Quelques
Reines importantes
 

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  Ahmès-Satkamosé {Le Dieu Lune (Iâh) l’a engendré, Fille de Kamose}

Ses Titres : Épouse du Roi (hmt-nswt) ; Fille du Roi (sAT-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt). Elle eut aussi celui d’Épouse du Dieu (HmT-nTr), mais selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, il est probable que ce dernier ne lui fut donné qu’a titre posthume.


 

Momie de la Reine –
Musée Égyptien du Caire

   Ahmès-Satkamosé (ou Sitkamose ou Satkamès ou Ahmose-Satkamose  – JaH ms SAt kA ms) est une Reine d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Il y a toujours controverses entre les historiens sur cette Reine. Certains avancent une date pour sa naissance, entre 1573 et 1570. Il est généralement admis aujourd’hui qu’elle fut une des épouses du Roi Ahmès I (ou Ahmosis, 1549-1525/24), premier Roi de la XVIIIe dynastie, qui serait son oncle, ou son cousin, car comme le précise Michel Gitton, sur la base de ses titres, elle est susceptible d’avoir été la fille du Roi Kamosé (ou Kamosis, 1553-1549), mais on ne connait pas le nom de sa mère, peut-être la Reine Iâh-Hotep II (ou Ahhotep II). Cette filiation est partagée par de nombreux spécialistes, comme Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Si elle fut la fille de Kamosé, après la mort de celui-ci, elle n’était pas très vieille et donc un potentiel successeur au trône en liaison avec un mariage avec Ahmès I. Il n’y a semble t-il pas d’enfant de cette union, en tous cas pas de fils susceptible de régner puisque l’on ne lui connait pas le titre de Mère du Roi (mwt-nswt).
 
   En ce qui concerne l’interprétation de son nom il existe également diverses théories, dont celle que son deuxième nom, Satkamosé “Fille de Kamosé“, fut ajouté plus tard pour honorer son père. Pour certains spécialistes il est peu probable qu’elle fut mariée à Ahmès I, parce que le titre Grande Épouse Royale ne lui est pas connu. Il est vrai que ce fut Ahmès Néfertari qui reprit après la mort d’Ahmès I les affaires du gouvernement, représentant également Amenhotep I (ou Amenôphis, 1525/24-1504), mineur (âgé d’une dizaine d’années) au moment de son accession au trône. Christian Leblanc nous dit que sur le verso d’un Livre des Morts, provenant d’Abousir, un texte indique que la Reine Tétishery possédait des propriétés foncières. Sur ce document son nom est associé à celui d’Ahmès-Satkamosé.
 
   Selon Edward Bleiberg et Suzanne Ratié, Ahmès-Satkamosé aurait été une des épouses d’Amenhotep I (ou Amenôphis). Cette union serait attestée sur une stèle datant de la XIXe dynastie, mais il y a là sûrement confusion avec une autre Satkamosé. Cette petite stèle en calcaire fut découverte par Georges Daressy en 1899, lors du dégagement de la salle hypostyle du Ramesseum. Elle représente Ahmès-Satkamosé en compagnie d’Amenhotep I, c’est sur cette seule base que ces égyptologues avaient suggérer qu’elle fut une épouse de ce souverain. Ahmès-Satkamosé figure dans la liste des Ancêtres Royaux adorés tout au long la XIXe dynastie, elle apparaît notamment dans la liste du tombeau (TT2), à Deir el-Médineh, de Khâbekhnet, Serviteur dans la place de vérité lors du règne du Pharaon Ramsès II (1279-1213).
 
   La momie d’Ahmès-Satkamosé, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire (CG61063), se trouvait dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari découverte en 1881. Elle était dans le cercueil (CG 61011) d’un homme du nom de Pédiamon qui vécu au cours de la XXIe dynastie (1070-69-945). Carl Nicholas Reeves déclare que cet homme ne doit pas être assimilé au Pédiamon nommé sur le mur de DB320 qui commémore l’enterrement de Pinedjem II (990-969), car il y a deux hommes nommés Pédiamon dans cette inscription. Toutefois l’égyptologue ne donne aucune raison pour confirmer son affirmation. La momie fut mise au jour par Gaston Maspero le 19 Juin 1886. Elle avait été enterrée avec une guirlande de fleurs et une inscription fut mise au jour sur son enveloppe extérieure.
 
   Ahmès-Satkamosé avait environ trente ans lorsqu’elle mourut. Ses dents n’étaient que modérément usées et ses cheveux n’avaient pas encore virés au gris. Grafton Elliot Smith la décrit d’une corpulence solide, presque masculine. La momie fut très endommagée par les pilleurs de tombes qui avaient coupé la plupart des parois du corps dans leur recherche d’objets de valeur. Le bras gauche fut cassé à l’épaule et la région occipitale du crâne fut écrasée. Smith précise que ses bras avait été placés de sorte que ses mains reposent sur la région pubienne, ce qui est très inhabituel pour des momies de cette période.
 

   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Christophe Barbotin :
Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2008.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, N°61, Centre de recherches d’histoire ancienne, N°306, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Hans Goedicke :
Studies about Kamose and Ahmose, Halgo, Baltimore, 1995.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Constantin Emil Sander-Hansen :
Das Gottesweib des Amun, København, Munksgaard, 1940.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Egypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

 

  Amastris
   Grec :  Amastris
   Persan :
  {Amie}

 

   Amastris (ou Amestris) est une Reine Perse Achéménide. Elle fut l’épouse du Roi Xerxès I (486-465) et la fille du Prince Otanès II, l’un des sept conspirateurs qui tuèrent le Roi Perse usurpateur, Gaumata (ou Gaumāta), en 522 et qui laissa sa place à Darius I le Grand (522-486). Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), Otanès II fut honoré pour ses actes par Darius I avec un mariage diplomatique. Le Roi épousa Phaidimè (ou Phaedymia), une fille Otanès II et Otanès II épousa une sœur de Darius, qui donna naissance à Amastris. Lorsque Darius I mourut, en 486, Amastris avait alors une trentaine d’années et elle fut remariée au Prince héritier, Xerxès I. La réputation de la Reine au sein des historiens de la Grèce antique est très mauvaise. Hérodote la décrit comme un cruel despote. Amastris aura sept enfants avec Xerxès I.
 

Pour plus de détails voir l’article sur : La vie d’Amastris    (Les Reines Achéménides)

 

 

  Ânkhesenpaaton  Tasherit
 
   Pas de titre connu
 
{Ankhesenpaaton la Jeune}

 
   Ânkhesenpaaton Tasherit (anx-sn-Jmn t3Srjt) (ou Ânkhesenamon-ta-Sherit – anx-sn-Jtn t3Srjt), de son nom de naissance, fut une Princesse d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Les avis quant à son origine sont très controversés. Ânkhesenpaaton Tasherit et une autre Princesse, Méritaton Tasherit sont deux petites Princesses qui apparaissent dans les scènes sur des fresques datant de la dernière partie du règne d’Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Les titres d’au moins une des Princesse ont la forme […- ta] Sherit, née de […], née de la Grande Épouse du Roi […]. L’inscription est endommagée et le nom de la mère et de la grand-mère des Princesses n’a pas été conservé.
 
   Ankhesenpaaton Tasherit aurait eu son nom changé en Ânkhesenamon au cours du règne de Toutânkhamon (1336/35-1327) lorsque le clergé d’Amon fut rétabli. Elle est connue par les archéologues depuis 1938, lorsqu’un talatate avec sa représentation et son nom fut mis au jour à Hermopolis Magma. Plusieurs parents différents ont été proposées pour Ankhesenpaaton Tasherit (Ainsi que pour Méritaton Tasherit d’ailleurs) :
 
● Elle est le plus souvent considérée par les spécialistes comme : Cyril Aldred, Violaine Vanoyeke, Claire Lalouette etc… comme ayant été la fille d’Ânkhesenpaaton (Plus tard Ânkhesenamon, fille d’Amenhotep IV et Néfertiti) et Amenhotep IV. Toutânkhamon l’aurait ensuite adopté lors de son mariage avec Ânkhesenpaaton (Devenue Ânkhesenamon). Si nous supposons que cette filiation est juste elle serait née vers la fin du règne d’Amenhotep IV. Ânkhesenpaaton (ou Ânkhesenamon) naquit elle autour de la 5e/6e année du règne de son père. On trouve aussi selon les spécialistes l’an 4 ou la fin de l’an 7. Christian Leblanc avance au plus tard l’an 6/7. Ânkhesenpaaton (ou Ânkhesenamon) épousa son père avec qui elle aurait eu cette enfant, environ vers l’an 16 ans du règne de celui-ci, selon Joyce Anne Tyldesley. Ce qui ferait à l’âge d’onze ou douze ans ?. Dans la continuité de cette hypothèse, certains spécialistes avancent que ce fut Ankhesenpaaton Tasherit qui aurait épousé plus tard Toutânkhamon (nom pas sa mère). Dans l’état actuel des recherches, il est impossible d’avoir de certitude à ce sujet.
 
● Autres parents proposés : La Reine Kiya et Amenhotep IV. Ânkhesenpaaton Tasherit et Méritaton Tasherit apparaissent uniquement dans des textes qui mentionnent cette seconde épouse d’Amenhotep IV. Il est donc également possible pour certains que ces Princesses furent des enfants de ce couple, ou encore qu’ils étaient fictifs, remplaçant le nom de la fille de Kiya, qui pourraient être Baketaton selon Marc Gabolde.
 
● Enfin la dernière proposition donne : Méritamon (ou Méritaton, une fille d’Amenhotep IV et Néfertiti) et Semenkhkarê. Aidan Marc Dodson proposa que Tasherit fut une fille de ce jeune couple royal. La jeune Princesse aurait été nommée ainsi d’après la sœur de Méritaton.
 
  Beaucoup de ces spécialistes basent leur hypothèse sur les inscriptions retrouvées à Hermopolis Magma et provenant d’Amarna, qu’ils interprètent différemment, notamment ce texte : “La fille royale qui appartient à son corps, Ânkhesenpaaton, puisse-t-elle vivre et la fille royale qui appartient à son corps, sa bien-aimée, Ânkhesenpaaton la petite“. À aujourd’hui rien ne vient contredire ou affirmer telle ou telle proposition. .
 
  
   Pour plus de détails sur la Princesse voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson :
Amarna sunset : Nefertiti, Tutankhamun, Ay, Horemheb and the Egyptian counter-reformation, The American University in Cairo Press, 15 Novembre 2009.
Marc Gabolde :
La fin de la période Amarna : http://www.bbc.co.uk/history/ancient/egyptians/amarna_01.shtml
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Claire Lalouette :
Histoire de la civilisation pharaonique. Tome 2 : Thèbes, ou la naissance d’un empire, Fayard, Paris, Mai 1986 – Flammarion, 1995 et Collection Champs, 1999.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

  Ânkhesenpépi  II

{Elle vit pour Pépi}  ou
{Elle vit pour aimer Rê

 
Ses titres : {Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Celle qui voit Horus et Seth (mAAt-@r-¤tx) ; Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Mère du Roi (mwt-nswt) ; Mère du Roi de Haute et Basse-Égypte Kha-Néfer-Mérenrê (mwt-nswt-biti-kha-nfr-mr-n-ra) ; Mère du Roi Kha-Néfer-Mérenrê (mwt-nswt-kha-nfr-mr-n-ra) ; Épouse du Roi (hmt-nswt) ; Épouse du Roi Men-nefer Merirê (Hmt-nswt mn-nfr mry-ra) ; Épouse du Roi, sa bien-aimée (Hmt-nswt mn-nfr meryt.f) ; Fille du Dieu (sAT-ntr) ; Servante d’Horus (kht-@r) ; Intime d’Horus (tist-@r) ; Compagne d’Horus (smrt-@r)}.

 

   Ânkhesenpépi II (ou Ânkhesenmérirê ou Mérirê-Ankhémes ou Ankhnespepy – anx n=s ppj) est une Reine d’Égypte de la VIe dynastie. Elle fut la 2e fille de Khoui et Nebet, grande famille noble d’Abydos, donc la sœur d’Ânkhesenpépi I. Son frère Djaou (ou Djau ou Zau) fut Vizir. Elle épousa le Roi déjà âgé, Pépi I (2289-2255), puis à la mort de ce dernier son successeur, (son beau-fils et neveu ?) Mérenrê I (2255-2246). Cette dernière union est confirmée par la découverte récente de sceaux de la VIe dynastie. Le choix de Pépi I de faire alliance avec une famille d’ Abydos correspond probablement à la volonté de se rapprocher de la Moyenne et de la Haute-Égypte, qui étaient très importantes pour les voies caravanières.
 
   Avec Pépi I elle eut un fils, Pépi II (2246-2152), dont elle assura la régence quand ce dernier arriva au pouvoir âgé de six (ou dix ans) à la mort de son demi-frère Mérenrê I. Elle fut épaulée dans cette fonction par son frère Djaou. Â cette occasion elle changea de nom et devint Ânkhesenmérirê II (ou Mériré-Ankhémes).
 
   La Reine est citée dans de nombreux documents dont un décret mentionnant la célébration de son culte et celui de la Reine Neith (Épouse de Pépi II), un décret pour l’institution d’un culte à l’une de ses statues, à Abydos. Elle est aussi mentionnée avec (sa sœur ?) et son frère, le Vizir Djaou (ou Djau), sur une stèle à Abydos et enfin dans une inscription rupestre dans le Sinaï.


 

Bas-relief polychrome montrant Ânkhesenpépi II
sur un bloc provenant de Saqqarah

 
   Cette Reine est notamment connue par sa statuette en albâtre qui la montre son avec son fils sur ses genoux (photo). Sa tête y est ornée de l’uræus comme l’exige la fonction royale, ce qui confirmerait l’hypothèse d’une régence. Le complexe pyramidal d’Ânkhesenpépi II se trouve au Sud de la pyramide principale de Pépi I.
 
   C’est en 2001, au Nord des magasins de stockage du complexe d’Ânkhesenpépi I, que fut découvert celui de la Reine. La chambre funéraire est décorée de bandes de hiéroglyphes donnant ses noms et ses titres. Au Sud-est du bâtiment se trouve la petite pyramide de culte. Dans la chambre funéraire, très endommagée, pratiquement entièrement détruite et pillée par des vandales, furent mis au jour par une équipe de fouille dirigée par Audran Labrousse, outre le sarcophage en grauwacke (Roche sédimentaire verte d’origine marine) de la Reine : Des statuettes, des restes de ce qui semble être un métier à tisser, des vases et des stèles où figure des textes rituels destinés à lui ouvrir la voie de l’éternité parmi le monde des Dieux.

 

  Pour plus de détails voir l’article sur : La pyramide de Pépi I    (Les pyramides des Reines)

 
   Pour plus de détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Audran Labrousse et Marc Albouy :
Les pyramides des Reines : Une nouvelle nécropole à Saqqarah, Hazan, Paris, 1999.
Audran Labrousse et Jean Leclant :
Les Reines Ânkhnespépy II et III (fin de l’Ancien Empire) : Campagnes 1999 et 2000 de la MAFS, De Boccard, Paris, 2001.
Silke Roth :
Die Königsmütter des Alten Ägypten von der Frühzeit bis zum Ende der 12. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

  Baketaton
 
   Son seul titre connu : {Fille du Roi (sAT-nswt)}
{La servante d’Aton}

 
   Baketaton (B3k.t Jtn) est une Princesse (et peut-être une Reine) d’Égypte de la XVIIIe dynastie, dont les avis des spécialistes sur son origine sont très partagés. Certains égyptologues, comme Marc Gabolde, la voient comme une fille de la Reine Kiya et du Pharaon Amenhotep IV (1353/52-1338) d’autres comme une de ses épouses, d’autres encore comme une fille de la Reine Tiyi I et du Roi Amenhotep III (1390-1353/52) ?. Enfin Carl Nicholas Reeves avance qu’elle pourrait être la fille de la Reine Sitamon (ou Satamon ou Satamun) et d’Amenhotep III.  Il semble qu’elle séjourna, au moins en l’an 12 du règne d’Amenhotep IV, avec Tiyi I dans la nouvelle capitale, Amarna (ou Akhetaton). La date de son décès, probablement jeune, est inconnue, ainsi que le lieu exacte de sa sépulture et nous n’avons pas non plus retrouvé à ce jour sa momie. Certains spécialistes avancent que la tombe 28 (TA 28) d’Amarna, qui est le seul tombeau fini dans le ouâdi, pourrait avoir été utilisé par Kiya et par Baketaton ?.
 
   Les partisans d’une fille de Tiyi I, comme Christiane Desroches Noblecourt, Joyce Anne Tyldesley et Cyril Aldred, s’appuient sur l’unique représentation de Baketaton qui se trouve dans deux scènes sur le relief d’un linteau dans la tombe de Houya, Intendant du harem royal et Surintendant du trésor, Régisseur de la maison de Tiyi I, à Amarna. Sur ces scènes où elle est représentée, elle figure toujours en compagnie de la Reine Tiyi I, mais sans que ses parents ne soient nommés, ni même que les scènes soient datées. Suivant ces représentations, la Princesse, devrait à peu près avoir l’âge des filles aînées d’Amenhotep IV et Néfertiti. La seule indication donnée par les textes la présente avec le titre de Fille du Roi (s3T-nswt). La conclusion la plus évidente de cette présentation, comme le confirment aussi les égyptologues Christiane Desroches Noblecourt et Cyril Aldred, est que par conséquent Baketaton serait bien une fille d’Amenhotep III et de Tiyi I. Joann Fletcher donne les mêmes parents, mais la nome Baketamon ?, car son nom, Baketaton, avec la référence au Dieu Aton, indique qu’elle serait née au tout début, ou durant la période Amarnienne, donc elle ne pourrait pas être une fille d’Amenhotep III.
 
   Elle est de ce fait, donnée par quelques spécialistes, comme Marc Gabolde, comme une fille de la Reine Kiya et du Roi Amenhotep IV. Il est vrai pour appuyer cette théorie qu’Amarna ne fut construite que sous le règne Amenhotep IV, donc on en déduit que ces scènes sont postérieures au règne d’Amenhotep III, mais de combien d’années après ?. De plus quel est l’âge exacte de la Princesse ? Elle a l’apparence d’une enfant de quatre ou cinq ans donc trop jeune pour être la fille de Tiyi I, mais le symbolisme des conventions artistiques Égyptiennes étant particulier il est possible qu’elle ait une quinzaine d’années.
 
   Pourtant, s’appuyant sur diverses études de textes de l’époque Amarnienne, l’égyptologue Marc Gabolde a démontré que la Reine Kiya serait la mère la plus probable pour Baketaton. L’unique représentation à Amarna de la Princesse se trouve, comme dit plus haut, dans la tombe de Houya, mais elle est représentée avec la Reine Tiyi I. Il s’agirait donc de la grand-mère et sa petite-fille ?. Pour le père, Gabolde pense qu’il est donc plus vraisemblable de lui attester Amenhotep IV. Si tel est le cas on peut alors extrapoler que les scènes des deux décès non identifiés sur le mur F de la chambre Alfa de la tombe royale d’Amarna pourraient être ceux de Kiya et de Baketaton, tout autant que ceux des deux plus jeunes filles de Néfertiti et d’Amenhotep IV, comme on le pense aujourd’hui. Le registre supérieur représenterait alors Kiya décédée en enfantant (reste à savoir qui ? On sait aujourd’hui que ce ne peut être Toutânkhamon), et le registre inférieur, le décès de Baketaton, dont le nom pourrait correspondre avec l’unique signe visible de l’inscription.
 
   Pour plus de détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Marc Gabolde :
Baketaton fille de Kiya ?, pp : 27-40, BSEG 16, Genève, 1993.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Wolfram Grajetzki :
Die Töchter Echnatons, pp : 17–18, Kemet 1, 2002.
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.

 

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