut peut-être l’épouse de son demi-frère Thoutmôsis III. Cette théorie est fondée sur deux inscriptions où le nom de la Grande Épouse Royale de ce dernier, Satiâh (ou Sitiah ou Sit-aoh ou Sit-Iah ou Sat-Iah), fut remplacé par celui de Néferourê. Une des inscriptions est associée au titre Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt), l’autre avec celui d’Épouse du Dieu Amon (hmt-ntr-imn). Néferourê aura comme tuteur (Père nourricier) Ahmès-Pennekhbet, l’ancien tuteur de sa mère, puis comme précepteur et tuteur Sénènmout (ou Senmout) qui sera aussi premier conseiller de la Reine Hatchepsout.
 
Néferoubity (ou Akhbetnéférou ou Nofrubiti ou Neferubity – nfrw bity), que quelques spécialistes, comme Thomas Schneider, donnent comme une deuxième fille possible, mais nous n’avons pas de véritable preuve de son existence. Il y a peut-être confusion avec la sœur d’Hatchepsout. Pour beaucoup de spécialistes, le couple n’a pas eu d’autre fille comme la lecture erronée des cônes funéraires de Sénènmout (ou Senmout), le père nourricier de Néferourê, l’a longtemps laissé croire. Au lieu de lire le "père nourricier de l’épouse du Dieu Hatchepsout” et attribuer ainsi une sœur à Néferourê portant le même nom que la reine, il fallait lire le "père nourricier de la fille de l’épouse du Dieu Hatchepsout”, la fille en question étant Néferourê.

 
Iset (ou Isis – Ast – "Le trône") qui est considérée traditionnellement comme une épouse secondaire, voire pour certains, comme Thomas Schneider, une concubine de Thoutmôsis II. Bien que dans plusieurs cas il lui est fait référence en tant que Grande Épouse Royale. De plus Iset sert dans de nombreux rôles officiels, notamment celui de Grande Prêtresse dans le temple. Elle donne un fils au Roi :

Thoutmôsis III qui épousera (peut-être) sa demi-sœur Néferourê (Source incertaine). Thoutmôsis III étant trop jeune pour régner c’est sa belle-mère Hatchepsout qui va prendre les rênes du pouvoir en assurant la régence.

 
• Certains spécialistes, comme C.Meyer, lui attribuent une troisième épouse (ou concubine), Moutnofret II (ou Mutnofret ou Moutnéfert) "Mout la Belle". Selon quelques égyptologues, dont Christian Leblanc, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton etc.., la Reine Moutnofret I aurait donné au Roi Thoutmôsis I une fille au nom de Moutnofret ?. Leblanc précise que si l’existence de cette Moutnofret (II) est incontestable, en revanche son ascendance aussi bien paternelle que maternelle reste controversée. Elle nous est connue par une statue colossale de Thoutmôsis II, restaurée par Thoutmôsis III (1479-1425), et découverte par Auguste Edouard Mariette devant le 8e pylône de Karnak. Sur celle-ci une inscription de cette Princesse fut remaniée. En se fondant sur de récentes recherches faites à son sujet beaucoup de spécialistes y on vu une fille de Thoutmôsis I et Moutnofret I. Cependant d’autres préfèrent admettre que c’est sa mère qui fut représentée avant d’y substituer plus tard l’image d’une Princesse homonyme, issue de Thoutmôsis II et d’une concubine. Le débat reste ouvert.
 
• Enfin pour quelques spécialistes, comme Florence Maruéjol, il n’est pas impossible que Thoutmosis II ait eu un troisième enfant : Une certaine Mérytnoub, évoquée sur un fragment de collier menât en faïence bleue, découvert dans la chapelle d’Hathor du temple d’Hatchepsout à Deir el-Bahari. D’un côté de l’objet est inscrit le nom de couronnement de Thoutmosis II, Âakhéperenrê, de l’autre le nom de la Princesse, entouré du cartouche. Plusieurs scarabées nomment aussi Mérytnoub. Ce qui est sûr c’est qu’elle n’est pas la fille d’Hatchepsout, car sinon elle figurerait a Deir el-Bahari parmi les membres de la famille royale bénéficiant du culte. La Reine y commémore bien sa sœur défunte, pourquoi omettrait-elle sa seconde fille ?. Mérytnoub n’est pas non plus mentionnée par Thoutmosis III. Peut-être est-elle une fille de Thoutmosis II et d’une épouse secondaire mais autre qu’Iset (ou Isis) ?.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Dennis C.Forbes :
Imperial lives : Illustrated biographies of significant new kingdom Egyptians. v. 1. The late 17th dynasty through Thutmose IV, KMT Communications, Sebastopol, Janvier 2005.
Luc Gabolde :
Les temples “mémoriaux” de Thoutmôsis II et Toutânkhamon (Un rituel destiné à des statues sur barques), pp : 127-178, BIFAO 89, Le Caire, Janvier 1989.
Monuments en bas reliefs aux noms de Thoutmôsis II et Hatchepsout à Karnak en 2 vol., MIFAO 123, IFAO, Le Caire, Nov. 2005 et 2009.
Marc Gabolde :
Le règne de Thoutmôsis II et celui de ses successeurs jusqu’à la fin de la régence d’Hatchepsout, ANRT, Lille, 1988.
Henri Gauthier :
De la XIIIe à la fin de la XVIIIe dynastie, MIFAO 18, IFAO, Le Caire, 1910-1912.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, N°61, Centre de recherches d’histoire ancienne, N°306, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :

Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
William Christopher Hayes :
Egypt : Internal affairs from Tuthmosis I to the death of Amenophis III Cambridge Ancient History, Revised edition, vol. 2, Cambridge University Press, 1962 et Janvier 1973.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further notes on New Kingdom chronology and history, pp. 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
Florence Maruéjol :
Thoutmôsis III et la corégence avec Hatchepsout, Collection : Les grands Pharaons, Pygmalion, Paris, Septembre 2007.
Donald Bruce Redford :
History and chronology of the 18th dynasty of Egypt : Seven studies, Toronto University Press, 1967 et Mars 1968.
Hermann Alexander Schlögl :
Das Alte Ägypten, Geschichte und Kultur von der Frühzeit bis zu Kleopatra, Verlag C. H. Beck, München, 2006 et 2008.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Ian Shaw :
The Oxford history of ancient Egypt, Oxford University Press, Collection : Oxford Illustrated Histories, New York, Mars 2000, Mars 2002 et Octobre 2003.
Ian Shaw et Paul T.Nicholson :
The Dictionary of Ancient Egypt, Harry N. Abrams, Inc. 1995.
George Steindorff et Keith Cedric Seele :
When Egypt ruled the east, University of Chicago Press, Chicago, 1942, 1945, 1957, 1963, 1965, 1968, 1971.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.

 

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