Les  cités  Mycéniennes :
Mycènes

 

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 Pour plus de détails voir aussi : Les Mycéniens

 

Sommaire

 
Localisation et généralités
L’histoire
Le site et l’archéologie
       Le palais
       La citadelle, la porte aux Lions et
           l’enceinte cyclopéenne

       Les cercles des tombes
       Les tholoi
La légende d’Agamemnon
Bibliographie

La porte Ouest dite :
Porte aux Lions

 

Localisation et généralités

 
   Mycènes (ou Mycenæ ou Mukana ou Mykễnai ou Myk>nē, en Grec : Μυκήνη) était située sur une colline au Nord-est de la plaine d’Argos, dans le Péloponnèse à environ 90 km au Sud-ouest d’Athènes. De son palais, sur la colline sur laquelle était située, on pouvait voir à travers l’Argolide le golfe Saronique. Au IIe millénaire Mycènes fut l’un des principaux centres de la civilisation Grecque. Elle était entourée de murs, dit "cyclopéens" (Assemblage de blocs énormes). Cette forteresse militaire domina une grande partie du Sud de la Grèce. La période de l’histoire de la Grèce d’environ 1600 à environ 1200 est appelée Mycénienne en référence à cette ville.
 
   La civilisation de Mycènes de la fin de l’âge de bronze fut révélée pour la première fois en 1874 par les fouilles d’Heinrich Schliemann. Après Schliemann, d’autres découvertes ont été faites qui ont permis d’avoir la certitude que la cité était habitée dès le IIIe millénaire par une population préhellénique proche de celle de la Crète des Minoens. La cité fut gouvernée par un monarque appelé "wa-na-ka" dans la langue Mycénienne, des tablettes en linéaire B, correspondant au mot (F)άναξ / (w)ánax (Roi ) de la langue Homérique. Homère la disait riche en or, mais la cité fut supplantée par Argos, qui la détruisit en 462 et la ville cessa d’être habitée.
 

Plan de la cité
 
A – Le palais
B – Muraille cyclopéenne
C – Mur d’enceinte
D – Cercle A des tombes royales
E – Porte des Lions

 


 

Vue du site de Mycènes

L’histoire…….

 
   Les premières traces d’habitation sur le site remontent au IIIe millénaire. Selon la mythologie Grecque, Mycènes fut fondée par Persée et devint le royaume du Roi Agamemnon, qui conduisit l’armée Grecque lors de la guerre de Troie. Certains archéologues font remonter la création de la cité encore plus tard suite à des découvertes sur le site de débris épars datant du néolithique (de vers 3500). En fait, il est estimé aujourd’hui que Mycènes était dirigée par des Indo-Européens qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage, vers 2000 av.J.C. Des artefacts de cette période ont été mis au jour.
 
   Dans le même temps, la Crète Minoenne développait une civilisation très complexe en relation avec Mycènes. À l’âge du Bronze-moyen, entre 1800 et 1700, les premiers enterrements dans des fosses, ou des tombes, commencèrent à l’Ouest de l’acropole. À cette époque la cité était une colline fortifiée entourée par les hameaux. Puis Mycènes devint la capitale d’un État qui domina une grande partie de la Méditerranée orientale et qui donna son nom à la civilisation Mycénienne, qui se développa à partir de 1700 en Grèce continentale.
 
   Comme il existe peu de documents où l’on peu apporter une datation exacte, l’habitat de l’époque n’ayant pas été préservé et en l’absence de la dendrochronologie (Méthode scientifique permettant en particulier d’obtenir des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de croissance des arbres) qui n’a pas encore été réalisée sur le site, les événements qui sont énumérés sur l’histoire de la cité sont encore très vagues dans leur chronologie. Il en est de même sur le fait que Mycènes fut une très riche cité, fait qui est contredit par certains aujourd’hui.
 


 

Le tombeau Tholos d’Egisthe (ou Aegisthus)
à l’extérieur des murs de la citadelle

   L’origine d’une telle affluence de richesses, comme il est souvent dit, n’est encore aujourd’hui qu’hypothèses. Sir Arthur John Evans, qui a mis au jour la cité de Cnossos, évoque l’installation d’une dynastie Crétoise à Mycènes. Il a aussi été suggéré, à l’inverse, que Mycènes aurait construit sa richesse, racontée par Homère, sur des pillages en particulier en Crète lors du retour de mercenaires partis combattre les Rois Hyksôs qui dominaient l’Égypte entre vers 1660 à 1530.
 
   Cependant il semble que la richesse des Mycéniens de l’époque fut interne et non pas issue de l’extérieur et qu’elle se constitua progressivement et non suite à un événement particulier. Autour de 1350 les fortifications de l’acropole et d’autres collines environnantes, furent reconstruites dans un style dit cyclopéen (voir définition plus haut). Les blocs de pierre furent utilisés de façon massive et dans ces murs on trouve une grande partie de ce qui peut encore être vu sur le site dont le monumental palais.
 
    Le matériel et l’iconographie des tombes montrent que Mycènes était alors dominée par une aristocratie guerrière. Elle se distingua par son goût pour les objets de luxe et par l’importance accordée aux monuments funéraires. La tombe à Tholos dite "d’Égisthe" (ou Aegisthus), nécessita le travail de 20 hommes pendant 240 jours, puis une phase de maçonnerie pendant près d’une année.
 
   La construction du palais fut faite l’époque avec une architecture similaire dans tout le Sud de la Grèce. Un peu plus tard, autour de 1250, un projet de rénovation de l’enceinte fut entrepris. Le mur fut étendu à nouveau sur le côté Ouest, avec une sortie sur le port et un passage secret à travers et sous le mur. La cité était alimentée en eau par un tunnel creusé depuis une source plus lointaine sur un terrain plus élevé. La tombe "le Trésor d’Atrée" fut construite à cette époque. L’Égypte avait des relations avec Mycènes qu’elle connaissait sous le nom de "Mukana", dont on a retrouvé des traces à Thèbes (en Égypte).
 


 

Vue des ruines de l’acropole

   Au cours de cette période, Mycènes pratiqua une politique, militaire et économique qui lui permit d’étendre son influence sur la Crète, Pylos dans l’Ouest du Péloponnèse, Athènes et Thèbes. Il semblerait aussi qu’elle établit des comptoirs sur la côte de l’Anatolie. Une collision avec l’Empire Hittite, lui aussi en plein développement, devint inévitable les deux voulant les emplacements stratégiques dans cette région. Malgré sa puissance, le monde Mycénien connut une disparition relativement brutale sans que l’on ne puisse en expliquer précisément les raisons. La fin de la suprématie Mycénienne pose beaucoup de problèmes qui ne sont toujours pas résolus, du point de vue chronologique et de l’interprétation des événements. Des recherches récentes à Mycènes et Thèbes nous ont appris que le monde Mycéniens subit un premier choc vers 1280 (HR III B1).
 
   À partir de cette date, en peu de temps, tous les palais du Sud de la Grèce furent brûlés, y compris celui de Mycènes. Ces faits sont traditionnellement attribués aux invasions des Doriens, des Grecs du Nord, bien que certains historiens doutent maintenant que cette invasion eut lieu. En fait les causes sont à la fois externes : Des tremblements de terre peuvent être l’origine du déplacement de sources d’eau et des habitants, des raids de nouvelles populations comme effectivement les Doriens; et internes : Une administration trop centralisée et trop rigide, incapable de surmonter de nouvelles crises ?.
 
   L’hypothèse interne est renforcée par le fait que dans les tablettes Mycéniennes, le nom du magistrat chargé de l’administration des villages change et devint une forme ancienne d’un nom dont aurait pu dériver le titre d’archonte (Roi-Prêtre de la Grèce archaïque). Ce qui signifierait que l’administration Mycénienne se désintégra au point que les citoyens ne reconnurent plus que les magistrats locaux comme souverains et autorité suprême. D’un autre côté l’hypothèse externe est elle basée sur le fait que l’on constate à cette époque que beaucoup d’étrangers parlant le Grec Dorique entrèrent en Grèce.
 

Masques en or provenant de
tombes royales

   Par ailleurs, certaines populations Mycéniennes, qui plus tard parleront un dialecte Dorien, quittèrent la superstructure Mycénienne et s’installèrent dans de nombreuses régions anciennement contrôlées par elle et les populations déplacées échappèrent aux pouvoir Mycénien. Une autre théorie est qu’il se serait produit une grande et longue sécheresse qui aurait causé le déclin de la cité, mais il n’y a pas de preuves climatologiques de ces faits. Une autre encore est que la destruction du palais de Mycènes, lieu du pouvoir de la cité, fut liée aux "Peuples de la mer". Les populations qui ont été la cause en grande partie de la destruction de l’Empire Hittite et des attaques sur la XIXe, puis XXe dynasties de l’Égypte.
  
   Amos Nur fait valoir que les tremblements de terre ont joués un rôle majeur dans la destruction de Mycènes et de nombreuses autres villes à la fin de l’âge du Bronze. Toutefois, aucune preuve concluante n’a été avancée pour confirmer que telle ou telle théorie est la raison pour laquelle la citadelle Mycénienne et d’autres autour d’elle tombèrent à cette époque. Ce que l’on constate de sur c’est qu’à cette période appelé "submycénien", Mycènes n’était plus une grande puissance. Ses céramiques et leurs styles décoratifs changèrent rapidement. L’artisanat et l’art diminuèrent nettement. La citadelle fut abandonnée à la fin du XIIe siècle, du fait qu’elle n’était plus un lieu stratégique et était trop éloignée de la cité.


 

L’entrée du tombeau à Tholos de Clytemnestre à
l’extérieur de la Citadelle

 
   Plus tard, au début de la période classique, Mycènes fut reconstruite et habitée de nouveau, sans toute fois jamais retrouver son importance antérieure. Les Mycéniens combattirent aux Thermopyles et à Platées lors des Guerres Médiques contre les Perses Achéménides. Puis la cité fut supplantée par Argos dont, en 462, les troupes prirent la ville et expulsèrent les habitants. À partir de cette date, Mycènes cessa d’être habitée.
 
   À la période Hellénistique et Romaine, les ruines de Mycènes étaient une attraction touristique, un peu comme elles le sont aujourd’hui. Une petite ville se construisit à côté du site et vécut au service du tourisme. À la fin de l’époque Romaine, cependant, le site fut complètement abandonné. Les ruines considérables de Mycènes furent visitées par Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180) au IIe siècle. Il fit une description précise des tombeaux, des remparts massifs et la porte aux Lions, encore visibles aujourd’hui. Toutes les connaissances sur ceux qui avaient construit cette remarquable cité avaient disparu bien avant l’époque classique et les Mycéniens ne furent connus des Grecs qu’à travers les mythes et les légendes.

 

Le site et l’archéologie

 
   Les premières fouilles à Mycènes furent menées par l’archéologue Grec Kyriakos Pittakis en 1841. Il retrouva et restaura la “porte aux Lions“. En 1874, l’archéologue Allemand Heinrich Schliemann arriva sur les lieux et procéda à une fouille complète. Schliemann cru à la vérité historique des récits Homériques et interpréta le site en conséquence. Lors de la découverte d’un crâne humain sous un masque mortuaire en or dans l’une des tombes, il déclara : "J’ai regardé le visage d’Agamemnon". Depuis l’époque de Schliemann plusieurs fouilles ont eu lieu à Mycènes, principalement par les archéologues Grecs, mais aussi par la British School at Athens. Elles ont révélé que Mycènes était habitée dès le IIIe millénaire par une population préhellénique proche de celle de la Crète Minoenne contemporaine. L’Acropole fut fouillée en 1902 et les collines environnantes furent méthodiquement étudiées. Mycènes possédait probablement le plus prestigieux des palais de l’époque. Mais son site renfermait aussi : Un complexe administratif, des d’habitations, des cours ornées de fresques et de sculptures, des sanctuaires et des magasins etc…
 


 
Dame de Mycènes, fresque du XIIIe siècle retrouvée à Mycènes
représentant une Déesse – Musée national archéologique d’Athènes

  Le palais

 
   Le palais Mycénien était de dimension plus réduite et d’une structure plus simple que celui des Minoens. Il était accessible par un chemin très raide et était situé au point le plus élevé de la citadelle. Il en reste peu de vestiges, car il fut détruit dans un incendie et presque entièrement modifié. La construction du palais fut faite l’époque avec une architecture similaire dans tout le Sud de la Grèce. On peut distinguer, dans la salle du trône, plus vaste que celle de Pylos, les éléments constitutifs d’un mégaron ou salle du Trône, avec un foyer central soulevé dans le cadre d’une ouverture dans le toit, qui était soutenu par quatre colonnes carrée autour du foyer.
 
   Un trône était placé au centre d’un mur à côté du foyer, permettant une vue dégagée de l’entrée. Des fresques ornaient les murs de plâtre et le plancher. La chambre était accessible à partir d’une cour avec un portique à colonnes. Un grand escalier conduisait à partir d’une terrasse au-dessous de la cour sur l’acropole. Le palais était protégé par des murs d’enceinte qui abritaient également des bâtiments.

 

La citadelle, la porte aux Lions
et l’enceinte cyclopéenne

 
   Les vestiges de la citadelle de Mycènes ont été entièrement fouillés et on peut voir aujourd’hui le palais Mycénien entouré de son enceinte cyclopéenne et d’un grand nombre de tombes à fosse ou à coupole. Dans le temple construit à l’intérieur de la citadelle, un scarabée de la Reine d’Égypte Tiyi I épouse du Roi Amenhotep III (1390-1353), a été retrouvé dans la salle des idoles à côté d’une statue. Les fortifications étaient dotées de deux portes situées au Nord et à l’Ouest percée dans l’enceinte cyclopéenne. La porte Ouest, baptisée la Porte aux Lions (ou Porte des Lionnes) nous a livré deux félins sculptés. Elle constitue l’entrée principale. Elle est formée d’un trilithe (Structure mégalithique composée de deux pierres verticales ou orthostats) au linteau énorme surmonté d’un triangle de décharge à encorbellement obturé par une plaque sculptée représentant deux lions dressés de part et d’autre d’une colonne à chapiteau. L’ensemble est daté de vers 1250.
 


 

La porte Nord

   La porte Nord de l’enceinte, elle aussi constituée d’un trilithe, est plus petite et sans décor sculpté. Le mur fut construit en trois phases : La première daterait d’environ 1350. Puis autour de 1250 un projet de rénovation de l’enceinte fut entrepris. Le mur fut étendu à nouveau sur les côtés Ouest et Sud, avec une sortie sur le port et un passage secret à travers et sous le mur. La cité était alimentée en eau par un tunnel creusé depuis une source plus lointaine sur un terrain plus élevé qui aboutissait dans le mur à une citerne. C’est vers 1200 que l’on situe le renforcement et l’extension de la citerne et des entrepôts.
 

Les cercles des tombes

 
   Juste après la porte, on découvre un cercle de dalles verticales enfermant des tombes, appelé cercle A des tombes royales. Le cercle A, découvert par Schliemann, s’étend à l’intérieur de l’enceinte. Ces tombes datent d’entre 1600 et 1500. Dans les cinq tombes on a découvert 17 os de membres inférieurs, essentiellement masculins, ainsi qu’une grande quantité d’objets en or : Des bijoux (or et en pierres précieuses), des épées décorées, des masques, de la vaisselle, des appliques, etc… Un très riche mobilier funéraire avec des figurines de terre cuite et des céramiques.
 
   Au Sud-ouest de la ville, un second cercle de tombes, appelé Le cercle B n’a été dégagé qu’après 1950. On y a trouvé des tombes encore plus anciennes que celles du cercle A, remontant, pour certaines d’entre elles, au XVIIe ou XVIe siècle, c’est-à-dire au tout début de la civilisation Mycénienne, mais seule une tombe contenait des objets. À l’intérieur on été mis au jour : Des vases en céramique et en métal précieux, des perles d’ambre et un masque funéraire en électrum. Dans le cercle B des tombes à fosse situées près de l’acropole, ont été datée de 1650-1600.

 


 

Cercle A des tombes royales

Les Tholoi

 
   Les sépultures de Mycènes comportent cinq types de tombes : Les tombes à puits, les tombes à ciste, les tombes à fosse, les tombes à chambre et les Tholoi ou tombe à coupole (Singulier, une Tholos). On a découvert à l’extérieur de l’enceinte neuf grandes tombes monumentales à coupole, en forme de ruches, construites selon la technique de l’encorbellement. Un de ces imposants tholoi semi enterré, qui a été découvert à Mycènes, est certainement celui d’un Roi de l’époque. La porte de cette célèbre Tholos est appelée le "Trésor d’Atrée". Les autres tombes portent elles aussi des noms évoquant les héros Homériques : "Tombeau d’Agamemnon", de "Clytemnestre", "d’Égisthe" (ou Aegisthus), etc…
 
   Sans qu’aucun élément ne vienne indiquer que les tombeaux aient vraiment appartenu à ces personnages. Le trésor d’Atrée est l’un des monuments les plus impressionnants de Mycènes. Cette tombe, précédée d’un long corridor, était accessible par une porte monumentale, surmontée d’un linteau constitué par deux blocs pesant chacun 12 tonnes, qui était déchargé par un triangle obturé par une plaque décorée, analogue au dispositif encore en place sur la porte aux Lions. La salle funéraire circulaire dite "Trésor d’Atrée", haute de plus de 13 m. et d’un diamètre de plus de 14 m., est surmontée par une coupole composée de trente-trois assises disposées en encorbellement. Elle est accessible par un couloir de 36 m. de long et de 6 m. de large.

 

Autre vue du
cercle A
Autre vue de la porte
aux Lions
Vu par l’intérieur
de la tombe de Clytemnestre
L’équipe d’Heinrich Schliemann à la porte des Lions, vers 1885 Vestiges du palais d’Agamemnon Autre vue de
la citadelle

 

La  légende d’Agamemnon

 
    Agamemnon (ou Agamémnôn, en Grec : Aγαμέμνων, "immuable, obstiné"), fut l’un des héros de la guerre de Troie. Il fut le fils d’Atrée Roi de Mycènes et d’Argos et d’Anaxibie (Famille des Atrides). D’autres sources en font le fils de Pléisthénès (Le fils ou père d’Atrée) et de la Reine d’Érope (ou Ærope) qui fut la fille de Catrée. Atrée fut assassiné par Égisthe et Thyeste, qui prirent possession du trône d’Argos, Agamemnon et son frère Ménélas (ou Ménélaos) furent contraints à l’exil. Agamemnon demanda alors de l’aide au Roi de Sparte Tyndare, pour chasser Thyeste et Égisthe, les assassins de leur père dont Agamemnon avait pris la succession sur le trône de Mycènes. Les deux filles du Roi de Sparte Tyndare, Clytemnestre et Hélène, épousèrent Agamemnon et Ménélas (ou Ménélaos). Clytemnestre fut l’épouse de Tantale le fils de Thyeste, qu’Agamemnon tua. Elle donna à Agamemnon trois filles : Iphigénie (Parfois identifiée à une autre fille, Iphianassa), Électre (ou Laodicé) et Chrysothémis ainsi qu’un garçon, Oreste.


 

Entrée du tombeau d’Agamemnon ?

 
   Ménélas (ou Ménélaos) après avoir épousé Hélène succéda à Tyndare sur le trône de Sparte. Il aida Agamemnon à récupérer le royaume de son père, en faisant ainsi le Prince le plus puissant de la Grèce. Agamemnon, considéré par les autres Rois Grecs comme celui auquel on devait allégeance et assistance militaire, embarqua pour Troie avec mille navires lorsque Pâris (Second fils du Roi de Troie, Priam et de la Reine Hécube) enleva Hélène. Cependant, avant que la flotte d’Agamemnon ne prenne la mer, les vents s’arrêtent soudain, immobilisant les navires.
 
   Agamemnon avait offensé la Déesse Artémis en prétendant avoir tué une biche avec une adresse que la Déesse elle-même n’aurait pu égaler. Le devin Calchas annonça alors que la colère d’Artémis ne pouvait être apaisée que par un sacrifice. Agamemnon consentit à sacrifier sa fille aînée, Iphigénie pour que les vents soient favorables, entre Aulis et Troie. La mort d’Iphigénie fit l’objet de nombreuses versions contradictoires. Euripide, dans son "Iphigénie en Taurides", indiqua qu’Artémis s’apaisa et aurait substituée Iphigénie par une biche. Eschyle s’en tint à la version du sacrifice. Enfin Homère, dans "L’Iliade", n’en fit pas mention et indiqua qu’Agamemnon offrit ses trois filles à Achille, pour le convaincre de reprendre la bataille.
 
   On connaît peu l’histoire d’Agamemnon qui suit jusqu’à sa querelle avec Achille (Fils de Pélée, Roi de Phthie en Thessalie et de Thétis, une Néréide [Nymphe marine]). Suite aux premières victoires, Agamemnon reçut comme butin Chryséis, fille de Chrysès, Grand Prêtre Troyen d’Apollon. Elle lui donna un fils, Chrysès II. Agamemnon refusa de rendre la jeune femme à son père contre une rançon que celui-ci offrait. Le Dieu Apollon, pour venger l’honneur de son Grand Prêtre, frappa alors les Grecs d’une peste dévastatrice. Agamemnon fut contraint de rendre Chryséis à Chrysès, pour calmer la colère du Dieu.


 

Masque Mycénien dit :
"Masque d’Agamemnon"-
Musée national archéologique d’Athènes

 
   Il décida alors d’enlever à Achille sa captive Briséis, que celui-ci avait reçu comme butin, parce que Achille avait refusé de prendre part aux combats, devant Troie et de ce fait provoqué une série de défaites pour les Grecs. La colère d’Achille s’enfermant dans sa tente forme l’histoire principale de l’Iliade. Achille revint sur sa décision après la mort de son neveu Patrocle, qui était parvenu à protéger les navires de l’incendie suite à une attaque des Troyens, et reprit le combat.
 
   Après la chute de Troie, Agamemnon obtint lors de la distribution du butin de guerre, Cassandre, la fille du Roi de Troie Priam et de la Reine Hécube. Cassandre porte parfois le nom d’Alexandra en tant que sœur de Pâris-Alexandre. Cassandre qui devint sa prophétesse favorite lui donna deux fils, Pélops II et Télédamos. À son retour à Mycènes, Agamemnon fut accueilli par Égisthe.
 
   Selon Homère, celui-ci, qui dans l’intervalle avait séduit Clytemnestre, la première épouse d’Agamemnon, l’invita à un banquet où l’attendaient plusieurs hommes armés, qui le tuèrent de coups de poignard. Selon Pindare et les tragédiens, Agamemnon fut tué dans son bain par Clytemnestre, après avoir été immobilisé avec un chiffon (ou d’un filet). Clytemnestre fait aussi mettre à mort Cassandre. Elle se serait ainsi vengée du sacrifice d’Iphigénie. Le meurtre d’Agamemnon fut vengé par son fils Oreste.
 
   Les passages de la vie d’Agamemnon ont formé le sujet de nombreuses tragédies, antiques et modernes, la plus célèbre étant L’Orestie d’Eschyle (458). À Sparte on l’adora sous le nom de Zeus Agamemnon. Dans les légendes du Péloponnèse, il fut considéré comme l’archétype du monarque puissant. Son tombeau serait situé à Mycènes et à Amyclées.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Mycènes voir les ouvrages de :
 
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le monde Grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Elizabeth Bayard French :
Mycenae Agamemnon’s capital, Gloucestershire, Stroud, Tempus, Charleston, 2002.
John Chadwick :
The Mycenaean world, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1976.
Léonard Cottrell :
Civilisations disparues, Flammarion, Paris, 1974.
Maitland A.Edey :
Antiques civilisations Egéennes, Time-Life International, Nederland, 1975.
Konstantinos P.Kontorlis et Gisèle Vivier :
Civilisation Mycénienne : Mycènes, Tirynthe, Pylos, K.P. Kontorlis, Athènes, 1976.
Philippe Lannois :
A Athènes : Delphes, Corinthe, Mycènes, Epidaure, Hachette, Paris, 1985.
Raymond Matton :
Mycènes et l’Argolide antique, Institut Français, Athènes, 1966.
Friedrich Matz :
Le monde Egéen : Troie, Crète, Mycènes, Correa, Buchet/Chastel, Paris, 1956.
George E.Mylonas :
Mycenae rich in gold, Ekdotike Athenon, Athènes, 1983.
Martin P.Nilsson et Emily Vermeule :
The Mycenaean origin of Greek mythology, University of California Press, Berkeley, 1932 et 1972 – Norton, New York, 1963 – Bibliobazaar, Llc, 2009.
Georgette Tarsouli :
L’Argolide, Mycènes, Tirynthe, Nauplie, Epidaure, M. Pechlivanides, Athènes, 1958.
Petros G.Themelis :
Mycènes : Les monuments et les trouvailles, Éditions Hannibal, Athènes, 1996.
William Taylour et K.A.Wardle :
Well built Mycenae : The Helleno-British excavations within the citadel at Mycenae, 1959-1969, Aris & Phillips, Warminster, 1981.
Henri Van Effenterre :
Mycènes, vie et mort d’une civilisation : La seconde fin du monde, Editions Errance, Paris, 1985.
Emily Vermeule :
Greece in the Bronze Age, The University of Chicago Press, Chicago, 1964.
Diana Wardle et K.A.Wardle :
Cities of legend : The Mycenaean world, Bristol Classical Press, London, 1997.

 

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