Quelques Rois Achéménides importants :
Darius  I
522  –  486
 

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….Retour à la dynastie Achéménide

 

Sommaire
 

Sa titulature de Pharaon
Son origine
Son règne  
     Les premières années de son règne
     Ses conquêtes
     La Première Guerre Médique
     La fin de son règne
     Sa politique intérieure
     Sa politique religieuse
Ses constructions
Sa famille
Bibliographie


 
Darius I
DATES  de  RÈGNE  ROI  de  PERSE
            522-486
 
 
  DATES  de  RÈGNE  PHARAON
            522-486
  J.von Beckerath, J.Kinnaer
522-485  P.Vernus, J.Yoyotte
522/21-486/85  S.Quirke
521-486  P.A.Clayton, D.Sitek

 

Sa titulature de Pharaon
  • Hr mnx-ib , wr-nb-mri-Smaw
  • ………………
  • ………………
  • stwt-ra , mri-imn-ra-nb-hbt nTr-aA nHt-xpS
  • driwS , intriwS
     
    En PerseDārayawuš , Dāriyūš , Dārayavahuš
    En GrecDareiôs
Nom d’Horus Horus Menekhib
(Horus rend efficient le cœur)
hr mnx-ib
Noms de Roi Setoutrê  ou  Stoutrê
(L’homologue de Rê)
stwt-ra
Noms de naissance Darius
driwS

 


 

Statue de Darius I (2,35 m).
D’abord placée à
Héliopolis, elle fut ensuite
ramenée à Suse par Xerxès I
– Musée National d’Iran.

Son origine

 
   Darius I (ou Dario, en Grec : Δαρεïος A’  Dareiôs, en Persan : Dārayawuš ou Dāriyūš ou Dārayavahuš  داريوش بزرگ‎  "Celui qui soutient le Bien" ou داریوش  Dariush, en Babylonien : Dariamuš, en Élamite : Dariyamauiš ou Da-ri-(y)a-ma-u-iš, en Araméen : Dryhwš, en Hébreu : Darjaweš דריווש הראשון, en Latin : Darius) est le troisième Roi de la dynastie Achéménide ou le quatrième s’il l’on compte Bardiya. Il régna de Septembre 522 à Octobre (ou Novembre) 486. Manéthon l’appelle Dareiôs ou Darius, fils d’Hystaspês (Africanus, Eusebius) et lui compte 36 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il naquit vers 550/549 et il fut l’ainé des cinq fils du Prince d’Anshan et Satrape de Bactriane, Hystaspès (ou Hystaspe ou Dytape) et de Rhodogune de Babylonie. Sa famille appartenait à une branche cadette de la dynastie des Achéménides qui était étroitement liée à Cambyse II.
 
   Dans son inscription, qu’il fit graver sur la falaise de Béhistoun (ou Behistun) pour expliquer son ascendance, Darius I se présenta comme descendant en droite ligne d’Achéménès et propose une série d’événements qui se produisirent après la mort de Cyrus II qui justifie sa légitimité par la grâce d’Ahura Mazda, le Dieu Zoroastrien. Cependant beaucoup de spécialistes pensent qu’il s’agit sans doute d’une invention du Roi pour assurer sa légitimité. Avant son accession au trône, Darius I servait comme Général dans les Immortels, la célèbre Garde royale. Il prit part en Septembre 522 à la conjuration des sept Généraux qui mena à l’assassinat de l’usurpateur Bardiya/Gaumata (Voir à Bardiya) qui prit le pouvoir à la suite de Cambyse II, et monta sur le trône.

 

Son règne

 
       Les premières années de son règne

 
  Après avoir été couronné à Pasargades Darius I s’installa à Ecbatane. Dès son arrivé au pouvoir il dut lutter pour imposer son autorité aux provinces qui profitèrent de la confusion lors de la succession pour se révolter : La Margiane ; La Bactriane où la révolte fut menée par un homme du nom de Frada. Cependant le Satrape de Bactriane en poste resta fidèle à Darius I et pourchassa Frada dans le désert de l’actuel Turkestan, où il le captura et l’exécuta ; L’Assyrie ; La Babylonie où Nidintu-Bel avait prit le pouvoir avec le nom de Nabuchodonosor III ; L’Élam où le Roi captura le chef de file Aschina et le fit exécuter à Suse ; La Médie ; L’Arménie et la Parthie.
 
   Le Roi cependant, pouvait compter sur une armée fidèle, dirigée par des proches. Il mena ces guerres simultanément déléguant à des Généraux alors que lui dirigea les opérations depuis Babylone et par la suite depuis la Médie. Il se vanta d’avoir vaincu tous ces rebelles en l’espace d’une seule année, ce qui semble peu probable. Fin de l’année 521, l’ordre fut rétabli dans l’Empire sauf en Arménie. L’Élam se révoltera une seconde fois en 519. Tous les chefs de ces rébellions furent capturés et mis à mort. Toutes ces révoltes montrent que la légitimité de Darius I ne fit pas l’unanimité.

Darius I


   La Perse même se souleva sous la conduite d’un Prince, un autre pseudo-Bardiya, nommé Vahyazdāta qui mena la lutte contre Darius I en Arachosie et rencontra au début un certain succès. Mais le Satrape Vivâna qui dirigeait la région envoya son armée contre les troupes de Vahyazdāta. En deux batailles, le 29 Décembre 522 et le 21 Février 521, Vahyazdāta finit par être vaincu, fait prisonnier et exécuté (Béhistoun Inscr. ~ 40 cas) ce qui assura la loyauté de la région à Darius I. Ce Vahyazdāta est peut-être identique avec le Roi d’une tribu Perse, Maraphis (ou Maraphian) qui se présenta en tant que successeur dans la liste des Rois Perses donnée par Eschyle (Pers. 778).
 
   Il semble par contre, que ces soulèvements ne furent pas très populaires, ce qui conforta l’image d’une domination Perse plutôt bien acceptée par les populations locales, bien que l’on constatera quelques petites révoltes. Les Perses n’imposèrent pas leur langue ni leurs lois. Dans chaque satrapie, la justice était rendue selon les traditions locales. Si elles conservaient leur administration propre, le pouvoir Achéménide restait très présent et intervenaient fréquemment. Seule la satrapie de Perse fut exemptée de tribut. 
 
   L’Égypte formait la sixième satrapie avec Cyrène, Barca et la Basse Nubie. Le plateau de la Cyrénaïque avait été soumis au cours de la campagne d’Égypte de Cambyse II. Le Roi y avait nommé pour l’administrer le Satrape Aryandès (ou Ariandes) à Memphis, mais de 522 à 520, un “Roitelet” local du Delta, Pétoubastis III (522-520), se révolta contre le Satrape. Cependant nous ne savons pas avec précision quelles furent les mesures que prit le Roi pour contrer la révolte menée par Pétoubastis III. Les sources divergent sur les faits. Il y a bien bien Polyen (Orateur et écrivain militaire Grec, IIe s. ap.J.C) qui rapporte une anecdote dont la véracité est incertaine.
 
   Il nous dit que Darius I lui-même vint à Memphis lors de la célébration de la mort d’un taureau Apis et qu’il annonça habilement une énorme récompense en or pour toute personne qui pourrait fournir un nouvel Apis, impressionnés les Égyptiens auraient stoppé leur révolte. Une autre source nous dit que dans une expédition extrêmement brutale, Darius I, à peine arrivé au pouvoir, se chargea de mater cette rébellion. Il prit dans la foulée les villes de Cyrène et Barka et élargit sa satrapie jusqu’au golf de Syrte (Sur la côte Nord de la Libye, qui s’étend de Misurata, à l’Ouest de Benghazi), Comme en témoignent les inscriptions Perses. Puis il fit éliminer Aryandès qui se comportait en souverain indépendant et qui avait même frappé sa propre monnaie. Il nomma à la tête du pays Phérendatès.

 


 

Relief à Béhistoun décrivant
les conquêtes de Darius I

       Ses conquêtes
 
   En 519, Darius I continua ses conquêtes et conquit Samos dont il confia le gouvernement au Tyran Syloson II (538 et 522-509). Une fois que la paix fut établie à l’intérieur de l’Empire, il devint nécessaire pour le Roi d’anticiper les menaces potentielles qui pourraient émaner de la frontière orientale. Ainsi, les terres de la Sattagydie (ou Satagidia “Terre des centaines de vaches“, une satrapie correspondant probablement à la montagne entre l’Iran et le Pakistan), furent finalement annexées à l’Empire Perse, et les troupes Persanes avancèrent jusqu’à la vallée de l’Indus. L’aide des tribus du Gandhâra s’avérèrent particulièrement précieuses pour cette conquête. Celles-ci étaient considérées comme les plus braves des tribus indiennes.
 
   L’Indus était non seulement intéressant à dominer pour une politique de sécurité, mais aussi pour ses plaines fertiles et il y avait de nombreuses riches cités. Ce fut en 516 que le Roi lança une campagne en Asie centrale et annexa l’Arie (ou Areia ou Aria) et la Bactriane, puis il marcha sur l’Afghanistan et la ville de Takshashîlâ (ou Taxila) dans le Gandhâra. Darius I passa l’hiver de 516-515 dans cette région et prépara la conquête la vallée de l’Indus. Le Perse conquit la vallée de l’Indus en 515 jusqu’à la ville actuelle de Karachi, de là partira le navigateur Grec Scylax de Caryande pour explorer l’océan à partir de l’embouchure de l’Indus jusqu’à la mer Rouge. Darius I marcha ensuite par le col de Bolan vers l’Arachosie et la Drangiane qu’il annexa et retourna en Perse. Ce fut dans le même temps, en 514/513 que son armée prenait Cyrène et une grande partie de la Libye.

Darius I – Bas-relief de Persépolis –
Musée National Archéologique
de Téhéran

 

  
   En 514, le Roi leva une grande armée et traversa le Bosphore avec l’aide d’un pont de bateaux. Il prit Byzance, puis il traversa la Thrace vers le Nord-est et, en 513, il prit le commandement d’une expédition vers la Scythie. Les Scythes étaient un groupe de tribus nomades du Nord Iranien, parlant une langue indo-iranienne qui avait envahi les Mèdes, ils s’étaient révoltés contre Darius I et menaçaient de perturber le commerce entre l’Asie centrale et les rives de la mer Noire.
 
   Selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425), cette expédition rassemblait 700 000 hommes et 600 navires dont beaucoup provenaient des cités Grecques d’Ionie. Le but de cette guerre était de prendre à revers les tribus nomades qui menaçaient l’Empire et ainsi les assujettir. Darius I soumit une partie de la Thrace et les Gètes, puis à l’embouchure du Danube, l’armée s’enfonça en territoire Scythe.
 
   L’expédition fut un échec car après avoir progressé pendant quelques semaines dans les steppes d’Ukraine, Darius I fut finalement obligé d’abandonner sa conquête, les populations locales, très diverses, résistant en refusant l’affrontement ouvert. Comme le précise William Ross, elles pratiquaient la politique de la terre brulée, détruisant les pâturages, bloquant les puits, interceptant des convois et multipliant les escarmouches contre l’armée Perse. Le Roi fut alors contraint d’ordonner le retour sans avoir atteint ses objectifs.
 
   La déclaration d’Hérodote que l’expédition atteignit et traversa la Volga n’a jamais été confirmée. Le Danube devint ainsi une des frontières de l’Empire Perse. Puis, Darius I rejoignit la capitale Lydienne Sardes pour passer l’hiver et, de là, il ordonna à son Général Mégabaze (ou Mégabyze) d’assujettir les cités Grecques de Macédoine et de Thrace. Toute la Macédoine se soumit et devint un protectorat.

 

L’Empire  Achéménide  sous  Darius I

 

 
Cliquez sur les noms de villes ou régions


       La Première Guerre Médique
 
   En 499, Darius I dut faire face à la révolte des cités d’Ionie et de Carie. Ce fut le début de la Première Guerre Médique (499-490) où les Égyptiens servirent les Perses contre les Grecs. Selon Hérodote, cette révolte est due au Tyran de Milet, Aristagoras. La genèse remonte en 500/499, où suite à l’appel à l’aide du Tyran de Naxos chassé par le peuple, Aristagoras proposa au Satrape Perse Artapherne de prendre Naxos et de là, les Cyclades et Eubée. L’expédition fut approuvée par Darius I, mais des dissensions dans le commandement la firent échouer. Pour éviter les représailles de Darius I, Aristagoras se rebella et en 499 déclara l’Ionie indépendante et imposa l’isonomie (L’égalité citoyenne ou politique).
 

  Pour plus de détails voir l’article : Le siège de Naxos

 


 
Chapiteau du palais de Darius I

  Les cités demandèrent de l’aide aux Grecs du continent pour mener à bien leur rébellion, mais seules Athènes, qui envoya 25 navires, et Érétrie acceptèrent. La première attaque des coalisés eut lieu la même année contre Sardes, qui fut incendiée, mais l’acropole resta imprenable. En 498, les Athéniens furent battus à Éphèse et du fait la faiblesse de leur armée ils retirèrent leur soutien. Cependant, le soulèvement se propagea dans toute la région, de Byzance à la Carie et à Chypre.
 
   Après quelques premiers succès contre l’armée armée Perse, le rapport de force s’inversa. En 494, les Ioniens, sans défense furent écrasés sur mer à la bataille de Ladé près de Milet et sévèrement châtiés. Milet et Éphèse furent mises à sac et leurs habitants furent déportés en Mésopotamie et les cités retombèrent aux mains des Perses l’une après l’autre. En 493, Darius I envoya son gendre Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) en expédition punitive en Asie Mineure, d’où il intégra la Macédoine dans sa totalité à l’Empire, ainsi que le territoire des Bryges et Thasos (Île Grecque au Nord de la mer Égée).

 

  Pour plus de détails voir l’article : La bataille de Ladé

 
   En 492, Darius I décida de sanctionner Athènes pour son soutient à la révolte en Ionie. En 491, il débuta une campagne, dont le premier objectif semble avoir été la capture des îles de la mer Égée : Naxos tomba en 490, puis Délos, Karystos et Eubée. La domination Perse sur la mer Égée fut ainsi complète. Puis le Roi exigea la soumission des cités Grecques du continent. Certaines obéirent, mais pas Athènes qui affronta seule Darius I, celui-ci perdit ce premier conflit à la bataille de Marathon en 490 et dut battre en retraite. (Voir carte Guerres Médiques et carte des batailles).

 

  Pour plus de détails voir : La Bataille de Marathon

 
       La fin de son règne
 
   Après avoir pris connaissance de la défaite de ses troupes à la bataille de Marathon, Darius I commença à planifier une expédition contre les cités Grecques. Il avait passé trois ans à préparer les hommes qui commanderaient les armées impériales et les navires de guerre, lorsque, en 486, une révolte éclata en Égypte. Mécontents des impôts trop lourds qu’ils avaient à payer, les paysans Égyptiens se rebellaient à leur tour. Sa santé défaillante empêchait le Roi de mener lui même son armée et alors qu’il se préparait à intervenir, il fut atteint d’une maladie et mourut avant de pouvoir mater la rébellion. Il est considéré comme un Roi juste et équitable qui a imposé beaucoup de réformes économiques, politiques et sociales. Les spécialistes sont assez unanimes pour dire que Darius I mourut en Octobre 486 (on trouve aussi Novembre) et fut inhumé dans un tombeau rupestre à Naqsh-e Rostam, à environ 4/5 km au Nord-ouest de Persépolis.


 

Darique or sous Darius I

 
       Sa politique intérieure
 
   Darius I fut un homme d’État capable qui réorganisa l’administration profondément, en s’occupant aussi bien des codes de lois civils que criminels. Il fut le grand organisateur de l’Empire qui atteignit avec lui son apogée. Il s’étendait de l’Indus à l’Est, à la Libye à l’Ouest et du Danube au Nord à la frontière Nubienne au Sud. Après avoir restauré l’ordre, il redessina les frontières des provinces de 23 satrapies en 28, système que vont conserver ses successeurs. Les raisons des modifications des frontières et des divisions des satrapies sont inconnues.
 
   On peut cependant supposer que le nombre tend à augmenter avec le temps, afin de rendre ces régions plus petites et donc plus faciles à contrôler. En fait nous ne savons pas exactement comment s’articulait le pouvoir des Satrapes, qui était énorme, nos sources principales étant celles d’Hérodote qui sont assez divergentes des inscriptions royales Persanes. Ce qui est sûr c’est qu’il y avait un appareil de bureaucratie important qui se tenait à côté des Satrapes, ce dernier est principalement connu par les archives Égyptiennes.
 
   Les autres réalisations du règne de Darius I sont :
– L’unification des poids et mesures, telles que la coudée royale ;
– La mise en place d’une monnaie commune à tout l’Empire, la darique. Cette monnaie fut reconnue au-delà des frontières de l’Empire, jusqu’en Europe centrale et en Europe de l’Est. Il y avait deux types de dariques, une d’or et une d’argent. Seul le Roi pouvait frapper des dariques d’or. Les Généraux importants et les Satrapes avaient le droit de frapper des dariques d’argent, ces derniers servaient souvent à recruter des mercenaires. La darique était aussi un atout majeur pour le commerce international, les produits tels que les textiles, les tapis, les outils et les objets métalliques commencèrent à voyager à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique.
 


 

Relief représentant Darius I – Palais de Persépolis

– La construction d’un système légal où les états vassaux offraient des tributs annuels à l’occasion de Norouz, la fête traditionnelle célébrant l’équinoxe de printemps ;
– Les lois sur les témoignages ; Le commerce des esclaves ;
– Les lois sur les prêts, la corruption et le droit à la rivalité ;
– Darius I élargit également la bureaucratie impériale en augmentant le nombre de scribes impliqués dans l’enregistrement des questions administratives.
– Enfin l’immense réseau de routes royales, débuté sous Cyrus II (559-529) fut encore agrandi afin de mieux relier entre elles les satrapies. Certaines tablettes cunéiformes mises au jour à Persépolis rappellent la construction des routes entre Suse et la ville, et entre Sardes (en Lydie) et Suse. Ces routes furent équipées de stations qui servaient de postes et d’auberges et qui étaient gardées par des garnisons militaires pour sécuriser le trafic.
 
   Sous le règne de Darius I deux villes devinrent capitales : Suse l’hiver et Ecbatane en été. En Égypte l’art se poursuivit dans la tradition Saïte malgré la domination Achéménide. Une statue monumentale de Darius I en pied, sculptée dans ce pays, fut mise au jour dans un palais à Suse. Cette statue commémorait la conquête de l’Égypte par la Perse.

 
       Sa politique religieuse
 
   Darius I apparait dans ses inscriptions comme un fervent adepte de la religion monothéiste de Zarathoustra. Il poursuivit la politique de Cyrus II autorisant la liberté religieuse à tous les peuples, du moment que ceux-ci acceptaient Ahura Mazda comme la plus haute divinité. Les mentions positives de cette pratique apparaissent dans le livre d’Esdras, l’Ancien Testament, qui mentionne le soutien présumé à la reconstruction du temple de Jérusalem. Cependant, il existe des doutes sur cet exposé, que Xénophon (ou Xenophôn, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355) mentionne dans l’éducation de Cyrus.
 
   Le manque d’inscriptions de Darius I lui-même sur le soutien à la reconstruction vient accentuer ces doutes. Le Roi promut le Zoroastrisme, mais on ne sait pas sous quelle forme. Le Dieu suprême était Ahura Mazda, et le souverain n’en permettait aucun autre à côté de lui. On pense que Darius I hérita de son père cette religion. Il est supposé que sur la statue érigée par le Roi pour son épouse Artystonè, celle-ci fut représentée à l’effigie de la Déesse mère Persique Anahita.

 


 

Ruines du palais de Darius à Persépolis

Ses constructions

 

   Darius I fut aussi un grand bâtisseur, il entreprit la construction d’un monument destiné à sa gloire et sa légitimité, un immense bas-relief sur la falaise de Béhistoun. On le voit écrasant Gaumata et le bas-relief est encadré d’un texte traduit en trois langues, Perse, Élamite et Babylonien. Celui-ci donne toutes les justifications sur la légitimité de Darius I, comme sa lignée et le soutien reçu d’Ahura Mazda. En Égypte, il termina le canal de jonction entre le bras Oriental du Nil et la mer Rouge, commencé sous le Pharaon Néchao II (610-595, XXVIe dynastie).
 
   De grandes stèles dans les trois langues : Égyptien, Perse et Babylonien furent érigées le long de la voie d’eau. Toujours en Égypte il agrandit le Serapeum, restaura des temples, il érigea et décora le temple d’Amon-Rê à Hibis dans l’Oasis de Kharga et celui de Nekheb (ou El Kab) fut reconstruit. Il laissa également des constructions à Memphis, dans Fayoum, à Nekheb et à Saïs.
 
    Il débuta d’importants travaux de construction à Suse qui remodelèrent complètement la cité : Des nouvelles fortifications, des maisons, un complexe de palais dans le Nord de la ville, des terrasses avec un apadana, une porte monumentale etc…. Les chantiers s’étendaient sur 70 hectares. Il est probable que les travaux se poursuivirent pendant tout le règne de Darius I et au-delà, car on note l’emploi d’artisans Ioniens et Cariens déportés après la révolte de l’Ionie. Le plan d’ensemble fut cependant certainement dessiné au début du règne de Darius I.
 
   Il construisit une nouvelle capitale, Parsa (ou Persépolis en Grec), sur le model de Suse. La ville avait des murs de 20 m. de haut et de 11 m. de large. Les palais furent construits sur une immense terrasse fortifiée de 125 000 m². Là aussi un apadana fut érigé sur une terrasse et un petit palais, construit probablement à des fins privées. Cet édifice, cependant, était beaucoup plus petit que celui de Suse. Le troisième bâtiment sur la terrasse était celui du Trésor, qui dut être prolongé pendant le règne du Roi. Sous la terrasse des bâtiments administratifs furent construits.
 
   Tant pour Persépolis, qu’à Suse, les bâtiments furent construits par des artisans venus de toute l’Empire et des matériaux provenant de divers pays. Il est convenu de dater aussi du règne de Darius I, le grand escalier Sud qui sera remplacé par l’escalier Ouest sous Xerxès I et le Triptylon. Les reliefs sur les escaliers, présentent les différentes tribus du royaume avec leurs costumes traditionnels et des cadeaux pour le souverain.
 


 

Tombeau de Darius I à Béhistoun

   À Pasargades qui fut probablement la capitale des cérémonies religieuse de l’Empire, beaucoup de bâtiments furent agrandis par Darius I. Il y fit construire également un nouveau palais. Sa conception est semblable à celle des palais de Suse et de Persépolis. Il se fit également construire un palais à Babylone et il fit un don important à Jérusalem pour la reconstruction du temple. 
 

Sa famille

 
   Darius I eut au moins huit épouses.
 
• Artystonè (ou Artystone ou Artistona, en Grec : Aρгνσгωη, en Persan : Artaštuna آرتیستونPilier d’Arta, la “vérité déifiée“, en Élamite : Irtašduna ou Ir-taš-du-na ou Ir-da-iš-du-na), une fille de Cyrus II et de la Princesse d’Égypte Neithiyti, qui était la fille du Pharaon Apriès (589-570). Dans Persépolis furent mis au jour des documents administratifs en Élamite qui portent son sceau. Ces témoignages nous informent que la Reine et ses enfants possédaient de grands domaines et des palais en Perse que la souveraine gérait personnellement. Selon Hérodote, elle fut l’épouse préférée du Roi qui lui montra son dévouement en lui laissant une statue en or. Elle lui donna trois enfants :

Arsamès (ou Arsame ou Arschames, en Persan : Aršāma  ارشام, en Grec : Aρσάμης).
Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) qui mourut vers 480.
Artazostre (ou Artozastra, en Persan : Arta-zausri) qui épousa le Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) qui mourut au début de la Première Guerres Médique à la bataille de Platées (479), dans laquelle il était à la tête des troupes Perses.

 
Atossa (ou Atoosa ou Atossa de Perse ou Hutausā ou Hutauthā ou Utauθa, dans l’Avesta : Hutaosā, en Grec : Aτοσσα της Περσίας, en Persan : آتوسا ) qui fut la fille de Cyrus II (559-529) et de la Reine Cassandane (ou Casandana). La Princesse d’Égypte Neithiyti est quelques fois aussi donnée comme sa mère. Elle naquit en 550. Elle épousa successivement son frère Cambyse II (529-522), le mage Smerdis et enfin, en 522, Darius I. Elle lui donna six enfants :
  Quatre fils :

Xerxès I (En Persan : Xšayāršā "Règne de héros" ou Chaschayāŗschā ou Khashayarsha خشایارشا, en Grec : Ξέρξης) qui succéda à son père de 486 à 465. Selon certains spécialistes il serait né vers 519.
Achéménès (ou Achaemenès ou Achaiménès ou khshathrapavan, en Persan : Haχāmaniš  “Amical dans l’âme“,  en Grec : Άχαιμένες, en Latin : Achéménès) que son frère Xerxès I nommera Satrape d’Égypte en 481. Il combattu les Grecs à la bataille de Salamine à la tête d’environ 200 navires. Il mourut en 462 en Papremi (ou Pampremi, nom d’une zone de l’Égypte citée par diverses sources historiques, mais qui n’a pas encore été identifiée avec certitude, elle était située à l’Ouest du Delta du Nil, peut-être pas loin de Xoïs) dans une tentative pour réprimer une révolte des Égyptiens dirigée par le Roi de Cyrène Inaros (ou Inarôs) et son fils Ithanyras.
Masistès (En Grec : Μασίστης  Masistês, en Persan :ماسیشته  Masišta ou Masyshta) que le Roi nomma Satrape de Bactriane et qui mourut en 465.


 

Pendentif de collier
de Darius I –
Musée du Louvre

Hystaspès (ou Hystaspe ou Vištāspa, en Persan : ویشتاسب Celui qui connaît les chevaux“, en Grec : ‘Yστάσπης).

  Deux filles :

Candravarna (En Sanskrit : चन्द्रवर्ण) qui épousa Maurya I de Takshashîlâ (ou Taxila).
Mandane (En Persan : ماندانا  Mandana), parfois identifiée à Sandauce.

 
• Parmys (ou Parmida, en Persan : پارمیس , en Élamite : Uparmiya), une petite-fille de Cyrus II, fille de Bardiya (ou Smerdis) selon Hérodote. Elle lui donna un fils :

Ariomardos (ou Ariomadus).

 
• Phaidimè (ou Phaedymia ou Phaidime) fille du Prince Otanès II, l’un des sept conspirateurs qui tuent le Roi Perse usurpateur Gaumata (ou Gaumāta) en 522 et qui laissa la place à Darius I. Elle aurait, selon certaines sources, eut un enfant mais son nom reste inconnu, proposition peu rencontrée.
 
• Phratagounè (ou Phratagone, Grec : Φραταγούνη Phratagune), sa nièce, qui donna deux enfants au Roi :

Abrocomas (ou Abrocome ou Abrocomes ou Abrokomas ou Abrocomès, en Grec : Αβροκόμης Abrokómês, en Persan : ابروکومس Abrukums).
Hypherantès (ou Hyperanthes ou Hiperantes, en Grec Υπεράνθης Hyperanthês).

 
• Une dont on ignore le nom, qui fut la fille de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu – Un des sept Généraux qui participa à l’assassinat de Gaumata) et de Rhadasname. Elle lui donna trois fils (et des filles mais on ne connait ni leur nom ni leur nombre) : :

Artobarzanès (ou Artobarzanes).
Ariabignès (ou Arabignes, en Persan : آریابیگنه Ryabygnh, en Grec : Αριαβίγνης), qui mourut à la bataille de Salamine.
Arsamenès (ou Arsamès, en Persan : Aršama).

 
• Deux autres épouses dont on ne connaît pas les noms avec qui il aura :
  quatre fils :

Ariamnès (ou Ariamne ou Ariamenès), Istin (ou Ištin), Pandusassa (ou Pandušašša), Sandauce.

  Trois filles :

On ne connait pas leurs noms mais on sait qu’elles épousèrent : Artocès (ou Artoce), Daurisez (ou Daurises) et Himeas (ou Himea).

 
  On pense qu’il y a peut-être d’autres enfants que l’on ne connait pas ?.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
  
Jacob Abbott :
History of Darius the Great, Harper & Bros, New York, 1850-1878 – H.Altemus co., Philadelphia, 1900 – Cosimo, Inc, 2009.
Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes :
The legitimacy of Cambyses ans Darius as King of Egypt, pp : 167-177, Journal of the American Oriental Society 78, New Haven, 1958.
Shīrīn Bayānī :
Darius the Great, Central Council of the Celebration of the 2500. Anniversary of the Found of the Persian Empire, Tehran, 1971.
Pierre Briant :
Darius. Les Perses et l’Empire, Découvertes Gallimard, Paris, 1992.
Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Maria Brosius :  
Women in ancient Persia, 559-331 BC, en Français, Les femmes dans la Perse antique, 559-331 av.J.C, Clarendon Press, Oxford, 1998.
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