Quelques Rois Importants :
Osorkon II
874 – 850
 

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Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Sa durée de règne
Son règne
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

                 DATES  de  RÈGNE
              874-850
    D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
    J.Kinnaer, T.Schneider, I.Shaw,
     D.Sitek, P.Vernus, J.Yoyotte
890-860  P.A.Piccione
877-838  A.M.Dodson
875-837  S.Quirke, J.von Beckerath
873-844  D.B.Redford
870-847  É-Drioton

 

Sa titulature
  • Hr kAnxt mri-mAat~~£a m wAst~~,~~kAnxt mri-mAat~~sxai-sw-ra-r-nsw-tAwi
  • nbti~~smA-psSti-mi-sA-Ast
  • bik~~nbw~~wr-pHti~~Hwi-Hftiw.f wsr-fAw
  • wsr-mAat-ra~~stp-n-imn~~stp-n-ra
  • wsrkn mri-imn~~,~~sA-bAstt mri-imn

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Mérimaât Khâemouaset
(Horus taureau victorieux, Aimé de Maât
qui apparaît radieux [intronisé] à Thèbes)

Hr~~kAnxt~~mri-mAat~~xai-m-wAst
Nom de Nebty Nebty Semapeseshtimisaiset
(Nebty qui unis les deux parties (pays) comme le fils d’Isis)
nbti~~smA-psSti-mi-sA-Ast
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ouerpehti Houiheftiouef Ouserfaou
(L’Horus d’or avec une grande puissance, il bat les Asiatiques, un grand prestige)
bik~~nbw~~wr-pHti~~Hwi-Hftiw.f~~wsr-fAw
Nom de Roi Ousermaâtrê Setepenamon Setepenrê
(La Justice de Rê est puissante, Élu d’Amon, Élu de Rê)
wsr-mAat-ra~~stp-n-imn~~stp-n-ra
Nom de naissance Osorkon Mériamon
(Osorkon aimé d’Amon)
wsrkn~~mri-imn

 


 

Cartouche d’Osorkon II dans sa tombe

Son origine

 

  Osorkon II est le 5e Pharaon de la XXIIe dynastie (si l’on compte Sheshonq II comme régnant). Manéthon, selon la traduction de Julius Africanus, compte 25 ans de règne pour Sheshonq II et Takélot I, avant lui et son successeur. Il fut le fils de Takélot I et de la Reine Kapes (ou Kapous). Il est aujourd’hui supposé par quelques spécialistes avoir eut un règne de plus de 30 ans, plutôt que de 25/26 ans comme généralement admis. Comme le fait remarquer Edward Frank Wente, la date, dans son grand temple de Bubastis, des célébrations d’un jubilé Heb-Sed, qui est traditionnellement considérée comme ayant eu lieu dans sa 22e année, est endommagée et peut être aussi bien lu comme l’an 30.
 

Sa durée de règne

 
   Le fait que son petit-fils, Takélot, servit comme Grand Prêtre d’Amon à Thèbes, comme les murs du temple l’indiquent, avance l’hypothèse d’un plus long règne pour Osorkon II. Gérard P.F.Broekman a récemment démontré que pour des raisons paléographiques, les textes des crues du Nil N°14, datés de l’an 29 d’un Roi Ousermaâtrê Setepenamon, appartiendraient à Osorkon II. Ce résultat suggère que le souverain aurait bien fêté sa fête Sed (ou Heb-Sed) sa 30e année de règne comme c’était la coutume. En outre, un an 22 sur une stèle de son règne ne conserve aucune mention de célébration de cette fête lors de cette année, comme on pourrait s’y attendre compte tenu de l’importance de l’évènement.
 


 

Osorkon II – British Museum

   Bien que la longueur précise du règne d’Osorkon II reste inconnue, certains égyptologues comme Jürgen von Beckerath et Aidan Marc Dodson ont suggéré une fourchette comprise entre 38 à 39 ans. Cependant, à aujourd’hui, ces chiffres beaucoup plus élevés ne sont pas confirmés par une quelconque preuve monumentale. Gérard P.F.Broekman donne un peu plus court, un règne de 34 ans. L’égyptologue Anglais Kenneth Anderson Kitchen accepte maintenant que si le texte du niveau du Nil N°14 est correctement attribué à Osorkon II, on peut penser que le Pharaon serait mort peu après, dans sa 31e année de règne.
 

Son Règne

 
   Le début du règne d’Osorkon II fut marqué par le redressement du pouvoir royal en Haute-Égypte, que son père avait complètement perdu. Osorkon II plaça ses fils aux postes clés du pays afin d’affermir son pouvoir. Il est clairement certifié comme Pharaon à Thèbes seulement en l’an 12 de son règne, ce qui montre que la reprise en main de la région n’a pas du se faire facilement. Cependant très vite sa zone d’influence va se restreindre. Face aux Pontifes de Thèbes, qui rejetaient sa légitimité, Osorkon II dut démontrer qu’il était le vrai souverain. Mais sous la pression, il édicta un décret par lequel il reconnut à la ville un statut de principauté autonome et accepta que son cousin Harsiesi I (874-860) succéda à son père Sheshonq II à la charge de Grand Prêtre d’Amon.
 
   Cette concession, qui instaura un précédent de transmission héréditaire de charges, affaiblit le pouvoir du Pharaon. Sa décision condamna l’Égypte à rester scindée en deux et amorça la scission, car en 870, Harsiesi I se proclama Roi de Thèbes. Dès la génération suivante, les héritiers se disputèrent le pouvoir entre lignées différentes. Osorkon II se rendit compte que ce contre pouvoir allait poser un problème pour la royauté et son autorité, et lorsque le "fils" et successeur d’Harsiesi I mourut, en 855, il veilla à ce que ce problème ne se reproduise plus en nommant son propre fils Nimlot II comme Grand Prêtre d’Amon à Thèbes.


 

Pendentif au nom d’Osorkon II dit
"Triade d’Osorkon" – Musée du Louvre

 
   Il faut souligner que selon un article de Karl Jansen-Winkeln, Harsiesi I et son fils n’auraient été que simplement Prêtres d’Amon et non pas Grand Prêtre d’Amon, comme cela est attesté aujourd’hui. Il précise que les inscriptions, comme celle de Coptos du fils d’Harsiesi I, ne donnent jamais une seule fois le titre de Grand Prêtre, le sujet reste débattu. Cette consolidation de l’autorité du Pharaon sur la Haute-Égypte, signifiait qu’Osorkon II régnait maintenant sur une Égypte unifiée. Le règne d’Osorkon II aurait pu alors devenir un des plus glorieux de l’histoire de la dynastie, mais Nimlot II se proclama Roi de Thèbes et Roi d’Héracléopolis, comme ses prédécesseurs, ce qui provoqua de nouveau de graves problèmes internes. De nombreux fonctionnaires sont connus avoir officiés sous le règne d’Osorkon II, dont : Ânkhkherednefer qui fut Inspecteur du palais ; Djeddjehoutyiouefânkh qui fut le 4e Prophète Amon ; Bakenkhons, un autre Prophète d’Amon.
 
   En politique extérieure ça n’allait guerre mieux puisque le traité d’alliance avec Byblos fut menacé par l’expansion des Rois d’Assyrie, Assur-Nasirpal II (884-859) et son fils Salmanasar III (859-824). Ceux-ci étendirent leurs frontières du Nord de la Mésopotamie (Au Moyen Euphrate), jusqu’en Syrie, à l’Oronte et à la côte d’Amourrou. Les royaumes de Damas et d’Israël s’allièrent pour protéger la Syrie du Nord des nouveaux envahisseurs, mais au prix de lourdes pertes. En 853, l’Égypte soutint une coalition des Rois Asiatiques, notamment ceux d’Israël et de Byblos, avec un contingent de 1000 soldats. Cette alliance résista à la bataille de Karkar, dans la vallée de l’Oronte, à l’attaque des soldats de Salmanasar III, stoppant de ce fait pour un temps l’expansion Assyrienne en Canaan. Les royaumes de Syro-palestine constituaient désormais le dernier rempart qui protégeait l’Égypte de l’invasion Assyrienne.

 


 

Entrée de la tombe d’Osorkon II

Ses constructions

 
   L’activité de bâtisseur d’Osorkon II, sans être extraordinaire, fut relativement importante, on retient :
La restauration du temple de Khnoum d’Éléphantine contrôlée par le vice-Roi de Kouch (Son petit-fils).
L’embellissement du temple de Bastet dans sa ville de Bubastis en l’an 22. Il présentait à l’entrée une nouvelle salle décorée de scènes illustrant sa fête Sed (ou Heb-Sed) et des images de la Reine Karoma II. Le portail monumental construit tout en granit fut orné d’une colonnade à chapiteaux hathoriques.
Des travaux de restauration à Léontopolis.
Des travaux à Tanis, où il fit prolonger le temple d’Amon, ajouter une passerelle et à l’Est de ce complexe de temples il fit bâtir un autre temple, “Le temple oriental” entre les deux enceintes et un autre pylône.
À Memphis, où il fit édifier une chapelle funéraire en l’honneur des Dieux de la ville et de son fils le Prince Sheshonq, qui est située à l’Ouest du grand temple de Ptah. Elle fut découverte et identifiée en 1942 par l’égyptologue Égyptien Ahmed Badawy.

 

Sa sépulture

 
   Osorkon II fut enterré à Tanis dans le complexe du temple d’Amon, tombeau NRT I, qui fut découvert complètement pillé le 27 février 1939 par Pierre Montet. L’égyptologue indiqua qu’Osorkon II fut enterré dans un sarcophage massif de granit. Il mit au jour également quelques fragments d’un cercueil et les vases canopes qui permirent l’identification du souverain. Osorkon II est en parti connu par un magnifique pendentif d’or et lapis-lazuli, dite “Triade d’Osorkon” ou “Triade Osirienne“, qui se trouve aujourd’hui au musée du Louvre. Il représente au centre le Dieu Osiris, à sa gauche Isis et à droite leur fils Horus. Une inscription comporte la titulature du Pharaon.

 

Sa famille

 
   Osorkon II eut quatre épouses :
 
• Isetemkheb (ou Isetemhebet ou Isetemhekhbet ou Isiemkheb ou Isetemachbit – Astmxb) qui lui donna une fille :

Tjesbastperet (ou Tjesbastperu – nsw.t sA.t Ts BAstt pr.t   "La fille du Roi, Tjesbastperet", qui, selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton serait née à la fin du règne d’Osorkon II et qui épousa son neveu Takélot, Grand Prêtre de Ptah, fils de son demi-frère Sheshonq, Grand Prêtre de Ptah.

 
• Une femme dont le nom n’est pas connu qui lui donna un fils :

Takélot II (ou Takélot Mériamon – tklt mri-imn) “Takélot aimé d’Amon” qui succéda à son père de 850 à 825.


 

Détail d’un relief représentant
Osorkon II pendant les cérémonies
de son jubilé – Bubastis –
Musée du Louvre

Photo avant retouche : Wikipédia

 
• Djedmoutesânkh (ou Djedmoutiousânkh ou Dyedmutesanj ou Djedmutiues) qui lui donna un fils :

Nimlot II (nmlt), qu’Osorkon II nomma Grand Prêtre d’Amon, mais qui se proclama Roi de Thèbes et Roi d’Héracléopolis de 855 à 845.

 
• Karoma II Méritmout (ou Karomama), qui est donnée par quelques spécialistes, comme Joyce Anne Tyldesley, comme sa sa sœur. Cette Reine est principalement connue de scènes du temple de Bastet à Bubastis que son époux fit construire. Elle y est généralement représentée derrière Osorkon II et y porte notamment les titres de Princesse héréditaire (iryt-pat) et Épouse du Roi (Hmt-nswt). Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, elle donna cinq ou six enfants à Osorkon II :
  Trois filles :

[Ta?]lirmer, Karoma (ou Karomama), Tashakhéper (ou Taschacheper) dont on ne sait rien. Juste sur les deux dernières qui furent peut-être Épouse d’Amon. Certains spécialistes assimilent Karoma à la Divine Adoratrice d’Amon, Karoma Méretmout (870-840).
 

  Deux ou trois fils :

Sheshonq qui fut fait Grand Prêtre de Ptah à Memphis. Il présida à l’enterrement du 27e taureau Apis à Saqqarah. Sheshonq fut enterré à Saqqarah. Son tombeau fut découvert en 1942. Un bloc de statue qui lui est attribué donne ses titres et ses relations familiales, on trouve entre autres : Grand Prince en chef de Sa Majesté, Grand Prêtre Sem de Ptah, Fils du Grand Roi Seigneur des Deux terres Ousermaâtrê Setepenamon, Fils de Rê.
Hornakht qui fut fait Grand Prêtre d’Amon à Tanis, mais qui, selon Nicolas Grimal, mourut avant l’âge de 10 ans. (Voir Hornakht pour les détails de sa tombe). Karoma II est mentionnée à plusieurs reprises dans sa tombe inviolée.
Karoma II serait, selon certains spécialistes, la mère de Sheshonq III (ou Sheshonq Mériamon Netjer Heqaiounou – SSnq mri-imn nTr HqA-iwnw)  “Sheshonq l’aimé d’Amon, Dieux Seigneur d’Héliopolis“, Pharaon de 825 à 773.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
Klaus Baer :
The Libyan and Nubian Kings of Egypt : Notes on the chronology of dynasties XXII to XXVI, pp. 4-25, JNES 32, N° 1/2, Chicago, Janvier / Avril 1973.
Gérard P.F.Broekman, Robert Johannes Demarée et Olaf E.Kaper :
The Libyan period in Egypt : Historical and cultural studies into the 21st-24th dynasties : Proceedings of a conference at Leiden University, 25-27 october 2007, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten Leiden, 2009 – Peeters, Leuven, 2009.
Gérard P.F.Broekman :
The Nile level records of the twenty-second and twenty-third dynasties in Karnak, pp : 174-178, JEA 88, London, 2002.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, E.J.Brill, Leiden, New York, 1988.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, E.J.Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Karl Jansen-Winkeln :
Weiteres zum grab Osorkons II. I, pp : 31-40, GM 102, Göttingen, 1988.
Die 22.-24. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2007.
Kenneth Anderson Kitchen :
The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster : Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Robert Kriech Ritner :
The Libyan anarchy : Inscriptions from Egypt’s Third Intermediate Period, Society of Biblical Literature, Atlanta, 2009.
Eva Lange :
The Sed-Festival of Osorkon II at Bubastis – New Investigations, The Libyan Period in Egypt. Historical and chronological problems of the Third Intermediate Period, at Leiden University, 25-27 October 2007, 2008.
Pierre Montet :
Les constructions et le tombeau d’Osorkon II à Tanis, Jourde et Allard, Paris, 1947.
Henri Edouard Naville :
The festival hall of Osorkon II, the Great Temple of Bubastis (1887-1889), Kegan Paul, London, 1892.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Martin Sieff :
The Libyans in Egypt : Resolving the third intermediate period, Catastrophism & Ancient History, Los Angeles, 1986.
Serop Simonian :
Untersuchungen zum Bilderschmuck der ägyptischen Holzsµärge der XXI.-XXII. Dynastie, Éditeur inconnu, Göttingen, 1973-1974.

 

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