Les Assyriens
Second  Empire  Assyrien
ou  Empire  néo-Assyrien  de  912  à  745
 

Nous avons besoin de vous

  

 Pour plus de détails voir aussi : – L’Empire paléo-Assyrien

– Le premier Empire
– Apogée et chute de l’Assyrie
– Les capitales Assyriennes

 

L’histoire…….

 
   Adad-Nirâri II (ou Adad-nirari ou Adad-Nerari ou Adad-nārārī  "Adad est mon secours", 912 à 891 ou 911 à 891) fut le premier souverain de cette période. Il fut fils d’Assur-Dan II. Il est généralement considéré comme le premier Empereur d’Assyrie de la période néo-Assyrienne. Il voulut restaurer l’Empire Assyrien, menacé par les Araméens et il fit campagne à de nombreuses reprises contre les ennemis de l’Assyrie. Il soumit les cités Araméennes du Tigre, du Khābūr (ou Habur, actuelle Haut Djézireh) et des monts Kashiari. D’anciennes cités Assyriennes de la Jazirah furent reprises. Il prit les villes de Kadmuh et Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, à la frontière Turco-syrienne). Puis, il conquit une grande partie de l’Ourartou. Il lança ensuite une offensive en Babylonie où régnait Shamash-Mudammiq (ou Samas-mudammiq ou Shamash-Mudammiq, 942-900 ou 920-900) qui venait de subir une attaque des Élamites.
 
   Le Roi de Babylone suivant, Nabu-Shuma-Ukin I (ou Nabû-Shumi-Ukin, 900-888) contre-attaqua, mais il fut vaincu aussi par Adad-Nirâri II. Il annexa une grande superficie de territoire au Nord de la rivière Diyala et il prit les villes de Hit et Zanqu (ou Zanqi), sur le Moyen-Euphrate entre Sippar et Mari. Les annales d’Adad-Nirâri II nous disent qu’il mena une campagne contre la Babylonie, bien que la chronologie précise soit vague, peut-être entre 908 et 902. Le souverain y prétend avoir vaincu Shamash-Mudammiq dans une bataille au pied du mont Yalman, peut-être le Sud-est du djebel Hamrin.  Il se réconcilia ensuite avec Nabu-Shuma-Ukin I avec qui il passa un traité de paix aux termes duquel Adad-Nirâri II épousa la fille du Babylonien et lui donna en échange sa propre fille. Ce traité inaugura un protectorat Assyrien sur la Babylonie qui dura deux siècles. De ses activités de bâtisseur, on sait qu’il construisit, ou restaura, plusieurs portes et palais à Assur.
 


 

Peinture retrouvée à Nimrud
représentant sûrement
Assur-Nasirpal II – British Museum

   Son fils s s Toukoulti-Ninourta II (ou Tukulti-Ninurta ou Tukultininurta  “Ma confiance repose sur Ninourta“, 891 à 884 ou 891 à 883 ou 890 à 884) lui succéda et comme lui il eut un tempérament de conquérant. Il maintint les conquêtes et il reconstruisit la muraille d’Assur. Il effectua une grande tournée dans les territoires récemment reconquis par son père, exigeant à chaque ville le versement du tribut, afin de stabiliser ses acquis. Il fit une expédition vers le pays de Nihriya (ou Nairi ou Mahri ou Nari, région proche du lac de Van) où il battit son Roi Ammebali et celui des Mosques (ou Mushki ou Moushkis) qu’il rançonna. Puis il attaqua la Syrie, il prit les villes de Dûr Kurigalzu (ou Dour Kourigalzou près de l’actuelle Bagdad) et Sippar, sans opposition du Roi Babylonien qui possédait ces territoires. Puis il annexa l’État Araméen de Harran (ou Carrhae ou Carrhes). Il mourut avant d’avoir eu le temps d’agrandir significativement son royaume.
 
   Assur-Nasirpal II (ou Asurnasirpal ou Asurnazirpal ou Ashur-Nasir-Pal ou Ashurnasirpal ou Assur-Nâsi-Apli ou Aššur-nâir-apli  “Assur protège son fils” ou “Assur est le protecteur de l’héritier“, 884 à 859 ou 883 à 859), le fils de Toukoulti-Ninourta II arriva sur le trône. Il passe pour un souverain sanguinaire et il est célèbre pour les supplices et mises a mort qu’il infligeait aux populations vaincues. Selon une de ses inscriptions sur un monument qui rappelle ces massacres : Empalements, prisonniers à qui on coupait les pieds et les mains ou les oreilles, le nez et les lèvres, pyramides de têtes coupées, populations (Femmes et enfants compris) brûlées vives, dirigeants vaincus écorchés vifs etc.. étaient monnaie courante.
 
   Grâce à ses conquêtes, on lui compte 14 campagnes militaires au cours de son règne, il ajouta de nouveaux territoires à l’Empire. Il étendit son royaume vers le Nord, vers le Haut-Tigre, en Asie Mineure il exigea de la Phrygie qu’elle lui rende hommage, ainsi qu’au Nord-ouest dans le Nihriya (ou Nairi ou Mahri ou Nari), région proche du lac de Van.
 
   Au Sud il l’étendit au-delà du petit Zab et il dirigea des campagnes victorieuses contre les Mosques (ou Mushki) du Taurus. Puis il soumit les États néo-Hittites Araméens du Nord de la Syrie, dans le territoire de ce qui est aujourd’hui le Liban. Il força le passage de l’Euphrate et plutôt que de les détruire, il rançonna les riches cités néo-Hittites, Araméennes et Phéniciennes. Le tribut imposé aux habitants de Tyr, de Sidon, de Byblos (ou Goubla ou Gubla dans les textes), de Mahallata (ou Mahlata ou Mayza ou Kayza ou Tripoli du Liban), de l’Amourrou et de Arwad (ou Aradus ou Arados ou Arvad ou Arpad ou Antioche en Pieria ou île de Ruad en face la Syrie), fut énorme. Il était constitué de fer, d’or, d’argent, d’étain, de cuivre, de cèdre, de vêtements de lin, d’ébène, d’ivoire etc…

Buste d’Assur-Nasirpal II

 

 
   Dans un texte Assur-Nasirpal II mentionne Chypre comme île soumise démontrant que les armées Assyriennes n’étaient pas arrêtées par la mer. Il mit fin violemment à une rébellion dans la ville de Bit-Suru. Il fut également un habile administrateur, il réalisa qu’il pouvait exercer un contrôle accru sur son Empire en installant des Gouverneurs Assyriens dans les régions conquises plutôt que des dirigeants locaux, même si ceux-ci lui vouaient allégeance. À l’aide d’esclaves capturés lors de ses campagnes, il construisit une nouvelle capitale sur les ruines de l’ancienne Nimrud (ou Kalkhû ou Kalhu ou Kalwakhum ou Kalakh), à environ 35 km de Ninive.
 
   L’inauguration de la ville fut célébrée pendant dix jours. Étaient présents environ 70.000 personnes, des Assyriens et des étrangers provenant d’au moins douze pays comme indiqué sur la stèle du banquet, dont : Kumme (Nord de la Mésopotamie, probablement dans l’actuel Kurdistan Irakien ou dans la province Turque de Sirnak) ; Musasir (Dont la localisation exacte n’a pas été déterminée, mais la ville fut la capitale d’une petite principauté dont les textes plaident pour une localisation dans les zones montagneuses du Kurdistan Irakien, peut-être vers l’actuelle ville de Rowanduz) ; Sidon ; Tyr ; Milid (ou Melid ou Arslantepe dans les faubourgs de Malatya aujourd’hui) capitale du Gurgum et Gilzanu (ou Gil-a-na-aa ou Habzanu, au Nord-ouest de l’Iran sur la rive Sud du lac Ourmia).
 
   Il y fit ériger de nombreux monuments impressionnants. Un de ceux-ci, le palais, fut achevé en 879. Ses murs étaient ornés de bas-reliefs en albâtre sculptés. Ils représentaient de nombreux portraits du souverain entouré d’ailes protectrices, ou à la chasse, ou à la campagne. Ils étaient complétés de textes sur chaque relief. Les inscriptions commençaient par retracer la lignée d’Assur-Nasirpal II sur trois générations et relataient ses victoires militaires. Elles indiquaient aussi les limites de son Empire et racontaient comment il avait fondé à Nimrud et construit le palais. L’archéologue Britannique, Austen Henry Layard fouilla le site de Nimrud en 1840.
 
   Aujourd’hui, beaucoup de reliefs provenant des fouilles, ornent les galeries du British Museum, à Londres, avec quelques autres exposées dans des musées en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. À Imgur-Enlil (ou Balawat, à 27 kilomètres au Sud-est de l’actuelle Mossoul) il construisit un temple dédié au Dieu Mamu, dont les portes, comme le précise Dietz Otto Edzard, furent décorées de bas-reliefs en bronze.
 
   Assur-Nasirpal II épousa Milisu (ou Mulisu ou Mullissu-mukannišat-Ninua) qui fut la fille de l’intendant, Ashur-Nirka-Da-Ini (ou Aššur-nirka-da-ini), qui servait sous Assur-Nasirpal II. Elle est surtout connue de sa tombe (tombe III) à Nimrud, dans laquelle fut mis au jour un panneau avec une formule de malédiction contre les pilleurs de tombes potentiels. La sépulture fut pourtant trouvée violée, mais de nombreux squelettes occupent encore les lieux. L’identification du corps de la souveraine parmi ceux-ci est impossible. Elle donna un fils à Assur-Nasirpal II, Salmanasar III qui lui succéda et allait aussi se révéler un grand guerrier.


 

Statue de Salmanasar III –
Ancient Orient Museum
– Istanbul

 
   Salmanasar III (ou Shalmaneser ou Salmanazar ou Shoulman-Asharid ou Šulmanu-ašared ou Šulmānu ašarēd, “Le Dieu Shulmanu est prééminent“, 859 à 824 ou 858 à 824) a son long règne qui pourrait se résumer à une constante série de campagnes militaires contre les tribus orientales, les Babyloniens, les nations de la Mésopotamie et de Syrie, ainsi que le Kizzuwatna (ou Cilicie) et l’Ourartou. Ses armées atteignirent au Nord-ouest le lac de Van, à l’Est les monts Taurus et au Sud elles allèrent jusqu’à Damas où le souverain entra en conflit avec les royaumes Araméens de Syrie.
 
   En 856, il conforta son emprise sur le Nihriya (ou Nairi ou Mahri ou Nari), région proche du lac de Van, puis il soumit l’Ourartou et le Royaume Araméen de Bit Adini (ou Beth Eden) dans la vallée de l’Euphrate sur la rive gauche et sa capitale Til Barsip (Aujourd’hui Tell Ahmar, à 22 km au Sud de Karkemish). En 854 ce fut le tour de Mazamua (ou Zamua) au Sud du lac Ourmia et les Monts Kashiari (ou Kaššiari ou Kaschiari ou Kašiari ou Tur Abdin) sur les contreforts Sud-ouest du Zagros.

 
   En 853, Salmanasar III eut à faire face à une grande coalition de 11 Rois et Princes formée par : Le Pharaon Osorkon II (874-850) d’Égypte, le Roi Mattanbaal I d’Arwad (ou Aradus ou Arados ou Arvad ou Arpad ou Antioche en Pieria ou île de Ruad), le Roi Ammonite Ba’sa (ou Baasa, v.860-v.845), le Roi d’Hamath Irhuleni, le Roi d’Israël Achab (873-852) et les souverains d’autres petits États voisins, sous la direction du Roi Ben-Hadad II (ou Hadadezer ou Hadad VI ou Adad-Idri, 880-842) de Damas.
 
   Chaque souverain envoya des forces en rapport avec ses possibilités et sa puissance dont la totalité énumérée dans les annales Assyriennes et dans la Bible se monta à : 69.200 fantassins, 1.900 cavaliers, 1.000 méharistes et près de 3.900 chars légers avec deux hommes d’équipage. Salmanasar III fut stoppé dans sa progression, il fut arrêté à Qarqar (ou Karkar, au Nord-ouest de la Syrie) lors d’une bataille, la même année. Le déroulement de celle-ci est encore très imprécis. Dans ses annales, l’Assyrien s’attribua la victoire et affirma avoir abattu 14.000 soldats ennemis. Mais le fait est qu’après la bataille et un court séjour dans la région, son armée fit retraite vers ses bases et aucune capitale des royaumes coalisés ne fut assiégée.

 

Pour plus de détails voir : Première bataille de Qarqar

 
   En Babylonie déjà soumise, en 851, le Roi Marduk-Zakir-Shumi I (855-819), manqua d’être renversé par son frère. Il fit alors appel à Salmanasar III pour résoudre la situation. Celui-ci l’aida à mater la rébellion et garder son trône. Il poursuivit même son offensive vers le Sud, pillant les tribus Chaldéennes. En 850 le soutien à Babylone fut renouvelé et Salmanasar III reçut l’hommage du Bīt-Amukkani (ou Bit-Ammukani ou Bits-Amukkani ou Ukani ou Ukanu ou A-Muk-ka-nu ou U-ka-a-ni ou U-ka-nu), Petit royaume Chaldéen dans le Sud de la Mésopotamie, entre le Nippur et Ourouk. Comme nous le précise Moshe Elat, Salmanasar III persévéra dans ses tentatives de prendre le royaume d’Israël et la Syrie. D’autres batailles suivirent.


 

Dessin d’un bas relief représentant Jéhu,
Roi d’Israël, qui s’incline devant Salmanasar III

 
   En 849, il soumit les cités néo-Hittites jusqu’au Taurus, dont Karkemish qui fut contrainte de lui rendre hommage, Khilakku (ou Hilakku ou Khilikku) et Pattin (Situées dans le Nord de la Syrie et en Cilicie). La même année, il attaqua la Syrie centrale et soumit les royaumes d’Hamath (ou Hama, ville sur les rives de l’Oronte dans le centre de la Syrie) et d’Aram-Damas (État Araméen entourant sa capitale Damas).
 
   En 848, des émeutes éclatèrent dans ces deux royaumes, sous la gouvernance d’Irhuleni et de Ben-Hadad II (ou Hadad VI) (ou Hadadezer) que l’Assyrien mata. En 846 il prit la cité-État de Matiate (ou Midyat ou Midyād ou Mëya ou Midyad), aujourd’hui située dans la province Turque de Mêrdîn, qui borde la Syrie. En 845 un nouveau soulèvement d’Irhuleni et d’Ben-Hadad II (ou Hadad VI) fut maté.
 
   En 842, Salmanasar III reçut l’hommage du Hatti. En 841, nouveaux soulèvements d’Aram-Damas. La même année il lança une campagne contre son nouveau Roi, Hazaël (842-796) et son fils Ben-Hadad III (ou Hadadezer ou Hadad VII, 796-792), forçant ce dernier à se réfugier à l’intérieur des murs de sa capitale Damas, mais l’Assyrien ne parvint pas à prendre la ville. Il se retourna alors contre le royaume d’Israël du Roi Jéhu (842-815), dont les Ambassadeurs sont représentés sur l’obélisque noir actuellement au British Museum, qu’il dévasta ainsi que des villes Phéniciennes et une partie du royaume de Juda de la Reine Athalie (841-835).
 
   En 836, Salmanasar III envoya une expédition contre les royaumes néo-Hittites du Sud de l’Anatolie centrale, Tabal (ou Tubal, en dessous de la Cappadoce) et Milid (ou Melid ou Arslantepe dans les faubourgs de Malatya aujourd’hui). Elle fut suivie, en 832, d’une autre contre la Cappadoce, puis contre le Roi d’Ourartou, Sarduri I (ou Sapur ou Seduru, 833-825). Le butin de ses campagnes permit d’embellir Nimrud (ou Kalkhû ou Calah), qui devint "Ville demeure du Roi" et ou Salmanasar III y construisit un palais et laissa plusieurs éditions des annales royales où furent enregistrées ses campagnes militaires, dont la dernière qui fut gravée sur l’obélisque noir de Nimrud. L’obélisque en calcaire noir est un artefact important de son règne. Il est historiquement important car il affiche la plus ancienne représentation d’un Israélite.
 
   Il s’ensuivit une période de crise qui arrêta l’expansion de l’Empire Assyrien et la fin du règne de Salmanasar III fut marquée par une guerre civile. En 831, le souverain commençant à prendre de l’âge remit le commandement de ses armées au Tartan (ou Turtānu, commandant en chef), Dayyan-Assur, mais six ans plus tard, Ninive et d’autres villes se révoltèrent contre lui, avec à leur tête son fils aîné, Assur-Danin-Pal. La guerre civile continua pendant deux ans et Assur-Danin-Pal réussit à mettre de son côté 27 villes importantes, dont Ninive.
 

Limite  de  l’Empire  d’Assyrie  en  824
 

 
Cliquez sur les noms de villes ou régions

    En 823 la rébellion fut enfin écrasée par Shamshi-Adad V (ou Samsi-Addu ou Samsî-Addu ou Shamshiadad ou Šamši-Adad ou Schamschi-Adad ou Shamshî-Adad, "Addu (le dieu de l’Orage) est mon soleil", 824 à 811 ou 824 à 810 ou 823 à 811 et Roi de Babylone de 812-811), un autre fils de Salmanasar III qui soutenait son père et qui lui succéda. Lors de son règne Shamshi-Adad V vit ses pouvoirs s’amoindrir petit à petit.
 
   Cette faiblesse continua de se répercuter dans l’Empire et la petite noblesse ne cessa de se révolter contre le régime. Durant cette période les Gouverneurs des provinces se comportèrent en souverains indépendants. Ces rébellions durèrent jusqu’en 746 où le souverain réussit par ses réformes à remettre de l’ordre dans l’Empire. Lors d’une campagne de Shamshi-Adad V dans le Sud de la Mésopotamie, il signa un traité avec le Roi de Babylone, Marduk-Zakir-Shumi I (855-819) qui l’aida à combattre une révolte fomentée par son fils Assur-Danin-Apli (ou Aššur-danin-apli).
 
   Shamshi-Adad V dut aussi affronter les Mèdes et les Perses pour assurer l’approvisionnement de son armée en chevaux et faire face aux menaces de l’Ourartou contre qui il aurait perdu une bataille contre son Roi Ishpuhini (ou Ishpuinis ou shpouhini ou Išpuini, 825-810). L’Assyrie perdit une grande partie de ses zones d’influence au Nord-est, au profit de l’Ourartou qui contrôla les routes commerciales et les états vassaux dont l’Assyrie dépendait en matière de main d’œuvre et d’approvisionnement en métaux et chevaux.
 
   En 814/813, Shamshi-Adad V se tourna vers le Sud et attaqua à Babylone le fils et successeur de Marduk-Zakir-Shumi I, Marduk-Balatsu-Iqbi (ou Marduk-Balassu-Iqbi, 819-813). À la bataille de Dur-Papsukkal (Près de Dêr, à l’Est de la Babylonie, dans la province de Wasit en Irak) l’Assyrien fut vainqueur et vint à bout du Babylonien et de quelques de tribus Araméennes installées en Babylonie. Un autre Babylonien, nommé Bab-Aha-Iddina (ou Baba-Ah-Idin ou Bau-Akh-Iddin, 813-812), tenta de mener la résistance contre l’Assyrie, mais en 812, il fut vite vaincu par Shamshi-Adad V. Ce dernier se fit alors couronner "Roi de Sumer et d’Akkad" afin de verrouiller cette partie de son Empire. Shamshi-Adad V épousa Sammuramat (ou Samu-Ramat ou Shammuramat identifiée par certains spécialistes avec la mythique Samiramis ou Sémiramis) qui serait une fille de Marduk-Zakir-Shumi I. Elle lui donna un fils Adad-Nirâri III qui lui succéda.


 

Stèle représentant Shamshi-
Adad V coiffé d’une tiare,
entouré de symboles astraux
– British Museum

 
   Adad-Nirâri III (ou Adad-nirari ou Adad-Nerari ou Adad-nārārī  “Adad est mon secours“, 811 à 783 ou 810 à 783 ou 810 à 782 ou 810 à 781) était très jeune lorsqu’il hérita du pouvoir et sa mère Sammuramat (ou Samiramis ou Sémiramis) fut Régente pendant cinq ans jusqu’à ce qu’il fut en âge de régner. Elle eut du mal à lutter à la hauteur des ambitions de pouvoir de la plupart des hauts officiers, des Gouverneurs et des dirigeants locaux. Selon les inscriptions d’Adad-Nirâri III, il dirigea plusieurs campagnes militaires dans le but de retrouver la force dont jouissait l’Assyrie à l’époque de son grand-père, Salmanazar III.
 
   Selon le canon éponyme, il fit campagne dans toutes les directions jusqu’à la dernière année de ses 28 ans de règne. Il conquit les Royaumes Araméens de l’Ouest. En 796, il tint le siège de Damas défendue par son Roi Ben-Hadad III (ou Hadad VII, 796-792) qui se soumit, ce qui entraînera l’éclipse du royaume Araméen d’Aram-Damas. Ben-Hadad III dut payer un tribut de 2.000 talents d’argent, 1.000 talents de cuivre, 2.000 talents de fer et céder encore d’autres biens. Adad-Nirâri III permit le rétablissement du royaume d’Israël sous ses Rois : Joas (ou Jehoash, 804-790) et Jéroboam II (790-750) qui durent eux aussi payer un tribut à l’Empereur Assyrien en échange de leur semi-liberté. Selon Hayim Tadmor, il reçut aussi hommage de Tyr, de Sidon et de tous les Rois du pays Nihriya (ou Nairi ou Mahri ou Nari).
 
   Adad-Nirâri III dut aussi lutter contre la montée en puissance des Mèdes en Perse. Étant aussi Roi de Babylone (810 à 783), il fut soutenu par les Babyloniens pour lutter contre cette nouvelle force. Il mena également trois campagnes dans le Taurus et six dans le Nord-ouest Iranien pour se défendre de l’expansionnisme de l’Ourartou. Il fut le bâtisseur du temple de Nabû à Ninive. En dépit de sa vigueur, l’Assyrie entra, après sa mort, dans une longue période de plusieurs décennies de faiblesse. Il eut trois fils (ou quatre selon les spécialistes) qui lui succédèrent.
 
   Le premier fut Salmanasar IV  (ou Shalmaneser ou Salmanazar ou Shoulman-Asharid ou Šulmanu-ašared ou Šulmānu ašarēd  “Le Dieu Shulmanu est prééminent“, 783 à 772 ou 783 à 773 ou 782 à 773). Il y a très peu d’informations à propos de son règne qui ont survécu. Selon le canon éponyme, il dirigea plusieurs campagnes contre l’Ourartou qui prenait de plus en plus d’importance. Son pouvoir fut fortement limitée par l’influence croissante des hauts dignitaires, en particulier celle de Shamshi-Ilu (ou Shamshi-t ou Šamši-t ou Samsi-ilu ou Schainschi-ilu ou ilu-Šainši), qui était alors commandant en chef de l’armée et Gouverneur de la province Assyrienne de Bit Adini (ou Beth Eden) dans la vallée de l’Euphrate.
 
   Son frère Assur-Dan III (ou Aššurdān ou Assourdan ou Ashur-dan ou Ashurdan  “Assur est puissant“, 773 à 755 ou 772 à 755) lui succéda. Il régna à une période difficile pour la monarchie Assyrienne. Il dut lui aussi subir l’influence grandissante des nobles dont celle de Shamshi-Ilu. Selon Georges Roux, il aurait mené des campagnes dans le centre de la Syrie et de la Babylonie mais qui échouèrent. Selon le canon éponyme, en 765, son royaume fut frappé par une épidémie de peste. En 763 une révolte éclata à Arrapha, à Assur et Guzana (ou Tell Halaf), qui dura jusqu’en 759, date à laquelle le pays dut subir un tremblement de terre.
 
   Son frère Assur-Nirâri V (ou Assur-nirari ou Assur-Nerari ou Ashur-Nirari ou Aššur-nirari  “Assur est mon aide“, 755 à 745 ou 754 à 745 ou 753 à 746) arriva au pouvoir. Il hérita de la situation difficile de son prédécesseur. Selon le canon éponyme, il fut obligé de rester quatre ans de suite "dans la terre" (Dans son pays). Il était d’usage pour un souverain Assyrien que chaque année il effectua une campagne. Cette indication pourrait signifier que la royauté avait été sérieusement affaiblie. Cependant, fin de l’an 4 et début de l’an 5 de son règne il aurait fait une expédition contre le pays Namri (Situé à l’Est de la province de Diyala, au Nord-est de Bagdad) et une contre Arpad (Ville au Nord-ouest d’Alep appelée actuellement Tell Rifat) en Syrie qui aboutit à un traité d’alliance. En 746 une révolte éclata à nouveau et l’année suivante Téglath-Phalasar III fut porté sur le trône. (Voir Apogée et chute).

 

Bibliographie  sur  la  période

 
   Pour d’autres détails sur cette période voir les ouvrages de :
 
Richard David Barnett, John Curtis et Nigel Tallis :
The Balawat gates of Ashurnasirpal II, British Museum Press, London, 2008.
John A. Brinkman :
Comments on the Nassouhi kinglist and the Assyrian kinglist tradition, pp : 306-319, OrNS 42, 1973.
Barbara Cifola :
Analysis of variants in the Assyrian royal titulary. From the origins to Tiglath-pileser III, (Annali dell’Istituto Universitario Orientale di Napoli, Séries Minor 47), Napoli, 1995.
Ashurnasirpal II’s 9th campaign : Seizing the grain bowl of the Phoenician cities, pp : 156-158, Archiv für Orientforschung 44-45, 1997/98.
Ada Cohen et Steven E.Kangas :
Assyrian reliefs from the palace of Ashurnasirpal II : A cultural biography, Hood Museum of Art, Dartmouth College : University Press of New England, Hanover, Janvier 2010.
James Alexander Craig :
The monolith inscription of Salmaneser III (860-824 B.C.), Tuttle, Morehouse & Taylor, New Haven, 1887.
Dietz Otto Edzard :
Geschichte Mesopotamiens, C. H. Beck Verlag, München, 2004.
Moshe Elat :
The campaigns of Shalmaneser III against Aram and Israel, Israel Exploration Journal 25, Jerusalem, 1975.
Hillel A.Fine :
Studies in Middle-Assyrian chronology and religion, Hebrew Union College Press, Cincinnati, 1955.
Hartmut Kühne :
Zur rekonstruktion der feldzüge Adad-nīrāri II, Tukultī-Ninurta II und Aššurnasirpal II im ābūr-Gebiet, pp : 44–70, Baghdader Mitteilungen 11, Berlin, 1980.
Albert K.Grayson :
From Tiglath-pileser I to Ashur-nasir-apli II. Assyrian royal inscriptions 2, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1972.
Shalmaneser III and the Levantine states: The “Damascus coalition rebellion”, Journal of Hebrew Scriptures, University of Toronto, 2005.
Amélie Kuhrt :
The ancient near East, c. 3000-330 BC, Routledge, London, New York, 1995.
Yves Marie Le Gac :
Les inscriptions d’Aššur-naṣir-aplu II, Roi d’Assyrie (885-860 av. J.-C.), Paul Geuthner, Paris, 1907.
Heinrich Lhotzky :
Die annalen Asurnazirpals (884-860 v. Chr.) de Ashurnasirpal, King of Assyria, F. Straub, München, 1885.
Mario Liverani :
Studies on the annals of Ashurnasirpal II. 2, Topographical analysis, Università di Roma “La Sapienza”, Dipartimento di scienze storiche, archeologiche e antropologiche dell’antichità, Roma, 1992.
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Proportions of standing figures in the north-west palace of Aššur-naṣirpal II at Nimrud, British School of Archaeol in Iraq, London, 1990.
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The program of the palace of Assurnasirpal II at Nimrud : Issues in the research and presentation of Assyrian art, pp : 655–715, AJA 102, New York, 1998.
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Annales de Tukulti Ninip II, roi d’Assyrie 889-884, H.Champion, Paris, 1909.
Tammi Joy Schneider :
A new analysis of the royal annals of Shalmaneser III, UMI, Ann Arbor, 1991.
Form and context in the royal inscriptions of Shalmaneser III, Institute for Antiquity and Christianity, Claremont, 1993.
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Reliefs from the palace of Ashurnasirpal II, Selbstverl. d. Hrsg, Graz, 1961.
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Hayim Tadmor :
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The Historical Inscriptions of Adad-Nirari III, pp : 141-150, Iraq 35, N°2, 1973.
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Annales Assyriennes : D’Assurnasirpal II à Assurbanipal, E.M.E., Fernelmont, 2011.
Shigeo Yamada :
The construction of the Assyrian Empire : A historical study of the inscriptions of Shalmanesar III (859-824 B.C.) relating to his campaigns to the West, E.J.Brill, Leiden, Boston, 2000.
 
Pour d’autres ouvrage sur l’Assyrie voir à : Assyrie, Bibliographie générale

 

 
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