Quelques Rois Importants :
Amenmes
1203 – 1199

 

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….Retour à la XIXe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

            DATES  de  RÈGNE
         1203-1199
R.Krauss, J.Malek, S.Quirke, I.Shaw
J.von Beckerath
1226-1221  D.B.Redford
1214-1211  J.Kinnaer
1211-1206  R.A.Parker
1204-1200  E.Hornung, K.A.Kitchen
1204-1198  H.W.Helck
1203-1200  M.Rice, T.Schneider
1202-1199 
P.A.Clayton, N.Grimal,
P.A.Piccione, C.Van Siclen III,
E.F.Wente
1201-1195  A.M.Dodson
1200-1196  D.Sitek

 

Sa titulature

  • Hr kA-nxt mri-mAat Smn-t3wj
  • nbti wr-biAwt-m-ipt-swt
  • bik nbw ˁ 3 …………….
  • mn-mi-ra stp.n-ra , stp.n-ra mri-imn
  • imn-msi-sw HqA-wAst
     
  • Ammenemnês  ou  Harmaïs / Hemaeus   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Mérimaât Sekhemtaoui
(Horus taureau victorieux, Aimé de Maât,
Qui unit les Deux Terres)

hr kA-nxt mri-mAat Smn-t3wj
Nom de Nebty Nebty Ouebiaoutem Ipietsout
(Nebty qui apporte de grands miracles dans Karnak)
nbti wr-biAwt-m-ipt-swt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou a…….(Ipetsout ?)
(Le Faucon d’or, grand à … … Karnak)
bik nbw ˁ 3……
Nom de Roi Menmirê Setepenrê
(Celui qui demeure comme Rê, L’élu de Rê)
mn-mi-ra stp.n-ra
Nom de naissance Amenemnisou Heqaouaset
(Celui qui est né d’Amon, Seigneur de Thèbes)
imn-msi-sw HqA-wAst

 

Son origine

 
   Amenmes (ou Amenmès ou Amenemose ou Amenmesse) est le Ve Pharaon de la XIXe dynastie. Manéthon l’appelle Ammenemnês (Africanus, Eusebius) ou Harmaïs/Hemaeus (Flavius Josèphe) et lui compte 5 ans de règne (Africanus) ou 26 ans (Eusebius), Flavius Josèphe ne donne pas de durée. Rolf Krauss le nomme Amun-Masesa "Amunmasesa". Il a aussi été identifié par d’autres comme étant le Moïse Biblique. C’est un usurpateur qui prend le pouvoir sur une partie de l’Égypte au détriment de Séthi II, avec qui il règne pendant 3/4 ans.


 

Tête de statue d’Amenmes,
trouvée à Karnak –
Metropolitan Museum

 
    L’origine et la généalogie de ce Roi sont très complexes. Il est soit le fils de Mérenptah et de la Reine Takhat I (ou Tachat), donc le demi-frère de Séthi II, soit, comme le proposent Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, le fils de Séthi II avec la même Takhat I. Ces deux égyptologues appuient leur théorie sur une inscription d’une statue d’Amenmes où Takhat I est indiquée comme "Fille du Roi" (s3T-nswt) et Épouse du Roi (hmt-nswt). Ils précisent le mot "femme" aurait remplacé le mot "mère" placé originalement. Le titre aurait été changé lorsque Séthi II, l’héritier légitime du trône, usurpa la statue, et prouverait que Takhat I fut son épouse lorsqu’il devint Pharaon. De là, ils en déduisent donc qu’Amenmes était le fils de Séthi II et usurpa le trône à son propre père. Selon une autre théorie de Frank Joseph Yurco, Séthi II n’a jamais été marié à Takhat I et il aurait martelé les titres originaux de la Reine seulement pour enlever toutes les traces que son fils n’est jamais régné.
                                        Il y a aussi l’opinion, défendue entre autres par Rolf Krauss et Aidan Marc Dodson, que le vice-Roi de Kouch à l’époque de Mérenptah, appelé Messoui (ou Messui ou Messouy) et Amenmes furent une seule et même personne. Cependant cette hypothèse n’est pas démontrée de façon concluante. Frank Joseph Yurco note même que les diverses descriptions de Messoui, dans plusieurs temples de Nubie, n’ont jamais été délibérément altérées par les partisans de Séthi II, ce qui aurait du être le cas puisque des représentations d’un autre vice-Roi de Kouch, Khâemteri (ou Khaemter), qui avait servi comme de Vizir d’Amenmes, furent détruites. Enfin, deux dernières théories indiquent, pour l’une, qu’Amenmes était Vizir de Mérenptah, et pour l’autre, un des innombrables fils de Ramsès II. Comme on le voit aucune proposition n’ayant de preuve formelle, le débat reste ouvert.

 

Son règne

 
   On sait donc très peu de chose sur ce souverain. Certains chercheurs, tels que Kenneth Anderson Kitchen et Jürgen von Beckerath, avancent l’opinion selon laquelle Amenmes usurpe le trône à Seti-Mérenptah, le fils aîné, Prince héritier de Mérenptah, qui aurait du être le prochain de la ligné à la succession royale. Il est cependant difficile de comprendre comment c’est arrivé (si c’est arrivé). Kitchen écrit qu’Amenmes put profiter d’un moment de faiblesse de Séthi-Mérenptah, ou prit le pouvoir alors que le Prince héritier était absent, en campagne en Asie. Dans leur hypothèse Seti-Mérenptah est le même homme que Séthi II, dont le règne est traditionnellement considéré comme suivant, ou pendant celui d’Amenmes. Cette association est loin de faire l’unanimité. Ils donnent comme preuve que les cartouches de Séthi II en Haute-Égypte furent délibérément effacés, puis repeints ou gravés, ce qui suggère que le règne de ce souverain sur cette partie du pays ait été temporairement interrompu par un autre maitre de la région. On ne peut pas prendre cette seule explication comme preuve. Séthi-Mérenptah peut effectivement avoir été le Prince héritier, mais mort avant son père, le trône revint à son frère Séthi II, dans ce cas aussi les cartouches de Séthi II auraient été effacés.
 
   Aujourd’hui, un nombre croissant d’égyptologues, comme Rolf Krauss et Aidan Marc Dodson soutiennent que Séthi II était bien le successeur immédiat de Mérenptah et qu’Amenmes n’a pas réussi à monter sur le trône d’Égypte. Ils précisent que le fait que ce dernier fut un souverain rival s’explique aussi par la destruction de la tombe de Séthi II, qui fut dans un premier temps mise à sac, puis restaurée lors de la fin du règne de Séthi II. Cela implique que les règnes respectifs de ces deux Rois furent parallèles. Il est supposé que Séthi II contrôla le premier Thèbes, pendant un ou deux ans, ce qui lui laissa le temps d’excaver son tombeau et de commencer les décorations. Puis il en fut chassé par Amenmes, dont les partisans profanèrent la tombe du Pharaon. Amenmes prit le pouvoir sur la Haute-Égypte, dont la Thébaïde et le pays de Kouch et Séthi II régna sur Égypte inférieure. Ce dernier fut en mesure de réaffirmer son autorité sur Thèbes lors de la 3e ou 4e année de son règne (on trouve aussi 5e année ?), seulement après avoir surmonté et/ou éliminé Amenmes. Il est possible que ce soit avant de saisir la Haute-Égypte qu’Amenmes fut connu sous le nom Messoui (ou Messui ou Messouy). Avec ces premières luttes de succession, sans doute dues aussi aux très nombreux enfants et petits-enfants de Ramsès II qui prétendent au trône, on assiste à la décadence de la dynastie.

 


 

Vue des fresques très endommagées du tombeau

Sa sépulture

 
   Amenmes fut enterré dans la vallée des Rois, tombeau KV10. Le tombeau est cartographié et étudié pour la première fois en 1737-1738 par Richard Pococke, puis étudié par James Burton en 1825, puis en 1825-1828 par John Gardner Wilkinson et enfin par Robert Hay 1825-1835. Les premières fouilles en 1907 seront faites par Edward Russell Ayrton qui identifie la tombe comme celle d’Amenmes. Le tombeau sera étudié de nouveau en 1992-1999 par Otto James Schaden. Il s’étend au total sur une longueur d’un peu plus de 105,30 m. Il fut à l’origine décoré pour Amenmes, mais les textes et les figures ont été plus tard effacés et remplacés avec des scènes peintes sur du plâtre pour la Reine Takhat I (ou Tachat, sa mère ou sa femme) et pour la Reine Baketouarel, qui furent enterrées dans ce tombeau. Il y a confusion sur les événements entourant la mort d’Amenmes.
 
   Sa momie ne se trouvait pas parmi celles d’autres souverains de cette époque, mises au jour dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, découverte en 1881, et dans celle d’Amenhotep II (KV35). Elle n’a, à ce jour, pas encore été retrouvée, si l’on ajoute à cela la destruction de son tombeau dans la vallée des Rois, il est supposé que Séthi II prit soin d’effectuer une certaine "damnatio memoriæ" sur l’usurpateur. Il poursuivit aussi les collaborateurs d’Amenmes, s’efforçant d’effacer ses œuvres et tout ce qui pouvait se rapporter à son règne.

 

Sa famille

 
   Amenmes a une ou deux épouse(s) attitrée(s). Il lui a longtemps été attribué la Reine Baketouarel (ou Baketwerenre ou Baketwernel ou Baketourel) du fait que cette dernière, qui est en fait l’épouse de Ramsès XI, fut enterrée dans la même tombe que lui (KV10).
 
• Tiâa II (ou Tiya ou Tiy), cette Reine lui est attestée par la majorité des spécialistes, dont Thomas Schneider, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, mais cette filiation est réfutée par d’autres qui la donnent comme épouse de Séthi II. Elle est considérée par certains comme ayant été Syrienne. Selon quelques spécialistes, dont Cyril Aldred, avec Tiâa II, il pourrait être le père de Siptah, là aussi les sources sont incertaines.
 
• Takhat II que seulement certains spécialistes lui attribuent. Ils se basent sur une inscription sur une des six statues en quartzite, placées à l’origine le long de l’axe de la salle hypostyle du temple de Karnak, attribuées à Amenmes, où il est indiqué : La Grande Épouse Royale Takhat…

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
The parentage of King Siptah, pp :  41-60, JEA 49, Egypt Exploration Society, London, 1963.
Patrick D.Cardon :
Amenmesse : An Egyptian royal head of the nineteenth dynasty in the Metropolitan Museum, pp : 5-14, MMJ 14, New York, 1979.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Kathryn Cruz-Uribe :
On the wife of Merenptah, pp : 23-32, GM 24. Göttingen, 1977.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Aidan Marc Dodson :
The Takhats and some other royal ladies of the Ramesside period, pp : 224-29, JEA 73, London, 1987.
King Amenmesse at Riqqa, pp : 153-156, GM 117, Göttingen, 1990.
Marianne Eaton-Krauss :
Seti-Merenptah als kronprinz Merenptahs, pp : 15-22, GM 50. Göttingen, 1981.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
Labib Habachi :
King Amenmesse and Viziers Amenmose and Kha’emtore : Their monuments and place in history, pp : 39-67, MDAIK 34, Le Caire, Mainz, Janvier 1978.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further notes on New Kingdom chronology and history, pp : 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
Amenmesses in Northern Egypt, pp : 23-26, GM 99, Göttingen, 1987.
Rolf Krauss :
Untersuchungen zu König Amenmesse (1.Teil), pp : 161-99, SAK 4, Hambourg, 1976.
Untersuchungen zu König Amenmesse (2. Teil), pp : 131-74, SAK 5, Hambourg, 1977.
Zur historischen Einordnung Amenmesses und zur Chronologie der 19./20. Dynastie, pp. 27-34, GM 45, Göttingen, 1981.
Sothis und monddaten : Studien zur astronomischen und technischen chronologie altägyptens, Hilderscheimer Äegyptologische Beitrage, Gerstenberg, Hildesheim, Janvier 1985.
Untersuchungen zu König Amenmesse: Nachträge, pp : 161-84, SAK 24, Hambourg, 1997.
Jean-Marie Kruchten :
La fin de la XIXe Dynastie vue d’après la section “historique” du Papyrus Harris I, Université̀ de Bruxelles, 1981.
Donald Bruce Redford :
Pharaonic king-lists, annals, and day-books : A contribution to the study of the Egyptian sense of history, Society for the Study of Egyptian Antiquities, Février 1986 – Ontario Benben Publications, Mississauga, Ontario, Février 1986.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, Des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Frank Joseph Yurco :
Was Amenmesse the Viceroy of Kush, Messuwy ?, pp : 49-56, JARCE 34. New York, 1997.

 

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