Samarie
 

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  Pour plus de détails voir aussi : Les HébreuxLes royaumes d’Israël, de Juda
             Les HasmonéensLa Judée, les HérodiensJérusalem Sichem

 

 
Sommaire

 
Origine et localisation
Les Samaritains
L’histoire
Le site archéologique
Bibliographie

 

Vue du site

 

Origine, localisation

 
   Samarie (ou Samaria ou Samartie, en Hébreu : שמרון  Shomron ou Šomзron, en Grec : Σαμάρεια, en arabe : سامريون  Sāmariyyūn ou ألسامرة as-Samarah) et la région Samarie (Qui est également connue sous le nom de جبال نابلس, Jibal Naplouse), est un terme utilisé pour les zones montagneuses du tiers septentrional de la Cisjordanie, dont la ville principale est Naplouse. Son nom Samarie découle de l’ancienne ville du même nom. De nos jours, le terme de Samarie est utilisé par le service des statistiques officiel de l’État d’Israël et par des personnes parlant Hébreu ou attachées à Israël pour insister sur la relation d’Israël à cette région ou pour se référer plus spécifiquement à la Cisjordanie dans le terme "Judée-Samarie" (yéhoudâ we-shomrôn).


 

Le Bon Samaritain – 1849 –
Eugène Delacroix (1798-1863)

 
   La ville de Samarie, se situe dans la région du centre de la Palestine, entre la Galilée au Nord et la Judée au Sud. Elle fut la capitale du royaume d’Israël à partir de 880 av.J.C. L’étymologie du mot vient peut-être de Shamar, qui signifie "à regarder", "sens""quelque chose comme", mais, selon le Premier Livre des Rois (16 : 24), le nom est dérivé d’un individu (ou du clan) Shemer, dont le Roi d’Israël Omri (884-873) acheta les terres. La région de Samarie, était délimitée au Nord par la vallée du Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), à l’Est par le Jourdain, à l’Ouest par la plaine de Sharon et le mont Carmel et au Sud par les montagnes de Jérusalem. Dans les temps Bibliques, la Samarie couvrait de la Mer Méditerranée à la vallée du Jourdain, y compris la plaine de Sharon et le mont Carmel. Les collines de Samarie ne sont pas très élevées, atteignant rarement une hauteur de plus de 800 mètres.

 

Les Samaritains

 
   Les Samaritains (ou Shamerim "les observateurs" ou "ceux qui gardent", en Hébreu : שומרונים  Shomronim "de Shomron") sont quelques fois appelés "Israélites-Samaritains" et sont également connu sous le nom de Cuthim. Ce fut un peuple peu nombreux apparenté aux Juifs et vivant dans la région de Samarie. Ils se sont installés là après le début de l’exil des Israélites du royaume d’Israël lors de l’occupation par les Assyriens. Lorsque l’Empereur d’Assyrie Sargon II (722-705) envahit le Nord du royaume d’Israël en 722 av.J.C et qu’il prit Samarie en 721, une partie de la population Juive déportée en partie en Médie fut remplacée par des colons d’origine étrangère venus de Babylonie, ou de Syrie, et convertis à une religion Hébraïco-païenne.
 
   Sargon II revendiqua dans ses annales qu’il déporta 27.290 habitants de la capitale du royaume d’Israël. Cela ne semble cependant pas être la totalité de la population. Les Samaritains dominèrent cette région jusqu’au VIe siècle. Les nouveaux habitants vénéraient leurs propres Dieux, mais lorsque la zone où ils étaient installés, à faible densité de population, devint dangereuse, infestée de bêtes sauvages, ils firent appel à l’Empereur d’Assyrie pour qu’il autorise le Grand Prêtres Israelite à les instruire sur la manière d’adorer le "Dieu de ce pays". Le résultat en fut une religion syncrétique, dont les groupes adoraient le Dieu Hébreu, mais ils servaient aussi leurs propres Dieux, conformément aux coutumes des nations d’où ils avaient été importés.
 


 

Le Bon Samaritain –
1632/1633 – Rembrandt –
Wallace collection – Londres

   Ils ne se considéraient pas comme des Juifs, mais beaucoup des Samaritains se prétendaient être les descendants des Israélites du royaume du Nord qui avaient échappé à la déportation et à l’exil. À l’inverse, les Juifs Orthodoxes les considéraient comme des descendants des populations étrangères, les colons Assyriens ou Babyloniens, ayant adopté une version illégitime de la religion Hébraïque et à ce titre refusaient de les considérer comme Juifs ou même comme des descendants des anciens Israélites. Toutefois il faut noter qu’ils furent reconnus comme Juifs par l’État d’Israël. On appelle parfois leur religion le Samaritanisme. Les Samaritains offrent le paradoxe d’être à la fois une des plus petites populations du monde (Ils étaient 712, en 2007) et une des plus anciennes dotées d’une histoire écrite, puisque leur existence est attestée dès 721 en Samarie. Le Samaritanisme est une religion étroitement liée au Judaïsme. Elle est basée sur le Pentateuque, comme le Judaïsme et beaucoup de Juifs acceptent qu’ils en soient une branche. Cependant, contrairement à ceux-ci, ils refusent la centralité religieuse de Jérusalem.
 
   Bien qu’ils soient apparus avant le développement du Judaïsme rabbinique et que cette différence ne soit donc pas à l’origine de leur divergence, ils n’ont pas de Rabbins et n’acceptent pas le Talmud du Judaïsme Orthodoxe. Les Samaritains refusent également les livres de la Bible Hébraïque postérieurs au Pentateuque (Livres des Prophètes et Livres Hagiographes). Le Samaritanisme se base principalement sur l’utilisation de la Torah en tant que son Livre Saint. Ils construisirent leur temple sur le Mont Garizim, mais celui-ci fut détruit par le Grand Prêtre et Ethnarque Hasmonéen Jean Hyrcan I (134-104). Ce dernier a à son actif d’avoir réglé par la force les différents religieux entre les Juifs et les Samaritains. Il conquit Sichem, l’une des plus importantes villes de la Samarie et détruisit le 21 Kislev (Décembre) 120, le temple Samaritain sur le Mont Garizim (Bien que leurs descendants vont continuer leur culte parmi ses ruines).


 

Vue des vestiges du forum Romain

 
   Ce geste va malheureusement servir à approfondir la déjà historique haine et la rivalité entre les deux communautés. Les Samaritains affirmeront toujours être les purs descendants des 10 tribus habitant le royaume de Samarie et rejetteront toute accusation de paganisme. La parabole dite du "Bon Samaritain" est celle dont se servit Jésus de Nazareth, selon l’Évangile de Luc, pour illustrer sa définition du "prochain". La parabole du Bon Samaritain met en scène un voyageur Samaritain, que les Juifs tenaient pour impie, et qui se montra capable de compassion envers un inconnu grièvement blessé alors qu’à l’inverse, un Prêtre et un Lévite passèrent avant lui sans s’arrêter.

 

L’histoire…….

 
   Le royaume d’Israël (En Hébreu : ממלכת ישראל Yisrael Yisrael) fut un des deux royaumes qui se formèrent dans le Nord du pays, dans l’ancien État connu lui aussi sous le nom de royaume d’Israël, à la suite du schisme dans le peuple Hébreu, à la mort de Salomon en 931 av.J.C. Alors que dans le Sud se formait le royaume de Juda, dont le premier Roi fut Roboam (ou Rehoboam, 931-914) et qui choisit Jérusalem pour capitale. Selon la Bible hébraïque, le royaume d’Israël apparut pour la première fois après la mort du Roi Saül (1030-1010), lorsque la tribu de Juda éleva David (1010-970) Roi, pour régner sur eux. Selon le Second Livre de Samuel (5 : 6 et 7), ses capitales furent dans l’ordre Sichem, Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) et Samarie.


 

Ruines du palais d’Omri

 
   Samarie (ou Shomron) veut dire littéralement "une tour de garde". Au cœur des montagnes d’Israël, à quelques kilomètres au Nord-ouest de Sichem, se dresse la "colline de Shomron", une montagne isolée, un grand "mamelon". Il s’agit d’une colline de forme oblongue, raide et difficilement accessible par ses côtés. Cependant sur son plateau se cultive olives et vins qui font sa réputation. Le Roi d’Israël Omri (884-873) acheta cette colline à son propriétaire Shemer pour deux talents d’argent et s’appuya sur son large sommet pour la construction de sa ville à laquelle il donna le nom de Shomron.
 
   Il décida aussi qu’elle soit la nouvelle capitale de son royaume au lieu de Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah – Premier Livre des Rois 16 : 24). À ce titre, la cité bénéficia de nombreux avantages. Omri y séjourna au cours des six dernières années de son règne. À la suite de l’échec d’une guerre contre les Araméens de Damas, Omri fut tenu d’accorder aux Syriens le droit de "rendre les rues en Samarie", c’est-à-dire, probablement l’autorisation pour les marchands Araméens d’exercer leur commerce dans la capitale Israélite.
 
   Samarie fut la seule grande ville du royaume d’Israël, créé par un souverain. Toutes les autres avaient déjà été consacrées par la tradition patriarcale, ou étaient des possessions précédentes. Samarie fut le seul choix d’Omri qui y construisit également son palais. Son lien particulier avec la cité, en tant que son fondateur, est prouvé par la dénomination Beth-Khumri ("Maison du palais d’Omri") sur des inscriptions Assyriennes. Samarie par la suite fut l’objet de nombreux sièges. Le premier, peu de temps après sa création, se déroula lors du règne du Roi d’Israël suivant, Achab (ou Ahab, 873-852). Sa biographie raconte qu’il eut recours au vrai Dieu lorsqu’il se vit assiégé dans sa capitale par le Roi de Damas Ben-Hadad II (ou Hadadézer ou Hadad VI, 865-842). Avec le secours divin, il aurait vaincu plusieurs fois les armées de Damas notamment en 858 et 857.
 


 

Ruines de la basilique

   Selon le Tanakh, Achab avec 7.000 soldats fut vainqueur du Roi Ben-Hadad II ( u Hadad VI) et de ses trente-deux Rois, qui étaient venus mettre le siège devant Samarie. (Premier Livre des Rois 20 : 1-21). L’année suivante il obtint une victoire décisive sur lui à Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek) au Nord de la plaine du Sharon dans le centre d’Israël (Premier Livre des Rois 20).
 
   Lors du règne de Joram (ou Jehoram, 851-842), Ben-Hadad II (ou Hadad VI) persista et fit de nouveau le siège de Samarie. Mais juste au moment où le succès semblait être à sa portée, il dut soudainement rompre le siège, alarmé par des mystérieux bruits de chars et de chevaux d’une grande armée. Il s’enfuit en laissant sont camp avec l’ensemble de son contenu derrière lui. Puis Samarie et le royaume devinrent les vassaux du nouvel envahisseur, l’Assyrie.


 

Vestige de la rue à colonnades bordant
aujourd’hui la route et les champs

 


 

Autre vue des ruines de la basilique

 
   À la mort de l’Empereur d’Assyrie, Téglath-Phalasar III en 727, la situation s’aggrava. Le Roi d’Israël Osée (ou Osie ou Hoshea, 732-722) cessa de payer le tribut aux Assyriens. Le nouvel Empereur Salmanasar V (727-722) fit alors campagne contre Osée pour le forcer à présenter et rendre hommage (17 : 3). Osée, pour gagner du temps, promit à Salmanasar V d’être son serviteur et qu’il lui paiera le tribu réclamé, dans l’attente d’un soutien du Roi d’Égypte, alors en plein conflit internes. L’Empereur d’Assyrie sentant le piège mit le siège devant Samarie qui fut prise au bout de trois ans, en 722 et Osée fut capturé.
 
   Certains chercheurs expliquent que Salmanasar V convoqua Osée à sa cour pour demander une justification au manque d’hommage, qui aboutit à l’emprisonnement du Roi d’Israël et à l’envoi de l’armée Assyrienne dans ses terres. Cependant Salmanasar V mourut peu de temps après que la ville soit tombée et l’armée Assyrienne fut rappelée pour assurer la succession de Sargon II (722-705). La terre d’Israël, qui a résista aux Assyriens pendant trois années, profita de l’occasion et se révolta de nouveau.
 
   En 722, Sargon II revint avec son armée et détruisit le Royaume d’Israël et sa capitale. Il ne s’en releva pas et devint une province Assyrienne. La province pacifiée, l’Empereur déporta les citoyens d’Israël au-delà de l’Euphrate, dont le restant de la cour et les artisans capables de travailler le métal, soit près de 30.000 personnes (27.290 d’après l’inscription de Sargon II) (Deuxième Livre des Rois 18 : 9-12; 17 : 3).
 
   La population fut exilée en partie en Médie et inversement des populations de l’Empire Assyrien furent déplacées vers Samarie : Des gens de Babylone, Kutha (ou Cuthah ou Kouta ou Cuthaou Gudua, aujourd’hui Tell Ibrahim dans le gouvernorat de Babil, en Irak), Avva (ou Awwa) et en particulier ceux d’Hamath (ou Hama, une ville sur les rives de l’Oronte dans le centre-ouest de la Syrie) dont la révolte de son Roi Ilu-bi’di, fut écrasée par Sargon II (Deuxième Livre des Rois 17 : 6, 24). Cette population forma les Samaritains, également connu sous le nom de Cuthim. Le fragment d’une stèle, avec une inscription Assyrienne attribuée à Sargon II, a été trouvée sur la pente orientale de l’acropole de Samarie ce qui témoigne de sa présence dans la cité pendant une certaine période.
 


 

Colonnade de la basilique

   La ville, avec la région des hauts plateaux voisins, fut ensuite dirigée par un Gouverneur Assyrien. Il n’y a que de maigres vestiges de cette période et de celle qui succéda, lorsque les Assyriens succombèrent devant les Néo-Babyloniens du Roi Nabuchodonosor II (605-562). Ce fut seulement lors de la période suivante, lors de la conquête de l’Empire néo-Babylonien par le Roi Perse Achéménide Cyrus II (559-529), que la ville reprit de l’importance. Les tensions entre la famille régnante et le Gouverneur de Jérusalem, Néhémie sont documentées dans la Bible (Esdras 4 : 10, Néhémie 2 : 1-8).
 
   Comme toute la région, Samarie fut libérée des Perses par le Roi Macédonien Alexandre le Grand (336-323). Puis, à la mort de ce dernier, son Empire fut partagé entre ces différents Généraux (ou Diadoques) qui se constituèrent en royaumes. Samarie échut au Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280) et des milliers de soldats y établirent garnison a la suite d’une révolte des Samaritains. Trois tours rondes, de 13 m. de diamètre, datant de cette période ont été fouillés (Les deux premières ont été attribuées à la période Israélite) ainsi que des murs de fortification avec des tours de décence carrées.


 

L’abside sur la partie Nord de la basilique
était l’endroit du Tribunal –
Le siège ou la Cour de la justice

 


 

Le théâtre Romain


   Puis le Roi d’Égypte Ptolémée I Sôter (305-282) s’en empara et la ville changea une nouvelle fois de mains. Elle resta sous domination Égyptienne jusqu’à la bataille du Pannion, en 198, qui fut remportée par le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) contre Ptolémée V Épiphane (196-180) qui reprit la Judée et la ville. Le Roi Séleucide Antiochos IV Épiphane (175-164) tenta d’helléniser complètement la Judée et dédia le Temple de Jérusalem à Zeus. Cet acte provoqua la révolte de son Grand Prêtre Mattathias (167-166) et de ses cinq fils, qui aboutit après de rudes combats et des pertes importantes de part et d’autre, à l’établissement de leur dynastie sur la terre d’Israël.
 


 

Monnaie d’argent Romaine
de Samarie

   Le dernier fils, Simon “Maccabée” (142-135), après une longue guerre, obtint en 142/141, du Roi Séleucide, Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125) la reconnaissance de l’indépendance Juive. Jérusalem devint alors la capitale du royaume indépendant Hasmonéen. Son premier souverain, l’Hasmonéen Jean Hyrcan I (134-104), débuta des campagnes pour agrandir son royaume. Il conquit de nombreuses villes aux Séleucides dont une partie de la Samarie.
 
   Il a également à son actif d’avoir réglé par la force des différents religieux entre les Juifs et les Samaritains. Il conquit Sichem, l’une des plus importantes villes de la Samarie et détruisit le 21 Kislev (Décembre) 120, le temple Samaritain sur le Mont Garizim (Bien que leurs descendants vont continuer leur culte parmi ses ruines). Ce geste va malheureusement servir à approfondir la déjà historique haine et la rivalité entre les deux communautés.
 
   Les Samaritains, qui tenaient toujours leur ville fortifiée de Samarie, restèrent hostiles envers les Juifs. Pour cette raison Jean Hyrcan I décida de renouveler ses attaques contre eux. Il marcha contre Samarie, à la tête d’une grande armée, mais sa présence à Jérusalem fut requise, il quitta alors le siège de la ville qu’il laissa à ses deux fils, Aristobule I et Antigonos (ou Antigone). La guerre se prolongea de façon inattendue par l’ingérence du Roi Séleucide, Antiochos VIII Gryphos (125-114).
 
   Le Roi d’Égypte Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81), en Septembre/Octobre 107 fut détrôné et chassé du pays par son frère, jusque-là Roi de Chypre, Ptolémée X Alexandre I Philométor (107-88). Il chercha alors à se constituer un royaume en Judée, mais vaincu par Aristobule I, il appela à l’aide les Syriens. En 106, malgré cet appui, Aristobule I et Antigonos (ou Antigone) conquirent non seulement l’ensemble de la plaine de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), en particulier l’importante ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan), mais aussi, quelques mois plus tard, le 25 Novembre, ils prirent la ville de Samarie et son fort. Ils détruisirent la cité et s’efforcèrent d’effacer jusqu’à la dernière trace de l’existence d’une ville fortifiée sur la colline.
 


 

Vestiges des murailles de la cité
de l’époque Romaine – Porte Ouest

   Les Hasmonéens gardèrent la cité jusqu’à leur déclin. À la mort du Roi Alexandre I Jannée (103-76), ses fils Hyrcan II et Aristobule II se bataillèrent le pouvoir. Ils demandèrent chacun à Rome d’intervenir en leur nom. Les Romains acceptèrent, mais en 63 les troupes de Pompée (106-48) entrèrent en Judée, elles prirent Jérusalem et la royauté fut abolie. L’Empire Hasmonéen fut démembré et la Judée fut réduite à un petit État client de Rome mais toujours avec une certaine indépendance. La même année Samarie fut annexée à la province Romaine de Syrie. Puis les Romains installèrent comme Régent de Judée le chef Édomite (ou Iduméen), Antipater I (47-43 av.J.C).


 

L’Augusteum

 
   Pour services rendus, ils accordèrent le titre de "Roi des Juifs" à son fils Hérode le Grand (Tétrarque de Judée 41-40, Roi de Judée 40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C) et lui attribuèrent de nombreuse villes, dont Samarie en 30 av.J.C. Hérode reconstruisit et embellit la cité et en 27 av.J.C, il lui donna le nom de Samaria Sebastê. Il fit édifier l’Augusteum, qui fut constitué d’un temple, construit sur l’ancien palais d’Omri, au sommet de l’ancienne acropole.
 
   Il fit ériger également une porte de la ville, la rue à colonnades, un théâtre sur la côte Nord-est de l’acropole, un autre temple sur une terrasse au Nord de l’acropole et un stade au Nord-est dans la vallée. La ville fut protégée par une muraille de 4 km. de long, avec des tours aux portes Ouest et Nord. La cité fut une nouvelle fois rénovée, mais sans grands changements majeurs, au IIe siècle de notre ère par l’Empereur Romain Septime Sévère (193-211), lorsqu’il y installe une colonie de vétérans.

 

Le site archéologique

 
   Le site fut fouillé par deux expéditions archéologiques. La première fut la Harvard Expédition, initialement dirigée par Gottlieb Schumacher en 1908, puis par George Andrew Reisner en 1909 et 1910, avec l’aide de David Gordon Lyon et de l’architecte Clarence Stanley Fisher (Voir Harvard excavations at Samaria, 1908-1910, Harvard Semitic series, Harvard university Press, 1924). La deuxième expédition est connue sous le nom de "Joint Expedition", un consortium de cinq établissements et fut réalisée par John Winter Crowfoot entre 1931 et 1935, avec l’aide de Mary Kathleen Kenyon et Eliezer Sukenik, des principales institutions de l’École Britannique d’archéologie de Jérusalem, la Palestine Exploration Fund et l’Université Hébraïque.


 

Autre vue de l’Augusteum

 
   Dans les années 1960 des fouilles à petite échelle, réalisées par Fawzi Zayadine furent menées au nom du Département des antiquités de la Jordanie. La ville fut bâtie au sommet d’une colline rocheuse et aujourd’hui le site est utilisé comme terre agricole, par les villageois voisins. Cela signifie que la plupart des zones excavées doivent être remblayées et retournent à un usage agricole. Ces deux points entravent nettement les fouilles et les analyses. Seule l’acropole de la Samarie a été largement excavée.
 
   Le palais, situé sur une colline haute, n’a été fouillée que par la Harvard Expédition et fut attesté par eux comme le Palais du Roi Omri (884-873) (bâtiment désigné : période I). Juste en dessous du palais deux tombes dans la roche, ont été attribuées aux Rois Omri et Achab (ou Ahab, 873-852). À l’Ouest du palais se trouve quelques rares vestiges de bâtiments datant de cette époque. Toujours à cette époque, l’acropole a été étendu sur tous ses côtés par l’ajout d’un gigantesque mur d’enceinte, construit dans le style casemate, le nouvel espace rectangulaire de l’acropole mesure 90 m. du Nord au Sud et 180 m. d’Ouest en Est.
 


 

Sceau portant le nom
de Jéroboam II

   Cette phase (bâtiment Période II) de construction est traditionnellement attribuée à Achab. Dans le Palais Omride se trouvaient des tombeaux royaux (Qui sont encore accessibles aujourd’hui via les chambres souterraines) et il y avait un bâtiment administratif où ont été récupéré 63 Ostraca qui nous fournissent une foule de données concernant la fourniture d’huile et de vin, et peuvent éventuellement être attribués à la période de Jéroboam II (790-750). Au Nord du palais a été mise au jour une cache riche de vestiges Phéniciens en ivoire, ils étaient mélangés à des débris.
 
   Au Nord-est et au-dessous de l’acropole, un certain nombre de tombes (ou mausolées), contenant des sarcophages, datant de l’âge de fer ont été exhumées sur le site du village moderne et les champs adjacents. Leurs emplacements délimitent probablement la limite de la ville dans cette direction. Une petite église (ou Basilique), fondée au Ve siècle ap.J.C, a été mise au jour sur le versant Sud de l’Acropole. Un monastère y a été ajouté à une date ultérieure.

 

Vestiges d’une tour de
l’époque Hellénistique
Autre vue de la basilique Entrée de l’église Byzantine Ruines de l’église Byzantine Vestiges des murs de
l’époque Hellénistique

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Albrecht Alt :
Der Stadtstaat Samaria, Akademie Verlag, Berlin, 1954.
Roger S.Boraas et Bob Becking :
The fall of Samaria : An historical and archaeological study, E.J.Brill, Leiden, New York, 1992.
Amédée Brunot :
La Samarie, Bayard-Presse, Paris, 1976.
John Winter Crowfoot, Kathleen Mary Kenyon et Eleazar Sekenik :
The buildings at Samaria (Samaria-Sebaste 1), Palestine Exploration Fund, London, 1942.
The objects from Samaria (Samaria-Sebaste 3), Palestine Exploration Fund, London, 1957.
Jan Dušek :
Les manuscrits Araméens du Ouâdi Daliyeh et la Samarie vers 450-332 av.J.C., E.J.Brill, Leiden, Boston, 2007.
René Dussaud :
Samarie au temps d’Achab, Librairie Paul Geuthner, Paris, 1926.
Norma Franklin :
The tombs of the Kings of Israel, pp : 1–11. Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins 119, 2003.
Samaria : From the bedrock to the Omride palace, pp : 189–202, Levant 36, 2004.
Mordechai Gichon et H.Zeev :
Judée et Samarie, Carta, Jérusalem, 1974.
Jean-Daniel Macchi :
Les Samaritains : Histoire d’une légende, Israël et la province de Samarie, Labor et Fides, Genève, 1994.
Ya’akov Meshorer et Shraga Qedar :
The coinage of Samaria in the fourth century BCE, Numismatic fine arts international, Los Angeles, 1991.
André Parrot :
Samarie, capitale du royaume d’Israël, Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, 1955.
Maria Teresa Petrozzi :
La Samarie, Franciscan Printing Press, Jérusalem, 1981.
George Andrew Reisner et Clarence Stanley Fisher :
Harvard excavations at Samaria, Harvard University Press, Cambridge, 1908-1910.
Gottlieb Schumacher :
Register of antiquities found at Harvard archaeological excavation, Samaria, 1908, Harvard Excavations at Samaria, 1908-1910.
Ron E.Tappy :
The archaeology of Israelite Samaria : Vol. I, early iron age through the ninth century BCE, Harvard Semitic Studies 44, Scholars Press, Atlanta, 1992.
The archaeology of Israelite Samaria : Vol. II, The eighth century BCE, Harvard semitic studies 50, Eisenbrauns, Winona Lake, 2001.
The provenance of the unpublished ivories from Samaria, pp : 637–56, I will speak the riddles of ancient times, Archaeological and Historical Studies in Honor of Amihai Mazar on the Occasion of his Sixtieth Birthday, Eisenbrauns, Winona Lake, 2006.
The final years of Israelite Samaria : Toward a dialogue between texts and archaeology, pp : 258–79, Up to the gates of Ekron : Essays on the archaeology and history of the eastern Mediterranean of Seymour Gitin, The W.F.Albright Institute of Archaeological Research and the Israel Exploration Society, Jérusalem, 2007.
Fawzi Zayadine :
Samaria-Sebaste : Clearance and excavations (October 1965-June 1967), pp : 77–80, Annual of the department of antiquities of Jordan 12, Janvier 1966.

 

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