Quelques
Reines importantes
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la liste des Reines

 

   Nimaâthâpy I {Elle appartient à Maât et à Hâpy}

 
Ses titres : {Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Mère des enfants du Roi (mwt-mswt-nswt) ; Mère du Roi de Haute et Basse-Égypte (mwt-nswt-biti) ; Mère du Roi (mwt-nswt) ; Épouse du Roi (hmt-nswt) ; Servante d’Horus (kht-@r) ; Mère des enfants du Royaux ( mwt-msw-nswt)}.

 
   Nimaâthâpy I (ou Nimaâthepou ou Nymaathap ou Nimaâtapis ou Nimaethap ou Ni-Maat-Hapi ou Nimaat-Hap – N.j m3ˁ.t @p) est une Reine d’Égypte de la IIe dynastie. On trouve aussi l’écriture de son nom sous la forme Nimaâthep. Elle fut l’épouse du Roi Khâsekhemoui (2674-2647). Selon Roth Silke elle est issue d’une lignée royale du Nord de Memphis, son nom fait d’ailleurs référence à l’Apis de la ville. Selon Nicolas Grimal elle épousa Khâsekhemoui en l’an 18 de son règne lorsque celui-ci mata une révolte dans la cité et lui servit peut-être de légitimité après sa victoire. Nimaâthâpy I fut citée dans beaucoup de documents de l’époque et elle fit l’objet d’un culte posthume au début de la IVe dynastie, sans doute du fait de l’importance qu’elle eût dans l’histoire puisqu’elle fut le personnage essentiel du passage entre la IIe et la IIIe Dynastie.
 
  On sait peu de choses d’elle sinon qu’elle fut qualifiée de "Mère porteuse de Rois" et qu’elle fut considérée comme l’ancêtre de la IIIe Dynastie. De ce fait certains spécialistes pensent qu’elle régna en son propre droit. Elle fut aussi appelée "Mère des enfants royaux" (mw.t-msw-nswt) sous Khâsekhemoui et sera qualifiée de "Mère du Roi" (mwt nswt) sous Djoser, premier Roi de la IIIe dynastie. Elle fut probablement enterrée par son fils Djoser, dans le grand mastaba (K1) situé à Beit Khallaf, près d’Abydos.

Emprunte de sceau avec le nom de Nimaâthâpy trouvée à Abydos

 
   Nimaâthâpy donna trois ou quatre enfants à Khâsekhemoui :
  Un ou deux fils
Sanakht/Nebka qui sera Roi (2647-2628, IIIe Dynastie), les sources sont incertaines. La majorité des égyptologues, comme Jean-Philippe Lauer, pensaient que Sanakht était le fils aîné du Roi Khâsekhemoui et de la Reine Nimaâthâpy I, donc le frère aîné de Djoser. Toutefois, aujourd’hui, cette idée est fortement remise en cause en fonction de l’étude d’empreintes de sceaux trouvés, à la fin des années 90, dans la tombe de Khâsekhemoui. Ceux-ci nous apprennent que c’est Netjerikhet (Nom d’Horus de Djoser) qui enterra la Reine Nimaâthâpy I, ce qui fait penser aux spécialistes, comme Alexander Hermann et Hans Wolfgang Helck que Sanakht/Nebka sont en fait deux Rois différents et Nebka serait le beau-frère de Djoser, époux de sa sœur Inetkaes.
 
Djoser qui sera Roi (2628-2609, IIIe Dynastie), cette proposition de filiation repose sur la découverte de sceaux en argile et de vases de pierre, sur lesquels le titre : mwt nswt “Mère du Roi” apparaît. Sur l’un des sceaux apparaît même dans le titre : mw.t-msw-nswt “Mère des enfants du Roi”. Djoser épousera sa sœur Hetephernebty I (ou Hotephirnebty).
Il est probable que Khâsekhemoui avait encore plus de fils, mais les égyptologues sont en désaccord sur leur identité.
 
  Deux filles, selon Hans Wolfgang Helck.
Hetephernebty I (ou Hotephirnebty) qui épousa son frère Djoser (2628-2609, IIIe Dynastie).
 
• Inetkaes (ou Ini-net-ka-es – Jnj n.t k3=s"Le ka apporte") qui épousa le Roi Sanakht/Nebka (2647-2628, IIIe Dynastie), qui est peut-être son frère (Sources incertaines). 
 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Silke Roth :
Die Königsmütter des Alten Ägypten von der Frühzeit bis zum Ende der 12. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.
Hermann Alexander Schlögl :
Das Alte Ägypten: Geschichte und Kultur von der Frühzeit bis zu Kleopatra, C.H.Beck, Frankfurt, München, 2006-2008.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the Queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008.
Toby Alexander Howard Wilkinson :
Early dynastic Egypt, Routledge, New York, London, Mars 1999 et Juin 2001.

 

 

   Roxane   ou  Rhôxane
 
    Grec : Rωξάνη
    Persan : Roshanāk  ou  Roshaniâ    {Beauté lumineuse} ou  {L’aube}

 
   Roxane (ou Rhôxane ou Roxana) est une Reine de Macédoine et d’Égypte. Elle naquit vers 341, la date précise demeure incertaine. Elle fut la fille du "Roi" de Sogdiane,
Oxyartès (ou Oxyarte ou Oxyartes), sans doute le Satrape de la province sous l’Empire des Achéménides. Lorsque le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323) envahit son royaume, en 327, il la fit prisonnière et la même année, il l’épousa selon le rite Perse. Ce mariage peut paraître une tentative de réconcilier la Sogdiane et la Bactriane, qui était le bout de l’Empire, avec les autres satrapies d’Alexandre, mais les sources antiques décrivent l’amour immense qu’avait le jeune Roi pour Roxane. Celle-ci va d’ailleurs l’accompagner, en 326, dans sa dernière campagne en Inde. Cassandre, la fera mettre à mort avec son fils en 310/309.
 

Pour plus de détails voir l’article sur : La vie de Roxane    ( Les Reines Macédoniennes )

 

 

   Satiâh {Fille de la Lune}

Ses titres : {Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Épouse du Dieu (Hmt-ntr)}.

   Satiâh (ou Sitiah ou Sitioh ou Sit-Aoh ou Sit-Iah ou Sat-Iah – sAt JaH) est une Reine d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Elle fut une des épouses du Roi Thoutmôsis III (1479-1425). Certains spécialistes avancent qu’elle eut le titre de Grande Épouse Royale, ce que réfutent d’autres, dont Christian Leblanc. Elle fut la fille d’Ipou (ou Ipu) qui occupait le poste de Nourrice royale et il est possible que son père fut l’important fonctionnaire Ahmès-Pennekhbet (ou Ahmose Penneckbet), originaire d’El Kab, qui possède une magnifique tombe (EK2) dans la cité. Satiâh mourut pendant le règne de Thoutmôsis III, selon certains égyptologues vers l’an 23 ou 24 de son règne (environ vers 1456 av.J.C) alors qu’il semble que la Grande Épouse Royale fut Méritrê-Hatchepsout.
 


 

Thoutmôsis III et Satiâh accomplissant
des offrandes pour le Dieu Ptah – Stèle
provenant de Karnak – Temple de Ptah –
Musée Égyptien du Caire

   La grande majorité des égyptologues pensent qu’il n’y a pas d’enfant connu de son union avec Thoutmôsis III, toutefois, selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, il est possible qu’elle fut la mère du Prince d’Amenemhat (ou Aménémès), qui serait décédé avant son père. Les égyptologues nous disent que le nom d’Amenemhat est mentionné sur une inscription dans le temple de Karnak, datant de la 22e année du règne de Thoutmôsis III. Elle nous informe que peu de temps après la disparition de la Reine Hatchepsout, Amenemhat fut nommé "Surveillant du bétail".
 
   Un titre très inhabituel pour un Prince. Il est également représenté à Sheikh Abd el-Gourna dans la tombe (TT109) de sont Précepteur, Min, qui était Maire de Thinis. Satiâh semble avoir bénéficiée d’un culte dans le temple des millions d’années de Thoutmôsis III, c’est du moins ce que semble indiquer un fragment de stèle en grès mis au jour sur le site au début du siècle dernier. Elle y est représentée divinisée pourvue de la dépouille de vautour et coiffée de deux hautes plumes.


 

Relief évoquant une statue de
la Reine à Karnak

 
   On a connaissance de quelques représentations de la Reine où son nom est attesté :
Un texte consacré par le Prêtre Therikiti sur une table d’offrande à Abydos qui mentionne également sa mère.
Une hache votive en bronze, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire.
Dans le temple de Tôd, une statue en granit de la Reine consacrée par Thoutmôsis III après sa mort, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire.
La Reine est aussi représentée dans le décor d’un pilier de la salle du sarcophage de la tombe de son époux, KV34, se trouvant dans la vallée des Rois. La souveraine y apparait sur la face Ouest en compagnie de Thoutmôsis III. Elle se tient derrière la Reine Méritrê-Hatchepsout et Thoutmôsis III. Il a été établi qu’elle était probablement déjà décédée au moment de l’inscription car elle est la seule, parmi les épouses royales, à porter le qualitatif de défunte – “maa kherou”.
Une stèle, aujourd’hui au musée Égyptien du Caire montre Satiâh debout derrière Thoutmôsis III.
Enfin il existe le nom ou des représentations de la Reine sur de nombreux scarabées et à Karnak dans l’Akhmenou (Qui signifie “Temple de la régénération du souverain“) et le temple de Ptah. Sur cette dernière elle officie en compagnie de Thoutmôsis III devant le démiurge de Memphis.

 

   Pour d’autres détails sur la Reine, voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

   Satrê {Fille de Rê}

 
Ses titres : {Noble Dame (rpatt) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Grand mère royale (mwt-nswt wrt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Épouse du Dieu (HmT-nTr) ; Mère du Roi (mwt-nswt) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt-Smaw-mHw) ; Dame des Deux Terres (nbt tAwy)}.
 

   Satrê (ou Sitrê ou Sitrâ ou Tia-Satrê – S3t Ra) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie. Elle fut l’épouse du Pharaon Ramsès I (1295-1294) et elle eut le titre de Grande Épouse Royale. Ses origines sont inconnues, mais Christian Leblanc avance que l’on peut penser qu’elle fut issue d’une famille proche de la caste militaire, on admet communément aujourd’hui qu’elle serait la fille d’un haut militaire originaire du Delta. Comme le précisent Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, l’absence de titre "Fille du Roi" pour Satrê indique qu’elle ne fut pas de descendance royale.


 

Portrait inachevé de Satrê
dans sa tombe QV38

 
   Quelques spécialistes, dont Isabelle Franco, prétendent qu’elle peut avoir été nommée Tia avant que son mari n’arrive sur le trône. Il faut aussi souligner, et l’incertitude sur son nom en découle peut-être, qu’il y a un débat entre les égyptologues autour de l’identité de l’épouse de Ramsès I, Tia donc et celle de la mère de Séthi I (1294-1279), maternité attribuée généralement à Satrê, sont-elles les mêmes personnes ?. Si on se base sur les documents suivants il peut effectivement y avoir un doute.
 
   Sur une stèle qui se trouve à Tanis datant du règne du petit fils de Ramsès I, Ramsès II (1279-1213), Séthi I est décrit comme le fils de Pa-Ramassou (Le nom de Ramsès I avant qu’il soit devenu Pharaon) et de Tia. Dans le temple d’Abydos Satrê est montrée avec Ramsès I et Séthi I et elle n’est appelée que "Grande Épouse Royale" où l’on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit aussi mentionnée comme "Mère du Roi" (mwt nswt). Cependant, le tombeau de Satrê, qui peut être daté de cette période, lui mentionne bien sa propriétaire comme "Mère du Roi".  La majorité des égyptologues pensent que l’on peut donc pratiquement affirmer que Tia et Satrê sont la même personne et que la Reine a modifié son nom lorsque son époux est devenu Pharaon, tout comme lui a changé son nom de Pa-Ramassou en Ramsès. Le fait que l’une des filles de Ramsès II fut nommée Tia-Satrê rend encore plus probable cette théorie.
 
   Avec Satrê reprit la lignée des Reines titrées Épouse du Dieu (HmT-nTr). Ce titre avait été hérité par les femmes de la famille royale depuis sa création par Ahmès–Néfertari I, mais n’avait plus été donné depuis la Reine Tiâa I, épouse d’Amenhotep II (1428-1401). Comme le précise Joyce Anne Tyldesley, lors de la XIXe dynastie, les épouses royales ne seront plus influentes comme elles le furent lors de la XVIIIe dynastie et seront systématiquement éclipsées par leur époux. Satrê resta discrète sur la scène publique et les mentions la concernant sont rares.
 
   Le seul monument connu à ce jour de Satrê est sa sépulture inachevée. On ignore si la Reine décéda avant ou après son époux. Elle fut enterrée dans un tombeau de la vallée des Reines (QV38). Lorsque Sir John Garner Wilkinson, Jean-François Champollion et Ippolito Rosellini visitèrent la tombe celle-ci était inaccessible car envahie par les déblais. La sépulture de la Reine fut dégagée en 1903 par une mission Italienne du musée de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini. Le tombeau est de petite dimensions et est composé seulement de dessins à l’état d’ébauche.
 

   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Francesco Ballerini :
Notizia sommaria degli scavi della missione archeologica Italiana in Egitto, anno 1903, Museo di Antichita, Turino, 1903.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Isabelle Franco :
La tombe de la reine Satrê, pp : 30-31, Les dossiers de l’archéologie N°149-150, Dijon, Mai-Juin 1990.
Satrê, pp. 236-237, Les grands pharaons et leurs œuvres, Collection : Bibliothèque de l’Egypte ancienne, Pygmalion, Mai 2001. 
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Gaston Maspero :
La reine sitrâ, pp : 190-194, Society of Biblical Archeologyproceedings 11, Londres, 1889.
Rainer Stadelmann :
Satre, pp : 493-494, Lexikon der Ägyptologie V, Wiesbaden, 1984.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008. 

 

….Retour à la liste des Reines

 

 
Pour voir correctement les translittérations des noms en Égyptien,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com