Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille  de  Sellasie –
Bataille  de  Raphia
 

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Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Les effectifs et tactiques
Le déroulement
Bibliographie

Bataille  de  Sellasie

Été 222

 

Présentation

 
   La bataille de Sellasie (ou Sellasia ou Naumachia tēs Sellasia, en Grec : Ναυμαχία της Σελλασία ou Μάχη της Σελλασίας) se déroula au cours de l’été 222 av.J.C. (Certains avancent le mois de Juillet). Elle eut lieu à Sellasie (ou Sellasia), entre Tégée et Argos, dans le Nord de la frontière de Laconie, sur les rives de l’Eurotas (ou Eurotos), 10 km. au Nord de Sparte. La ville contrôlait l’entrée de la Laconie par le Nord et constituait donc une importante position défensive de Sparte. Ce fut une bataille entre les armées du Roi de Macédoine Antigonos III Dôson (ou Antigone, en Grec : ‘Aντίγονος Γ΄ Δώσων, 229 à 221) allié au Stratège de la Ligue Achéenne, Aratos de Sicyone (ou Aratus, 271–213) et celles du Roi de Sparte Cléomène III (ou Cléomènes ou Kleoménês, en Grec : Κλεομένης Γ’, 235 à 219), dans la guerre dite de Cléomène contre la Ligue Achéenne, la puissance qui était jusque-là dominante du Péloponnèse. Elle vit la victoire écrasante des Macédoniens et Cléomène III dut s’enfuir à Alexandrie en Égypte et Antigonos III devint le premier Roi à occuper Sparte.
 


 

Peltaste Agrianien par Johnny Shumate

Le contexte

 
   À la mort du Roi de Sparte Léonidas II (ou Leônidas, 254-242 et 240-235), son fils Cléomène III (ou Cléomènes ou Kleoménês, en Grec : Κλεομένης Γ’, 235 à 219) lui succéda. Aussitôt au pouvoir, ce dernier mena une ambitieuse politique afin de restaurer la puissance Spartiate. Il diminua le pouvoir des Éphores pour augmenter celui des deux Rois traditionnels et prit comme collègue à la royauté, son frère Eucleidas (ou Euclidas ou Eukleídas, en Grec : Εκλείδας, 227-222). Il étendit la citoyenneté et restaura dans toute sa rigueur l’éducation d’État destinée aux jeunes garçons. Ces mesures inquiétèrent les partis oligarchiques de cités voisines de Sparte. Cette inquiétude se fit d’autant plus grande que Cléomène III mena une politique d’expansion agressive dans le Péloponnèse. Il prit rapidement plusieurs villes en Arcadie appartenant à la Ligue Achéenne. Sparte devint le nouvel État dominant du Péloponnèse et la Ligue Achéenne lui déclara la guerre.
 
   Le chef de cette dernière, Aratos de Sicyone (ou Aratus, 271–213), dont la cité se trouvait elle-même menacée par l’armée Spartiate, n’eut d’autre choix que d’entrer en contact avec son ex ennemi, la Macédoine, pour solliciter son aide contre Sparte. Le Roi de Macédoine Antigonos III Dôson (ou Antigone, en Grec : ‘Aντίγονος Γ΄Δώσων, 229 à 221) répondit favorablement à la demande car elle lui fournissait l’occasion de regagner une influence perdue depuis près de deux décennies dans le Péloponnèse. En 224, il constitua une coalition avec les Achéens, les Béotiens, les Thessaliens et les Acarnaniens (Région occidentale de la Grèce, délimitée au Nord par le golfe Ambracique et à l’Ouest et au Sud-ouest par la mer Ionienne), dont il se fit nommer le Chef (ou Hégémon) à vie, et immédiatement il entra en campagne contre Cléomène III
 
   Aratos de Sicyone et ses alliés avaient tenté de récupérer les villes perdues, mais ils avaient échoué en grande partie, comme aux batailles de Laodicée (ou deuxième bataille de Megalopolis, 227) et du Mont Lycée (ou Lykaion) en Arcadie la même année. La position Achéenne était en outre affaiblie lorsque leur plus ancien allié, le Roi d’Égypte Ptolémée III Evergète Évergète I Tryphon (246-222), déplaça son soutien financier à Sparte qui consolida un peu plus sa position. L’Égyptien avait subventionné les Achéens tant qu’ils étaient contre la Macédoine, mais maintenant il était évident que Sparte et les puissances Péloponnésiennes seraient des alliées plus efficace pour s’opposer à la Macédoine. L’hégémonie Spartiate fut augmentée par sa victoire retentissante sur l’armée Achéenne à la bataille de Dyme (226), menant la Ligue à rechercher la paix avec Cléomène III. Ce fut lorsque les pourparlers de paix échouèrent, qu’Aratos de Sicyone envoya des émissaires au Roi Macédonien pour obtenir son assistance militaire. Dans les pourparlers le Roi obtint également la possession de la citadelle d’Acrocorinthe.
 
   Ces conditions provoquèrent une réaction furieuse de nombreux Achéens et Cléomène III utilisa ces discordes à son avantagées en occupant des grandes villes. Il prit en particulier le contrôle de cités stratégiques comme Corinthe, Argos et Phlionte (Située au Sud de Sicyone et au Sud-ouest de Corinthe) et de nombreuses colonies plus petites. En 224, Sparte tenait donc l’isthme de Corinthe et parvenait ainsi à prévenir l’invasion du Péloponnèse par l’armée des coalisés qui serait supérieure en nombre, mais ces derniers allaient réagir.

 

Le prélude

 

  Antigonos III marcha vers le Péloponnèse, via l’île d’Eubée, avec une grande armée. Après avoir atteint l’isthme de Corinthe, l’armée Macédonienne trouva sa marche interrompue par une série de fortifications que Cléomène III avaient érigé à travers l’isthme. Plusieurs tentatives pour prendre ses fortifications furent repoussées avec des pertes considérables. Cependant, une révolte d’Argos qui tenta d’expulser la garnison Spartiate qui s’y trouvait, contraignit Cléomène III à aller réprimer la rébellion.
 
   Il ne put en venir à bout et il fut obligé d’abandonner sa position sur l’isthme et se replier en Arcadie. Dans le même temps, Antigonos III relança la Ligue Hellénique que Philippe II de Macédoine (359-336) avait créer sous le nom de la “Ligue des Ligues” et il réussit à y intégrer la plupart des cités Grecques. L’armée Macédonienne prit pied dans le Péloponnèse. Antigonos III prit Orchomène d’Arcadie et Mantinée et décida d’hiverner à Sicyone.

  Pendant les deux années suivantes, les belligérants menèrent des actions de faible envergure en évitant la confrontation directe. En 223 toutefois, Cléomène III décida de lancer un raid sur la Ligue Achéenne. Il donna l’impression qu’il allait piller le territoire d’Argos, mais il changea de direction et attaqua Mégalopolis dans le Péloponnèse, dans la vallée de l’Alphée. Les Spartiates réussirent à prendre une section des faibles fortifications et furent rapidement maître de la ville.
 
   Cependant une arrière-garde composée de citoyens de la cité permit à la plupart des Mégalopolitains de s’échapper. Cléomène III leur envoya un message leur offrant un retour dans leur ville s’ils rejoignaient son alliance, mais ils refusèrent. Le Roi ordonna alors que la ville soit pillée et rasée. Le sac de Megalopolis fut un grand choc pour la Ligue Achéenne. Cléomène III suivit ce succès par des raids sur le territoire d’Argos, car il savait Antigonos III ne pouvait lui résister en raison d’un manque d’effectif.

 
   En 222, Ptolémée III cessa de soutenir financièrement Cléomène III et ce dernier, qui allait manquer d’argent pour payer ses mercenaires, dut se résoudre à affronter l’alliance Macédonienne qui s’apprêtait à envahir la Laconie. Afin d’obtenir de l’argent, le Spartiate rendit aux Hilotes leur liberté en échange d’une somme d’argent. Il disposa son armée en travers d’une passe étroite, flanquée de deux collines, près de la ville Spartiate de Sellasie (ou Sellasia). Voyant la supériorité des positions de Cléomène III, Antigonos III hésita d’abord à livrer bataille et préféra faire camper son armée, mais après plusieurs jours d’hésitation, il se décida à combattre.
 


 

Philopoemen –
Musée du Louvre

Les effectifs et tactiques

 
   En ce qui concerne les effectifs dans chaque camp, comme pour pratiquement toutes les batailles de l’antiquité les chiffres varient et sont contredits en fonction des auteurs, que ce soit les anciens ou les historiens d’aujourd’hui. Pour Cléomène III on retient : 20.000 fantassins (on trouve aussi 20.650), composés d’hoplites Lacédémoniens, peut-être 2.000 hommes, de contingents de Périèques et de mercenaires, et d’environ 650 cavaliers. La phalange Spartiate, était sous le commandement personnel du Roi et était rangée sur la colline de droite, surnommée Olympe (ou Olympus), soutenue par un corps d’infanterie légère de mercenaires.
 
   Les troupes alliées de Sparte et la phalange Périèques étaient sous le commandement de l’autre Roi de Sparte, Eucleidas (ou Euclidas ou Eukleídas) et occupaient l’autre colline surnommée l’Evas (ou Euas) et formaient l’aile gauche. Le centre était composé de la cavalerie, soutenue par d’autres mercenaires fantassins légers. Cléomène III espérait que sa position tactique en hauteur compenserait son infériorité numérique. Il fit fortifier les passes avec une série de barricades et de tranchées sur tout le long de sa ligne de front.
 
   En ce qui concerne les troupes coalisées on retient : 28.000 fantassins et 1.200 cavaliers. Polybe (Général, homme d’État et historien Grec, v.205-126 av.J.C) décrit l’armée composée de 29.200 hommes (on trouve aussi souvent 30.000). La contribution Macédonienne à cette force était à elle seule d’un peu plus de 20.000 hommes, dont 10.000 phalangistes, 3.000 peltastes et 300 cavaliers, un chiffre complété par l’ajout de 1.000 Agrianiens (Tribus Thraces), 1.600 Illyriens commandés par Démétrios de Pharos (ou Pharus, en Grec : Δημήτριος) le co-Roi Ardiéen d’Illyrie 228/227-219) et 1.000 Galates, ainsi que 3.000 autres mercenaires d’infanterie et 300 cavaliers.
 
   La taille de cette armée fut fortement augmentée par les contingents des coalisés Grecs. Les Achéens fournirent 3.000 fantassins et 300 cavaliers, les Arcadiens 1.000 soldats d’infanterie commandés par Cercidas de Megalopolis (ou Kerkidas, poète, philosophe et législateur), les Béotiens 2.000 fantassins et 200 cavaliers, les Acarnaniens 1.000 soldats d’infanterie et 50 de cavalerie et les Épirotes 1.000 fantassins et 50 cavaliers. Antigonos III plaça la phalange Macédonienne face à la phalange Spartiate sur la colline Olympe (ou Olympus), en ordre serré sur 32 rangs. Il disposa un écran d’infanterie légère de mercenaires devant la phalange. Sa propre cavalerie, un mélange de Macédoniens, d’Achéens commandés par Philopoemen de Megalopolis (ou Philopoímên ou Philopœmen, 253-183/182, homme politique et Général Grec), de Béotiens et de mercenaires, fut placée face à la cavalerie Spartiate au centre. L’aile droite Macédonienne, face à l’Evas (ou Euas) dont les pentes étaient fortes, n’était pas formée en phalange, mais de façon plus souple pour faciliter leur progression sur ce terrain difficile. C’est là que se trouvaient aussi les Illyriens de Démétrios de Pharos.

 

Le déroulement

 
   Lorsqu’Antigonos III et son armée arrivèrent à Sellasie (ou Sellasia), ils trouvèrent l’armée Spartiate occupant des positions fortes sur les collines, Olympe (ou Olympus) et Evas (ou Euas), avec la rivière œnous qui serpentait entres-elles. Comme dit plus haut Cléomène III tenait Olympe (ou Olympus) sur l’aile droite avec les Spartiates et les mercenaires et l’autre Roi de Sparte, Eucleidas (ou Euclidas ou Eukleídas) occupaient la colline Evas (ou Euas) sur l’aile gauche. Sur le terrain plat entre les collines, la cavalerie de Cléomène III était déployée et prête à intervenir avec le reste de ses mercenaires. La force du déploiement Spartiate incita les Macédoniens à ne pas lancer un assaut immédiat contre les Lacédémoniens. Antigonos III lança ses phalanges face à l’infanterie Lacédémonienne qui était au sommet des deux collines, avec l’ordre d’avancer et de prendre les hauteurs. Sa cavalerie de Macédoniens, d’Achéens, de Béotiens et de mercenaires marcha elle au centre en face de la cavalerie ennemie.
 

   La bataille commença avec l’attaque de l’aile droite Macédonienne et des coalisés, de l’infanterie légère suivie de l’infanterie lourde, contre les Lacédémoniens d’Eucleidas (ou Euclidas ou Eukleídas) sur l’Evas (ou Euas). Cependant, alors que les troupes avançaient elles furent attaquées sur leur flanc par cavalerie mercenaire Spartiate, sans que la cavalerie Macédonienne ne puisse réagir. Sans couverture l’infanterie lourde des alliés avançait péniblement pressée par les Spartiates sur l’arrière et l’avant.
 
   Après avoir vainement exhorté la cavalerie Macédonienne à attaquer, Philopoemen de Megalopolis (ou Philopoímên ou Philopœmen) prit l’initiative et mena une charge de ses cavaliers Achéens contre la cavalerie Spartiate. Cette contre-attaque força les mercenaires Spartiates à revenir défendre le reste de leur cavalerie et permit la continuation de l’attaque Macédonienne sur l’Evas (ou Euas). Cette initiative opportune sauva l’infanterie légère sur la colline de l’anéantissement.

   Eucleidas (ou Euclidas ou Eukleídas) laissa se développer cette attaque sans essayer de l’arrêter avant qu’elle n’atteigne le sommet, ce qui ouvrit la voie à la victoire aux Macédoniens. Il en fut délogé par les Illyriens de Démétrios de Pharos (ou Pharus) et dut battre en retraite en perdant l’avantage du terrain. Ses forces dans ce repli furent massacrées et lui fut tué. Dans le même temps, de l’autre côté sur la colline Olympe (ou Oympus), l’engagement débuta par les unités d’infanterie légère qui ne parvinrent pas à faire la décision.
 
   Voyant que son frère était en pleine déroute et que sa cavalerie n’était pas en meilleure posture, Cléomène III tenta de reprendre le dessus dans une attaque. Il quitta sa position pour se porter au-devant de la phalange Macédonienne. Il ne parvient seulement qu’à la faire pivoter sans briser son unité et l’avantage du nombre finit par permettre aux Macédoniens là aussi de l’emporter. Les Spartiates combattirent presque jusqu’au dernier homme.

 
   S’en était terminé pour lui, la bataille était perdue, Cléomène III s’enfuit alors à cheval avec une poignée de compagnons. Il gagna le port de Gythio (ou Gythium, village situé dans le Sud du Péloponnèse) d’où il s’embarqua pour Alexandrie, trouver refuge auprès du Roi d’Égypte Ptolémée III et rejoindre sa mère et ses fils. Il y resta en exil jusqu’à sa mort trois ans plus tard. Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125 ap.J.C), sur 6.000 Spartiates, seulement 200 survécurent, les autres préférant une mort honorable à la honte. Après la bataille, Antigonos III salua l’initiative de Philopoemen de Megalopolis (ou Philopoímên ou Philopœmen). Il s’empara de Sparte et il la contraignit à entrer dans la Ligue Achéenne. Il ne se montra pas toutefois aussi dur que Cléomène III l’avait été vis-à-vis de Mégalopolis. La victoire de Sellasie (ou Sellasia) consacra le rétablissement de l’influence Macédonienne dans le Péloponnèse et le succès de la politique militaire et diplomatique d’Antigonos III.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Hermann Bengtson :
Die inschriften von Labranda und die politik des Antigonos Doson, Bayerische Akademie der Wissenschaften, Beck in Komm., München, 1971.
Kleomenes III, ein spartanischer König im Exil, pp : 1-13, Geschichte der Gesellschaft, Festschrift für Karl Bosl, Stuttgart, 1974.
Walter Bettingen :
König Antigonos Doson von Makedonien (229-220 v. Chr.), Thomas & Hubert, Weida i., 1912.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Sylvie Le Bohec-Bouhet :
Antigone Dôsôn, Roi de Macédoine, Presses universitaires de Nancy, Nancy, 1993.
Robert Malcolm Errington :
A history of Macedonia, University of California Press, Berkeley, 1990.
A History of the Hellenistic World : 323-30 B.C., Wiley, Chicester, 2011.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
A History of Macedonia, vol. 3 : 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.
The Macedonian state : Origins, institutions and history, Clarendon Press, Oxford, 1989.
Gabriele Marasco :
Cleomene III, I Mercenari e Gli Iloti, pp : 45-62, Fasc. 1, Prometheus : rivista quadrimestrale di studi classici, Anno 5, 1979.
Stephen Nutt :
Sellasia, battle of (222 bc), Oxford University Press, Oxford, 1996.
Benjamin Shimron :
Late Sparta : The Spartan revolution, 243-146 B.C., State University of New York, Buffalo, 1972.
Édouard Will et Pierre Cabanes :
Histoire politique du monde hellénistique, Éditions du Seuil, Paris, 2003.

 

 

Sommaire
 

Présentation
Contexte et prélude
Les effectifs
Le déroulement
Après le bataille
Bibliographie

Bataille  de  Raphia 22 Juin
217

 

Présentation

 
   La bataille de Raphia (En Hébreu : קרב רפיח, en Grec : Ναυμαχία της ‘Pαφία Naumachia tēs Rhaphia,) se déroula le 22 Juin 217 av.J.C. On trouve aussi le 13, le 18 ou le 21. Les différences de datation peuvent-être dues au calendrier utilisé, Grégorien ou Julien. Sur des documents Égyptiens on trouve le 10 Shemou I (soit 18 Juin). Elle eut lieu à Rafah (ou Raja aujourd’hui, en Arabe : رفح Rafh, en Hébreu : רפיח Rafiah, en Grec : ‘Pαφία Rhaphia, en Latin : Raphia, en Égyptien : Robihwa, en Assyrien : Rafihu), à 30 km. de Gaza. De ce fait elle est également connue sous le nom de bataille de Gaza. Ce fut une bataille entre les armées Séleucides, commandées par leur Roi Antiochos III Mégas ("Le Grand", en Grec : ‘Aντίoχoς Γ’ Μέγας, en Hébreu : אנטיוכוס השלישי  Antiochus, 223-187) et celles d’Égypte commandées par le Roi Ptolémée IV Philopator (En Grec : Πτολεμαίος Φιλοπάτωρ, 222-204). Elle se situe dans le cadre de la Quatrième Guerre Syrienne (219-217) pour la domination de la Cœlé-Syrie (Toute la Syrie à l’exception de la Phénicie), qui vit la victoire des Égyptiens. Ce fut l’une des plus grandes batailles des royaumes Hellénistiques et du monde antique.

 
Contexte et prélude


 

Buste d’Antiochos III Mégas –
Musée du Louvre

 
   Les deux plus grands des royaumes Hellénistiques, l’Égypte Ptolémaïque et l’Empire Séleucide, étaient des ennemis acharnés, et à plusieurs reprises ils se sont battus pour le contrôle de la Syrie/Palestine. Ce sont les Guerres Syriennes. La Quatrième Guerre Syrienne commença en 219. L’Égypte Ptolémaïque était alors gouvernée par Ptolémée IV Philopator et l’Empire Séleucide par Antiochos III Mégas. En 217, ce dernier et son armée avancèrent en Syrie. Lorsque la nouvelle arriva en Égypte, les Ministres, conseillers et Généraux de Ptolémée IV lui conseillèrent de faire des préparatifs sérieux en vue de ce nouvel affrontement qui se préparait. Les deux royaumes allaient une nouvelle fois se disputer la Syrie. Le Séleucide et les armées Ptolémaïques allaient se rencontrer près de la petite ville Syrienne de Rafah. Au IIIe siècle av.J.C., Polybe (Général, homme d’État et historien Grec, v.205-126 av.J.C) décrivit la bataille.
 
   Comme dit plus haut cette bataille fit partie intégrante de la période dites des Guerres Syriennes, correspondant à une série de six conflits entre 274 et 168 av.J.C. qui opposèrent les deux royaumes. Plus particulièrement, la bataille de Raphia termina la Quatrième Guerre Syrienne. Lorsqu’il prit le pouvoir, le jeune et dynamique Roi Séleucide, Antiochos III Mégas se donna pour tâche de restaurer l’Empire de Séleucos I (305-280), qui s’étendait du Royaume de Bactriane et l’Indus à l’Est, l’Hellespont au Nord et à l’Ouest, et à la Syrie au Sud. En 221 il rétablit le pouvoir des Séleucides sur la Médie et la Perse. Puis il regarda vers la Cœlé-Syrie qui lui semblait indispensable à conquérir, seulement cette région était la possession de l’Égypte Ptolémaïque. L’ambitieux Roi était de plus motivé par le fait qu’il savait cette dernière considérablement affaiblie par des querelles dynastiques et par des troubles publics.
 
   Le règne du nouveau Roi Ptolémée IV avait débuté avec l’assassinat de la Reine-mère Bérénice II et le jeune souverain était tombé sous l’influence totale des courtisans. Ses Ministres utilisèrent leur pouvoir dans leur propre intérêt au détriment du peuple. Antiochos III ne résista pas à chercher à tirer profit de cette situation chaotique. Après l’invasion ratée de l’Égypte de 221, en 219 (le 3e mois de la saison Peret dans les écrits Égyptiens) débuta la Quatrième Guerre de Syrie. Il s’empara de Séleucie de Piérie, (ou Suedia, en Grec : Σελεύκεια Πιερία Seleucia Pieria) ainsi que de nombreuses villes en Phénicie, dont Tyr. Cependant, plutôt que de profiter de ses succès et envahir l’Égypte, Antiochos III attendit en Israël pendant plus d’un an, consolidant ses nouveaux territoires. Côté Égyptien cette attente était une aubaine et ils organisèrent dans le plus grand secret une réforme radicale de leur armée, avec dans le même temps des propositions diplomatiques fictives dans le but de faire croire à des négociations de paix. 
 
   Sosibios (ou Sosibius, en Grec : Σωσιβιoς), le Ministre de Ptolémée IV s’occupa du recrutement et de la formation d’une armée composée de la populations Grecques locales, mais aussi de plus de trente mille Égyptiens. Cela se révéla payant mais eu de terribles conséquences sur la stabilité du royaume. Lorsque les préparatifs furent terminés, l’Égypte entra en guerre et Ptolémée IV et son armée marchèrent sur la Cœlé-Syrie. Péluse (ou Pelusium), une cité de la Basse-Égypte, située à l’extrémité Nord-est du Delta du Nil, servit de base de départ. Dans la campagne, il se fit accompagner par sa sœur et épouse Arsinoé III. Selon les écrits Égyptiens, il quitta Péluse (ou Pelusium) le 1er Shemou (13 Juin calendrier Julien) et il se déplaça vers le Nord dans les montagnes Kasion (ou Casius) à la limite de son royaume.
 
   Le Roi Séleucide quitta lui Acre (ou Ptolémaïs ou Akko) et marcha à sa rencontre en direction de Gaza. Lorsque les deux armées s’approchèrent, Antiochos III initialement mis en place son camp à une distance d’environ 2 km. de celui de Ptolémée IV. Puis il réduisit cette distance à 1 km. (environ 5 stades). De nombreux accrochages eurent lieu avant la bataille en raison de cette proximité. Une nuit, Théodote d’Étolie (ou Theodotus ou Theodotos, en Grec : Θεoδoτoς), ancien officier Égyptien qui avait trahi Ptolémée IV et remis une grande partie de la Cœlé-Syrie et de la Phénicie à Antiochos III, se faufila à l’intérieur du camp Ptolémaïque et atteignit ce qu’il supposait être la tente du Ptolémée IV, mais celui-ci était absent et donc évita d’être assassiné, ce fut son médecin personnel, Andreas, qui se trouvait là qui fut tué. Le lendemain, la plus importante bataille depuis celle d’Ipsos (301), 80 ans plus tôt, allait débuter.

 


 

Ptolémée IV – Museum of
Fine Arts – Boston

Les effectifs

 
   En ce qui concerne les effectifs dans chaque camp, comme pour pratiquement toutes les batailles de l’antiquité les chiffres varient et sont contredits en fonction des auteurs, que ce soit les anciens ou les historiens d’aujourd’hui. Selon Polybe (Général, homme d’État et historien Grec, v.205-126 av.J.C), pour les forces Égyptienne, Ptolémée IV venait de terminer un plan de recrutement majeur avec l’aide de nombreux Généraux mercenaires. Ses forces comptaient un peu plus de 70.000 hommes et 4.700 cavaliers dont :
25.000 phalangistes Macédoniens sous le commandement d’Andromaque (ou Andromachus) d’Aspendos et Ptolémée, fils de Thraséas ;
20.000 phalangistes Égyptiens sous le commandement du Ministre Sosibios (ou Sosibius), formé à la manière Macédonienne :
8.000 hoplites mercenaires Grecs sous le commandement Phoxidas l’Achéen ;
6.000 fantassins Galates (2.000) et Thraces (4.000) sous le commandement de Denys le Thraces ;
3.000 hypaspistes de la garde royale (ou agêma ou bouclier d’argent, troupe d’infanterie d’élite) sous le commandement d’Euryloque (ou Eurýlokhos) de Magnésie ;
3.000 fantassins lourds mercenaires Libyens sous le commandement d’Ammonios (ou Ammonius ou Ammốnios) ;
2.300 cavaliers Libyens (ou egchorioi) eurent comme Général un nommé Polycrate d’Argos ;
2.000 cavaliers Grecs menés par Échécrate (ou Echecrates) de Thessalie ;
2.000 mercenaires peltastes sous le commandement de Socrate le Béotien ;
2.000 archers mercenaires Crétois sous le commandement de Cnopias d’Allaria :
1.500 fantassins mercenaires Crétois sous le commandement de Philon de Cnossos :
700 cavaliers de la Garde du Royale ;
73 éléphants de guerre d’Afrique du Nord et de l’Érythrée. Beaucoup plus petit que leurs congénères Indiens (Elephas maximus). Selon Polybe, les éléphants d’Afrique ne pouvaient pas supporter l’odeur, le bruit et la vue de leurs homologues indiens.
 
   Du côté des Séleucides, toujours selon Polybe, Antiochos III alignait une armée un peu moins importante de 64.000 hommes et, 6.000 cavaliers dont :
20.000 phalangistes Macédoniens sous le commandement de Nikarchos (ou Nicarchus ou Nicarch ou Nicarchos) et Théodote Hémioles (ou Theodotus Hemiolius ou Theodotos Hemiolios † après 217) ;
10.000 hypaspistes Macédoniens (ou bouclier d’argent, troupe d’infanterie d’élite) sous le commandement de Théodote d’Étolie (ou Theodotus ou Theodotos) ;
10.000 fantassins Arabes Palmyréniens dirigés par Zabdibel (ou Zabdibelus ou Zabdibelos) ;
11.500 fantassins légers d’origines diverses : Des Carmaniens (Province de Kerman) et des Ciliciens sous le commandement de Byttacos (ou Byttacus) le Macédonien ; des Cissiens (ou Kissiens, ou de Cissie, partie de la Susiane), des Mèdes, des Cadusiens (Tribu nomade de Perse vivant dans la province de Zanjān) sous le commandement d’Aspasien (ou Aspasianos ou Aspasianus) le Mèdes ; 5.000 de Dahae (ou Daae ou Dahas ou Dahaeans ou Daoi, apparentés aux Scythes) et des Thraces ;


 

Représentation des éléphants de guerre Séleucide
et Ptolémaïque à la bataille de Raphia –
Dessin Richard da Mota

 
5.000 hoplites mercenaires Grecs sous le commandement d’Hippoloque (ou Hippolochos ou Hippolokhos) de Thessalie ;
4.000 cavaliers sous le commandement d’Antipater, le neveu du Roi ;
3.000 (ou 2.000) archers Perses et frondeurs Agrianiens (Tribus Thraces) sous le commandement de Ménédème d’Alabanda (ou Alabande) ;
2.000 cavaliers de la Garde Royale sous le commandement de Thémison ;
1.500 fantassins mercenaires Crétois sous le commandement d’Euryloque (ou Eurýlokhos) ;
1.500 archers mercenaires Crétois sous le commandement de Zelys de Gortyne (En Crète, sur les bords du fleuve Léthée, au pied du mont Ida) ;
1.000 Cardaces (ou Cardaques ou Kardakes) infanterie lourde, sous le commandement de Lysimaque le Galate ;
500 lanceurs de javelot Lydiens ;
102 éléphants de guerre Indiens sous le commandement de Philippe et Myischos.

 

Le déroulement

 
   Après 5 jours d’escarmouches, les deux Rois décidèrent de positionner leurs troupes pour la bataille. Les deux armées furent déployées de façon traditionnelle, la phalange au centre, soutenue sur les ailes par la cavalerie et les troupes légères de mercenaires. Puis les éléphants, légèrement en avant. Les deux souverains voulaient en finir rapidement. Ils invectivèrent leurs soldats et prirent place dans les lignes. Ptolémée IV sur son aile gauche et Antiochos III sur son aile droite, et la bataille commença. Au début de celle-ci, les deux armées s’avancèrent l’une vers l’autre sans manœuvres particulières. Puis, les contingents d’éléphants Indiens de l’aile droite Séleucide, appuyés par de la cavalerie, chargèrent les éléphants d’Afrique du Nord et la garde royale Égyptienne. Ces derniers, plus petits et moins puissants que leurs congénères, prirent peur et se retirèrent en panique avant l’impact. Ils coururent au travers des lignes d’infanterie de leur propre camp derrière eux, ce qui provoqua le désordre dans leurs rangs.
 
   Dans le même temps, depuis son aile droite, Antiochos III mena personnellement une charge à la tête de sa cavalerie, sur l’aile gauche Ptolémaïque, avec pour objectif de tuer Ptolémée IV. Puis les phalanges ennemies s’engagèrent violemment dans un combat rude et chaotique. Cependant, alors qu’Antiochos III avait les Argyraspides (Les boucliers d’argent), les Macédoniens de Ptolémée IV, qui étaient soutenus par la phalange Égyptienne, prirent légèrement le dessus et le Roi réussit à se réfugier derrière sa phalange pour se protéger contre les éléphants paniqués, pendant qu’Antiochos III poursuivait une partie de la garde Égyptienne en déroute. Ptolémée IV prit alors position au centre, encourageant sa phalange à l’attaque, Polybe (Général, homme d’État et historien Grec, v.205-126 av.J.C), nous dit : “Avec empressement et de l’esprit“.
 
   Les éléphants de l’aile droite de l’Egyptien refusaient de charger, le Roi ne pouvait compter que sur sa cavalerie qui esquiva les éléphants de l’aile gauche d’Antiochos III et mit en déroute la cavalerie Séleucide qui lui faisait face ainsi que les fantassins Arabes Palmyréniens dirigés par Zabdibel (ou Zabdibelus ou Zabdibelos). Sur l’extrême droite, la cavalerie de Ptolémée IV poursuivit également ses adversaires en retraite. Les phalanges, de part et d’autre, privées de leurs ailes continuaient toutefois à combattre. Les troupes Égyptiennes, plus nombreuses, prirent le dessus conduisant leurs adversaires à reculer. Antiochos III, sur son cheval, toujours à la poursuite acharnée d’une partie des troupes fuyardes de l’aile gauche Égyptienne, se pensait lui vainqueur.
 


 

Autre représentation des éléphants de guerre –
Dessin Igor Dzis

   Lorsqu’il se rendit compte de son erreur, il revint de sa poursuite, mais trop tard. Il tenta de rejoindre ses phalanges qui étaient déjà battues. Polybe nous dit : "S’étant rendu compte que toute son armée était en déroute, il se replia sur Raphia”. Le Roi commanda alors la retraite, mais au moment où il voulut se replier, ses troupes en déroute ne pouvaient plus être regroupées. La bataille était terminée et perdue. Selon Polybe, Ptolémée IV ne perdit que 1.500 fantassins, 700 cavaliers, 16 éléphants tués et 26 capturés. Le camp d’Antiochos III fit quant à lui état de près de 10.000 fantassins tués, 300 cavaliers, 5 éléphants tués et 4.000 fantassins prisonniers.
 

Après la bataille

 
   Après la bataille, le Roi Séleucide voulut regrouper ses troupes et faire un nouveau campement en dehors de Raphia, mais la plupart de ses hommes avaient déjà trouvé refuge à l’intérieur et il fut donc forcé d’entrer lui-même dans la ville. Puis il marcha vers Gaza et demanda à Ptolémée IV la trêve habituelle pour enterrer les morts, ce qui lui fut accordé. La victoire de Ptolémée IV lui permit de sauver l’Égypte et de reprendre le contrôle de ses possessions en Asie Mineure et en Cœlé-Syrie. Cependant, ce ne fut qu’un répit, en 198 à la bataille de Panion (ou Panium ou Baniyas ou Banias ou Panéas), près de Césarée de Philippe, Antiochos III défit l’armée du jeune fils de Ptolémée IV, Ptolémée V Epiphane Eucharistos (196-180) et il reprit la Cœlé-Syrie et la Judée.
 
   Ptolémée IV dut sa victoire en partie à une phalange Égyptienne nouvellement crée et correctement équipée et entrainée qui, pour la première fois forma une grande partie de ses hommes, mettant ainsi fin à ses problèmes de recrutement permanant de mercenaires. La bataille de Raphia marqua un tournant dans l’histoire Ptolémaïque. La stèle qui enregistra la convocation des Prêtres à Memphis en Novembre 217, pour rendre grâce pour la victoire fut inscrite en Grec, en hiéroglyphique et démotique Égyptien. Ce fut la première fois où un souverain de la dynastie des Lagides reçut les honneurs Égyptiens complets, ce qui devint la norme et fut transmis aux autres Rois. Certains commentateurs Bibliques voient cette bataille comme étant celle indiquée dans le Livre de Daniel (11 : 11), où il est dit : “Alors le Roi du Sud marchera, dans une grande rage, en lutte contre le Roi du Nord, qui soulèvera une grande armée, mais qui sera vaincu“.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Lionel Casson :
A Petrie papyrus and the battle of Raphia, American Society of Papyrologists, 1964
Robert Malcolm Errington :
A history of Macedonia, University of California Press, Berkeley, 1990.
A History of the Hellenistic World : 323-30 B.C., Wiley, Chicester, 2011.
Christelle Fischer-Bovet :
Army and society in Ptolemaic Egypt, Cambridge University Press, Cambridge, 2014.
Christelle Fischer-Bovet et Willy Clarysse :
A military reform before the battle of Raphia ?, pp : 26-35, Archiv für Papyrusforschung und verwandte Gebiete 58, N°1, De Gruyter, Berlin, 2012.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
John D.Grainger :
The Syrian wars, E.J.Brill, Leiden – Boston, 2010.
Günther Hölbl :
Geschichte des Ptolemäerreiches, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1994.
Werner Huß :
Untersuchungen zur außenpolitik Ptolemaios’ IV, Münchener Beiträge zur Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte, Heft 69, Beck, München, 1976.
David Klotz :
Who was with Antiochos III at Raphia ? Revisiting the Hieroglyphic Versions of the Raphia Decree (CG 31008 and 50048), pp: 45-59, Chronique d’Egypte 88, N°175, 2013.
John Frtancis Lazenby :
Raphia, battle of, Oxford University Press, Oxford, 1998.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
A History of Macedonia, vol. 3 : 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.
Stephen Nutt :
Raphia, battle of (217 bc), Oxford University Press, Oxford, 2001.
Willy Peremans :
Notes sur la bataille de Raphia, Università Cattolica del S. Cuore, 1951 – pp : 214-222, Aegyptus 31, N°2, 1951.
Edouard Will :
Les premières années du règne d’Antiochos III, 223-219 av.J.C, pp : 72-129, Revue des études Grecques, T.75, 1962.
Histoire politique du monde hellénistique (323-30 av. J.-C.). Tome 1 : De la mort d’Alexandre aux avènements d’Antiochos III et de Philippe V, Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de Nancy, 1966-1967-1979-1988 – Éditions du Seuil, Paris, 2003.
Histoire politique du monde hellénistique (323-30 av. J.-C.). Tome 2 : Des avènements d’Antiochos III et de Philippe V a la fin des Lagides, Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de Nancy, 1967-1968-1982.

 

 

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