Quelques souverains importants :
Cassandre
Régent  317 – 306/305  et  Roi  301 – 297
 

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Sommaire

 

Son origine, son début de carrière
La succession d’Alexandre
La lutte contre Polyperchon, le Régent
La lutte contre Antigonos
Le Roi de Macédoine
Sa famille
Bibliographie

 

 

 

Son origine, son début de carrière


 

   Cassandre (ou Kassander ou Kássandros, en Grec : Κάσσανδρος) fut régent de Macédoine de 317 à 306/305 et Roi de Macédoine de 301 à 297 av.J.C. Général Macédonien, il fut un des Lieutenants (ou Diadoques) d’Alexandre le Grand (336-323). Il fut un des fils d’Antipatros (ou Antipater) et naquit vers 350. Alexandre le Grand (336-323) avait confié les rennes du pouvoir pendant sa campagne en Asie à son père, de ce fait il ne participa pas à celle-ci. Fin 325 les relations étroites entre Antipatros (ou Antipater) et l’ambitieuse Olympias se détériorèrent grandement et l’hostilité du Régent (qui ne l’était pas encore en titre) à l’égard de sa politique remonta jusqu’à Alexandre par le biais de la Reine. Cette dernière envoyant à son fils plusieurs lettres dénonçant la déloyauté du Régent.
 
   Du fait de sa jalousie, ou de la nécessité de se prémunir contre les conséquences néfastes de la dissension entre sa mère et Antipatros, à la fin du printemps 324, Alexandre ordonna à ce dernier de mener des troupes fraîches en Asie et de le rejoindre à Babylone pour lui rendre des comptes, tandis que Cratère (ou Kraterós, v.370-321), serait en charge des anciens combattants démobilisés qui rentraient chez eux et fut sommé de prendre la régence de la Macédoine. Mais le régent refusa et envoya ses fils, Cassandre et Iolas (ou Iollas) pour plaider sa cause. En vain, puisqu’Alexandre chargea Cratère (ou Kraterós) de rentrer en Macédoine en urgence avec pour mission de destituer Antipatros, par la force si nécessaire. Mais avant que Cratère (ou Kraterôs) n’arrive en Macédoine la mort du Roi, en Juin 323, modifia ce plan.

 


 

Tétradrachme de Cassandre

La succession d’Alexandre
 

   À la mort d’Alexandre, selon la légende, ce dernier aurait passé sur son lit de mort à Babylone sa chevalière à Perdiccas, avec le souhait que “le plus fort” régna sur son Empire, ce qui semblait le désigner à la succession. Afin de conserver l’intégrité de l’Empire d’Alexandre, Perdiccas prétendit lui succéder dans l’exercice du pouvoir. En tant que Chiliarque (ou Khiliarkhês) de cet Empire, il voulut alors exercer l’autorité au nom des deux Rois qui devaient succéder à Alexandre, Philippe III Arrhidée (323-317) et Alexandre IV Aigos (317-310), tous les deux étant dans l’incapacité de gouverner.
 
   Philippe III passant pour déficient mental et Alexandre IV (Fils d’Alexandre et de Roxane), qui n’allait naître que quelques mois plus tard. Mais ce fut une révolte face à sa décision et il se retrouva rapidement en opposition face aux divers Diadoques, méfiants envers son autoritarisme et désireux eux-mêmes d’accroître leur pouvoir et la première guerre des Diadoques éclata.
 
   Après celle-ci, la mort de Perdiccas ne régla pas les problèmes, au contraire, elle donna un premier coup sérieux contre l’unité de l’Empire d’Alexandre. Les forces incarnées par les Diadoques n’eurent alors de cesse de se déchirer pour le partage de l’Empire. Les accords de Triparadisos en 321 qui eurent lieu au Nord de la Syrie, en vue de réorganiser le commandement et les satrapies, marquèrent le renforcement du pouvoir d’Antipatros à la tête de la régence Macédonienne, il reçut le titre d’Épimélète (Protecteur) des Rois. Il devint de ce fait à la fois Régent de l’Empire et le tuteur des Rois. Cependant, l’autorité d’Antipatros fut brièvement contestée et il subit une mutinerie fomentée par Adéa-Eurydice (ou Eurydice ou Euridika), l’épouse de Philippe III. Des troupes d’Antigonos (Roi 306-301) permirent au Régent de reprendre le contrôle de la situation. Antipatros confia alors de vastes pouvoirs à ce dernier qui reçut, en plus d’un maintien dans ses satrapies, le titre de Stratège d’Asie.
 
   Antigonos bénéficia dès lors de pouvoirs équivalents à ceux confiés à Antipatros sous le règne d’Alexandre. Dans l’esprit de garder toutefois un œil sur ses activités, Antipatros lui adjoint comme second son propre fils Cassandre, désigné Chiliarque de la cavalerie. La mésentente entre les deux hommes allait rapidement éclater. Cassandre parvint toutefois à convaincre son père de ne pas se séparer de la tutelle des Rois et à les emmener avec lui en Macédoine. Ce geste de défiance envers Antigonos, qui avait auparavant la garde des souverains, fut compensé par le mariage entre Phila I, la sœur de Cassandre, veuve de Cratère, (ou Kraterós) avec le fils d’Antigonos, Démétrios (Roi 294-287). Désormais les deux hommes forts de l’Empire se partageaient l’autorité impériale, Antipatros en Europe et Antigonos en Asie. En 321, Antipatros continua sa politique de rassemblement et chercha à s’allier les bonnes grâces du Satrape d’Égypte Ptolémée (Roi 305-282) en lui offrant la main de sa fille Eurydice I qui lui donnera six enfants.
 
   La régence d’Antipatros fut marquée en Grèce par la reprise du conflit contre les Étoliens qui envahirent la Thessalie. Elle fut reconquise par Polyperchon (Régent 319-317), son second depuis 324. À l’été 319 Antipatros mourut. Sa succession fut confiée à Polyperchon, ainé des Généraux, qui fut désigné Épimélète des Rois avec la lourde tâche de maintenir la Macédoine hors du giron d’Antigonos et de Ptolémée. Cassandre, qui espérait le poste, fut quant à lui confirmé dans ses fonctions de Chiliarque. Cette nouvelle organisation relança les conflits les uns refusant de se soumettre, d’autres revendiquant pour eux-mêmes l’héritage.

 


 

Tétradrachme argent de Cassandre

La lutte contre Polyperchon, le Régent
 

   En Macédoine, des factions s’organisèrent autour de chacun des protagonistes, Olympias prit le parti de Polyperchon, qui rallia à sa cause Eumène de Cardia (ou Eumènès, 362-316), maître de la Cappadoce, qu’il désigna Stratège d’Asie au nom des Rois, avec la charge de combattre Antigonos, tandis que Cassandre qui était placé sous la subordination de Polyperchon, refusa de se soumettre. Il revendiqua l’héritage de son père et obtint le soutien d’Antigonos et de Ptolémée qui venait de s’emparer de la Syrie-Phénicie aux dépens de Laomédon de Mytilène, Satrape de Syrie depuis le partage de l’Empire en 323.
 
   En 318, Polyperchon promulgua un édit dans lequel il rendit la liberté aux cités Grecques afin de s’assurer leur soutien. Au printemps de 317 son fils Alexandros, prit le contrôle du Pirée à Nicanor (ou Nikanor), le frère de Cassandre, chargé de diriger la garnison Macédonienne d’Athènes. Mais cette victoire fut de courte durée, la même année, sa flotte fut détruite par Antigonos et Cassandre, qui reprirent Athènes l’année suivante, malgré l’arrivée de renfort de Polyperchon. Celui-ci laissa alors Alexandros devant la ville et tenta de prendre à l’été de 317, Megalopolis qui refusait d’appliquer son édit. Cependant malgré la construction de machines de siège élaborées et le creusement de tunnels, les assiégés parvinrent à repousser les assauts.
 
   Ce fut une nouvelle défaite pour Polyperchon, de plus en plus affaibli. La maîtrise des mers était vitale pour lui afin de pouvoir joindre ses forces à celles d’Eumène de Cardia contre Antigonos et il chargea l’Amiral Macédonien Cleithos (ou Cleitus, † 317) d’empêcher la jonction entre les forces du Satrape de Thrace Lysimaque (322-281) et celle d’Antigonos. Vainqueur en mer, la flotte de Cleithos fut néanmoins détruite la même année. Le soir de la bataille Antigonos était parvenu avec l’aide des Byzantins à passer ses troupes sur la rive européenne de l’Hellespont et à détruire la flotte ennemie au mouillage. En 317, Cassandre bénéficia d’un atout supplémentaire. À Athènes, Démétrios de Phalère (Orateur et homme d’État Athénien, 360-282) fut élu Archonte décennal. Il choisit d’instaurer une oligarchie modérée dans la ville et il accepta de se rallier à Cassandre.
 
   Avec ce nouveau soutien que convoitait également Polyperchon, Cassandre bénéficia d’une grande popularité lorsqu’il rentra, en 317, en Macédoine et il obtint les faveurs d’Adéa-Eurydice, qui gouvernait pour son époux handicapé Philippe III, alors qu’Alexandre IV n’avait pas atteint encore sa majorité. Il se fit rapidement proclamer Régent, alors que Polyperchon était privé de ce titre et qu’Adéa-Eurydice lui ordonna de rendre son armée à Cassandre. Toutefois, il ne pouvait prétendre officiellement à la fonction tant que Polyperchon n’était pas déchu complètement. Toujours en 317, Cassandre marcha donc sur lui afin de le chasser de Macédoine. Ce dernier se sauva en Épire, où il rejoignit Olympias, la veuve d’Alexandre, Roxane et leur fils Alexandre IV. Pour reprendre la Macédoine, il forma une alliance avec Olympias, qui fit venir une armée et avec le Roi d’Épire Éacide (ou Eacides, 322-317).


 

Autre monnaie, cuivre, de Cassandre

 
   Au début cela ce passa assez bien pour cette alliance. Leurs troupes rencontrèrent celles d’Adéa-Eurydice et Philippe III à la frontière entre la Thessalie et la Macédoine sans qu’il y ait de réels affrontements. Selon l’historien Romain, Justin (III siècle ap.J.C), les soldats de Philippe III refusèrent de s’attaquer à la mère d’Alexandre et désertèrent en masse. Philippe III et son épouse perdirent la bataille et furent fait prisonniers. Adéa-Eurydice réussit à s’enfuir, mais elle fut rattrapée vers Amphipolis. Philippe III et cent de ses partisans, dont le frère de Cassandre, Nicanor (ou Nikanor) furent assassinés en Septembre 317 (ou le 25 Décembre 317 selon les sources), sur l’ordre d’Olympias, peu de temps après Adéa-Eurydice se suicida.
 
   La réaction de Cassandre, alors qu’il combattait à Tégée dans le Sud-est de l’Arcadie, fut rapide. Il voulait venger son frère, Philippe III et Adéa-Eurydice, et, alors que ses officiers poursuivaient les combats contre Polyperchon, il assiégea Olympias, Roxane et le jeune Alexandre IV, dans Pydna. Olympias se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais elle fut livrée par Cassandre aux parents de ses victimes. En 316, par crainte de l’influence encore importante de la Reine-mère, Cassandre la fit assassiner après une parodie de procès.
 
   Il s’empara ensuite d’Alexandre IV et de Roxane et entra dans la dynastie d’Alexandre en épousant Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike), fille de Philippe II et Nicesipolis (ou Nikesipolis ou Nicasipolis), demi-sœur d’Alexandre. En 315, il fonda la cité de Thessalonique en l’honneur de son épouse. Cassandre et Ptolémée chassèrent définitivement Polyperchon de Macédoine, qui fuit alors vers le Péloponnèse, où il contrôlait encore avec son fils Alexandros quelques places fortes. Il se réfugia en Étolie où il se constitua une principauté (316-301). En 316, Cassandre fut le véritable Régent et bénéficia d’un appui considérable en Grèce.

 

La lutte contre Antigonos

 
   Dans le même temps, Antigonos pourtant allié à Cassandre, chercha à étendre son pouvoir en Asie. Bien qu’il n’ait pas le titre de Roi, il agit comme tel et parvint à écarter les divers Satrapes qui s’opposaient à lui pour les remplacer par des hommes à sa solde. Sa puissance grandissante commença à inquiéter ses alliés et une coalition se monta contre lui regroupant : Cassandre, Lysimaque et Ptolémée qui réclama un nouveau partage des satrapies. Cassandre voulait la Lycie et la Cappadoce. Lysimaque, la Phrygie et Ptolémée, la Syrie. En 315, Antigonos s’allia à Polyperchon et son fils Alexandros, repliés dans le Péloponnèse ainsi, qu’avec le Roi d’Épire Éacide (ou Eacides), hostile à Cassandre.
 
   Il mit également de son côté les partisans de la démocratie en Grèce, puisque Cassandre continuait de s’appuyer sur la faction oligarchique d’Athènes. Antigonos, s’attaqua en premier à Cassandre qui n’était pourtant pas le plus dangereux de ses adversaires, mais il était le maître de la Macédoine et pouvait bénéficier d’une armée importante. De plus il détenait le Roi légitime, le jeune Alexandre IV et sa mère Roxane et possédait maintenant un lien familial avec la dynastie par son mariage avec Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike).
 
   Aussi, pour discréditer son adversaire, la même année Antigonos établit la proclamation de Tyr par laquelle il garantit la liberté des cités Grecques et accusa officiellement Cassandre de maintenir prisonniers à Amphipolis, Alexandre IV et Roxane. Il espérait ainsi voir les cités se rebeller contre Cassandre. Enfin il accusa ouvertement ce dernier du meurtre d’Olympias et en profita pour s’auto désigner Régent. Ptolémée, qui fut pourtant un allié de Cassandre, changea de camps, il suivit Antigonos et lança à son tour une proclamation en faveur de l’autonomie des cités et les combats en Grèce débutèrent. Antigonos et Polyperchon obtinrent également le soutien de la Ligue Étolienne. Antigonos engagea le combat contre Cassandre, alors que celui-ci luttait dans le Péloponnèse contre Polyperchon et son fils, Alexandros qui fut rapidement battu par les démocrates de Sicyone. Polyperchon, affaibli, choisit alors de se rallier à la cause de Cassandre.
 


 

Tétradrachme or de Cassandre

   En 314, Cassandre remporta plusieurs victoires et reprit les cités de Leucade, Apollonia (ou Apollonie) et Épidamne (ou Dyrrhachion ou Dyrrhachium, aujourd’hui Durrës), mais l’Amiral d’Antigonos, Médios de Larissa (ou Medius ou Medeios, en Grec : Μήδιος ou Mήδειoς), détruisit la flotte de Pydna qui avaient pris le parti de Cassandre et Télesphore, neveu d’Antigonos, débarqua en Grèce. En 313, ce dernier bénéficia du soutien d’îles de la mer Égée et il fut plusieurs fois victorieux.
 
   Cassandre parvint tout de même à écraser les Épirotes. Sa victoire fut de courte durée car la même année, un autre neveu d’Antigonos, Ptolémée, intervint victorieusement en Grèce et en 312 Médios (ou Medius) défit la flotte de Cassandre à Oraioi (ou Oreos ou Orée ou Oreum ou Oreus ou Ôrëus), sur la côte Nord d’Eubée.
 
   En 311, très affaiblis, Cassandre, Lysimaque et Polyperchon acceptèrent le traité de paix qu’Antigonos leur proposa, ce dernier maintenant quand même son “petit Empire”, alors que la guerre se poursuivit en Asie entre Antigonos et Ptolémée désormais seul, qui céda rapidement. Le traité établit que chacun garda ses possessions tandis que la liberté fut accordée aux Grecs. Antigonos fut par ailleurs nommé Stratège d’Asie, alors que Cassandre obtint le titre de Stratège d’Europe, tout en gardant la tutelle d’Alexandre IV.
 
   Avec la majorité du jeune Alexandre IV qui arrivait le conflit allait reprendre. En effet il représentait maintenant une menace pour le pouvoir de l’ensemble des Diadoques, car il était le Roi légitime. Pour Cassandre, le traité de 311 ne lui garantissait de conserver le titre d’Épimélète et de Stratège d’Europe que jusqu’à cette majorité. Le risque était trop grand et, en 310, il fit assassiner le jeune Roi et sa mère, Roxane par Glaucias. Lorsque la guerre éclata de nouveau entre Antigonos et les autres Diadoques, Polyperchon entra de nouveau en conflit contre Cassandre. Il lui opposa, Hercule, qu’il fit passer pour le fils illégitime d’Alexandre et le présenta comme un successeur potentiel d’Alexandre IV. Dans le même temps, il leva une importante armée de 20.000 hommes. Cassandre, plutôt que de s’engager dans un combat difficile, proposa à Polyperchon de le conserver dans ses possessions.
 
   En 309, Polyperchon changea de stratégie, il cassa son traité de paix avec Antigonos et il fit empoisonner le jeune Héraclès et sa mère, Barsine, pour rentrer dans les bonnes grâces de Cassandre. Il se plaça dès lors sous l’égide de ce dernier qui le confirma dans ses possessions, dont Corinthe et Sicyone. Toutefois, il ne joua plus aucun rôle politique jusqu’à sa mort vers 303. En 308, Cassandre vit ses possessions en Grèce convoitées par Ptolémée. Celui-ci conclut un accord avec Antigonos dans lequel il fut décidé qu’Antigonos s’appropriait les îles de la mer Égée et Ptolémée la Grèce continentale. Toutefois, Ptolémée pas très sûr de ses forces, changea d’optique et plutôt que de se lancer dans une campagne hasardeuse, il choisit de rentrer en Égypte après avoir signé un traité avec Cassandre. Cela dit le calme ne revint pas pour autant entres les Diadoques.

 

Le Roi de Macédoine

 
   En 307, Cassandre reprit l’offensive en Grèce et tenta de reprendre l’ensemble des territoires qu’il avait partagés avec Polyperchon, mais ce dernier parvint à se maintenir dans le Péloponnèse, tandis que Démétrios, le fils d’Antigonos, mit fin au siège de Rhodes pour ensuite se concentrer sur Athènes. En 306, fort de nombreux nouveaux succès, Antigonos se déclara le successeur d’Alexandre IV et il prit le titre de Roi (Basileus, en Grec : Βασιλεύς) d’Asie sous le nom d’Antigonos I Monophtalmos, avec l’ambition de restaurer à son profit l’ancien Empire d’Alexandre. Les autres Diadoques afin de ne pas se retrouver sous sa domination se virent contraints de faire de même, afin d’assurer leur légitimité face à ce nouveau Roi et Lysimaque devint Roi de Thrace (306-281), Ptolémée devint Roi d’Égypte (Ptolémée I Sôter, 305-282), Séleucos devint Roi des Séleucides (Séleucos I Nikatôr, 305-280) et en 305 Cassandre fut proclamé (ou auto proclamé) Roi de Macédoine (Mais il ne le fut réellement qu’en 301 après la mort d’Antigonos).
 

Répartition des territoires vers 300
 

   En 304, Cassandre parvint à refouler la Ligue Étolienne et occupa l’Attique. Toutefois, cette victoire fut de courte durée puisqu’il vit l’arrivée de Démétrios qui le repoussa au Nord des Thermopyles. Il perdit alors ses possessions au Sud de la Thessalie. Cassandre perdit également Corinthe et Sicyone, des anciennes possessions de Polyperchon et dans le Péloponnèse, seule la cité de Mantinée lui resta fidèle. En 302, Démétrios reconstitua avec son père la Ligue de Corinthe qu’il dirigea principalement contre Cassandre, affirmant son ambition en Grèce continentale.
 
   Cette montée en puissance de Démétrios suscita la crainte parmi les ex Diadoques qui décidèrent d’apporter leur soutien à Cassandre en formant une nouvelle coalition contre Antigonos qui regroupa : Lysimaque, Ptolémée et Séleucos. Cette coalition eut rapidement raison d’Antigonos qui mourut en 301, à la bataille d’Issos (En Phrygie).
 
   Cette bataille fut décisive puisqu’elle entraîna la dislocation définitive de l’Empire d’Alexandre, les vainqueurs se partageant le royaume d’Antigonos : Cassandre se maintint en Macédoine et en Grèce, Ptolémée obtient la Cœlé-Syrie, Lysimaque annexa une partie de l’Asie Mineure et Séleucos obtint la partie orientale de la Syrie. Démétrios, qui avait survécu à la défaite à la bataille d’Ipsos, se maintint à Mégare, à Corinthe et garda la Phénicie que Ptolémée espérait.  Bien sur comme lors des précédents partages, la paix ne dura pas, chacun revendiquant le territoire de l’autre.
 
   Les premiers à entrer en conflit (qui allait durer des années) furent Ptolémée et Séleucos qui se disputèrent notamment la Cœlé-Syrie. Séleucos choisit alors de s’allier à Démétrios. Ce dernier, fort de cette nouvelle alliance, s’empara de la Cilicie, qui était alors possession de Pleistarchos (ou Pleístarkhos), un frère de Cassandre. Celui-ci profita de la situation et proposa à Démétrios de garder la Cilicie en échange de la garantie de ne pas le voir attaquer la Grèce. Cet accord le renforça considérablement dans sa position de Roi de Macédoine. Il rebâtit Thèbes, en ruines après sa destruction par Alexandre. Il transforma Therma en Thessalonique (D’après le nom de son épouse) et il construisit la nouvelle ville de Cassandréia (ou Cassandrée) par synœcisme (Communauté de maisons) sur les ruines de Potidée en Chalcidique.
 
   Au printemps 297, alors qu’il venait de remporter une victoire contre les Galates, il mourut d’hydropisie (Œdèmes généralisés). À sa mort il laissa le trône à son fils aîné Philippe IV qui devint Roi de Macédoine à l’âge de 18 ans. Il ne lui survécu que quatre mois à peine laissant le trône à ses deux jeunes frères Antipatros I et Alexandre V sous la régence de leur mère Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike). Ce qui allait amener encore un conflit dans le royaume. Selon les auteurs de l’époque, Cassandre fut un homme de goût, littéraire, mais violent et ambitieux. L’historien Allemand Johann Gustav Droysen l’a décrit comme un égoïste, impitoyable et tyrannique, mais il dit aussi de lui qu’il eut une grande volonté et de l’éducation.

 

Sa famille

 
   On ne connait qu’une épouse à Cassandre :
 
• Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike ou Thessaloniké, en Grec : Θεσσαλονικη). Elle naquit en 351 et fut la fille de Philippe II et Nicesipolis (ou Nikesipolis ou Nicasipolis) et la demi-sœur d’ Alexandre. Après la mort de Cassandre elle épousa le Roi d’Épire Pyrrhos I (307-272). Elle donna trois fils à Cassandre :

Philippe IV (En Grec : Φίλιππος Δ’) qui succéda à son père mais qui ne fut Roi que 4 mois de 297 à 296.
Antipatros I (ou Antipater I, en Grec : Αντίπατρος A’) qui succéda à son frère et qui fut Roi de 296 à 294.
Alexandre V (En Grec : Αλέξανδρος Ε’) qui régna avec son frère Antipatros I de 296 ç 294.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Cassandre voir les ouvrages de :
 
Winthrop Lindsay Adams :
Cassander, Macedonia, and the policy of coalition, 323-301 B.C., University of Virginia Corcoran Department of History, Charlottesville, 1975.
Ernst Badian :
Thessalonique, pp : 453-453, New Pauly de Brill ai(DNP) 12, N°1, Metzler, Stuttgart 1996-2003.
Richard A.Billows :
Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.
Kostas Buraselis :
Das hellenistische Makedonien und die Ägäis : Forschungen zur politik des Kassandros und der drei ersten Antigoniden im Ägäischen meer und in westkleinasien, Beck, München, 1982.
Johann Gustav Droysen :
Geschichte des Hellenismus, B. Schwabe, Basel, 1952-1953.
Marcello Fortina :
Cassandro, re di Macedonia, Societá Editrice Internazionale, Torino, 1965.
Franca Landucci Gattinoni :
L’arte del potere. Vita e opere di Cassandro di Macedonia, Franz Steiner, Stuttgart, 2003.
René Ginouves, Giannēs M.Akamatēs et Manolēs Andronikos :
La Macédoine de Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Editions, Paris, 1993 – Ekdotike Athenon,  Athènes, 1993 – En Anglais, Macedonia : from Philip II to the Roman conquest, Princeton University Press, Princeton, 1994 – Ekdotike Athenon, Athènes, 1994.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
A History of Macedonia, vol. 3, 336-167 B.C, Clarendon Press, Oxford, 1972 et 1988.
Waldemar Heckel :
The marshals of Alexander’s empire, Routledge, London, 1992.
Graham Shipley :
The Greek world after Alexander, 323–30 BC, Routledge, London, New York, 2000.
Tran Tam Tinh :
La Macédoine de Philippe II a la conquête Romaine, Phoenix – Toronto 50, N°1, 1996. 

 

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